je crois que l'algerie peut etre un pays leader dans le domaine.
Les calls centers au Maroc : Une solution temporaire du chômage (7/18/2006)
Ils poussent au Maroc comme des champignons. Ils absorbent des centaines de milliers de jeunes, de tous les âges. Les centres d¹appels forment au Maroc une sorte de bouclier contre le chômage. Les salaires commencent à partir de trois mille dirhams 330 $ et vont jusqu¹à 10 mille dirhams 1100$. Les jeunes s¹orientent davantage vers ce nouveau métier qui cache bien des choses. A chacun ses raisons et ses objectifs, les téléopérateurs ont bien leurs raisons d¹être là.
Depuis 2002, plusieurs centres d¹appel se sont implantés au Maroc, notamment dans les grandes villes. Rabat, Casablanca et Marrakech sont des points stratégiques pour implanter des plateaux. Qu¹ils soient de service, de vente ou de conseils, ces calls centers sont de plus en plus nombreux. Ils permettent ainsi à de nombreux jeunes marocains, diplômés ou non, de gagner leur «pain» dignement et de fuir la galère du chômage.
Il y en a ceux qui ont perdu espoir à trouver un emploi stable et se sont persuadés qu¹ils feraient de ce métier leur carrière. Les plus optimistes le considèrent comme un travail provisoire en l¹attente d¹une aubaine meilleure.
Pour Sawssane (26 ans), depuis qu¹elle a eu son diplôme d¹ingénieur en informatique, il y a deux ans, elle a mené une longue recherche d¹emploi bien acharnée. «Trouver un emploi correspondant à mon profil est vraiment impossible», déclare une jeune diplômée. Des amis lui ont conseillé de tenter sa chance du côté des calls centers. Ayant décroché un poste de télé-conseillère, elle fait des mains et des pieds pour évoluer dans son travail et développer ses compétences professionnelles. «Au moins dans ce cadre professionnel, le plan de carrière est clair et bien motivant», affirme-t-elle. Et d¹ajouter : «Je ne changerai jamais ce métier tant que je n¹ai pas trouvé d¹autres horizons plus clairs. Personnellement, je souhaite créer ma propre société en informatique».
Latifa, sa collègue âgée de 30 ans et mère de deux enfants, a d¹autres idées en tête : elle pense avoir déjà raté sa carrière en droit. Avec son diplôme de droit français, elle est perdue entre ses tâches de ménagères et son travail de téléopératrice. Un métier qui suffit à peine de lui assurer une rentabilité mensuelle décente de quoi subvenir à ses besoins élémentaires. Elle ne peut même pas suivre des formations continues, pour améliorer son statut. Et pourtant, elle aime son métier actuel.
Un avis que partage son ami Iliass, un étudiant dans un institut supérieur : «C¹est un métier mécanique, basique et surtout très stressant, je ne pense pas le faire un jour comme carrière». Il se justifie ainsi : «Si j¹ai eu recours à cet emploi, c¹est pour financer mes études et être un peu plus indépendant financièrement vis-à-vis de mes parents». Iliass travaille à mi-temps dans un call center près de chez lui à raison de 22 heures par semaine. Actuellement, il est en vacances, ce qui lui permet de travailler plus. Chose qu¹il ne pouvait pas faire durant l¹année scolaire, vu les contraintes du temps.
Et si ces centres d¹appel offrent des opportunités de travail non seulement à des diplômés ou à des étudiants encore en formation, ils offrent également des chances de travail aux jeunes non diplômés, mais maîtrisant la langue française. Tel est le cas de Khadija : issue d¹une famille pauvre, elle s¹est vue contrainte de quitter l¹école à l¹âge de 18 ans, bien avant d¹avoir son baccalauréat. Une décision fatale, prise pour assumer la responsabilité de sa famille après la disparition de son père. «Ma chance c¹est que j¹ai été tout au long de mon cursus scolaire une brillante étudiante, notamment en langue et culture françaises», explique-t-elle. Selon elle, «cela fait quatre ans que j¹exerce ce métier. J¹ai travaillé dans l¹un des premiers centres d¹appels implantés au Maroc, celui de Casablanca. Je considère cela comme une grande chance qui m¹a été présentée à l¹époque.» Aujourd¹hui, Khadija est une «manager» d¹un groupe de 20 personnes. Elle touche 9000 dirhams 990 $ par mois. «C¹est pas mal pour une fille sans bac», dit-elle en souriant.
