Les résultats 2010 de DP World témoignent de la reprise mondiale. Avec une hausse de 8,6% du volume, le manutentionnaire fait mieux qu'en 2008. Et les premiers mois de 2011 sont tout aussi encourageants avec 12% de croissance.

Alors qu'en 2009, l'ensemble des terminaux de DP World a souffert de la crise, 2010 a été, en volume, meilleure que 2008. Le groupe de manutention originaire de Dubaï a réussi à gommer les effets négatifs de 2009, année difficile dans la manutention de conteneurs.

En 2010, le groupe a vu son trafic progresser sur les 50 terminaux. Son chiffre d'affaires s'élève à 3078 millions de dollars, en hausse de 8,6% pour un Ebitda de 1240 millions de dollars, soit une augmentation de 15,6%. "Cette bonne tenue de notre Ebitda tient aux efforts entrepris par les différents dirigeants de nos terminaux pour réduire les coûts", a souligné le président du groupe Mohammed Sharaf.

En Europe, Afrique et Moyen-Orient

L'analyse par secteur géographique pose les différences de croissance selon les régions. En Europe, Afrique et Moyen-Orient, dont le volume représente 63% à 17,5 MEVP et le chiffre d'affaires 56,6% à 1742 millions de dollars (en baisse de 0,3%), le début de l'année a été difficile. Les derniers mois 2010 se sont inscrits sur une tendance plus favorable. Le volume a augmenté de 6%. Au Moyen-Orient et dans les Émirats Arabes Unis, la croissance du volume s'est même élevée à 4% pour représenter 11,6 MEVP.

Le groupe a principalement investi dans les systèmes de gestion des terminaux dans les ports d'Alger, Djen Djen (Algérie) et Maputo (Mozambique). Les ports de Sokhna (Egypte), Tarragone (Espagne) et Jeddah (Arabie Saoudite) ont, pour leur part, fait l'objet d'investissement sur des équipements de terminaux, "pour une meilleure productivité dans les prochaines années", souligne la direction générale. Enfin, à Londres, sur le London Gateway, DP World a commencé les travaux de dragage du chenal d'accès et la construction du mur de quai.


En Asie, Australie, Amérique

En Asie Pacifique et Inde, le groupe a réalisé un trafic de 5,5 MEVP (soit 20% du trafic global) pour un chiffre d'affaires de 461 millions de dollars (15% du revenu total, en baisse de 3,35 %). La raison invoquée pour ce retrait du chiffre d'affaires tient principalement au transfert d'une partie de la société en charge de la gestion du terminal ATI de Manille (Philippines). Le groupe a cédé ses parts dans ce terminal. À périmètre constant, le groupe aurait connu une croissance de 76%, assure le rapport annuel de DP World. Le programme d'investissement sur la région s'est surtout concentré sur les développements des ports de Vallarpadam (Inde) et de Karachi (Pakistan).

Enfin, sur l'Australie et l'Amérique, DP World réalise 17% de son trafic avec 4,8 MEVP (en hausse de 37,1%) pour un chiffre d'affaires de 875 millions de dollars (28,4% du global en progression de 46,8%). L'ouverture du terminal de Callao au Pérou au premier semestre 2010 participe à ces développements.

En 2010, DP World a négocié avec CII (Citi Infrastructure Investors) un accord pour céder 75% des parts de ses terminaux australiens à cette société. Le groupe de Dubaï en conserve 25% et la gestion quotidienne. Si 2010 a permis de revenir à des tendances de croissance, les deux premiers mois de 2011 sont tout aussi encourageants selon la direction du groupe. DP World affiche 12% de croissance, notamment avec ses ports du Moyen-Orient et ce, malgré les difficultés économiques qui touchent des pays dans lesquels le groupe est implanté.

Par Hervé Deiss
Journal Marine marchande