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Déficit de la « facture alimentaire » des pays du golfe : 12Mds de dollars en 2009

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  • Déficit de la « facture alimentaire » des pays du golfe : 12Mds de dollars en 2009

    Le déficit de la « facture alimentaire » dans les pays du golfe a atteint 12Mds de dollars en 2009

    Selon un rapoort publié par Global House à la fin de l’année dernière, le déficit de la «facture alimentaire» des pays du golfe aurait atteint les 12 milliards de dollars en 2009. Toujours selon cette même institution, l’insuffisance des investisse- ments dans l’agriculture, le manque du personnel local qualifié, le faible taux de rendement agricole et la rareté des mesures incitatives rendent les pays de cette région encore plus dépendant de l’extérieur au niveau de leur approvisionnement en produits alimentaires

    En prenant en compte la croissance démographique des ces pays qui atteint un taux annuel de 4,4%, leur population pourrait atteindre 39 mil- lions de personnes en 2010 et 58 millions en 2030. D’où la nécessité de définir une stratégie de coopération au niveau du Conseil économique et social des pays du golfe pour régler le problème de la sécurité alimentaire. La superficie totale des pays du golfe est de 357,2 millions d’hectares. 4,7 millions d’hectares sont cultivés et seulement 1,2 millions d’hectares sont irrigués. La production agricole de ces pays a atteint la valeur de 14,1 milliards de dollars en 2006 avec 73% pour l’Arabie saoudite, 21,6% pour les Emirats arabes unis et 6% pour les autres pays.

    Réunis au mois de septembre 2008, les pays du CCG ont décidé de créer une société pour gérer en commun les investissements dans l’agriculture. En outre ils ont décidé d’investir dans l’agriculture dans d’autres pays arabes ou non arabes, mais jusqu’à présent ces décisions n’ont pas été traduites dans les faits

  • #2
    il est plsu facile de faire venir des macons phillipins et pakistanais pour construire de tours moches et hors de prix, que de soccuper de son agriculture...

    les pays du golfe !!!

    vraiment sordides

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    • #3
      je suis étonné!

      Pour une population equivalente des pays 20 fois plus riches allongent une facture 6 fois plus importante que l algérie. Seraient ils 120 fois plus bêtes que les algériens?
      Les spécialistes es golf peuvent ils témoigner avec une autre règle de trois? Eux qui nous conseillalent le miracle golfique en agriculture? Zek adama?
      « Great minds discuss ideas; average minds, events; small minds, people. » Eleanor ROOSEVELT

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      • #4
        120 fois plus bêtes que les algériens?
        je te rouve encore tres gentil...

        les pays du golfe sont gerés comme des petits hhanouts...la honte pour eux

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        • #5
          Il ne faut pas oublier que les pays du Gulf sont dans une région désertique. L’Arabie Saoudite a essayée une agriculture industrielle mais elle est très couteuse.

          Golfe : Agriculture: des pays du Golfe veulent investir à l'étranger

          DUBAI (AFP/2008) — Incapables de produire leur nourriture en raison de la rareté des terres fertiles et des ressources en eau, de riches pays du Golfe explorent la possibilité d'investir dans l'agriculture à l'étranger.

          L'intérêt est réel en Arabie saoudite et dans les Emirats arabes unis, deux gros importateurs de produits alimentaires, pour de tels investissements en Afrique et en Asie au moment où les prix agricoles s'envolent.

          Lors d'une récente visite au Kazakhstan, le président des Emirats, cheikh Khalifa ben Zayed Al-Nahyane, a relevé que son pays importait 80% de sa nourriture et confirmé son intérêt pour le secteur agricole kazakh.

          Investir dans l'agriculture à l'étranger "fait partie de la stratégie générale de investissements" du pays, a noté Sultan ben Said Al-Manouri, le ministre de l'Economie des Emirats qui cherchent à faire fructifier leurs énormes revenus pétroliers.

