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La dette publique augmente mais reste soutenable : 62% du PIB en 2011

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  • La dette publique augmente mais reste soutenable : 62% du PIB en 2011

    L'encours de la dette publique a atteint 502.5 milliards de DH, en hausse de 7.8% par rapport à 2010. Celle du Trésor seul totalise 413.2 milliards de DH, en hausse de 7.4%. Le gros de l'endettement est contracté sur le marché domestique.

    La dette de l’Etat, celle contractée par l’administration -à l’exclusion de celle des entreprises publiques- proportionnellement à la richesse produite en 2011, reste à peu près stable à 50,8% du PIB au lieu de 50,3% en 2010. C’est peut-être la seule «petite bonne nouvelle» que ce gouvernement ait eu à connaître depuis son installation voici quelques semaines. Cela est d’autant plus intéressant en effet que les besoins de financement, donc d’emprunt, sont aujourd’hui énormes pour combler les déficits à la fois des finances publiques et du compte courant de la balance des paiements. Il y a donc encore de la marge pour s’endetter.
    Cette quasi-stagnation du poids de la dette du Trésor dans le PIB, comme on peut l’imaginer, ne procède pas d’un répit dans les levées de fonds ou de leur ralentissement, bien au contraire, mais d’une augmentation du PIB lui-même : celui-ci, aux dernières nouvelles provenant du HCP, se serait accru de 4,9% en termes réels et de quelque 6% en nominal, le niveau de la dette étant calculé sur le PIB nominal.
    En effet, la dette du Trésor en 2011 a augmenté de 7,4%, à 413,2 milliards, soit 28,6 milliards de DH de plus qu’en 2010. Cette augmentation recouvre une hausse de la dette intérieure de 7,6% (ou +22,2 milliards de DH), à 314,5 milliards de DH, et de la dette extérieure de 6,9% (ou +6,4 milliards de DH), à 98,7 milliards de DH. Ces augmentations, faut-il le préciser, représentent des soldes nets entre emprunts et remboursements.
    On le voit, l’essentiel de la dette de l’administration est contracté sur le marché domestique. Bien sûr, cela produit, qu’on le veuille ou non, un certain effet d’éviction, ne serait-ce qu’en raison de la propension qu’ont les banques et les investisseurs institutionnels à privilégier des placements sûrs en achetant les obligations du Trésor ; mais d’un autre côté et pour dire les choses plus prosaïquement, l’emprunt domestique fait que l’argent reste tout de même dans le circuit et surtout il met à l’abri des turbulences qui affectent les marchés internationaux.

    Il y a encore de la marge pour emprunter à l’extérieur…

    Cela dit, et compte tenu des déficits externes qui s’accumulent année après année, il va sûrement falloir cette année, et peut-être les années suivantes, recourir un peu plus au marché international pour oxygéner l’économie domestique. Le gouvernement a déjà prévu dans le projet de Loi de finances d’emprunter 20 milliards de DH à l’extérieur, mais globalement il s’agit d’emprunts auprès des institutions multilatérales (Banque africaine de développement, Banque islamique de développement, etc.) à des taux concessionnels et devant servir à financer les programmes publics. Quid du financement des importations, donc des activités des entreprises ? Les exportations ne couvrant pas les importations, même en y ajoutant les recettes de tourisme et des MRE, et la Banque centrale ne pouvant pas continuer de faire la «soudure» en raison précisément de la fonte progressive de ses réserves de changes, une sortie sur le marché des capitaux cette fois est tout à fait envisageable. A ceci près que le contexte à la fois interne et externe ne s’y prête pas. Sur le plan interne, les indicateurs macroéconomiques (niveau de l’endettement, déficit budgétaire, déficit du compte courant…), même s’ils ne sont pas très dégradés, risquent, en termes de tendance, de peser quelque peu dans l’appréciation des investisseurs et donc dans la prime de risque dont serait assorti l’éventuel emprunt. Sur le plan externe, ensuite, la tension née de la crise des dettes souveraines en Europe notamment n’a pas encore baissé, et le niveau élevé des «spreads» le montre bien.

