Très pédagogique !!!
Contribution : Les réserves de change et leur gestion

le 28.12.11
Depuis que nos réserves de change se sont accrues, elles font l’objet de discussions multiples.
Certains organes de presse, en organisant des interviews, en donnant la parole à des hommes politiques, à des universitaires, à des experts, ont contribué à enrichir les débats se rapportant à cette importante question. Et c’est ainsi que des idées intéressantes ont été formulées, aussi bien en ce qui concerne le niveau que la gestion de ces réserves.
Cependant, il est à noter que, malgré les éclaircissements donnés à plusieurs reprises sur la nature des réserves de change et leur gestion, des confusions continuent à caractériser certains points de vue.
I – La nature des réserves de change
Les réserves de change sont la contrepartie des dinars
Les réserves de change constituent la contrepartie des dinars que la Banque centrale a émis en achetant les devises rapatriées par les opérateurs économiques, essentiellement la Sonatrach, puisque 97% de nos devises proviennent de l’exportation des hydrocarbures. En termes très simples, lorsque la Sonatrach exporte des hydrocarbures, elle reçoit des dollars qu’elle cède à la Banque centrale et obtient en contrepartie des dinars qui lui servent à payer les impôts et à couvrir ses autres dépenses. Ces mêmes opérations se font avec tous ceux qui rapatrient des devises (autres exportateurs, émigrés qui envoient une partie de leurs économies en Algérie, investisseurs étrangers, ambassades étrangères, etc.) Ainsi donc, lorsque la Banque centrale acquiert des devises, elle se constitue des réserves de change et, en même temps, elle émet des dinars qui viennent augmenter la masse monétaire.
Ces réserves de change font, par conséquent, partie du bilan de la Banque centrale, laquelle les maintient en vue de faire face à tous les règlements en devises qu’auront à effectuer les opérateurs économiques. Ces règlements en devises se traduisent par une diminution des réserves de change et une récupération de dinars par la Banque centrale, ce qui entraîne une réduction de la masse monétaire.Contrairement à ce qui est indiqué, parfois les réserves de change ne représentent pas des fonds qui appartiennent à l’Etat qui les aurait constitués à la suite d’économies et qu’il pourrait utiliser pour couvrir ses dépenses. Au même titre que les autres opérateurs économiques, l’Etat au cas où il veut obtenir des devises pour importer des biens et des services ou effectuer d’autres dépenses, doit rétrocéder, à cet effet, des dinars à l’Institut d’émission.
D’autre part, les affirmations selon lesquelles notre pays procède à une «surexploitation» de ses hydrocarbures pour accumuler des réserves de change oisives ou peu productives ne sont pas tout à fait exactes non plus. Si «surexploitation des hydrocarbures» il y a, elle est provoquée par les besoins de plus en plus élevés en ressources du budget de l’Etat, plus particulièrement, mais également des besoins en ressources de Sonatrach et des autres exploitants. En effet, le financement du budget de l’Etat repose sur la fiscalité pétrolière, qui représente plus de 60% des recettes budgétaires. Il est vrai aussi que l’augmentation excessive de nos importations de biens et services requiert de plus en plus de ressources en devises dont la source reste malheureusement les hydrocarbures.
En fait, le problème n’est pas de limiter l’exploitation des hydrocarbures, mais d’utiliser à bon escient les ressources qui en découlent, en veillant à ce qu’il y ait une affectation plus judicieuse de ces ressources, en instaurant une meilleure maîtrise et un contrôle plus strict des dépenses. Il faut surtout combattre plus vigoureusement la corruption qui se généralise, gangrène toutes les activités, entraîne un gaspillage des ressources, un réel appauvrissement du pays et une dégradation des comportements et des mœurs. Le risque est que tous ces phénomènes nuisibles et malfaisants deviennent irréversibles ; en tous les cas il sera de plus en plus difficile de les éradiquer.
Une meilleure utilisation des ressources est d’autant plus nécessaire que nos besoins d’investissement restent considérables.