          Le Golfe, où la richesse attire les migrants, a vu sa population passer d'environ 30 millions de personnes en 2000 à 35 millions en 2006, selon les statistiques du Conseil de coopération du Golfe (CCG).

          Ce chiffre doit atteindre près de 39 millions en 2010 et 58 millions en 2030, selon les projections du Gulf Research Centre (GRC), basé à Dubaï.

          Les besoins en produits alimentaires n'ont cessé d'augmenter dans cet ensemble régional formé de l'Arabie saoudite, du Koweït, de Bahreïn, des Emirats, du Qatar et du sultanat d'Oman.

          L'agriculture reste confidentielle dans cette région désertique: seuls 2% de la superficie de l'Arabie saoudite sont cultivés et seulement 1% aux Emirats.

          La facture alimentaire s'est montée à 10 milliards de dollars en 2007, selon le GRC mais certaines études parlent d'un montant plus important. L'Arabie saoudite, avec 24 millions d'habitants, reste le principal importateur.

          Avec la crainte d'un renchérissement continu des prix, la question de la sécurité alimentaire prend une dimension stratégique.

          Pour l'Arabie saoudite, investir dans l'agriculture à l'étranger représente un changement de cap, le royaume ayant tenté dans le passé, à coup de subventions colossales, d'atteindre l'autosuffisance alimentaire.

          Cette politique a montré ses limites et n'a pas été "économiquement viable", a rappelé Monica Malik, économiste à la banque EFC-Hermes, basée à Dubaï.

          Le GRC a souligné que cette politique avait en outre épuisé les réserves en eau du vaste royaume. D'où, a expliqué Mme Malik à l'AFP, le choix d'une solution alternative consistant à investir chez des voisins comme le Soudan.

          "La proximité est importante" pour sécuriser les approvisionnements ainsi que les bonnes relations avec les pays choisis pour l'investissement afin d'éviter les risques d'interruption de ces approvisionnements, a-t-elle ajouté.

          Selon différentes sources, les Emirats projettent de mettre en valeur 28.328 hectares au Soudan et Ryad discute avec Khartoum de la possibilité d'investir dans l'agriculture soudanaise qui n'a pas de problème de rareté de l'eau.

          L'Egypte et le Pakistan ont aussi les faveurs des pays du Golfe.

          Au Pakistan, les Emirats étudient l'achat de plus de 40.000 hectares pour 500 millions de dollars et des investisseurs privés cherchent aussi à y acquérir des terres agricoles.

          Le Premier ministre pakistanais, Yousuf Raza Gilani, aurait proposé à Ryad des terres agricoles contre du pétrole, selon des informations de presse.

          Reste que de tels pays n'hésitent pas parfois à interdire l'exportation de produits agricoles quand ils arrivent à manquer, dans l'obligation de nourrir d'abord leurs propres populations.
          Dernière modification par shadok, 25 mai 2010, 21h26.
          Le bon sens est la chose la mieux partagée du monde... La connerie aussi - Proverbe shadokien

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          • #6
            lIl ne faut pas oublier que les pays du Gulf sont dans une région désertique. L’Arabie Saoudite a essayée une agriculture industrielle mais elle est très couteuse.
            lalgerie par contre, cest les tropiques...bon sang mais cest bien sur...

            justifier linjustifiable...

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            • #7
              L’Algérie possède des terres fertiles au nord. Est-ce que nous avons assuré notre autosuffisance alimentaire en Algérie ?

              C’est l’histoire du chameau qui rit de la bosse de son voisin.
              Le bon sens est la chose la mieux partagée du monde... La connerie aussi - Proverbe shadokien

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              • #8
                on ne rit pas on constate

                sans avoir eu 10 annees de terrorisme aveugle, ni avoir connu les fourches caudines du FMI...ces pays restent lamentablement mal gerés

