L’Algérie possède-t-elle des experts de niveau mondial, capables de conseiller efficacement le gouvernement et de l’aider dans ses prises de décision ? Depuis quelques mois, sur plusieurs dossiers, les experts algériens qui s’expriment publiquement ou qui conseillent le gouvernement dans l’ombre ont montré les limites de leurs compétences, surtout en matière économique. Les exemples de ces errements sont nombreux.
Premier cas : les conséquences de la crise financière internationale sur l’Algérie. Dans les médias, les experts ont été unanimes : l’Algérie ne sera pas impactée par la crise. Comme le gouvernement, ils ont vu à moitié juste. Certes, l’Algérie n’a pas été touchée directement par la crise financière car elle est déconnectée du système mondial de la finance. Mais le pays subit de plein fouet la crise économique, avec un taux de chômage très élevé, un pouvoir d’achat des citoyens en chute libre et une économie déstructurée. Aucun expert algérien n’a suggéré des pistes sérieuses pour permettre à l’Algérie de profiter de sa non-exposition à la finance mondiale dans un contexte de crise.
Autre dossier, autre illustration de l’absence d’experts sérieux : Djezzy. Alors que le russe Vimpelcom a racheté Weather Investments, propriétaire de la maison mère de Djezzy et que Naguib Sawiris a annoncé son retrait définitif du monde des affaires pour se consacrer à l’humanitaire, le gouvernement et les experts qui le conseillent directement ou indirectement continuent de parler dans la presse de droit de préemption sur la filiale algérienne. Une maladresse qui vient s’ajouter aux nombreuses erreurs commises dans la gestion de ce dossier. A aucun moment on n'a entendu un expert mettre publiquement en garde contre les dangers de sa démarche. Pourtant, dès le départ, des spécialistes plus sérieux avaient mis en garde le gouvernement dans ce dossier. Aujourd’hui, l’Algérie sera sans doute obligée de reculer ou de prendre une décision qui pourrait lui causer d’importants préjudices aussi bien financiers que pour son image à l’étranger.
Cette situation peut s’expliquer par deux choses. La première concerne la compétence des experts qui entourent le gouvernement notamment sur les dossiers pointus comme la finance internationale, les télécommunications… La seconde est liée aux représailles que risquent les experts sérieux qui oseraient émettre des critiques sur la politique ou la stratégie du gouvernement. L’épisode du cabinet Stratégica est dans tous les esprits. Après avoir réduit le CNES au silence, le gouvernement, en réduisant les experts sérieux au silence, se prive volontairement de conseils qui pourraient s’avérer utiles. Au moins pour lui éviter des situations humiliantes comme celle qui s’annonce avec le dossier Djezzy.
TSA
Samir Allam
Premier cas : les conséquences de la crise financière internationale sur l’Algérie. Dans les médias, les experts ont été unanimes : l’Algérie ne sera pas impactée par la crise. Comme le gouvernement, ils ont vu à moitié juste. Certes, l’Algérie n’a pas été touchée directement par la crise financière car elle est déconnectée du système mondial de la finance. Mais le pays subit de plein fouet la crise économique, avec un taux de chômage très élevé, un pouvoir d’achat des citoyens en chute libre et une économie déstructurée. Aucun expert algérien n’a suggéré des pistes sérieuses pour permettre à l’Algérie de profiter de sa non-exposition à la finance mondiale dans un contexte de crise.
Autre dossier, autre illustration de l’absence d’experts sérieux : Djezzy. Alors que le russe Vimpelcom a racheté Weather Investments, propriétaire de la maison mère de Djezzy et que Naguib Sawiris a annoncé son retrait définitif du monde des affaires pour se consacrer à l’humanitaire, le gouvernement et les experts qui le conseillent directement ou indirectement continuent de parler dans la presse de droit de préemption sur la filiale algérienne. Une maladresse qui vient s’ajouter aux nombreuses erreurs commises dans la gestion de ce dossier. A aucun moment on n'a entendu un expert mettre publiquement en garde contre les dangers de sa démarche. Pourtant, dès le départ, des spécialistes plus sérieux avaient mis en garde le gouvernement dans ce dossier. Aujourd’hui, l’Algérie sera sans doute obligée de reculer ou de prendre une décision qui pourrait lui causer d’importants préjudices aussi bien financiers que pour son image à l’étranger.
Cette situation peut s’expliquer par deux choses. La première concerne la compétence des experts qui entourent le gouvernement notamment sur les dossiers pointus comme la finance internationale, les télécommunications… La seconde est liée aux représailles que risquent les experts sérieux qui oseraient émettre des critiques sur la politique ou la stratégie du gouvernement. L’épisode du cabinet Stratégica est dans tous les esprits. Après avoir réduit le CNES au silence, le gouvernement, en réduisant les experts sérieux au silence, se prive volontairement de conseils qui pourraient s’avérer utiles. Au moins pour lui éviter des situations humiliantes comme celle qui s’annonce avec le dossier Djezzy.
TSA
Samir Allam
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