Dans le passé, les recettes de l’Etat provenant des hydrocarbures étaient affectées exclusivement au budget d’équipement. Le financement du budget de fonctionnement était assuré par la fiscalité ordinaire. Serait-il encore possible de remettre progressivement en œuvre une telle règle ?
Il n’en reste pas moins que le développement économique et social implique qu’une partie substantielle des ressources générées par les hydrocarbures y soit consacrée et fasse l’objet d’une utilisation rigoureuse. En effet, pour poursuivre les investissements en matière d’infrastructures économiques et sociales et mettre en place des programmes d’investissements productifs dans tous les secteurs, il faudrait mobiliser d’énormes ressources. L’accent doit être mis sur les programmes d’investissements productifs, lesquels sont indispensables pour créer des richesses, réduire le chômage, limiter notre dépendance vis-à-vis des hydrocarbures et de l’extérieur.
Cependant, il n’est pas question d’assurer le financement de ces investissements uniquement par les fonds publics. Ces derniers doivent servir de catalyseur pour attirer vers les investissements productifs, les capitaux du secteur privé national et des capitaux de l’étranger. En ce qui concerne l’étranger, ce qui est recherché, en plus des capitaux, c’est l’apport en technologie, en management et en débouchés extérieurs.
De tels objectifs ne sont réalisables que dans la mesure où il est créé un environnement plus favorable sans bureaucratie étouffante et surtout sans corruption, laquelle constitue un obstacle à toute action positive. Ce qui suppose, entre autres, la mise en place d’un cadre réglementaire complet et clair qui protège l’intérêt national tout en encourageant les investissements et en même temps, le renforcement des institutions chargées de l’application de la réglementation et de son contrôle par des éléments compétents et intègres.
La mise en œuvre effective des programmes d’investissements permettra une meilleure utilisation des réserves de change qui serviront, alors, à couvrir les dépenses en devises de ces programmes d’investissements et d’éviter ainsi le recours à l’endettement extérieur.
Contribution : Les réserves de change et leur gestion


le 28.12.11
Depuis que nos réserves de change se sont accrues, elles font l’objet de discussions multiples.
Certains organes de presse, en organisant des interviews, en donnant la parole à des hommes politiques, à des universitaires, à des experts, ont contribué à enrichir les débats se rapportant à cette importante question. Et c’est ainsi que des idées intéressantes ont été formulées, aussi bien en ce qui concerne le niveau que la gestion de ces réserves.
Cependant, il est à noter que, malgré les éclaircissements donnés à plusieurs reprises sur la nature des réserves de change et leur gestion, des confusions continuent à caractériser certains points de vue.
I – La nature des réserves de change
Les réserves de change sont la contrepartie des dinars
Les réserves de change constituent la contrepartie des dinars que la Banque centrale a émis en achetant les devises rapatriées par les opérateurs économiques, essentiellement la Sonatrach, puisque 97% de nos devises proviennent de l’exportation des hydrocarbures. En termes très simples, lorsque la Sonatrach exporte des hydrocarbures, elle reçoit des dollars qu’elle cède à la Banque centrale et obtient en contrepartie des dinars qui lui servent à payer les impôts et à couvrir ses autres dépenses. Ces mêmes opérations se font avec tous ceux qui rapatrient des devises (autres exportateurs, émigrés qui envoient une partie de leurs économies en Algérie, investisseurs étrangers, ambassades étrangères, etc.) Ainsi donc, lorsque la Banque centrale acquiert des devises, elle se constitue des réserves de change et, en même temps, elle émet des dinars qui viennent augmenter la masse monétaire.