                Le pays connaît un excédent de production en orge et en blé dur

                De l’importation à l’exportation des céréales

                15-05-2010


                Par Ziad Abdelhadi

                Devenue autosuffisante en blé dur et en orge, l’Algérie a réduit de 80% ses importations de blé dur par rapport aux années 1990 durant lesquelles elle importait à un rythme de 2 millions de tonnes annuellement, contre 400 000 tonnes en 2009. Et si la moisson 2010 venait à augmenter par rapport à la précédente ou tout au moins être égale, les perspectives d’exportation de blé dur, après l’orge, deviendraient envisageables.La campagne moissons-
                battage 2009 s’est soldée par une récolte exceptionnelle. La production s’est élevée à 61,2 millions de quintaux, se répartissant entre 24 millions de quintaux d’orge, 24,3 millions de blé dur et 11,3 millions de blé tendre. Ces volumes, jamais atteints, ne sont pas seulement le résultat d’une bonne pluviosité mais aussi d’autres facteurs, à savoir une meilleure maîtrise des techniques de culture céréalière par les agriculteurs, l’introduction de l’irrigation d’appoint, la disponibilité en quantité suffisante et à des prix soutenus par l’Etat des intrants nécessaires, l’octroi de crédits de campagnes sans intérêt (Rfig) et, enfin, la bonification des prix d’achat de l’Office algérien interprofessionnel des céréales (OAIC) qui proposait 4 500 DA pour le quintal de blé dur, 3 500 DA/q pour le blé tendre et 2 500 DA/q pour l’orge. Les bons résultats de la campagne céréalière de l’année dernière ont été obtenus également grâce au payement des agriculteurs dans les délais.Toutes ces mesures d’encouragement et aides à la production n’ont pas laissé indifférents les acteurs de la filière céréaliculture. Pour preuve, depuis 2008, un nombre important d’agriculteurs se sont convertis aux cultures céréalières. Mieux, les agriculteurs réservent plus de superficie à la culture de l’orge et du blé dur. D’autres ont fait le choix de se consacrer au blé dur à la place de l’orge. Ainsi, la surface agricole utile (SAU) réservée aux céréales pour la saison 2009/2010 est de 3,3 millions d’hectares, contre 3 millions en 2009, soit près de 40% d’augmentation.Du côté du département
                développement des grandes cultures auprès du ministère de l’Agriculture et du Développement rural, on estime que malgré une pluviosité en deçà de celle de l’année dernière, la récolte 2010 sera au moins égale, voire supérieure à celle de 2009, du fait de l’augmentation de la surface emblavée en céréales. Dès lors, on peut avancer que nous allons connaître une offre en blé dur supérieure à la demande et, du coup, les stocks de blé dur dont va disposer l’OAIC devront suffire à couvrir les besoins internes pour une période dépassant six mois. A ce sujet, il est bon de rappeler, d’une part, que le stock en blé dur dont dispose l’Office actuellement assure une couverture de six mois et, d’autre part, que la consommation moyenne nationale est de 700 kg/an, tous types de céréales confondus. Ainsi, il est prévu un excédent auquel il faudrait trouver un débouché, c’est-à-dire des marchés d’exportation. Après l’orge, ce sera donc au tour du blé dur d’être exporté. Quant au blé tendre, les spécialistes expliquent que l’Algérie va rester longtemps importatrice. Autre indication donnée par le directeur général de l’OAIC : la revue à la baisse de nos importations en blé dur alors que l’Algérie était en 2007 considérée comme le plus grand pays importateur dans le monde. Le retrait du plus grand acheteur va certainement avoir un effet sur les cours mondiaux. Le DG de l’OAIC le confirmera : «Les cours de blé dur risquent de s’effondrer d’ici la fin de cette année.» L’OAIC va donc devoir se préparer à un autre rôle. Après celui d’instrument de régulation du marché des céréales, il devra se charger de promouvoir les exportations d’orge et de blé tendre. Sera-t-il à la hauteur ?
                les pays du golfe sont loin derriere...avec des moyens fabuleusement plus consequents que les notres...

                le chameau a une bosse, et le dromadaire en a deux...

