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Maroc et Tunisie rivalisent sur le nearshore

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    Maroc et Tunisie rivalisent sur le nearshore

    Les deux pays cherchent à valoriser leurs offres de prestations informatiques. Le Maroc préfère attirer les investissements des grandes SSII européennes, la Tunisie privilégie ses propres entreprises.

    01 Informatique
    Juliette Fauchet avec Armelle Siccat
    09/07/2009

    Les faits

    Le 25 juin, Infotica, la Chambre nationale des SSII tunisiennes, est venue promouvoir sept sociétés de services informatiques en France. Au Maroc, la deuxième tranche des locaux de Casanearshore Park, le campus dédié aux nouvelles technologies de Casablanca, est désormais opérationnelle.

    L'analyse

    Après l'explosion de l'offshore, le nearshore séduit de plus en plus les entreprises européennes. Dominé par les pays de l'Est, (République tchèque, Roumanie, Hongrie, Pologne et Slovénie), le nearshore des pays d'Afrique du Nord gagne du terrain. En effet, selon l'étude de juin 2009 du cabinet AT Kearney (lire 01 Informatique n° 1998 p. 24), par rapport à l'étude réalisée en 2007, l'Egypte, la Tunisie et le Maroc passent respectivement du 13e au 6e rang, du 26e au 17e rang et du 36e au 30e rang du classement des meilleures destinations de l'offshore.

    “ Conscients d'avoir une carte à jouer de part leur situation géographique – de deux à quatre heures de vol depuis les grandes villes européennes –, le faible décalage horaire, les langues et niveaux de formation, ces pays ne lésinent pas sur les moyens pour séduire les grandes SSII et entreprises européennes ”, souligne Jean-François Renault, consultant expert chez Offshore Boosting, société de conseil en implantation offshore. Toutefois, si la Tunisie et le Maroc ont choisi de faire du nearshore une de leurs priorités économiques, leurs modèles sont différents.

    Des approches distinctes selon les marchés

    Le royaume chérifien a choisi de poursuivre sa stratégie d'implantation des entreprises étrangères menées depuis une vingtaine d'années. “ En prenant en charge le développement des infrastructures comme Casanearshore Park à Casablanca ou Technopolis à Rabat, en les dotant de réseaux conformes aux standards internationaux, le Maroc se positionne comme l'une des destinations de référence de l'offshoring informatique et des processus métier ”, déclare Mohamed Lakhilifi, directeur général de Logica Maroc. De son côté, le gouvernement tunisien a choisi de concentrer ses efforts sur le développement de ses entreprises informatiques locales. “ Deux approches distinctes imposées par des contingences différentes de marché ”, souligne Jean-François Renault.

    En effet, avec ses 38 millions d'habitants et la présence de grands groupes industriels et établissements bancaires européens, le Maroc représente pour des entreprises étrangères telles que Logica, Atos Origin, Bull ou GFI, déjà présentes sur le territoire, un marché potentiel non négligeable. Au-delà donc des prestations de services nearshore pour leurs clients internationaux, ces SSII viennent au Maroc pour développer leur business local. Une approche confirmée par Khalil Seklani, responsable offshore de Business & Decision (B&D) qui précise : “ Alors que notre entité marocaine prend en charge pour des grandes entreprises locales les mêmes projets de business intelligence que ceux que nous développons pour nos clients français, notre filiale tunisienne travaille essentiellement pour des entreprises européennes. ”

    Une communication plus ou moins offensive

    De fait, avec ses dix millions d'habitants, le marché tunisien reste trop étroit et contraint les 400 SSII locales et quelques entreprises européennes présentes, comme B&D ou Keyrus, à se tourner vers l'extérieur. Conscient de cette situation, le gouvernement tunisien cherche à convaincre les SSII françaises ou les clients finaux de leur sous-traiter leurs prestations informatiques. C'est dans cette optique de promotion des acteurs locaux que la Chambre nationale des SSII tunisiennes s'est déplacée à Paris le 25 juin dernier, accompagnée de sept entreprises locales, poursuivant l'opération de défrichage opérée en décembre dernier par le Get IT (Tunisian IT Consortium Nearshore Services). Et là où la communication tunisienne est essentiellement menée par des groupements d'entreprises, le Maroc développe de vastes campagnes institutionnelles de communication et de marketing qui lui valent aujourd'hui d'être identifié comme la destination offshore du Maghreb.

    Au-delà de ces différences stratégiques, il en est une autre de taille : les coûts. Aujourd'hui, un jeune ingénieur gagne environ 12 000 euros par an en Tunisie contre 18 000 au Maroc. Ainsi, à cause de la surenchère récente des salaires, ce dernier pays s'avère moins intéressant. Une prestation externalisée n'attire une entreprise que si elle lui permet de réduire sa facture de 25 % à 30 %. L'offshore marocain n'est donc pertinent que pour des prestations à plus forte valeur ajoutée. “ Sous-traiter des développements basiques à des ingénieurs marocains ne présente aucun intérêt financier ”, renchérit Khalil Seklani. C'est pourquoi nous assistons dans ce pays à des prestations davantage tournées vers des offres de BPO (externalisation des processus métier, tels que la gestion des ressources humaines, l'assistance technique, etc.) ou de développement de projets plus critiques (décisionnel).

