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La crise économique s'aggrave en Inde, bientot la cessation de payement

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  • La crise économique s'aggrave en Inde, bientot la cessation de payement

    PARIS (Reuters) - La croissance économique indienne ralentit de manière préoccupante et le pays pourrait faire face à une spirale de défiance conduisant, dès l'année prochaine, à une crise de sa balance des paiements extérieurs, a déclaré à Reuters un spécialiste du sous-continent indien.

    Selon Jean-Joseph Boillot, économiste spécialiste de l'Inde et conseiller du Club du Centre d'études prospectives et d'informations internationales (CEPII), les attentats de Bombay, qui ont fait 179 morts en novembre dernier, ont renforcé les inquiétudes des investisseurs internationaux concernant l'Inde et ravivé dangereusement les tensions avec le voisin pakistanais mais l'économie marquait déjà le pas depuis plusieurs mois.
    "Avant même ces attaques terroristes, les signes d'un ralentissement marqué de la croissance et d'une crise de confiance étaient perceptibles, avec notamment une chute de la production industrielle dès le mois d'octobre, des sorties massives de capitaux étrangers et l'effondrement de la Bourse de Bombay, qui a perdu 60% par rapport au pic de janvier 2008", explique Jean-Joseph Boillot, qui revient d'un voyage d'études d'un mois en Inde.

    Dans le scénario le plus pessimiste, la croissance indienne pourrait même tomber de 9% en moyenne depuis trois ans à moins de 3-4% en 2009.
    "Les entreprises se sont mises à déstocker et à licencier massivement leur personnel non contractuel, la majorité en Inde, avec plus d'un million d'emplois supprimés notamment dans l'habillement. Les ventes de voitures ont chuté de 20 à 40% selon les constructeurs et la production d'acier a reculé de 30%. Dans ce contexte économique dépressif, en cas de mauvaise mousson, un phénomène que l'agriculture n'a pas connu depuis cinq ans, le PIB (Produit intérieur brut) pourrait même enregistrer une croissance proche de zéro", anticipe Jean-Joseph Boillot.

    L'économiste rappelle en outre que les réserves de changes indiennes ont fondu de près de 50 milliards de dollars en trois mois, à 239 milliards de dollars fin novembre, or compris.

    APPEL ÉVENTUEL AU FMI

    "Les sorties de capitaux dépassent les deux milliards de dollars par semaine, notamment de la part de fonds de private equity qui étaient très investis dans des entreprises indiennes fortement endettées vis à vis de l'extérieur", explique-t-il.

    "Compte tenu des échéances financières majeures prévues en 2009, il n'est plus exclu que l'Inde fasse appel l'année prochaine au Fonds monétaire international comme elle l'avait fait en 1991, même si le coût politique paraît aujourd'hui inenvisageable et que l'on trouvera peut-être un autre habillage", ajoute-t-il.

    Les exportations indiennes pâtissent également de la crise internationale et elles ont reculé brutalement de 12% en octobre.

    "L'Inde souffre terriblement, notamment de la concurrence chinoise sur les marchés extérieurs mais aussi sur son marché domestique et elle n'est pas à même de relancer son économie comme sa voisine, qui a annoncé, elle, un plan de relance économique de 4.000 milliards de yuans, soit près de 600 milliards de dollars sur deux ans", explique l'économiste.

    En Inde, les déficits publics déjà élevés laissent, selon lui, peu de marges de manoeuvre à une telle politique de relance: "Le déficit fiscal public total consolidé représente au moins 10% du Produit intérieur brut et la dette publique cumulée avoisine 100% de ce PIB, si on compte tous les engagements para-budgétaires. Parallèlement, l'Inde est dans une situation d'impotence fiscale, avec une collecte totale de l'impôt inférieure à 15% du PIB".

    Les incertitudes entourant le résultat des élections législatives du printemps prochain ajoutent à ce climat peu propice au mouvement. "Si un gouvernement de coalition fragile arrive au pouvoir, on risque l'immobilisme en matière économique. Et si le parti des fondamentalistes hindous du BJP gagne, cela pourrait accroître les tensions avec le Pakistan", explique Jean-Joseph Boillot.

    Stanislas Dembinski, édité par Jean-Michel Bélot

  • #2
    Certaines banques Indiennes ne sont plus capables de regler les factures d'importation de leurs clients.

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