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Les politiques publiques doivent s’orienter vers la gestion des risques de sècheresse

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  • Les politiques publiques doivent s’orienter vers la gestion des risques de sècheresse

    Les politiques publiques doivent s’orienter davantage vers la gestion des risques de sècheresse pour atténuer le phénomène de la désertification, a estimé le secrétaire général de la Convention des Nations unies sur la lutte contre la désertification (UNCCD), Luc Gnacadja.

    "La plupart des pays et des acteurs continuent de réagir seulement après l’avènement des sécheresses et de leurs impacts sur les populations et les écosystèmes", a relevé M. Gnacadja dans un entretien à l’APS.

    La majorité des sècheresses enregistrées dans le monde au cours de ces dix dernières années a été observée en Afrique, avec des conséquences dramatiques sous forme de crises alimentaires voire humanitaires, en particulier dans la bande sahélienne et la Corne de l’Afrique.

    A cet effet, "les politiques publiques et la coopération internationale doivent davantage s’orienter vers la gestion des risques de sécheresse et la résilience des populations et de leurs systèmes de production", a recommandé cet expert onusien, à l’occasion de la journée mondiale de lutte contre la désertification, célébrée cette année sous le thème : "la sècheresse et pénurie d’eau : ne laissons pas la sècheresse tarir notre avenir".

    "La sècheresse est un phénomène climatique qui s’illustre par un déficit pluviométrique important et durable. Elle entraîne non seulement des pénuries d’eau mais accélère aussi le processus de désertification", a souligné M. Gnacadja, ce qui explique d’ailleurs le choix de ce thème par les Nations unies.

    La désertification et les sécheresses "ont des conséquences très négatives, voire néfastes sur les populations et les écosystèmes. Des études ont montré les liens entre ces phénomènes et les migrations internes et internationales, les conflits locaux et interétatiques. Elles sont des handicaps énormes à l’effectivité des politiques de sécurité alimentaire, de sécurité énergétique et d’approvisionnement en eau", a indiqué M. Gnacadja.

    "Les pays africains, certes mettent en œuvre des politiques et programmes qui intègrent les questions de lutte contre la désertification, mais le niveau de traitement de ces questions demeure encore en deçà de l’incidence que ces phénomènes ont sur les populations et les économies nationales", a-t-il regretté.

    Le coût de la dégradation des terres en Afrique a été évalué à environ 6 à 9% du PIB agricole du continent lors de la conférence organisée en avril dernier à Bonn par le secrétariat de la Convention sur l’évaluation des coûts de l’inaction et des bénéfices de la gestion durable des terres, a-t-il rappelé.

    Il a été aussi établi que les investissements consentis pour éviter la dégradation des terres et atténuer les effets des sécheresses sont des investissements à haut rendement.

    Cependant, les programmes régionaux et sous régionaux mis en place par les différents pays telle que la Grande muraille verte, signifient que ces phénomènes "sont en train d’être appréhendés dans leur ampleur réelle", a estimé M. Gnacadja.

    Il a évoqué, dans ce sens, l’expérience algérienne qui peut servir aux pays touchés par la désertification.

    Parmi les enseignements à tirer de cette expérience, il a cité, entre autres, la volonté politique solide et soutenue dans la durée et l’approche holistique en matière de lutte contre la désertification, notamment dans le cadre du développement des territoires et l’adoption d’un système de suivi-évaluation des actions de lutte contre ces phénomènes.

    Les sècheresses, de par leurs fréquences et leur intensité sévère, constituent l’un des effets les plus tangibles du réchauffement climatique. "Si avant les années 1980 il avait été globalement relevé une périodicité de l’ordre de 10 ans, dans le contexte actuel, on observe une fréquence de l’ordre de trois à quatre ans", souligne cet expert, ancien ministre de l’environnement du Bénin.

    Créée en 1994 grâce à la mobilisation des pays en développement, notamment africains, l’UNCCD travaille avec les gouvernements pour mettre en place des cadres de politiques publiques prenant en compte la nécessité de lutter contre la désertification, la dégradation des terres et les sècheresses ainsi que des plates-formes de gestion des connaissances et des organes de conseil scientifique.

    Cette convention a pour objectif aussi d’identifier les besoins en renforcement des capacités, faciliter et soutenir les programmes relatifs à la lutte contre ces phénomènes, et les partenariats visant la mobilisation des ressources financières et technologiques à la hauteur de ces défis.

    Il s’agit aussi d’informer, de sensibiliser et d’éduquer les groupes d’intérêts à différents niveaux sur les questions de désertification, de dégradation des terres et sècheresses.

    Sur le long terme, cette convention onusienne aspire à "créer les conditions pour l’avènement d’un monde où les processus de dégradation des terres auront été neutralisés, où le bilan de la réhabilitation des terres, comparé à celui de la dégradation des terres, sera largement positif", selon M. Gnacadja.

    APS
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