Objectif: valoriser la qualité urbaine et le tourisme d’affaires
· Coût du projet: 150 millions de DH
Vous risquez de voir un jour des tramways aériens qui «survolent» la capitale spirituelle. Mine de rien, cette idée peut être réalisée grâce à Mohamed El Khissassi, un architecte installé en France. Amoureux de la ville de Fès, ce MRE veut à tout prix convaincre les autorités de la cité idrisside d’installer un téléphérique reliant la ville nouvelle et la médina. Il a déjà fait un premier déplacement à Fès et compte y revenir incessamment pour présenter son projet. «Je pars du principe que l’Algérie en est à son 6e téléphérique. Donc pourquoi pas le Maroc et particulièrement la ville de Fès qui peut s’offrir un nouveau mode de transport écologique», indique El Khissassi. Et d’ajouter que les premières constatations montrent que la topographie de la ville permet d’installer un tramway aérien. Toutefois, le projet dépendra d’une véritable étude de faisabilité qui ne peut être déclenchée sans l’aval des responsables locaux.
Pour l’heure, une société a déjà réalisé la pré-étude du projet de télécabine de Fès. Il en ressort que l’analyse des apports d’un téléphérique comme moyen de déplacement doit être faite au regard de divers critères. D’abord techniques. Sur ce plan, les avantages sont nets et multiples. Le téléphérique est fait pour aller tout droit face à la pente. Doté d’une vitesse commerciale de 7 à 10m/s (25 à 36 km/h), dans les zones de pentes, il est compétitif non seulement avec le bus, mais aussi avec l’automobile.
N’étant pas sur la voirie, il n’est pas sensible aux aléas des routes, surtout si elles sont enneigées. Sa sensibilité au vent a nettement diminué ces dernières années, au point que les derniers matériels des stations de ski ne connaissent plus aucune interruption de service.
Il n’occupe au sol que les places des gares (800 m²/gare) et des pylônes (20 à 100 m² selon la conception du pylône, avec une distance de 1 à 2 km entre pylônes pour les techniques multicables. Ses avantages sont les mêmes à plat qu’en côte. Le deuxième critère est énergétique. En fait, en ces temps d’effet de serre de plus en plus préoccupant, il est indéniablement l’un des moyens les plus économiques en énergie. «Ce constat est d’autant plus important que le prix du pétrole ne cesse d’augmenter, et que certains analystes prédisent un litre de super à 3 euros avant 2010», rapporte El Khissassi. En effet, les cabines montantes sont entraînées par les cabines descendantes et l’énergie fournie pour faire monter les passagers est récupérée à la descente. Par ailleurs les frottements de fonctionnement d’un appareil par câble sont entre 10 et 20 fois plus faibles que les frottements routiers, qui sont nécessairement élevés pour assurer freinage et tenue de route. Enfin, il y a une motorisation commune unique pour tous les véhicules, et moins de personnels pour les télécabines que pour les transports routiers. Les coûts énergétiques sont donc faibles, et l’appareil fonctionne à l’électricité. Même s’il s’agit d’électricité fabriquée au fioul, la production centralisée garantit une propreté que l’on n’atteint pas avec des moteurs individuels. Pour l’usager, le service est incomparablement supérieur à celui des autres modes: avec une cabine de 30 ou 40 places toutes les trente secondes, le temps d’attente est nul: come and go, diraient les Anglais. Le confort est aussi sans égal. Il est possible de chauffer les cabines avec des dispositifs à charge rapide (30 secondes en gare toutes les 10 minutes). Les temps de parcours sont garantis, et le transport de voyageurs par câble est aussi sûr que le train.
S’agissant du critère de loisir, ce nouveau mode de transport encouragera les touristes à visiter la ville d’en haut. «Ils trouveront là un bon moyen de remonter la médina en observant des monuments qui datent de plusieurs siècles», commente El Khissassi.
Aussi, pour nombre de familles, de jeunes ou de gens âgés qui ne disposent pas d’un moyen de transport individuel, le téléphérique est un excellent moyen de leur donner la possibilité de jouir du déplacement autrement. En tout cas, ce projet entend valoriser la qualité urbaine et le tourisme d’affaires en rapprochant la médina du centre-ville. Sa réalisation nécessitera pas moins de 24 mois de travaux intenses (y compris les études) et un investissement de près de 150 millions de DH.
Une fois réalisé, la ville de Fès pourrait afficher une spécialisation développement durable. «Le transport par câble, par son prix d’investissement, son coût de fonctionnement et son empreinte écologique réduite à rien est sans doute le meilleur moyen de déplacement dont nous disposions actuellement. Il est inacceptable de ne pas le prendre en considération dans les études de transport», conclut El Khissassi.
