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Développement durable La transition vers l’économie de valeur

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  • Développement durable La transition vers l’économie de valeur

    Face à la crise écologique, il faut inventer de nouveaux modes de production. Voilà le principal message du colloque international, organisé dernièrement par l’Université Mohammed-V-Soussi à Rabat sur le thème «L’environnement et le développement durable : les nouvelles alternatives».
    Parmi les solutions suggérées, l’économie de fonctionnalité. Les défenseurs de ce nouveau système proposent plutôt la production de solutions que de biens et de services. Par exemple, quand les uns traiteront du sujet du transport et déplacement, eux, préfèrent parler de mobilité ; ou encore, ils préfèreront aux questions de chauffage, celles abordant le confort. «L’économie de la fonctionnalité propose de vendre au client un usage ou un résultat au lieu d’un produit. Exemple de la société Electrolux qui avait mené une expérience au Danemark et qui consistait à vendre de temps de lavage au lieu d’une machine à laver. Nous sommes en train de passer d’une économie de la production du volume à celle de la valeur.
    Conscience environnementale

    Ce nouveau système accorde plus d’importance aux producteurs qu’aux intermédiaires», a indiqué Michel Félix, professeur à l’université Charles-de-Gaulle à Lille. Son collège Laurent Hammou, ne pense pas le contraire : «La prise de conscience environnementale offre un nouveau champ pour les services centrés sur l’usage ou les résultats chez les particuliers».
    La transition de l’économie du volume à celle de la valeur n’est-elle pas en train de remettre en cause les trois attributs de droits relatifs à la propriété d’un bien : le droit de l’utiliser : l’usus ; le droit d’en recueillir les fruits et les produits (récolte, loyer, revenus) : le fructus et le droit d’en disposer comme on le souhaite (le modifier, le vendre, en faire donation, le détruire en tout ou partie) : l’abusus.
    Ces changements sont aussi en train de secouer les grandes multinationales dont les dirigeants avouent maintenant craindre Google, qui détient des informations comportementales des centaines de millions de personnes que leurs concurrents. Si la crise des ressources naturelles est vécue comme une opportunité pour inventer des solutions, il n’en est pas ainsi pour la gouvernance mondiale de l’environnement. «La gouvernance mondiale de l’environnement de Rio 1992 et Rio 2012 manque de règles contraignantes», a souligné Philippe Vaesken, maître de conférences à l’Université de Lille. Sur ce registre, le sommet de Rio 2012 a été marqué par le rejet de la création d’une organisation mondiale de l’environnement, chargée de mettre en place des règles coercitives. Ce constat résulte en partie de l’absence d’une conscience écologique chez les gouvernants dont l’intérêt national prime sur l’avenir de la planète.
    Une conscience écologique

    Pour voir un jour naître un gendarme mondial de l’environnement, la pression de la société civile sur les dirigeants ne doit pas cesser afin de participer à la formation de citoyen responsable.
    «Pour voir naître une conscience écologique, trois conditions sont nécessaires : éducation, informations environnementales et médias vulgarisateurs», a noté Bousmaha El Cheikh, professeur à la faculté de droit et des sciences politiques, université Ibn Khaldon, Tiart en Algérie.
    Quant à Mahjoub El Hiba, délégué interministériel aux droits de l’Homme, il a demandé à promouvoir les études sur le droit de l’environnemental et instauré une convergence entre droit de l’environnement et droits de l’Homme. Selon lui, «seul le droit protège l’environnement», citant le philosophe français Michel Serres, auteur du livre «Le Mal propre : polluer pour s’approprier».
    Agriculture biologique

    L’agriculture biologique représente un mode de production qui fait recours à des pratiques culturales et d’élevage respectueuses de la nature : refus de l’utilisation des produits chimiques de synthèse, des OGM et limite l’utilisation d’intrants. Pour Sylvette Monier Dilhan, professeur à l’Institut national de la recherche agronomique (Inra), l’achat d’un produit bio est un acte solidaire parce que ce produit s’inscrit dans le cadre du développement durable. Plus le niveau d’éducation est élevé plus on achète bio.
    «Pour favoriser la consommation des produits bio, il faut axer la communication sur les couches sociales à haut niveau et non sur le prix», a souligné Mme Monier Dilhan.
    • Le colloque international «L’environnement et le développement durable :
    • les nouvelles alternatives» a été organisé en partenariat avec la Société d’environnement et de génie urbain.
    • Près de la moitié des emplois sont issus des secteurs de la pêche, la forêt et l’agriculture.
    • La pauvreté est la forme la plus grave de la pollution, disait l’ex-Premier ministre indien Indira Ghandi (1917-1984).


    Publié le : 18 Novembre 2012 - Rachid Tarik, LE MATIN MA
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