Le gouvernement dérouté par les évolutions de l'économie mondiale et les changements intérieurs
Par sonia lyes , le 27/08/2009
Après plusieurs années de libéralisation totale, le gouvernement a décidé de fermer brutalement l'économie nationale. Les données rendues publiques par le port français de Marseille - un seul navire de marchandise à destination de l'Algérie en quinze jours durant le mois d'août 2009- illustre cette situation : les exportations vers l'Algérie ont fortement chuté depuis l'annonce, fin juillet, des nouvelles décisions.
Tout porte à croire que cette tendance devrait se poursuivre au cours des prochains mois. Afin de réduire le coûts des importations qui se sont envolées ces dernières années, les autorités algériennes ont en effet opté en faveur de mesures radicales : instauration du crédit documentaire comme unique moyen de payement des importations, limitation des possibilités de transferts de devises...
Ces mesures traduisent une situation de panique, estime un consultant international qui a travaillé durant plusieurs années en Algérie. « Jadis, le gouvernement algérien arrivait plus au moins à gérer la boutique. Mais, en 2009, l'économie mondiale a changé avec des cycles plus courts qui appelle à davantage d'anticipation. Et l'économie algérienne a changé de part la taille du marché ainsi l'importance et la nature des besoins des consommateurs. Dès que tu joues la carte du libéralisme, la machine s'emballe. L'Algérie n'est pas préparée pour gérer cette situation. C'est aussi une question de compétences au sein des structures de l'Etat », explique-t-il.
Pour un autre expert en économie, les mesures introduites dans la loi de finances 2009 complémentaire confirment un manque d'anticipation et une absence totale de stratégie économique. « Les gens sont en train de s'intéresser aux détails des mesures, comme le crédit documentaire par exemple. C'est un débat sans intérêt. La seule question question qui mérite d'être posée est la suivante : quelle stratégie économique pour l'Algérie ? », poursuit-il. « Ce sont les mêmes responsables qui étaient aux commandes quand l'Algérie avait décidé d'ouvrir son marché au début des années 1990 qui dirigent encore aujourd'hui le pays et tiennent encore le même discours. Lequel? On s'est trompé de méthode, nous allons fermé. Mais ils ne donnent aucune explication logique à ces changements ».
Pour le premier consultant, pointer du doigt les importateurs équivaut à fournir une mauvaise réponse à un vrai problème. « Un importateur importe parce qu'il y a un marché. On ne peut pas lui reprocher de faire son travail et de gagner de l'argent. C'est à l'Etat de mettre en place les mécanismes de régulation pour contrôler les importations sans isoler le pays ».
Ces dysfonctionnements ne concernent pas seulement les dernières mesures contenues dans la LFC. Selon l'expert, la majorité des décisions prises ces dernières n'ont pas été suivies d'études sérieuses pour déterminer leur impact sur l'économie nationale. De même que la pertinence de certains projets lancés dans le cadre du plan de relance économique est loin d'être démontrée. « Exemple : on nous annonce un projet de métro à Oran. Mais quelle est la pertinence d'un tel projet? On ne connaît toujours pas l'intérêt du projet du métro d'Alger et son impact sur l'amélioration du transport urbain dans la capitale ».
Promise depuis plusieurs années, la diversification de l'économie nationale est restée un slogan. En 2009, l'Algérie reste aussi dépendante des importations qu'il y a dix ans, voire davantage. « On ne crée pas une offre locale avec des lois. C'est une stratégie qu'il faudra mettre en place », conclut le consultant.
TSA
Par sonia lyes , le 27/08/2009
Après plusieurs années de libéralisation totale, le gouvernement a décidé de fermer brutalement l'économie nationale. Les données rendues publiques par le port français de Marseille - un seul navire de marchandise à destination de l'Algérie en quinze jours durant le mois d'août 2009- illustre cette situation : les exportations vers l'Algérie ont fortement chuté depuis l'annonce, fin juillet, des nouvelles décisions.
Tout porte à croire que cette tendance devrait se poursuivre au cours des prochains mois. Afin de réduire le coûts des importations qui se sont envolées ces dernières années, les autorités algériennes ont en effet opté en faveur de mesures radicales : instauration du crédit documentaire comme unique moyen de payement des importations, limitation des possibilités de transferts de devises...
Ces mesures traduisent une situation de panique, estime un consultant international qui a travaillé durant plusieurs années en Algérie. « Jadis, le gouvernement algérien arrivait plus au moins à gérer la boutique. Mais, en 2009, l'économie mondiale a changé avec des cycles plus courts qui appelle à davantage d'anticipation. Et l'économie algérienne a changé de part la taille du marché ainsi l'importance et la nature des besoins des consommateurs. Dès que tu joues la carte du libéralisme, la machine s'emballe. L'Algérie n'est pas préparée pour gérer cette situation. C'est aussi une question de compétences au sein des structures de l'Etat », explique-t-il.
Pour un autre expert en économie, les mesures introduites dans la loi de finances 2009 complémentaire confirment un manque d'anticipation et une absence totale de stratégie économique. « Les gens sont en train de s'intéresser aux détails des mesures, comme le crédit documentaire par exemple. C'est un débat sans intérêt. La seule question question qui mérite d'être posée est la suivante : quelle stratégie économique pour l'Algérie ? », poursuit-il. « Ce sont les mêmes responsables qui étaient aux commandes quand l'Algérie avait décidé d'ouvrir son marché au début des années 1990 qui dirigent encore aujourd'hui le pays et tiennent encore le même discours. Lequel? On s'est trompé de méthode, nous allons fermé. Mais ils ne donnent aucune explication logique à ces changements ».
Pour le premier consultant, pointer du doigt les importateurs équivaut à fournir une mauvaise réponse à un vrai problème. « Un importateur importe parce qu'il y a un marché. On ne peut pas lui reprocher de faire son travail et de gagner de l'argent. C'est à l'Etat de mettre en place les mécanismes de régulation pour contrôler les importations sans isoler le pays ».
Ces dysfonctionnements ne concernent pas seulement les dernières mesures contenues dans la LFC. Selon l'expert, la majorité des décisions prises ces dernières n'ont pas été suivies d'études sérieuses pour déterminer leur impact sur l'économie nationale. De même que la pertinence de certains projets lancés dans le cadre du plan de relance économique est loin d'être démontrée. « Exemple : on nous annonce un projet de métro à Oran. Mais quelle est la pertinence d'un tel projet? On ne connaît toujours pas l'intérêt du projet du métro d'Alger et son impact sur l'amélioration du transport urbain dans la capitale ».
Promise depuis plusieurs années, la diversification de l'économie nationale est restée un slogan. En 2009, l'Algérie reste aussi dépendante des importations qu'il y a dix ans, voire davantage. « On ne crée pas une offre locale avec des lois. C'est une stratégie qu'il faudra mettre en place », conclut le consultant.
TSA
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