L'offshoring face à la crise
Le Maroc à l'abri… à court terme
À moyen terme, les grands donneurs d'ordre pourraient mettre fin aux contrats avec leurs partenaires
Face à la crise financière internationale qui fait des ravages, le secteur de l'offshoring, métier mondial du Maroc, est à l'abri, mais vraisemblablement pas pour longtemps.
Telle est en substance la conclusion ressortant de la dernière étude sectorielle réalisée par le Centre d'intelligence économique de la BMCE Bank. En effet, à court terme, constate-t-on dans cette nouvelle publication, « les entreprises étrangères ayant exprimé leur souhait de s'installer dans les zones dédiées (Casanearshore et Rabat Technopolis) ne se sont pas désistées.». Toutefois, à plus long terme, la donne risquerait de changer. Car, lit-on dans l'étude, « les filiales et partenaires des grandes entreprises sous-traitantes pourraient être impactés. Etant organisés de manière hiérarchique, les donneurs d'ordre font appel à de plus petites structures sous traitantes qui leurs mettent à disposition des ingénieurs qualifiés ». Ainsi, dans ce contexte de manque de visibilité, ces grands donneurs d'ordre pourraient, à moyen terme, mettre fin aux contrats avec leurs partenaires. Par conséquent, «le gel des embauches et une éventuelle réduction du volume d'activité deviennent envisageables».
Ce scénario trouverait sa justification en outre, selon les analystes de BMCE Bank, dans «une baisse de la compétitivité de l'offre Maroc, laquelle est handicapée par des coûts de main-d'œuvre croissants». Cependant, relativisent-ils, «la réussite de l'objectif de formation de 10 000 ingénieurs annuellement limiterait la pression sur les salaires et permettrait ainsi au Royaume de bénéficier de ses avantages comparatifs». Bien plus, et afin de rester compétitifs, les opérateurs du secteur de l'offshoring ne sont pas restés les bras croisés. Ils se sont engagés dans différentes stratégies. Ainsi, au moment où certains ont multiplié les clients pour ne pas rester tributaires d'un seul donneur d'ordre, d'autres ont opté pour l'extension ou l'acquisition de nouveaux locaux dans le but d'accroître leur activité. De tous les métiers de l'offshoring, c'est le créneau des centres d'appels qui a atteint le niveau de maturité le plus élevé. C'est en effet le plus exploité, à ce jour, au Maroc. Il est considéré comme étant l'une des plus porteurs en matière de création d'emploi et comme ayant un fort potentiel en matière d'investissement.
Datant de plus de dix ans, il regroupe actuellement 340 entreprises affiliées à l'Agence nationale de réglementation des télécommunications (ANRT) et employant environ 27000 salariés, contre uniquement près de 200 centres à fin 2007. La majorité des centres d'appels est située sur l'axe Casablanca-Rabat où près de 87% des positions sont concentrées. D'autres villes commencent à attirer de plus en plus de centres d'appels, à l'image de Tanger, Tétouan, Marrakech et Fès. L'analyse financière des entreprises formant ce créneau, faite par les analystes de BMCE Bank, montre qu'elles sont faiblement endettées. Et pour cause, leur adossement à de grands groupes étrangers et nationaux, bénéficiant d'une assise financière solide. A titre d'exemple, en 2007, le taux d'endettement a atteint 1,1% contre 4,1% en 2006. Sur les trois dernières années, le chiffre d'affaires de la filière a enregistré une hausse avec un taux de croissance annuel moyen de 25%.
Cette évolution est due, essentiellement, au dynamisme que connaît ce créneau suite à l'annonce du plan Emergence en 2004, encourageant la création de firmes nationales et l'installation de plusieurs entreprises étrangères.
Si la prépondérance des centres d'appels n'est plus à démontrer, il n'en demeure pas moins que la diversification de l'offre, en vue de se positionner sur des niches à plus forte valeur ajoutée, est sur la bonne voie. Les derniers chiffres, fournis par le ministère de l'Industrie, du Commerce et des Nouvelles technologies, parlent d'eux-mêmes. En l'espace de pratiquement trois ans, le Maroc a réussi en effet à attirer 35 entreprises de l'ITO (développement et maintenance informatique, techniques de réseaux, administration de bases de données…), employant 3100 salariés et 19 entreprises opérant dans le Business Process Outsourcing ou BPO (assurance offshore, comptabilité normes françaises et IFRS, banque…) créant
1900 emplois. C'est dire que l'offre Maroc, en vigueur depuis 2007, a commencé à produire ses fruits.