Ces réserves de change font, par conséquent, partie du bilan de la Banque centrale, laquelle les maintient en vue de faire face à tous les règlements en devises qu’auront à effectuer les opérateurs économiques. Ces règlements en devises se traduisent par une diminution des réserves de change et une récupération de dinars par la Banque centrale, ce qui entraîne une réduction de la masse monétaire.Contrairement à ce qui est indiqué, parfois les réserves de change ne représentent pas des fonds qui appartiennent à l’Etat qui les aurait constitués à la suite d’économies et qu’il pourrait utiliser pour couvrir ses dépenses. Au même titre que les autres opérateurs économiques, l’Etat au cas où il veut obtenir des devises pour importer des biens et des services ou effectuer d’autres dépenses, doit rétrocéder, à cet effet, des dinars à l’Institut d’émission.
D’autre part, les affirmations selon lesquelles notre pays procède à une «surexploitation» de ses hydrocarbures pour accumuler des réserves de change oisives ou peu productives ne sont pas tout à fait exactes non plus. Si «surexploitation des hydrocarbures» il y a, elle est provoquée par les besoins de plus en plus élevés en ressources du budget de l’Etat, plus particulièrement, mais également des besoins en ressources de Sonatrach et des autres exploitants. En effet, le financement du budget de l’Etat repose sur la fiscalité pétrolière, qui représente plus de 60% des recettes budgétaires. Il est vrai aussi que l’augmentation excessive de nos importations de biens et services requiert de plus en plus de ressources en devises dont la source reste malheureusement les hydrocarbures.
En fait, le problème n’est pas de limiter l’exploitation des hydrocarbures, mais d’utiliser à bon escient les ressources qui en découlent, en veillant à ce qu’il y ait une affectation plus judicieuse de ces ressources, en instaurant une meilleure maîtrise et un contrôle plus strict des dépenses. Il faut surtout combattre plus vigoureusement la corruption qui se généralise, gangrène toutes les activités, entraîne un gaspillage des ressources, un réel appauvrissement du pays et une dégradation des comportements et des mœurs. Le risque est que tous ces phénomènes nuisibles et malfaisants deviennent irréversibles ; en tous les cas il sera de plus en plus difficile de les éradiquer.
Une meilleure utilisation des ressources est d’autant plus nécessaire que nos besoins d’investissement restent considérables.
Dans le passé, les recettes de l’Etat provenant des hydrocarbures étaient affectées exclusivement au budget d’équipement. Le financement du budget de fonctionnement était assuré par la fiscalité ordinaire. Serait-il encore possible de remettre progressivement en œuvre une telle règle ?
Il n’en reste pas moins que le développement économique et social implique qu’une partie substantielle des ressources générées par les hydrocarbures y soit consacrée et fasse l’objet d’une utilisation rigoureuse. En effet, pour poursuivre les investissements en matière d’infrastructures économiques et sociales et mettre en place des programmes d’investissements productifs dans tous les secteurs, il faudrait mobiliser d’énormes ressources. L’accent doit être mis sur les programmes d’investissements productifs, lesquels sont indispensables pour créer des richesses, réduire le chômage, limiter notre dépendance vis-à-vis des hydrocarbures et de l’extérieur.
Cependant, il n’est pas question d’assurer le financement de ces investissements uniquement par les fonds publics. Ces derniers doivent servir de catalyseur pour attirer vers les investissements productifs, les capitaux du secteur privé national et des capitaux de l’étranger. En ce qui concerne l’étranger, ce qui est recherché, en plus des capitaux, c’est l’apport en technologie, en management et en débouchés extérieurs.
De tels objectifs ne sont réalisables que dans la mesure où il est créé un environnement plus favorable sans bureaucratie étouffante et surtout sans corruption, laquelle constitue un obstacle à toute action positive. Ce qui suppose, entre autres, la mise en place d’un cadre réglementaire complet et clair qui protège l’intérêt national tout en encourageant les investissements et en même temps, le renforcement des institutions chargées de l’application de la réglementation et de son contrôle par des éléments compétents et intègres.
La mise en œuvre effective des programmes d’investissements permettra une meilleure utilisation des réserves de change qui serviront, alors, à couvrir les dépenses en devises de ces programmes d’investissements et d’éviter ainsi le recours à l’endettement extérieur.
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