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EDF pourra acheter British Energy. Mais le feu vert de Bruxelles, donné lundi 22 décembre, est conditionné à la cession des centrales de Sutton Bridge, propriété d'EDF, et d'Eggborough, propriété de British Energy, et à l'engagement de vendre sur le marché de gros britannique une quantité minimale d'électricité.
La Commission européenne demande par ailleurs de céder unilatéralement un site prévu pour la construction d'une nouvelle centrale, soit celui situé à Dungeness, soit celui de Heysham.

Eviter une hausse des prix

EDF doit par ailleurs mettre fin à l'un des trois accords de connexion du réseau de la nouvelle entité au réseau national à Hincley Point.
"L'opération, telle que modifiée par ces engagements, n'entraverait pas de manière significative l'exercice d'une concurrence effective dans l'Espace Economique Européen ou une partie substantielle de celui-ci", a souligné la Commission.
Bruxelles a imposé ces conditions pour éviter que la nouvelle entité ne puisse "retirer plus aisément des volumes d'électricité du marché afin de relever les prix".
Elles permettent également d'éviter une forte concentration de la propriété des sites les plus adaptés à la construction de nouvelles centrales nucléaires au Royaume-Uni.

Le nucléaire, pas du renouvelable

Le feu vert donné à cette opération, une semaine après l'accord européen sur un grand plan d'action pour le climat via une baisse des émissions de CO2, n'est pas une prise de position en faveur du nucléaire. Il s'agit simplement d'une décision relevant de la politique de concurrence. "La Commission n'a pas de position sur le nucléaire et n'a pas à interférer sur le choix d'un Etat", affirment ses dirigeants. Mais "le nucléaire n'est pas considéré comme une source d'énergie renouvelable", a encore rappelé lundi à l'AFP le porte-parole du commissaire européen à l'Energie.

La plus grosse opération de l'histoire d'EDF

Le rachat de british Energy lancé par l'électricien français le 24 septembre constitue la plus grosse opération de son histoire, d'une valeur de 15 milliards d'euros. L'offre d'achat était initialement ouverte jusqu'au 5 décembre, mais elle a été prolongée jusqu'au 5 janvier.
Le 8 décembre, EDF détenait 88,67% du capital émis existant de l'exploitant britannique.
En rachetant BE, propriétaire de huit des dix centrales nucléaires du pays, EDF, qui exploite déjà 58 centrales en France, accède à un marché nucléaire prometteur, que le gouvernement britannique a décidé de relancer.
L'opération assoit la domination d'EDF en Europe, où il est déjà le premier producteur d'électricité, et le conforte dans sa stratégie de se développer à l'international dans le nucléaire à partir de quatre pays cibles (Royaume-Uni, Etats-Unis, Chine et Afrique du Sud).