[ 23/12/08 ]
Pour DCNS et Eurocopter, Noël 2008 a un air de samba ! Paris et Brasilia vont signer ce matin une série d'accords bilatéraux dont le plus important repose sur la vente d'armements pour 8,6 milliards d'euros, dont 5,2 reviendront directement aux deux entreprises et à leurs sous-traitants : 50 hélicoptères de transport militaires EC725, 4 sous-marins à propulsion classique de la famille Scorpène, assistance au développement d'un sous-marin nucléaire, et construction d'une base navale pour abriter ces navires. Et encore, l'armement reste à négocier (missiles Exocet SM39 et torpilles lourdes MU90). De même, les équipements numérisés du fantassin et l'électronique du champ de bataille pourraient se rajouter à la liste.
Négociations difficiles
Tout n'a pas été simple pour en arriver là. En visite à Brasilia il y a deux semaines, Hervé Morin s'est aperçu avec Nelson Jobim, son homologue brésilien, que les négociations pour les hélicoptères patinaient. A force de rajouter des équipements et des appareils, les militaires ont fait grimper la facture à 2,6 milliards d'euros, soit 1,1 milliard de plus que le budget initial. Autre souci : le niveau d'acompte réclamé par Eurocopter, anormalement élevé. Les modalités industrielles de l'accord s'avèrent très complexes à négocier avec Hélibras, sa filiale brésilienne. Le tout sans que les commerciaux ne fassent remonter les infos à Paris... Irrité, le ministre français a alors décroché son téléphone et sermonné Louis Gallois. « Vous avez quinze jours pour régler tout cela », lui a-t-il lancé. Nelson Jobim, sous la pression de Lula, a fait de même avec ses généraux. Résultat, un accord a été trouvé tout récemment pour 1,89 milliard, dont 1,1 milliard environ pour la part française. Les premiers hélicoptères seront assemblés par Hélibras, puis, à terme, complètement produits sur place. Pour cela, le Brésil projette la construction d'une usine de turbines à Rio et autres composants à São Paulo et dans le Sud.
Le volet naval de l'accord est estimé à 6,7 milliards d'euros, dont 4,1 pour DCNS, et le solde pour son partenaire local de génie civil Odebrecht. De quoi assurer d'importantes charges de travail pour Cherbourg. De même qu'à Thales pour les sonars, MBDA pour les missiles, ou Sagem pour l'optronique. Mais, comme pour les hélicoptères, l'assemblage des sous-marins se fera au Brésil. Car, contrairement aux Etats-Unis et à la Russie, Paris ne rechigne pas à accorder d'importants transferts de technologie. « Je veux que le Brésil ait une armée et cette armée, c'est la France qui la modernisera et qui l'équipera », aurait d'ailleurs dit le président Lula à son homologue français, lors de leur dernière rencontre, en février. Aux yeux de Lula, la France est en effet le seul pays prêt à garantir l'indépendance du Brésil en acceptant de partager ses secrets de fabrication.
Renouveau des exportations
Pour Paris, ces contrats signent le renouveau des exportations d'armements. Il y a bien longtemps qu'un tel engagement n'avait pas été conclu avec un pays. A condition évidemment que le financement suive. C'est le cas pour les hélicoptères, via la Société Générale, mais pas encore pour les sous-marins. Vu le montant en jeu, la crise n'aide pas BNP Paribas, leader du « pool » bancaire, à trouver des partenaires. « C'est difficile mais soluble », explique-t-on de source française. Du coup, la mise en oeuvre des contrats, c'est-à-dire leur entrée en vigueur une fois les acomptes payés par le Brésil, pourrait intervenir cette année pour Eurocopter, mais plus probablement en 2009 pour DCNS.
Pour DCNS et Eurocopter, Noël 2008 a un air de samba ! Paris et Brasilia vont signer ce matin une série d'accords bilatéraux dont le plus important repose sur la vente d'armements pour 8,6 milliards d'euros, dont 5,2 reviendront directement aux deux entreprises et à leurs sous-traitants : 50 hélicoptères de transport militaires EC725, 4 sous-marins à propulsion classique de la famille Scorpène, assistance au développement d'un sous-marin nucléaire, et construction d'une base navale pour abriter ces navires. Et encore, l'armement reste à négocier (missiles Exocet SM39 et torpilles lourdes MU90). De même, les équipements numérisés du fantassin et l'électronique du champ de bataille pourraient se rajouter à la liste.
Négociations difficiles
Tout n'a pas été simple pour en arriver là. En visite à Brasilia il y a deux semaines, Hervé Morin s'est aperçu avec Nelson Jobim, son homologue brésilien, que les négociations pour les hélicoptères patinaient. A force de rajouter des équipements et des appareils, les militaires ont fait grimper la facture à 2,6 milliards d'euros, soit 1,1 milliard de plus que le budget initial. Autre souci : le niveau d'acompte réclamé par Eurocopter, anormalement élevé. Les modalités industrielles de l'accord s'avèrent très complexes à négocier avec Hélibras, sa filiale brésilienne. Le tout sans que les commerciaux ne fassent remonter les infos à Paris... Irrité, le ministre français a alors décroché son téléphone et sermonné Louis Gallois. « Vous avez quinze jours pour régler tout cela », lui a-t-il lancé. Nelson Jobim, sous la pression de Lula, a fait de même avec ses généraux. Résultat, un accord a été trouvé tout récemment pour 1,89 milliard, dont 1,1 milliard environ pour la part française. Les premiers hélicoptères seront assemblés par Hélibras, puis, à terme, complètement produits sur place. Pour cela, le Brésil projette la construction d'une usine de turbines à Rio et autres composants à São Paulo et dans le Sud.
Le volet naval de l'accord est estimé à 6,7 milliards d'euros, dont 4,1 pour DCNS, et le solde pour son partenaire local de génie civil Odebrecht. De quoi assurer d'importantes charges de travail pour Cherbourg. De même qu'à Thales pour les sonars, MBDA pour les missiles, ou Sagem pour l'optronique. Mais, comme pour les hélicoptères, l'assemblage des sous-marins se fera au Brésil. Car, contrairement aux Etats-Unis et à la Russie, Paris ne rechigne pas à accorder d'importants transferts de technologie. « Je veux que le Brésil ait une armée et cette armée, c'est la France qui la modernisera et qui l'équipera », aurait d'ailleurs dit le président Lula à son homologue français, lors de leur dernière rencontre, en février. Aux yeux de Lula, la France est en effet le seul pays prêt à garantir l'indépendance du Brésil en acceptant de partager ses secrets de fabrication.
Renouveau des exportations
Pour Paris, ces contrats signent le renouveau des exportations d'armements. Il y a bien longtemps qu'un tel engagement n'avait pas été conclu avec un pays. A condition évidemment que le financement suive. C'est le cas pour les hélicoptères, via la Société Générale, mais pas encore pour les sous-marins. Vu le montant en jeu, la crise n'aide pas BNP Paribas, leader du « pool » bancaire, à trouver des partenaires. « C'est difficile mais soluble », explique-t-on de source française. Du coup, la mise en oeuvre des contrats, c'est-à-dire leur entrée en vigueur une fois les acomptes payés par le Brésil, pourrait intervenir cette année pour Eurocopter, mais plus probablement en 2009 pour DCNS.
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