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                • #9
                  Envoyé par hugochavez59
                  il est plsu facile de faire venir des macons phillipins et pakistanais pour construire de tours moches et hors de prix, que de soccuper de son agriculture...

                  les pays du golfe !!!

                  vraiment sordides
                  dire que ces tours là sont moches, ce n'est pas vrai du tous, ce sont d'une vraie beauté architecturale, ça démontre jusqu'où la génie de l'homme est arrivé

                  Ce qui me fait mal par contre, c'est le fait que tous ceci est fait par des étrangers: des ouvriers asiatiques malpayés, et des bureaux d'études occidentaux, ces cons du golf ne savent que payer... :22:
                  "Le fascisme, c'est ferme ta gueule, la démocratie, cause toujours !"

                  Commentaire


                  • #10
                    elle sont non seulement hideuses, coutent les yeux de la tete..

                    mais en plus on detruit des medinas historiques pour leur faire de la place

                    ils marchent vraiment sur la tete les emirs, du gaspillage sans aucun gout noi cachet artistique local

                    au lieu de faire revivre larchitecture arabe, de faire de nouvelles alhambra, ils font batir des machins moches

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                    • #11
                      Le temps de l'alhambra est passé, il faut passer à autre chose, on va pas faire des alhambra éternellement. c'est le temps des grattes-ciels et ça se fait à new-york, Moscou, Shanghai...

                      Les saoudiens ont eu pour un moment une suffisance dans un certain nombre de produits mais ça coutait tellement cher par rapport au prix du marché qu'ils ont préféré acheter des terres dans les pays pauvres, les cultiver et envoyer directement la production chez eux. Ce n'est pas une importation "classique".

                      Sinon, si t'es nostalgique pour le temps des alhambra, et que tu as quelque sous, tu peux avoir une toute petite alhambra perso dans la médina de Fès par exemple(Marrakech est saturée) ( j'en profite pour faire de la pub)

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                      • #12
                        les tours en verre....

                        des milliards pour des horreurs pathetiquement banals...et qui vieilliront autrement plus vite que lalhambra

                        une nouvelle architecture arabe etait financable avec ces milliards

                        au lieu de ca, des trucs moches, qui ne ressemblent a rien, sans ame

                        ces bedouins sont vraiment des paysans en matiere architecturale (entre autre)

                        Commentaire


                        • #13
                          Envoyé par hugochavez59
                          ces bedouins sont vraiment des paysans en matiere architecturale (entre autre)
                          Est-ce tu as vu la maquette de la nouvelle mosquée que va nous faire Bouteflika (pour 3 milliards d'Euros) ? Une calamité architecturale !

                          Dernière modification par shadok, 26 mai 2010, 02h15.
                          Le bon sens est la chose la mieux partagée du monde... La connerie aussi - Proverbe shadokien

                          Commentaire


                          • #14
                            bledard_for_ever à 21h04 le 26/05/10
                            je suis étonné!

                            Pour une population equivalente des pays 20 fois plus riches allongent une facture 6 fois plus importante que l algérie. Seraient ils 120 fois plus bêtes que les algériens?
                            Les spécialistes es golf peuvent ils témoigner avec une autre règle de trois? Eux qui nous conseillalent le miracle golfique en agriculture? Zek adama?
                            hugochavez59 à 21h37 le 26/05/10

                            les pays du golfe sont loin derriere...avec des moyens fabuleusement plus consequents que les notres...


                            C’est d’une mauvaise fois lamentable. Mais cela ne me surprend absolument plus.

                            L’état Algérien dispose de toutes les terres fertiles nécessaires dont sont totalement absents ces pays « entièrement désertiques, arides ». D’un capital financier national tout aussi faramineux issu de l’extraction des réserves fossiles amplement abondant. D’une pluviométrie largement suffisante, de fleuves, de rivières, d’un climat méditerranéen au nord, d’une des réserves d’eau souterraine fossile la plus étendu au monde dans son Sahara pour des centaines d’année d’exploitation possible, d’une très large côte maritime pour le dessalement d’eau de mer. Et il est totalement incapable en 2010 de subvenir simplement aux besoins basiques, primaires, alimentaires stratégiques de sa nation et de sa population depuis 48 ans de règne ininterrompu de ses différents gouvernements auto-désignés. Oui ! Je sais. C’est la faute au manque de pluie, au réchauffement climatique, et bien sûr surtout a pas de chance comme d’habitude.