De notre correspondant,
Youness SAAD ALAMI
· Coût du projet: 150 millions de DH
Vous risquez de voir un jour des tramways aériens qui «survolent» la capitale spirituelle. Mine de rien, cette idée peut être réalisée grâce à Mohamed El Khissassi, un architecte installé en France. Amoureux de la ville de Fès, ce MRE veut à tout prix convaincre les autorités de la cité idrisside d’installer un téléphérique reliant la ville nouvelle et la médina. Il a déjà fait un premier déplacement à Fès et compte y revenir incessamment pour présenter son projet. «Je pars du principe que l’Algérie en est à son 6e téléphérique. Donc pourquoi pas le Maroc et particulièrement la ville de Fès qui peut s’offrir un nouveau mode de transport écologique», indique El Khissassi. Et d’ajouter que les premières constatations montrent que la topographie de la ville permet d’installer un tramway aérien. Toutefois, le projet dépendra d’une véritable étude de faisabilité qui ne peut être déclenchée sans l’aval des responsables locaux.
Pour l’heure, une société a déjà réalisé la pré-étude du projet de télécabine de Fès. Il en ressort que l’analyse des apports d’un téléphérique comme moyen de déplacement doit être faite au regard de divers critères. D’abord techniques. Sur ce plan, les avantages sont nets et multiples. Le téléphérique est fait pour aller tout droit face à la pente. Doté d’une vitesse commerciale de 7 à 10m/s (25 à 36 km/h), dans les zones de pentes, il est compétitif non seulement avec le bus, mais aussi avec l’automobile.
N’étant pas sur la voirie, il n’est pas sensible aux aléas des routes, surtout si elles sont enneigées. Sa sensibilité au vent a nettement diminué ces dernières années, au point que les derniers matériels des stations de ski ne connaissent plus aucune interruption de service.
Il n’occupe au sol que les places des gares (800 m²/gare) et des pylônes (20 à 100 m² selon la conception du pylône, avec une distance de 1 à 2 km entre pylônes pour les techniques multicables. Ses avantages sont les mêmes à plat qu’en côte. Le deuxième critère est énergétique. En fait, en ces temps d’effet de serre de plus en plus préoccupant, il est indéniablement l’un des moyens les plus économiques en énergie. «Ce constat est d’autant plus important que le prix du pétrole ne cesse d’augmenter, et que certains analystes prédisent un litre de super à 3 euros avant 2010», rapporte El Khissassi. En effet, les cabines montantes sont entraînées par les cabines descendantes et l’énergie fournie pour faire monter les passagers est récupérée à la descente. Par ailleurs les frottements de fonctionnement d’un appareil par câble sont entre 10 et 20 fois plus faibles que les frottements routiers, qui sont nécessairement élevés pour assurer freinage et tenue de route. Enfin, il y a une motorisation commune unique pour tous les véhicules, et moins de personnels pour les télécabines que pour les transports routiers. Les coûts énergétiques sont donc faibles, et l’appareil fonctionne à l’électricité. Même s’il s’agit d’électricité fabriquée au fioul, la production centralisée garantit une propreté que l’on n’atteint pas avec des moteurs individuels. Pour l’usager, le service est incomparablement supérieur à celui des autres modes: avec une cabine de 30 ou 40 places toutes les trente secondes, le temps d’attente est nul: come and go, diraient les Anglais. Le confort est aussi sans égal. Il est possible de chauffer les cabines avec des dispositifs à charge rapide (30 secondes en gare toutes les 10 minutes). Les temps de parcours sont garantis, et le transport de voyageurs par câble est aussi sûr que le train.
S’agissant du critère de loisir, ce nouveau mode de transport encouragera les touristes à visiter la ville d’en haut. «Ils trouveront là un bon moyen de remonter la médina en observant des monuments qui datent de plusieurs siècles», commente El Khissassi.
Aussi, pour nombre de familles, de jeunes ou de gens âgés qui ne disposent pas d’un moyen de transport individuel, le téléphérique est un excellent moyen de leur donner la possibilité de jouir du déplacement autrement. En tout cas, ce projet entend valoriser la qualité urbaine et le tourisme d’affaires en rapprochant la médina du centre-ville. Sa réalisation nécessitera pas moins de 24 mois de travaux intenses (y compris les études) et un investissement de près de 150 millions de DH.
Une fois réalisé, la ville de Fès pourrait afficher une spécialisation développement durable. «Le transport par câble, par son prix d’investissement, son coût de fonctionnement et son empreinte écologique réduite à rien est sans doute le meilleur moyen de déplacement dont nous disposions actuellement. Il est inacceptable de ne pas le prendre en considération dans les études de transport», conclut El Khissassi.
De notre correspondant,
Youness SAAD ALAMI
Commentaire