Russia_opecL'Opep cherche par tous les moyens à accroître sa puissance ... tentant également de faire en sorte que les régles du jeu soient les mêmes pour tout le monde.

Pour ce faire, le cartel réunissant les principaux pays exportateurs de pétrole souhaite que la Russie rejoigne ses rangs. Détrompez-vous ceci n'est pas forcement une faveur accordée à Moscou, mais plutôt une exhortation à ne pas faire cavalier seul, une telle “attitude” rendant en partie inefficaces toute décision de réduction de la part des pays membres de l'Opep.

Chakib Khelil, actuel président de l'Opep et ministre algérien de l'Energie a en effet déclaré lundi qu le cartel souhaitant voir la Russie adhérer à l'organisation.

Selon cette décision qui permettrait "d'augmenter la puissance" de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole.

Exhortant à demi-mot Moscou à adopter une politique de production en accord avec le cartel pétrolier, C.Khelil a affirmé souhaiter obtenir un “appui concret qui se réalise sur le terrain”. Le message – même lu entre les lignes – est clair.

En vue d'argumenter sa décision, le Président de l'Opep a par ailleurs précisé que le cartel avait toujours voulu que la Russie rejoigne l'Opep, rappelant qu'elle est d'ores et déjà un pays membre observateur comme l'Angola l'était auparavant avant son intégration.

Selon les chiffres avancés par C.Khelil, l'adhésion de la Russie permettrait d'augmenter la puissance de l'Opep en terme de contrôle de la production, “qui serait aux environs de 50% au lieu de 40% de la production globale".

Moscou quant à lui joue au chat et la souris, prônant le chaud et le froid, voire le show et l'effroi.

Alors que jeudi le président russe Dimitri Medvedev avait laissé entendre jeudi que son pays n'excluait plus forcément une adhésion à l'Opep, le vice-président du géant gazier russe Gazprom, Alexander Medvedev, a estimé vendredi que son pays ne pouvait pas intégrer le cartel, arguant que son “ mécanisme n'est pas directement applicable" à la Russie.

Anticipant les remarques des pays membres du cartel lui reprochant son peu de soutien, le patron de Gazprom a précisé que la Russie pourrait envisager éventuellement une "régulation pour stabiliser la production". Celle-ci ne serait "pas en accord avec les mécanismes de l'Opep", mais "basée sur les spécificités de notre production" a-t-il ajouté ... sans toutefois préciser quelles étaient ces spécificités.

Pourtant jeudi, la Russie reconnaissait pour la première fois – et qui plus est par la voix de son président - sa volonté de devenir membre de l'OPEP, alors qu'on ne parlait jusqu'à présent que d'une “coordination des efforts”.

Le successeur de Poutine à la tête de l'Etat Russe avait alors laissé entendre que de "mesures de protection" pouvant combiner une "réduction des volumes de production de pétrole, une participation aux organisations existantes de fournisseurs, ainsi qu'une participation à de nouvelles organisations” pouvaient être envisagées.

Mais selon certains analystes du secteur, il pourrait ne s'agir là que d'un signal envoyé par Medvedev aux marchés, et non d'une réelle avancée de Moscou sur la voie de l'adhésion à l'OPEP.

La déclaration pourrait constituer une tentative de jouer sur les prix du pétrole. Ce que sous-entend à demi-mot le patron de Gazprom affirmant que la Russie était “en contact avec l'Opep pour échanger" des informations, et que cela constituait “un bon signal pour le marché” en donnant “un soutien" aux prix.

Il pourrait s'agit également d'une menace à peine voilée envers l'Union Européenne, Medvedev évoquant à mots couverts la création d'une OPEP gazière, laquelle inquiète fortement les pays consommateurs.

Sources : AFP, Gazeta.ru, Ria Novosti