                            Comment a fait donc l’Espagne pas aussi mieux loti, sans ces énormes réserves d’argent, avec un climat pratiquement similaire, pour devenir en seulement 10 ans. Le grenier à fruits et légumes de toute l’Union Européenne et l’un des exportateurs mondiales majeurs ? Ou bien Israël dans sa situation géopolitique, son positionnement géographique, et climatique encore plus rude ?

                            Une Institut national de la recherche agronomique (INRA) algérienne indigne d’une seule infime partie de cette appellation, rempli depuis toujours de parfaits incompétents. Un ministère de l’agriculture de pensée trotskiste truffait de crétins. En France, seulement 3 pourcents d’agriculteur nourrissent 65 millions d’habitant et font de ce pays le second exportateur agricole mondial. Ces demeurés n’ont jamais réalisé que l’agriculture est à elle seule une science à part entière et une industrie dans le monde moderne. Qu’aujourd’hui les simples agriculteurs de base du 21e siècle des pays industrialisés sont tous pour la plus part tout droit sortis des universités. Que l’on vit déjà depuis très longtemps dans l’univers spatial où la cartographie satellitaire est capable d’indiqué les terres trop surexploitées au centimètre prés à l’exploitant agricole par une liaison satellitaire GPS. Capable maintenant de téléguider en même temps, dans le temps réel, son tracteur entièrement climatisé lors du labourage annuel. Que la cueillette, le stockage, la conservation, le conditionnement, la transformation, le transport, la logistique, la traçabilité sont tous des domaines d’excellence primordiale. Que les technologies, la formation et la recherche & développement font partie intégrante de ce secteur. Toutes ces sciences monnayables et négociables, depuis la création organique de la semence dans la bio-science jusqu’au conditionnement final et sa mise sur le marché, sont primordiales pour atteindre véritablement sa totale auto-suffisance alimentaire. Et donc la maîtrise de son destin. Une autre guerre que l’Algérie est aussi entrain de perdre.


                            ...
                            Dernière modification par Adama, 27 mai 2010, 03h52.

                            Commentaire


                            • #15
                              Suite 1 :

                              Citation:
                              La grande braderie des terres agricoles

                              Razzia. Etats, industriels, people, tout le monde s'y met : l'achat de terre est devenu un investissement stratégique.


                              Dominique Audibert avec Reza Nourmamode (à La Paz), Annie Gasnier (à Brasilia), Olivier Ubertalli (à Buenos Aires)

                              Publié le 10/09/2009


                              La cérémonie s'est déroulée en avril à 620 kilomètres de La Paz, dans les plaines fertiles du Chaco, en Bolivie. Arrivé en hélicoptère, le président Evo Morales remet officiellement 17 000 hectares au peuple indien Guarani. « C'est un jour historique ! s'enflamme-t-il . C'est le début de la fin pour les latifundia en Bolivie. » Les terres redistribuées ont été confisquées à de riches propriétaires de la région, parmi lesquels Ronald Larsen, un citoyen des Etats-Unis. Cet ancien du Peace Corps possédait à lui tout seul, selon l'Institut national de la réforme agraire, plus de 57 000 hectares répartis en 17 propriétés. Les Boliviens l'accusent d'y avoir exploité les Indiens Guarani en semi-esclavage. Morales a surtout voulu faire un exemple pour montrer que le sol sacré de la Bolivie socialiste n'est pas à vendre aux « gringos » .

