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Le spéculateurs fantasment sur la générosité financière d'Obama

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  • Le spéculateurs fantasment sur la générosité financière d'Obama

    L'ère Greenspan est révolue. Les investisseurs semblent fantasmer sur la générosité de Barack Obama. En Asie et en Europe, les Bourses se sont emballées pour connaître jusqu'à 8 % de hausse, lundi 8 décembre : celui qui sera bientôt président des Etats-Unis a annoncé qu'il utiliserait largement le levier de la fiscalité.

    A l'époque où les investisseurs vivaient béatement de la manne du crédit bon marché, on répondait à toute mauvaise nouvelle par l'injection d'un calmant : Alan Greenspan, président de la Réserve fédérale, procédait à une baisse des taux d'intérêt. Hélas, le pouvoir de la plus puissante des morphines finit par s'estomper. Le 5 décembre, l'indice S & P 500 avait perdu 40 % de sa valeur depuis le début de l'année, alors que le taux d'intérêt américain au jour le jour était passé de 4,25 % à 1 %.

    Quand un patient ne réagit plus à un traitement, ses médecins tentent des thérapies plus puissantes et plus risquées. L'échec de la politique monétaire pousse à user du déficit budgétaire. Les investisseurs peuvent se réjouir : le gouvernement va bientôt inonder l'économie d'argent frais. M. Obama n'a donné aucun chiffre précis, mais les analystes s'attendent à ce que le plan de relance mobilise 500 milliards de dollars (389 milliards d'euros) en 2009. Cette somme s'ajoutera au déficit de 1 000 milliards de dollars creusé par les différents sauvetages financiers. Au total, l'Etat aura mis plus de 10 % du produit intérieur brut (PIB) sur la table.

    Les investisseurs ont-ils raison de sauter de joie ? La détermination de M. Obama est certes du meilleur effet. Mais il n'a pas le choix : le patient va tellement mal qu'il faut les grands moyens. Les entreprises opèrent des coupes claires dans leurs investissements, tandis que les grands secteurs, comme la finance et le bâtiment, sont en pleine contraction. La Société générale estime que le profit des entreprises non financières ne va baisser que de 2 % en 2009.

    La stratégie de M. Obama est très risquée. Même s'il réussit à employer judicieusement les fonds mobilisés, il faudra bien sortir l'argent de quelque part : créer de nouveaux impôts, se tourner vers des capitaux étrangers ou faire fonctionner la planche à billets. Quel que soit le choix de M. Obama, les investisseurs doivent se préparer à de sérieux retours de bâton.

    Le Monde
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