Une rentrée politique sous haute tension
Le gouvernement à du pain sur la planche et la rentrée politique s'annonce laborieuse. Le trend haussier qui s'affiche sur les prix de vente d'une grande partie de produits augure du début d'un cycle inflationniste qui risque de s'aggraver davantage dans les mois à venir. Certes, la loi de l'offre et de la demande impose sa logique, mais certaines hausses des prix restent souvent injustifiées voire même exagérées.
La hausse des prix de vente d'un bon nombre de produits alimentaires et non alimentaires alimente les discussions ces derniers jours. Après l'augmentation inattendue du prix de vente du lait qui suscite encore des réactions de toutes parts, la tension sur les prix prend un nouvel élan en ce début de rentrée politique et scolaire.
La fédération nationale de la protection des consommateurs crie à l'injustice et conteste cette hausse du prix du lait laquelle, estime Bouâza Kharati, son président, n'est que la conclusion d'une entente entre les professionnels du secteur en contradiction avec l'article 6 de la loi 06/99 sur la liberté des prix et de la concurrence.
Le représentant de la fédération, qui continue de revendiquer la reconnaissance de l'utilité publique de cette instance, dénonce toutefois le caractère abusif de cette nouvelle augmentation des tarifs du lait. Si le gouvernement ouvre la voie à ce genre de pratiques, rien ne devrait empêcher les autres secteurs de faire la même chose.
Il pointe du doigt l'inefficacité du Conseil national de la concurrence et les lobbies économiques qui tirent profit de cette situation au détriment de l'intérêt du consommateur.
Les aviculteurs eux aussi veulent suivre le mouvement et annoncent des éventuelles révisions à la hausse des prix du poulet, prenant pour motif le renchérissement des cours des matières premières sur le marché international.
Certains opérateurs du secteur avicole indiquent en effet qu'après la hausse des prix des aliments de la volaille, l'augmentation des tarifs du poulet devient imminente.
Or ce n'est pas le cas déclare Jirari, DG de la FISA (fédération interprofessionnelle du secteur avicole). Selon lui, il n'y a pas de relation directe entre le prix de vente du poulet et le coût de revient.
C'est la loi de l'offre et la demande qui définit le prix de vente. Les éleveurs vendent aux prix qu'ils veulent en fonction de la demande et indépendamment de la notion des cours des matières premières et des aliments composés (90% sont importés) poursuit Jirari.
La hausse du prix du pain est également d'actualité. La fédération nationale des boulangeries et pâtisseries du Maroc avait menacé d'appliquer une nouvelle hausse sur les prix du pain si toutefois les dispositions du contrat programme signé avec l'ancien gouvernement ne sont pas mises en œuvre dans les meilleurs délais.
Ce n'est pas tout. La flambée des prix du pétrole sur le marché international n'est pas sans incidence sur l'économie nationale. Le système d'indexation des prix sur les cours à l'international semble fonctionner uniquement dans un sens unique celui de la hausse.
Car quand il s'agit de baisse, le gouvernement tergiverse et traîne le pas pour alléger sa Caisse de compensation sans répercuter la baisse sur les prix à la pompe.
Certes le ministère des Affaires économiques et générales a promis des corrections des prix qui ne devraient pas trop impacter le niveau actuel des tarifs, mais la hausse s'avère inévitable.
Ce processus dit inflationniste n'est pas prêt de s'estomper dans le court ou même le moyen terme.
La hausse du coût de la vie grève sérieusement le pouvoir d'achat du citoyen qui, encore une fois, a du mal à couvrir les dépenses courantes accentuées en cette période par les charges de scolarité pour que de nouvelles hausses des prix interviennent dans l'immédiat...
Albayane-Maroc 03 - 09 - 2013
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