                              Cette riposte a dû résonner comme un coup de semonce aux oreilles de bien des investisseurs internationaux. Car la terre est devenue, en quelques années, la valeur refuge d'un monde déboussolé par la folie des marchés financiers et inquiet pour sa sécurité alimentaire. Les traders ont redécouvert la sagesse du fameux aphorisme de Mark Twain : « Achetez de la terre, on n'en fabrique plus. » Au Brésil, qui est devenu le paradis de l'agrobusiness (voir encadré) , 5,5 millions d'hectares appartiennent déjà à des étrangers. Parmi eux, le PDG des skis Head, Johan Eliasch, qui s'est offert 160 000 hectares en Amazonie pour, selon lui, protéger la planète. « L'Amazonie n'est pas à vendre. Elle appartient aux Brésiliens » , a répliqué le président Lula. En Argentine, le cas le plus polémique reste celui de Benetton, qui a acheté près de 1 million d'hectares pour y produire de la laine. Son exemple a fait école. Douglas Tompkins, un Californien qui a fait fortune dans le sportswear (North Face, Esprit), a acheté près de 800 000 hectares en Argentine et au Chili. Le slogan de l'ineffable Carlos Menem, l'ex-président argentin qui clamait dans les années 90 : « Nous avons de la terre en trop », n'est pas tombé dans l'oreille d'un sourd. Les étrangers détiennent aujourd'hui près de 10 % du sol argentin. Parmi eux, des people comme les acteurs Richard Gere, Matt Damon ou encore le chanteur Florent Pagny.

                              Hold-up du siècle

                              Tout le monde s'y met. Des gouvernements de pays riches en mal de terres arables pour nourrir leurs populations ; des fonds souverains ou des fonds d'investissement privés qui flairent des bons coups sur ce nouveau marché ; des particuliers et des « nationaux », plus ou moins recommandables, qui spéculent à la hausse pour leur propre compte ou comme paravent d'acquéreurs étrangers.

                              Depuis 2006, selon l'Institute for Food Policy Research, basé à Washington, entre 15 et 20 millions d'hectares ont été achetés ou sont en passe de l'être dans les pays pauvres. Soit l'équivalent des deux tiers du domaine agricole français. L'ONG Grain a sonné l'alarme avec un rapport au titre évocateur : « Main basse sur la terre ». Le rapporteur spécial des Nations unies pour le droit à l'alimentation, Olivier De Schutter, souhaite que la question de l'accaparement des terres soit inscrite à l'agenda du G8. Pas un seul mois ne passe sans qu'à travers la planète soient signés des contrats mirifiques à côté desquels la vente de la Louisiane par Bonaparte en 1803 fait presque figure de transaction d'amateur.

                              A deux doigts près, l'automne dernier, le sud-coréen Daewoo a failli réussir le hold-up du siècle à Madagascar. Au terme de discrètes négociations avec le gouvernement malgache, Daewoo avait obtenu le feu vert du président Ravalomanana (renversé depuis) pour acquérir 1,3 million d'hectares avec un bail emphytéotique de 99 ans. En fait, Daewoo obtenait ces terres gratis moyennant l'engagement de contribuer à l'emploi et aux infra-structures du pays. Sur ces terres qui auraient représenté près de la moitié du domaine arable de Madagascar, il était prévu de cultiver du maïs et de l'huile de palme. L'essentiel des récoltes était destiné à être rapatrié par cargos vers la Corée. Le pot aux roses dévoilé, l'affaire a fait scandale. Daewoo s'est empêtré dans des explications embarrassées. Quelques semaines plus tard, Ravalomanana était renversé par des émeutes populaires. Son successeur a annulé l'opération.


                              On a fait mieux depuis. Mi-avril, un trust d'agriculteurs sud-africains, Agri SA, a réussi un coup sans précédent. La RDC lui a concédé 10 millions d'hectares pour y cultiver du maïs et du soja et y faire de l'élevage. Selon les autorités, ce deal devrait aussi améliorer la sécurité alimentaire du Congo. L'échelle de la transaction donne le vertige. Le vice-président d'Agri SA, Theo de Jager, n'en revenait pas : « Ils nous ont donné 10 millions d'hectares ! C'est beau-coup si vous considérez qu'en Afrique du Sud nous avons environ 6 millions d'hectares de terres arables. »

