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Le salaire minimum fête ses 60 ans en France

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  • Le salaire minimum fête ses 60 ans en France

    Pur produit des "trente glorieuses" en France, le salaire minimum fête ses 60 ans. Il était destiné à lutter contre les inégalités. Son efficacité est aujourd'hui contestée.

    1950 - Naissance de l'ancêtre du Smic

    Le 11 février 1950, est instauré le salaire minimum interprofessionnel garanti (SMIG). Après douze années de blocage des salaires, le Smig est destiné à garantir un minimum de subsistance aux plus défavorisés. Ce salaire plancher est calculé d'après un budget type nécessaire à toute personne célibataire résidant en région parisienne. Il est fixé par décret en conseil des ministres. Le premier salaire horaire minimum s'élève à 64 francs pour la province, soit un peu plus de 1,66 €, et 78 francs (2 €) pour la région parisienne.

    1952 - Le salaire minimum est indexé sur l'inflation

    Les prix à la consommation bondissent de 16 % en raison de la hausse brutale des prix des matières premières, provoquée par la guerre de Corée. Le gouvernement décide alors d'adopter une "échelle mobile des salaires" qui indexe le Smig sur la hausse des prix à chaque fois qu'elle dépasse 5%. En 1957, ce taux est ramené à 2% pour éviter que la hausse du Smig ne vienne elle-même alimenter la spirale inflationniste.

    1970 - Le Smic remplace le Smig

    En créant le "salaire minimum interprofessionnel de croissance", le gouvernement de Jacques Chaban-Delmas veut offrir aux salariés les moins bien payés une participation "aux fruits du progrès". En effet, il s'agit pour ce nouveau dispositif de rattraper son retard sur le salaire moyen des français. Le Smic sera réévalué non seulement en fonction de l'inflation, mais aussi en tenant compte de la hausse du salaire moyen.

    1982 - La hausse du Smic est stoppée par la politique de rigueur

    En 1982, le gouvernement socialiste de Pierre Mauroy impose le blocage des salaires et des prix pour lutter contre l'inflation galopante (plus de 13 % en 1980 et 1981). Désormais, la hausse des salaires est indexée sur un taux d'inflation prévu par le gouvernement et non pas sur l'inflation réelle. Pendant une décennie, le Smic ne connaît qu'une très faible croissance.

    1994 - Le Smic augmente plus vite que le salaire moyen

    Au début des années 1990, le gouvernement donne un coup de pouce au salaire minimum en accordant aux employeurs des allègements de charges pour l'emploi de salariés payés au Smic. De 1994 à 2005, le salaire minimum est régulièrement revalorisé. Il croît désormais plus vite que le salaire moyen.

    1998 - Les 35 heures donnent naissance à cinq nouveaux Smic

    En 1998, la réduction du temps de travail à 35 heures payées 39 entraînerait une hausse du Smic de 11 % que les entreprises ne peuvent mettre en place en une seule fois. Étant donné que ces dernières ne sont pas tenues de passer à la réduction du temps de travail dès la promulgation de la loi, le gouvernement met en place un nouveau Smic chaque année. Résultat, en 2002, cinq Smic coexistent avec le Smic officiel.

    2005 - "Réunification" des Smic

    En 2002, le gouvernement définit les modalités d'un retour progressif à un Smic unique. Les différents salaires minimum vont bénéficier progressivement de fortes hausses jusqu'au 1er juillet 2005, moment où tous les Smic atteignent le même montant.

    2006 - Quel mode d'indexation pour le Smic ?


    Gérard Larcher, ministre délégué à l'Emploi et au Travail, souhaite mener avec les partenaires sociaux "une réflexion collective" sur le salaire minium. Il commande un rapport à son directeur des relations du travail, Jean-Denis Combrexelle ; celui-ci recense toutes les problématiques liées à la revalorisation du Smic. Il détaille les effets négatifs de la hausse du salaire minimum sur l'emploi, et envisage d'augmenter le Smic en fonction de la croissance, sans prendre en compte l'évolution du pouvoir d'achat. Les pistes évoquées inquiètent les syndicats, le gouvernement reporte le débat.

    Février 2008 - Une dose de négociation collective dans le Smic


    Chargé de plancher sur la réforme du Smic, le Conseil d'orientation pour l'emploi ne remet pas en cause l'unicité du salaire minimum, ni son indexation sur l'inflation. Pour décider des revalorisations du Smic, il préconise la mise en place d'une commission d'experts qui ferait des propositions à la Commission nationale de la négociation collective. Le gouvernement ne statuerait qu'après en avoir débattu avec les partenaires sociaux.

    Juillet 2008 - Un rapport explosif sur le Smic


    Alors que la réforme est toujours dans les cartons, le Conseil d'analyse économique remet en cause, dans ses conlusions, la notion même de Smic. Selon ces experts, "le salaire minimum tel qu'il existe n'est pas un moyen efficace pour réduire la pauvreté et les inégalités". Les revalorisations du Smic ne tiendraient plus forcément compte de l'inflation et de la croissance du pouvoir d'achat, elles seraient déterminées librement par les parlementaires dans le cadre de la loi de Finances. Jugé excessif, le rapport est enterré, et la réforme reportée.

    Décembre 2008 - La loi sur les revenus du travail réforme le Smic


    À partir de 2010, les revalorisations annuelles doivent intervenir le 1er janvier au lieu du 1er juillet, afin de mieux coller aux négociations de branches et d'entreprises. Et un groupe d'experts donnera ses éclairages à la Commission nationale de la négociation collective sur le niveau de hausse du Smic.

    1er janvier 2010 - La réforme entre en vigueur

    Le gouvernement suit les recommandations du groupe d'experts et limite la hausse du Smic à 0,5 %. Les cinq économistes, nommés dans le cadre de la réforme du salaire minimum, rejoignent les options gouvernementales ; ils jugent le RSA ou la prime pour l'emploi beaucoup plus efficaces pour lutter contre la pauvreté, et préconisent une maîtrise des coûts salariaux et le maintien des allègements de cotisations sociales.

    Par l'Expansion
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