LE MATIN
Le Maroc à l'abri… à court terme
À moyen terme, les grands donneurs d'ordre pourraient mettre fin aux contrats avec leurs partenaires
Face à la crise financière internationale qui fait des ravages, le secteur de l'offshoring, métier mondial du Maroc, est à l'abri, mais vraisemblablement pas pour longtemps.
Telle est en substance la conclusion ressortant de la dernière étude sectorielle réalisée par le Centre d'intelligence économique de la BMCE Bank. En effet, à court terme, constate-t-on dans cette nouvelle publication, « les entreprises étrangères ayant exprimé leur souhait de s'installer dans les zones dédiées (Casanearshore et Rabat Technopolis) ne se sont pas désistées.». Toutefois, à plus long terme, la donne risquerait de changer. Car, lit-on dans l'étude, « les filiales et partenaires des grandes entreprises sous-traitantes pourraient être impactés. Etant organisés de manière hiérarchique, les donneurs d'ordre font appel à de plus petites structures sous traitantes qui leurs mettent à disposition des ingénieurs qualifiés ». Ainsi, dans ce contexte de manque de visibilité, ces grands donneurs d'ordre pourraient, à moyen terme, mettre fin aux contrats avec leurs partenaires. Par conséquent, «le gel des embauches et une éventuelle réduction du volume d'activité deviennent envisageables».
Ce scénario trouverait sa justification en outre, selon les analystes de BMCE Bank, dans «une baisse de la compétitivité de l'offre Maroc, laquelle est handicapée par des coûts de main-d'œuvre croissants». Cependant, relativisent-ils, «la réussite de l'objectif de formation de 10 000 ingénieurs annuellement limiterait la pression sur les salaires et permettrait ainsi au Royaume de bénéficier de ses avantages comparatifs». Bien plus, et afin de rester compétitifs, les opérateurs du secteur de l'offshoring ne sont pas restés les bras croisés. Ils se sont engagés dans différentes stratégies. Ainsi, au moment où certains ont multiplié les clients pour ne pas rester tributaires d'un seul donneur d'ordre, d'autres ont opté pour l'extension ou l'acquisition de nouveaux locaux dans le but d'accroître leur activité. De tous les métiers de l'offshoring, c'est le créneau des centres d'appels qui a atteint le niveau de maturité le plus élevé. C'est en effet le plus exploité, à ce jour, au Maroc. Il est considéré comme étant l'une des plus porteurs en matière de création d'emploi et comme ayant un fort potentiel en matière d'investissement.
Datant de plus de dix ans, il regroupe actuellement 340 entreprises affiliées à l'Agence nationale de réglementation des télécommunications (ANRT) et employant environ 27000 salariés, contre uniquement près de 200 centres à fin 2007. La majorité des centres d'appels est située sur l'axe Casablanca-Rabat où près de 87% des positions sont concentrées. D'autres villes commencent à attirer de plus en plus de centres d'appels, à l'image de Tanger, Tétouan, Marrakech et Fès. L'analyse financière des entreprises formant ce créneau, faite par les analystes de BMCE Bank, montre qu'elles sont faiblement endettées. Et pour cause, leur adossement à de grands groupes étrangers et nationaux, bénéficiant d'une assise financière solide. A titre d'exemple, en 2007, le taux d'endettement a atteint 1,1% contre 4,1% en 2006. Sur les trois dernières années, le chiffre d'affaires de la filière a enregistré une hausse avec un taux de croissance annuel moyen de 25%.
Cette évolution est due, essentiellement, au dynamisme que connaît ce créneau suite à l'annonce du plan Emergence en 2004, encourageant la création de firmes nationales et l'installation de plusieurs entreprises étrangères.
Si la prépondérance des centres d'appels n'est plus à démontrer, il n'en demeure pas moins que la diversification de l'offre, en vue de se positionner sur des niches à plus forte valeur ajoutée, est sur la bonne voie. Les derniers chiffres, fournis par le ministère de l'Industrie, du Commerce et des Nouvelles technologies, parlent d'eux-mêmes. En l'espace de pratiquement trois ans, le Maroc a réussi en effet à attirer 35 entreprises de l'ITO (développement et maintenance informatique, techniques de réseaux, administration de bases de données…), employant 3100 salariés et 19 entreprises opérant dans le Business Process Outsourcing ou BPO (assurance offshore, comptabilité normes françaises et IFRS, banque…) créant
1900 emplois. C'est dire que l'offre Maroc, en vigueur depuis 2007, a commencé à produire ses fruits.
LE MATIN
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