Les ambitions de Khadija, comme d¹autres jeunes marocains, travaillant dans le secteur, sont plus grandes. Après des années d¹expérience professionnelles, ils visent loin : Ils pensent déjà à chercher une multinationale à délocaliser au Maroc. Une idée originale, pour avoir leur propre call center. La concurrence, locale ne les inquiète pas, mais l¹internationale elle suscite chez eux une grande peur. Les Tunisiens détournent tous les marchés des calls centers. Désormais on parle d¹autres pays africains qui adoptent cette formule temporaire de l¹emploi, tels le Sénégal, la Côte d¹Ivoire, le Mali et l¹Algérie.
D¹autres problèmes commencent à surgir dans le secteur. Il s¹agit des maladies dues au risque de ce métier. Les jeunes sont en effet exposés à de graves dangers : les otites, les hernies cervicales et dorsales, le stress, le tabagisme, etc.
Nombreux sont donc les effets indésirables qu¹entraîne le travail dans les calls centers, chez le personnel. Ce qui pousse les observateurs à trouver une solution adéquate pour minimiser ces dégâts.
En Europe, le client se sent manipulé et escroqué par les multinationales. Des associations des consommateurs crient déjà à l¹illégalité de traiter des contrats d¹une telle manière. Un grave délit selon les lois européennes.
La situation des employés des calls centers reste la même : rien ne change pour une classe sociale à la recherche de la stabilité professionnelle et surtout du salaire décent.
Bouchra
Ismaili Alaoui
Les calls centers au Maroc : Une solution temporaire du chômage (7/18/2006)
Ils poussent au Maroc comme des champignons. Ils absorbent des centaines de milliers de jeunes, de tous les âges. Les centres d¹appels forment au Maroc une sorte de bouclier contre le chômage. Les salaires commencent à partir de trois mille dirhams 330 $ et vont jusqu¹à 10 mille dirhams 1100$. Les jeunes s¹orientent davantage vers ce nouveau métier qui cache bien des choses. A chacun ses raisons et ses objectifs, les téléopérateurs ont bien leurs raisons d¹être là.
Depuis 2002, plusieurs centres d¹appel se sont implantés au Maroc, notamment dans les grandes villes. Rabat, Casablanca et Marrakech sont des points stratégiques pour implanter des plateaux. Qu¹ils soient de service, de vente ou de conseils, ces calls centers sont de plus en plus nombreux. Ils permettent ainsi à de nombreux jeunes marocains, diplômés ou non, de gagner leur «pain» dignement et de fuir la galère du chômage.
Il y en a ceux qui ont perdu espoir à trouver un emploi stable et se sont persuadés qu¹ils feraient de ce métier leur carrière. Les plus optimistes le considèrent comme un travail provisoire en l¹attente d¹une aubaine meilleure.
Pour Sawssane (26 ans), depuis qu¹elle a eu son diplôme d¹ingénieur en informatique, il y a deux ans, elle a mené une longue recherche d¹emploi bien acharnée. «Trouver un emploi correspondant à mon profil est vraiment impossible», déclare une jeune diplômée. Des amis lui ont conseillé de tenter sa chance du côté des calls centers. Ayant décroché un poste de télé-conseillère, elle fait des mains et des pieds pour évoluer dans son travail et développer ses compétences professionnelles. «Au moins dans ce cadre professionnel, le plan de carrière est clair et bien motivant», affirme-t-elle. Et d¹ajouter : «Je ne changerai jamais ce métier tant que je n¹ai pas trouvé d¹autres horizons plus clairs. Personnellement, je souhaite créer ma propre société en informatique».
