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L'Europe de l'est est ruinée par la crise

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  • L'Europe de l'est est ruinée par la crise

    La nouvelle Europe fait face à sa crise la plus profonde depuis la fin de l‘ère soviétique. Les marchés financiers et les devises des pays de la région se sont effondrés depuis six mois. Ces problèmes ne sont que partiellement provoqués par la crise financières mondiale de 2008
    Il n’y a d’abord eu que des signaux, épars. Qui, en septembre dernier, prêtait attention à la dépréciation du forint? La panique est venue en octobre, avec le déblocage d’une aide d’urgence de 30 milliards de dollars par le FMI, la Banque mondiale et l’Union européenne, afin d’éviter à la Hongrie de faire défaut sur sa dette.

    Le péril qui menace l’Europe de l’Est ne se résume pas à une déclinaison régionale de la crise mondiale. Il tient à la fragilisation, depuis des années, de l’équilibre financier de nombreux pays de la région en surchauffe, en raison des emprunts massifs en devises contractés par leurs ménages. L’appréciation de leurs monnaies – mais aussi l’espoir de les voir «converger» vers l’Union européenne – a conduit les groupes financiers à y prêter massivement des capitaux.

    Récession en Hongrie

    Cette mécanique s’est inversée avec la fuite des investisseurs étrangers. En six mois les places boursières de la région, ont perdu entre 45 et 70%. Les gouvernements qui continuent d’emprunter se voient imposés des taux prohibitifs: 5% en sus du taux Euribor, conditions similaires à celles auxquelles feraient face à l’Ouest les entreprises menacées de faillite (junk).

    Les pays ayant conservé un taux de change flottant – la Pologne ou la Hongrie – ont vu leur monnaie se déprécier de plus de 20 à 30% en six mois. Ce qui a fait s’envoler le prix des biens importés et prend à la gorge les ménages réglant les traites de leur logement en euros ou en francs suisses. Les industries exportatrices ne peuvent prendre le relais: en pleine récession, l’Europe de l’Ouest, qui absorbe plus des trois quarts des exportations de la région, réduit ses commandes. En République tchèque, la production industrielle a chuté de 15% en décembre. Au cours du dernier trimestre l’économie estonienne s’est contractée de 9,4% en rythme annuel, du jamais vu depuis quinze ans. La Hongrie vient de basculer en récession, son économie se contractant de 2%. «2008 a été l’année de la baisse de la consommation, 2009 sera celle de l’envolée du chômage», trace Kristel Kivinurm-Priisalm, associée-gérante de la maison de gestion Avaron à Tallinn.

    Ajustements difficiles

    Les gouvernements font face aux choix économiques les plus difficiles depuis la chute du Mur. Réduire les taux, pour soutenir le crédit? Ou ne pas les toucher, afin d’enrayer le plongeon de la devise? Utiliser le joker d’une dévaluation? Ceci achèverait de faire fuir les investisseurs et ruinerait les ménages endettés.

    Les pays Baltes, dont la monnaie est «accrochée» à l’euro, ou la Slovaquie qui vient d’adopter la monnaie unique, sont contraints à des ajustements douloureux. «En Estonie, le gouvernement va devoir sabrer de 30% ses dépenses… alors que la crise actuelle demanderait un plan de relance», résume Kristel Kivinurm-Priisalm.

    La fin du miracle est-européen? Certains, à l’instar de cette gérante estonienne, espèrent toujours que les entreprises d’exportation seront les premières à bénéficier d’un redressement mondial en 2010. Ce qui promettrait à leurs actions un rebond d’autant plus important que ces sociétés «ont vu leur valeur boursière réduite à néant – bien moins que la valeur de leurs actifs». Pour l’instant, sur les grandes places financières, peu d’investisseurs sont prêts à prendre les paris.

    Le temps.ch
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