    “ Le Maroc comme la Tunisie disposent d'un vivier d'ingénieurs d'excellent niveau ”, affirme Jean-François Renault. Calqué sur le modèle français, l'enseignement dans ces pays est relativement satisfaisant. Les deux pays proposent des formations informatiques dispensées dans leurs écoles, avec le soutien d'établissements français. Depuis très longtemps, l'université Paris-Dauphine travaille en étroite collaboration avec des écoles tunisiennes sur des enseignements ponctuels et chaque année de nombreux étudiants tunisiens suivent un cursus dans les locaux parisiens. “ Cet héritage “ historique ”, l'intérêt que nous porte le milieu local de la banque et de l'assurance, ainsi que l'existence d'un réel vivier d'étudiants tunisiens de bon niveau répondant à nos critères de recrutement exigeants, tout cela nous a incité à créer l'Institut Tunis-Dauphine ”, commente Hervé Hamon, enseignant chercheur à l'université Paris-Dauphine. De même, l'un des points forts de la stratégie nearshore du gouvernement marocain tient dans la mise en place d'une formation dédiée aux métiers de l'offshore avec pour objectif de former 22 000 spécialistes de ce secteur. Mais toutes ces initiatives seront-elles suffisantes pour combler les besoins des entreprises étrangères qui avouent aujourd'hui souffrir d'une pénurie de talents ?

    Quant aux aides des deux pays, elles sont nombreuses et variées. Exonération d'impôts, de charges sociales, subvention pour l'embauche des jeunes diplômés, construction de locaux flambant neufs, le Maroc et la Tunisie proposent une pléthore d'aides parmi lesquelles il est difficile de déceler le dispositif le plus avantageux. Toujours est-il que si aujourd'hui, la Tunisie peine encore à attirer les grandes SSII, cette situation pourrait évoluer au regard de l'évolution des salaires marocains.



    L'Égypte, l'autre destination du Maghreb

    Ce pays se classe au 6e rang des destinations les plus attrayantes pour les entreprises envisageant d'externaliser leurs services, selon le classement AT Kearney Global Services Locations Index 2009.
    Le secteur informatique égyptien a réalisé 39 milliards de livres égyptienne de chiffre d'affaires (soit près de 5 milliards d'euros) en 2008.
    Le secteur comptait fin avril 2009 plus de 3 100 entreprises employant plus de 175 000 personnes. Parmi lesquelles :
    12,8 % de sociétés de services informatiques
    79 %, d'entreprises informatiques
    8,2 %, d'entreprises télécoms.
    Au nombre des entreprises installées en Egypte, on compte IBM, Microsoft, Teleperformance, Vodafone.
    Interview : Hervé Hamon (université Paris-Dauphine) : “ nous allons inaugurer l'Institut Tunis-Dauphine ”

    Quels sont vos partenaires pour cette opération ?

    Hervé Hamon : Cette université privée de droit tunisien a trois actionnaires majeurs : la Fondation partenariale pour le développement de Paris-Dauphine, qui détiendra un tiers du capital, aux côtés de deux grandes banques tunisiennes, la BIAT et la Banque de Tunisie. Les droits d'inscription sont de 6 500 euros pour les licences et 7 500 euros pour les masters.

    Quels seront les enseignements dispensés ?

    HH : A la rentrée 2009-2010, une centaine d'étudiants seront accueillis en première licence dans deux grands champs disciplinaires : l'économie/gestion et les mathématiques/informatique. Objectif : délivrer des masters dans le cadre de l'application progressive du LMD et avoir un effectif total de 1 000 étudiants.

    Qui sera responsable du contenu pédagogique ?

    HH : L'université parisienne pilotera tous les programmes, et nos enseignants assureront au moins un tiers des enseignements en licence (deux tiers en master 2).
    Dernière modification par shadok, 26 août 2009, 21h15.
    Le bon sens est la chose la mieux partagée du monde... La connerie aussi - Proverbe shadokien

  • #2
    Pendant que l’Egypte, le Maroc et la Tunisie se partagent le marché de l’offshoring des services informatiques, l’Algérie est complètement absente. Ces pays offrent des incitations importantes aux investisseurs étrangers pour s’implanter chez eux. En Algérie, on bricole des lois à la con qui dissuadent les étrangers à s’installer.

    Qu’attendent nos décideurs, qui parlent de la diversification de l’économie algérienne, pour promouvoir ce secteur à forte valeur ajoutée ?

    On se demande après pourquoi nos ingénieurs informatiques, dont la formation n’a pas à envier aux autres pays, choisissent les chemins de l'immigration.
    Dernière modification par shadok, 26 août 2009, 21h24.
    Le bon sens est la chose la mieux partagée du monde... La connerie aussi - Proverbe shadokien

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    • #3
      Je suis pas contre que les salaires augmente au maroc, c'est une bonne choses pour moi
      Puisque la haine ne cessera jamais avec la haine, la haine cessera avec l'amour.

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      • #4
        les salaires plus élevés au Maroc sont la conséquence de la forte demande sur les compétences actuellement rares

        dans qlq années avec l'entrée sur le marché des hordes d'ingénieurs et techniciens en formation la pression va diminuer et les salires aussi

        et cela est tout a fait normal

        et c'est dans l'intérêt de la destination Maroc

        sinon , à trop tirer à la hausse les salaires, les investisseurs vont aller voir ailleurs et la demande baissera et les salaires après

        donc c'est l'effet de l'offre et de la demande comme les patates
        .
        .
        ''La pauvreté ne sera plus séditieuse, lorsque l'opulence ne sera plus oppressive''
        Napoléon III

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        • #5
          l'inflation des salaires des informaticiens au Maroc pourrait être en faveur de l'attrait de projets à forte valeur ajoutée.

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