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Intérim: La traque aux C.D.I.

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  • Intérim: La traque aux C.D.I.

    Le marché du recrutement s'ouvre aux agences d'intérim grâce à la loi Borloo de cohésion sociale qui met fin au monopole de l'ANPE et c'est un bouleversement dans le monde de l'Emploi très lucratif pour les agences d'intérim « Les marges du recrutement sont sans commune mesure avec celles de l'intérim, reconnaît Damien Grandpré. Chaque recrutement rapporte 20 % de marge brute. » et entre les trois ténors Adecco, Manpower, Vedior la bataille ne fait que commencer.

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    La nouvelle est passée presque inaperçue.
    Et pourtant, désormais, en poussant la porte de l'une des 6 300 agences des 1 000 entreprises de travail temporaire existant en France, on peut décrocher une mission d'intérim mais aussi un contrat à durée déterminée (CDD), voire indéterminée (CDI). Cette petite révolution résulte de la loi Borloo de cohésion sociale, entrée en vigueur le 18 janvier 2005, qui met fin au monopole de l'ANPE. Certes, les agences d'intérim n'ont pas attendu la loi pour s'aventurer sur ce terrain. En pratique, un tiers des contrats intérimaires se transformaient déjà en embauche ferme. Et les agences contournaient l'obligation légale de recours à l'intérim (remplacement ou surcroît d'activité) grâce à des filiales spécialisées qui leur permettaient de faire du recrutement.

    Le bouleversement n'en est pas moins réel.
    En Grande-Bretagne, 85 % des recrutements sont aujourd'hui effectués par des cabinets de recrutement ou des agences d'intérim. En France, depuis dix ans, ce chiffre plafonne à 35 %. Autant dire que les leaders du secteur sont en ébullition et font tout pour mettre leurs équipes en ordre de marche. Certaines, comme Adecco et Manpower, les deux poids lourds de l'intérim, mettent en place des services chargés de placer des CDD et CDI. Elles recrutent même dans ce but : 110 personnes chez Manpower, 200 chez Adecco, 100 chez VediorBis. D'autres forment leurs salariés. Chez Randstad, par exemple, 600 collaborateurs ont ainsi déjà reçu une formation à l'entretien approfondi, aux tests, au suivi individuel ; chez VediorBis, 23 000 journées de stage ont été consacrées à ce projet, 1 750 personnes ont été formées, soit un investissement de 3 à 5 millions d'euros.

    Une forte réactivité. Reste à trouver les postulants au CDI. Pour cela, les agences d'intérim disposent de sérieux atouts : un réseau dense (6 300 agences contre les 900 de l'ANPE), des fichiers clients et intérimaires directement exploitables avec 600 000 missions en cours et une forte réactivité. Un exemple ? L'Ile-de-France, où l'on compte 1 200 agences d'intérim, 550 à Paris, contre 40 agences ANPE. La moitié d'entre elles sont spécialisées dans une activité (secrétariat, comptabilité, bâtiment) ou un public (seniors, handicapés).

    D'où une connaissance fine des bassins d'emploi. « Je travaille avec plus de 1 200 établissements dans le 8e arrondissement de Paris, explique Samir Bekane, consultant chez Manpower. Je connais les besoins de mes clients. » Lui, comme les 5 000 permanents des agences d'intérim franciliennes (1 100 agents ANPE), a l'habitude de travailler dans l'urgence : un tiers de sa paie dépend de ses talents de recruteur et de commercial. Stress mais aussi résultats. Adia annonce 40 embauches en Ile-de-France, Adecco plus de 120 et VediorBis 310 en cours. 60 % en CDI, 40 % en CDD.

    Au niveau national, on serait à 750 embauches chez Adecco et 1 300 signées fin septembre chez Manpower - « pour l'essentiel de nouvelles candidatures, pas des intérimaires que nous avons embauchés », précise Damien Grandpré, directeur de l'activité recrutement. Très loin des 300 000 offres non pourvues en France en 2004, mais « le nombre de candidats augmente de 20 à 25 % par mois », assure Philippe Salle, président du groupe Vedior France. Chez Creyf's Intérim, un statut spécifique de « partner » a même été créé pour valoriser les meilleurs intérimaires afin qu'ils bénéficient en priorité des offres de recrutement en CDD et CDI.

    Un positionnement qui permet aux ténors de la profession de redorer leur blason. Mais surtout de se refaire une santé. Alors que leurs bénéfices ont été rognés par la mauvaise conjoncture de ces dernières années et la guerre des prix qui en a résulté, les agences d'intérim espèrent trouver là un nouveau souffle. « Les marges du recrutement sont sans commune mesure avec celles de l'intérim, reconnaît Damien Grandpré. Chaque recrutement rapporte 20 % de marge brute. »

    Aucun des trois mastodontes (Adecco, Manpower, Vedior) ne se risque pour autant à faire de projections sur les potentialités du marché. Manpower table juste sur 10 à 20 % de son activité globale (4 milliards d'euros en 2004) d'ici trois à cinq ans, Vedior sur 1 %, soit 10 000 contrats d'ici trois à cinq ans. Mais la bataille ne fait que commencer.

    Source Lepoint
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