    Une possibilité existe toutefois : sachant que le déficit budgétaire est généré en totalité par les charges de compensation, une réforme de ce système, d’ailleurs promise par l’Exécutif, pourrait constituer aux yeux des investisseurs (des prêteurs) un gage de la volonté du Maroc de maîtriser ses finances publiques, ce qui serait de nature à assouplir quelque peu les conditions dans lesquelles serait effectué un éventuel emprunt. Et puis, on l’a déjà dit, le gros de la dette extérieure du Trésor est contracté auprès des institutions internationales (53,3% du stock de la dette), une bonne partie est bilatérale (34,1%) notamment auprès de pays de l’Union européenne, et seulement une petite part (12,6%) sur le marché financier international. Il y a donc de la marge à ce niveau. Sauf que, d’un point de vue des finances publiques, les charges de la dette extérieure deviennent de plus en plus lourdes. Si, en 2011, le service (principal et intérêts) de cette dette a été de 9,7 milliards, en 2012 il atteindra 11,2 milliards et il ne retombera à un peu moins de 10 milliards qu’en 2015, selon les projections de la direction du Trésor et des finances extérieures (voir graphe).
    En réalité, il n’y a pas que la dette du Trésor qui pèse sur les finances publiques et les réserves de changes ; il y a aussi la dette garantie, c’est-à-dire celle contractée par les établissements et entreprises publics, les collectivités locales et le secteur bancaire. L’encours de cette dette à fin 2011 s’élevait à 89,3 milliards de DH. Cela fait un total de 188 milliards de DH de dette extérieure publique. Du coup, les charges, en principal et en intérêts, deviennent plus importantes : 17,53 milliards de DH en 2011, dont 7,9 milliards de DH pour le service de la dette garantie. En 2012, les charges de la dette extérieure publique montent à 20,33 milliards de DH et c’est seulement en 2018 que celles-ci retomberont à un peu plus de 15 milliards de DH, bien entendu si l’encours n’augmente pas entre-temps !

    Au total, la dette publique globale s’établit donc à 502,5 milliards de DH, en hausse de 7,8% par rapport à 2010. Elle représente 61,8% du PIB estimé pour 2011 (voir encadré). Normalement, c’est ce ratio dont il faut tenir compte et pas seulement celui de la seule dette du Trésor. De plus, il faut bien voir que les faibles perspectives de croissance en 2012 (voir page 17), en rapport avec les besoins d’endettement importants, feront certainement grimper le ratio.

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    Maroc : 19% des recettes vont au remboursement de la dette


    La pratique internationale veut que le niveau de la dette s’apprécie par rapport au PIB. Avec la crise des dettes souveraines, en Europe notamment, la question se pose de savoir s’il n’est pas plus prudent de changer de dénominateur : au lieu du PIB, pourquoi pas les recettes publiques. Après tout, c’est avec leurs recettes que les Etats remboursent les charges de leurs dettes. D’aucuns rétorqueront que c’est la croissance qui génère les recettes. Logiquement oui, mais ce n’est pas toujours le cas. L’élasticité PIB/recettes fiscales, en particulier dans les pays où le civisme fiscal est peu répandu, n’est pas très élevée. Et quand une échéance arrive, on ne paie pas avec des valeurs ajoutées ou avec des biens produits (sauf à les hypothéquer, ce qui ne se conçoit pas pour un Etat) mais avec de la monnaie…sonnante et trébuchante.

    Au Maroc, la dette du Trésor qui s’élève à 423 milliards de DH à fin 2011 représente 2,2 fois les recettes budgétaires de l’année. Les charges en intérêts et principal de la dette du Trésor, qui s’élèvent à 35,8 milliards en 2011, en représentent près de 19%.

    Salah Agueniou. La Vie éco


  • #2
    Les emprunts s'accumulent de plus en plus

    Les caractéristiques actuelles de l'économie nationale montrent que l'État est obligé de poursuivre sa politique d'endettement à raison de 50 à 60 Milliards de dirhams par année si on veut maintenir la croissance autour des 4 à 5%. A fin 2012, l'endettement public représentera
    77% du PIB (suivant la norme du ministère qui ne prend en compte que la dette du Trésor, ce chiffre sera de 62%).

    Selon le rapport du ministère des Finances sur la situation des établissements publics en 2011, paru la semaine dernière, l'endettement total de ces établissements est de 155 Milliards de dirhams (MMDH). Ce montant se compose en une dette externe de 83 MMDH et une dette interne de 72 MMDH.


    La véritable dette publique de l’État
    La définition internationale de la dette publique est bien la somme de tous les engagements financiers de l’État et des organismes, établissements et sociétés qu’il détient.
    Au Maroc la tendance gouvernementale ne prend en considération que les dettes du Trésor soit à fin 2011 un montant total de 427 MMDH soit 52% du PIB.

