Comment inciter 380.000 citoyens à s’endetter
Publié le 19 janvier 2011
Afin de « progresser vers une France de propriétaires », François Fillon a officiellement lancé lundi dernier le 17 janvier le nouveau prêt à taux zéro, avec un objectif de 380 000 bénéficiaires par an, soit deux fois plus qu'avec l'ancien système. Le budget de ce dispositif est fixé à 2.6 milliards d’euros. Par an.
Il va de soi qu’il n’y a pas de lien entre cette nouvelle disposition et les rumeurs de taxation des plus values sur la résidence principale, projet qui semble faire quelque bruit même au sein de la majorité supportant le gouvernement. Quoi qu’en matière de fiscalité les propriétaires d’aujourd’hui font les imposés de demain, adage bien connu.
De même, pas un esprit chagrin n’aura l’impertinence de relever que ces 2,6 milliards d’euros représentent une subvention (de plus) des banques, puisque ces sommes et les garanties de paiement qui y seront nécessairement attachées, iront directement dans leur poche.
Il faut beaucoup de courage, ou d’inconscience, pour demander au contribuable français de subventionner l’achat d’une maison par son futur voisin à raison de 2.6 milliards d’euros, soit 132 euros par foyer imposable et par an. Presque 1.000 francs par an et par foyer.
Cette subvention, par nature, a pour but de provoquer une distorsion massive du marché de l’immobilier, en incitant les personnes recherchant un logement à devenir propriétaires au lieu de locataires. En créant une demande artificielle et supplémentaire, elle provoquera une hausse du marché immobilier, et en conséquence risque fort de se retourner contre ceux là mêmes qu’elle est censée inciter.
En effet, les prix de l’immobilier sont directement corrélés au niveau des taux d’intérêts : ceux-ci étant au plus bas, les prix de l’immobilier sont au plus haut. Il n’est que de regarder les gros titres qui s’extasient chaque jour de la « vitalité » du marché immobilier.
En solvabilisant une demande supplémentaire, le gouvernement met de l’huile sur le feu, et attise la hausse des prix.
Les futurs 380 000 bénéficiaires des prêts à taux zéro vont donc s’endetter pour une longue durée pour acheter un bien immobilier au prix le plus cher, un autre projet gouvernemental, la « maison Borloo », ayant eu le succès que l’on sait.
La hausse future et prévisible des taux d’intérêts fera baisser le prix du logement qu’ils ont acquis, mettant certains dans de graves difficultés.
Il y a dix ans qu’un mécanisme similaire a été crée par un président Américain, George W. Bush, pour permettre aux moins aisés « d’accéder au rêve américain », la propriété de leur maison : « The Ownership Society ». Avec les brillants résultats que l’on connait.
Comment avez-vous dit ?
Subprime ?
Mais à la française, bien sur.
24hgold .com
Publié le 19 janvier 2011
Afin de « progresser vers une France de propriétaires », François Fillon a officiellement lancé lundi dernier le 17 janvier le nouveau prêt à taux zéro, avec un objectif de 380 000 bénéficiaires par an, soit deux fois plus qu'avec l'ancien système. Le budget de ce dispositif est fixé à 2.6 milliards d’euros. Par an.
Il va de soi qu’il n’y a pas de lien entre cette nouvelle disposition et les rumeurs de taxation des plus values sur la résidence principale, projet qui semble faire quelque bruit même au sein de la majorité supportant le gouvernement. Quoi qu’en matière de fiscalité les propriétaires d’aujourd’hui font les imposés de demain, adage bien connu.
De même, pas un esprit chagrin n’aura l’impertinence de relever que ces 2,6 milliards d’euros représentent une subvention (de plus) des banques, puisque ces sommes et les garanties de paiement qui y seront nécessairement attachées, iront directement dans leur poche.
Il faut beaucoup de courage, ou d’inconscience, pour demander au contribuable français de subventionner l’achat d’une maison par son futur voisin à raison de 2.6 milliards d’euros, soit 132 euros par foyer imposable et par an. Presque 1.000 francs par an et par foyer.
Cette subvention, par nature, a pour but de provoquer une distorsion massive du marché de l’immobilier, en incitant les personnes recherchant un logement à devenir propriétaires au lieu de locataires. En créant une demande artificielle et supplémentaire, elle provoquera une hausse du marché immobilier, et en conséquence risque fort de se retourner contre ceux là mêmes qu’elle est censée inciter.
En effet, les prix de l’immobilier sont directement corrélés au niveau des taux d’intérêts : ceux-ci étant au plus bas, les prix de l’immobilier sont au plus haut. Il n’est que de regarder les gros titres qui s’extasient chaque jour de la « vitalité » du marché immobilier.
En solvabilisant une demande supplémentaire, le gouvernement met de l’huile sur le feu, et attise la hausse des prix.
Les futurs 380 000 bénéficiaires des prêts à taux zéro vont donc s’endetter pour une longue durée pour acheter un bien immobilier au prix le plus cher, un autre projet gouvernemental, la « maison Borloo », ayant eu le succès que l’on sait.
La hausse future et prévisible des taux d’intérêts fera baisser le prix du logement qu’ils ont acquis, mettant certains dans de graves difficultés.
Il y a dix ans qu’un mécanisme similaire a été crée par un président Américain, George W. Bush, pour permettre aux moins aisés « d’accéder au rêve américain », la propriété de leur maison : « The Ownership Society ». Avec les brillants résultats que l’on connait.
Comment avez-vous dit ?
Subprime ?
Mais à la française, bien sur.
24hgold .com
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