                              Dans cette Bourse planétaire où des pays se vendent à la découpe, c'est une vraie bataille pour la terre qui commence. Côté acheteurs, les plus gros opérateurs sont des Etats. Quatre d'entre eux (Chine, Corée du Sud, Arabie saoudite, Emirats arabes unis) disposeraient déjà de près de 8 millions d'hectares hors de leur territoire national. Ils ont pour point commun d'avoir peu de terres arables disponibles et une population qui croît rapidement. Dépendants de l'extérieur pour leurs approvisionnements, ils ont de sérieuses inquiétudes pour leur sécurité alimentaire, encore aggravée par la hausse des prix agricoles et les embargos. La Chine, par exemple, ne détient que 9 % des terres arables de la planète pour 20 % de la population mondiale. Dans les pays du Golfe, la dépendance vis-à-vis des importations alimentaires va encore augmenter. En délocalisant leurs productions, ils assurent leur approvisionnement et se prémunissent contre les risques du marché.


                              La Chine, omniprésente

                              L'Afrique et l'Amérique latine concentrent les opérations les plus lourdes. Et pour cause, elles offrent 80 % des terres rapidement cultivables, dont la moitié se trouvent dans 7 pays : l'Angola, la République démocratique du Congo (ex-Zaïre) et le Soudan ; l'Argentine, la Bolivie, le Brésil et la Colombie. Les accords peuvent se faire d'Etat à Etat, mais le plus souvent par le biais de fonds souverains ou de grandes entreprises. Le Libyan African Investment Portfolio négocie par exemple des partenariats avec le Mali et le Liberia pour y cultiver du riz. La Qatar Investment Authority met sur pied des joint-ventures de production agricole avec le Vietnam, les Philippines ou la Malaisie. La Chine est omniprésente sous différents avatars. Ici, c'est Wuhan Kaidi, une compagnie énergétique, qui prospecte la Zambie pour y cultiver le jatropha (destiné au bio-fioul). Là, c'est Cofco, un trust céréalier, qui discute avec le Mozambique pour des cultures de riz et de soja. Là encore, c'est Yunnan Rubber-un ancien trust agricole d'Etat-qui veut développer 160 000 hectares d'hévéas au Laos. Rien qu'en Afrique, il pourrait y avoir 1 million de paysans chinois à l'horizon 2010.

                              Côté privé, les fonds d'investissement s'intéressent de près à ce nouveau marché. Avec la hausse des prix agricoles et la vogue du bio-fioul, l'investissement dans la terre redevient attractif. Certains de ces fonds sont spécialisés et ont pignon sur rue, comme Lonrho, basé à Londres, crédité d'une solide expertise en Afrique. D'autres, échaudés par la déroute boursière, diversifient leurs actifs. BlackRock Inc, l'un des plus gros gestionnaires de fortunes à New York, a récemment créé un hedge fund pour acquérir des terres à travers le monde. Morgan Stanley investit en Ukraine, où un fonds d'investissement russe, Renaissance Capital, a acquis des droits sur 300 000 hectares.

                              Certains opérateurs semblent moyennement recommandables. Comme Jarch Capital, une firme américaine où officient, dit-on, pas mal d'anciens de la CIA. Au Sud-Soudan, Jarch Capital a finalisé un marché portant sur 400 000 hectares en s'associant avec le fils d'un grand seigneur de la guerre local.

                              Les défenseurs de la libre acquisition des terres agricoles soutiennent que les investisseurs extérieurs contribuent à l'emploi et à la lutte contre la pauvreté, qu'ils développent les infrastructures et améliorent la productivité des agricultures locales. En somme, ce seraient des contrats « win-win » (gagnant-gagnant) où chacun apporte ses ressources pour le meilleur bénéfice mutuel. La FAO cite l'exemple de Pepsi Foods dans l'Etat du Pendjab, en Inde, qui a réussi une collaboration fructueuse avec les producteurs locaux pour la culture des tomates et du riz basmati.


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                              Dernière modification par Adama, 24 avril 2011, 15h01.

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