    La dette du Trésor à fin 2011 se compose de 320 MMDH en dette interne (principalement en bons du trésor), et 107 MMDH en dette externe (auprès des organismes et banques internationaux), ces estimations suivant les chiffres de 2010 et les données de la Loi de finances 2011. Logiquement il faudrait donc ajouter ce montant à la dette des établissements publics pour obtenir la dette globale de l'État.
    582 MMDH

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    La dette publique globale de l’État est donc de 582 Milliards en fin 2011 soit 72% du PIB estimé à 814 MMDH.
    La dette publique externe totale est de 190 MMDH, soit 23% du PIB.
    Projection à fin 2012
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    La Loi de finances 2012 prévoit un endettement supplémentaire du Trésor de 20 MMDH en emprunts externes et 44,5 MMDH en endettement internes. L’endettement supplémentaire du Trésor sera donc de 64,5 MMDH. Après déduction du remboursement en capital de la dette de l’ordre de 18 MMDH, ce nouvel endettement portera la dette totale du Trésor à 474 MMDH.
    Nous estimons que la dette totale des établissements publics sera de l’ordre de 162 MMDH à fin 2012.

    __________________________________________________ ____________
    L’endettement global de l’État à fin 2012 sera donc de 636 MMDH, soit 75% du PIB que nous estimons au plus à 842 MMDH à la même date (en appliquant une croissance de 3,5%).
    __________________________________________________ _____________


    Le calcul tel qu’il est fait par notre ministère des Finances qui ne considére que la dette du Trésor, fait ressortir un endettement public total de 521 MMDH à fin 2012, soit 62% du PIB.

    Benchmark avec des pays proches du Maroc

    La dette publique de l’Espagne a atteint 68,5% du PIB en 2011, celle du Portugal est à 100% de leur PIB, la France à plus de 85%. Dans tous ces pays la crise est fortement ressentie et des mesures d’austérité sont envisagées.

    En Espagne, au Portugal et en Grèce les mesures classiques de recherches d’économies dans le fonctionnement de l’État se sont avérées inopérantes. Ces pays ont été amenés à carrément revoir à la baisse les salaires des fonctionnaires, ainsi que le salaire minimum dans le privé. Bien que ces mesures aient suscité des grèves et des manifestations, la majorité de la population semble accepter ces mesures.

    Une tendance inexorable qui ne peut s’arrêter que par la création de richesse ou par l’austérité

    Comme pour les pays voisins, notre gouvernement est face à deux possibilités...
    Première possibilité: On ferme les yeux et on continue d’emprunter de l’ordre de 60 MMDH chaque année, jusqu’au jour où les marchés financiers cesseront de nous faire confiance et que la Banque mondiale avec le FMI tireront la sonnette d’alarme, même si une grande partie de notre dette est sur le marché interne.

    Cela se produira avec certitude, car dès lors qu’on ira beaucoup plus loin que les 60% du PIB en endettement, la note du Maroc sera dégradée par les agences de notation et nous ne pourrons plus accéder aux marchés financiers internationaux avec les bas taux dont nous bénéficions aujourd’hui.

    Le tout est de savoir si cela ne se produira qu’après le dépassement de la barre des 100%. Si cela était le cas, l’actuel gouvernement ne connaîtra les désagréments d'une crise financière qu’à la fin de son mandat.

    Deuxième possibilité:
    Dans un souci citoyen, l’actuel gouvernement ne veut pas laisser une situation catastrophique à son successeur en 2017, et il entreprend dès maintenant un train de mesures pour baisser l’endettement du pays en attendant que tous les investissements déjà réalisés commencent à créer suffisamment de richesses et puissent remplacer le recours systématique aux emprunts.

    Le problème dans ce cas est qu’il faudra se résoudre à mécontenter tout le monde: fonctionnaires, patronat et salariés. Malheureusement au Maroc demander aux gens de baisser leur salaire est inimaginable.

    Si le gouvernement ne peut pas baisser les salaires et augmenter les impôts, il ne lui restera plus qu'à procéder à une dévaluation du Dirham.

    aufait
    Dernière modification par jawzia, 14 avril 2012, 19h00.

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    • #3
      A fin 2012, l'endettement public représentera 77% du PIB
      c'est beaucoup je trouve
      veni vidi vici .

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      • #4

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        • #5
          La définition relatée plus haut par le journaliste du quotidien AU FAIT n' est pas totalement juste , et le Ministre sait de quoi il parle,l'endettement qui est pris en considération par les bailleurs de fonds, concerne , les dettes contractées par LE TRÉSOR. les entreprises publiques à caractères financiers ou industriels sont autonomes et ne dépendent pas du budget général de l'état .C'est pourquoi les 155 MMdhs de dettes sont scindes en deux, 70 MMDS DH aupres des banques nationales et le reste auprès d'organismes internationaux, il s'agit surtout de l'OCP,ONCF,ONEPE et société nationale des autoroutes,cad, ce n'est pas le TRÉSOR qui va débourser leur dettes

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