MOSCOU - La Russie, prise en tenaille entre la dégringolade des cours du brut et l'essouflement de son industrie pétrolière, a amorcé un rapprochement auprès de l'Opep dans l'espoir de voir remonter les cours et faciliter ainsi sa sortie de la crise financière.
Par petites touches, les dirigeants politiques, après avoir longtemps répété que la Russie entendait rester maîtresse de sa production, ont finalement ouvert la porte cette semaine à une coopération plus poussée avec l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep).
"La Russie se coordonnera avec l'Opep pour défendre ses intérêts (...) et pour élaborer des mesures de sauvegarde", a déclaré mardi le ministre de l'Energie Sergueï Chmatko, précisant que Moscou n'excluait pas une réduction de la production pour soutenir les prix.
Le gouvernement a par ailleurs préparé un projet de protocole de coopération entre la Russie et l'Opep, qu'il entend présenter aux pays membres lors de leur réunion prévue le 17 décembre à Oran (Algérie), a déclaré le vice-Premier ministre en charge de l'Energie, Igor Setchine, alors qu'il accompagnait le président Dmitri Medvedev lors d'un voyage au Venezuela.
Le secrétaire général de l'Opep, Abdallah el-Badri, a confirmé samedi que M. Chmatko était attendu à Oran.
Les cours du brut ont été divisés par trois depuis juillet et sont tombés sous 50 dollars le baril la semaine dernière, leur plus bas niveau depuis près de quatre ans.
"La situation ne peut qu'inquiéter la Russie, le Venezuela et les autres pays exportateurs", a souligné le président Medvedev à Caracas.
"La Russie souhaite un prix juste et stable pour le pétrole. Ces prix ne devraient pas être trop bas ni trop spéculatifs à la hausse", a-t-il ajouté. Selon la presse russe, il aurait estimé qu'un cours compris entre 80 et 100 dollars ne constituerait pas une "mauvaise fourchette".
Les analystes jugent peu probable que la Russie rejoigne les rangs de l'Opep, avec laquelle elle a toujours préféré jusqu'ici garder ses distances. Mais une baisse de production concertée apparaît désormais possible.
Pour l'Opep, qui peine à faire prendre ses annonces de baisse de production au sérieux par les marchés en raison de l'indiscipline de ses membres, l'appui de Moscou, deuxième producteur mondial de pétrole, serait un puissant atout.
Une remontée des cours serait aussi un vrai soulagement pour la Russie pour qui la chute des cours du baril a encore exacerbé les dégâts déjà importants infligés par la crise financière à son économie.
Le ministre des Finances Alexeï Koudrine a annoncé cette semaine que l'un de ses deux fonds souverains serait ponctionné à hauteur de près de 30 milliards d'euros pour permettre au pays de boucler le budget 2009.
Le budget n'est pas le seul souci de la Russie: sa monnaie, le rouble, est sous pression depuis plusieurs semaines en raison de la chute des rentrées de devises, ce qui a contraint la Banque centrale à intervenir lourdement pour soutenir la devise.
Enfin l'industrie pétrolière russe est elle-même en pleine tourmente, avec des cours de Bourse en berne, et une production nationale qui donne de plus en plus de signes d'essouflement, au point qu'elle pourrait reculer de 1-1,5% en 2009, selon un dirigeant du groupe Loukoïl.
L'effondrement du baril et la quasi-impossibilité de trouver des financements ont poussé plusieurs grands groupes comme TNK-BP, Gazprom Neft ou Loukoïl à annoncer des coupes dans leurs programmes d'investissements, qui risquent à leur tour d'hypothéquer encore plus l'avenir de la production russe.
(©AFP )
Par petites touches, les dirigeants politiques, après avoir longtemps répété que la Russie entendait rester maîtresse de sa production, ont finalement ouvert la porte cette semaine à une coopération plus poussée avec l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep).
"La Russie se coordonnera avec l'Opep pour défendre ses intérêts (...) et pour élaborer des mesures de sauvegarde", a déclaré mardi le ministre de l'Energie Sergueï Chmatko, précisant que Moscou n'excluait pas une réduction de la production pour soutenir les prix.
Le gouvernement a par ailleurs préparé un projet de protocole de coopération entre la Russie et l'Opep, qu'il entend présenter aux pays membres lors de leur réunion prévue le 17 décembre à Oran (Algérie), a déclaré le vice-Premier ministre en charge de l'Energie, Igor Setchine, alors qu'il accompagnait le président Dmitri Medvedev lors d'un voyage au Venezuela.
Le secrétaire général de l'Opep, Abdallah el-Badri, a confirmé samedi que M. Chmatko était attendu à Oran.
Les cours du brut ont été divisés par trois depuis juillet et sont tombés sous 50 dollars le baril la semaine dernière, leur plus bas niveau depuis près de quatre ans.
"La situation ne peut qu'inquiéter la Russie, le Venezuela et les autres pays exportateurs", a souligné le président Medvedev à Caracas.
"La Russie souhaite un prix juste et stable pour le pétrole. Ces prix ne devraient pas être trop bas ni trop spéculatifs à la hausse", a-t-il ajouté. Selon la presse russe, il aurait estimé qu'un cours compris entre 80 et 100 dollars ne constituerait pas une "mauvaise fourchette".
Les analystes jugent peu probable que la Russie rejoigne les rangs de l'Opep, avec laquelle elle a toujours préféré jusqu'ici garder ses distances. Mais une baisse de production concertée apparaît désormais possible.
Pour l'Opep, qui peine à faire prendre ses annonces de baisse de production au sérieux par les marchés en raison de l'indiscipline de ses membres, l'appui de Moscou, deuxième producteur mondial de pétrole, serait un puissant atout.
Une remontée des cours serait aussi un vrai soulagement pour la Russie pour qui la chute des cours du baril a encore exacerbé les dégâts déjà importants infligés par la crise financière à son économie.
Le ministre des Finances Alexeï Koudrine a annoncé cette semaine que l'un de ses deux fonds souverains serait ponctionné à hauteur de près de 30 milliards d'euros pour permettre au pays de boucler le budget 2009.
Le budget n'est pas le seul souci de la Russie: sa monnaie, le rouble, est sous pression depuis plusieurs semaines en raison de la chute des rentrées de devises, ce qui a contraint la Banque centrale à intervenir lourdement pour soutenir la devise.
Enfin l'industrie pétrolière russe est elle-même en pleine tourmente, avec des cours de Bourse en berne, et une production nationale qui donne de plus en plus de signes d'essouflement, au point qu'elle pourrait reculer de 1-1,5% en 2009, selon un dirigeant du groupe Loukoïl.
L'effondrement du baril et la quasi-impossibilité de trouver des financements ont poussé plusieurs grands groupes comme TNK-BP, Gazprom Neft ou Loukoïl à annoncer des coupes dans leurs programmes d'investissements, qui risquent à leur tour d'hypothéquer encore plus l'avenir de la production russe.
(©AFP )
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