Latifa, sa collègue âgée de 30 ans et mère de deux enfants, a d¹autres idées en tête : elle pense avoir déjà raté sa carrière en droit. Avec son diplôme de droit français, elle est perdue entre ses tâches de ménagères et son travail de téléopératrice. Un métier qui suffit à peine de lui assurer une rentabilité mensuelle décente de quoi subvenir à ses besoins élémentaires. Elle ne peut même pas suivre des formations continues, pour améliorer son statut. Et pourtant, elle aime son métier actuel.
Un avis que partage son ami Iliass, un étudiant dans un institut supérieur : «C¹est un métier mécanique, basique et surtout très stressant, je ne pense pas le faire un jour comme carrière». Il se justifie ainsi : «Si j¹ai eu recours à cet emploi, c¹est pour financer mes études et être un peu plus indépendant financièrement vis-à-vis de mes parents». Iliass travaille à mi-temps dans un call center près de chez lui à raison de 22 heures par semaine. Actuellement, il est en vacances, ce qui lui permet de travailler plus. Chose qu¹il ne pouvait pas faire durant l¹année scolaire, vu les contraintes du temps.
Et si ces centres d¹appel offrent des opportunités de travail non seulement à des diplômés ou à des étudiants encore en formation, ils offrent également des chances de travail aux jeunes non diplômés, mais maîtrisant la langue française. Tel est le cas de Khadija : issue d¹une famille pauvre, elle s¹est vue contrainte de quitter l¹école à l¹âge de 18 ans, bien avant d¹avoir son baccalauréat. Une décision fatale, prise pour assumer la responsabilité de sa famille après la disparition de son père. «Ma chance c¹est que j¹ai été tout au long de mon cursus scolaire une brillante étudiante, notamment en langue et culture françaises», explique-t-elle. Selon elle, «cela fait quatre ans que j¹exerce ce métier. J¹ai travaillé dans l¹un des premiers centres d¹appels implantés au Maroc, celui de Casablanca. Je considère cela comme une grande chance qui m¹a été présentée à l¹époque.» Aujourd¹hui, Khadija est une «manager» d¹un groupe de 20 personnes. Elle touche 9000 dirhams 990 $ par mois. «C¹est pas mal pour une fille sans bac», dit-elle en souriant.
Les ambitions de Khadija, comme d¹autres jeunes marocains, travaillant dans le secteur, sont plus grandes. Après des années d¹expérience professionnelles, ils visent loin : Ils pensent déjà à chercher une multinationale à délocaliser au Maroc. Une idée originale, pour avoir leur propre call center. La concurrence, locale ne les inquiète pas, mais l¹internationale elle suscite chez eux une grande peur. Les Tunisiens détournent tous les marchés des calls centers. Désormais on parle d¹autres pays africains qui adoptent cette formule temporaire de l¹emploi, tels le Sénégal, la Côte d¹Ivoire, le Mali et l¹Algérie.
D¹autres problèmes commencent à surgir dans le secteur. Il s¹agit des maladies dues au risque de ce métier. Les jeunes sont en effet exposés à de graves dangers : les otites, les hernies cervicales et dorsales, le stress, le tabagisme, etc.
Nombreux sont donc les effets indésirables qu¹entraîne le travail dans les calls centers, chez le personnel. Ce qui pousse les observateurs à trouver une solution adéquate pour minimiser ces dégâts.
En Europe, le client se sent manipulé et escroqué par les multinationales. Des associations des consommateurs crient déjà à l¹illégalité de traiter des contrats d¹une telle manière. Un grave délit selon les lois européennes.
La situation des employés des calls centers reste la même : rien ne change pour une classe sociale à la recherche de la stabilité professionnelle et surtout du salaire décent.
Bouchra
Ismaili Alaoui