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Vulnérabilité du budget et de la balance des paiements de l'Algérie

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  • Vulnérabilité du budget et de la balance des paiements de l'Algérie

    Mohamed Laksaci a tenu, lors de sa présentation, à mettre en avant la stabilité financière externe ainsi que le maintien de certains équilibres budgétaires.

    La baisse des exportations et la hausse inexorable des importations inquiètent quant à la capacité de l’Algérie à faire face à un nouveau choc externe. La présentation, hier, du rapport de la Banque d’Algérie sur l’évolution économique et monétaire en Algérie en 2012, a été mise à profit par le gouverneur de l’autorité monétaire pour rassurer sur le raffermissement de la croissance à un taux de 3,3%, la solidité de la position financière de l’Algérie, mais aussi interpeller quant aux vulnérabilités de l’économie nationale.

    Ménageant le chou et la chèvre, Mohamed Laksaci a tenu, lors de sa présentation, à mettre en avant la stabilité financière externe ainsi que le maintien de certains équilibres budgétaires.

    Il a à ce titre rappelé l’important stock d’épargne publique accumulé au niveau du Fonds de régulation des recettes et qui représente 37% du PIB, permettant de financer des déficits budgétaires à l’impact limité, si l’on prend en compte le ratio au PIB des déficits. Et d’ajouter que la consolidation budgétaire induite par une réduction des dépenses en 2013 ira dans le sens d’un renforcement de cette position.

    De même que le gouverneur de la Banque d’Algérie a estimé que malgré la baisse du solde globale de la balance des paiements, celui-ci continue de représenter plus de 6% du PIB. Cela ne lui permet toutefois pas d’avertir quant aux risques qui guettent.

    M. Laksaci a indiqué que la «récession» qui caractérise le secteur des hydrocarbures et la contraction des exportations en volume ont de quoi interpeller, dans le sens où ce secteur alimente l’essentiel des recettes budgétaires. Faits plus inquiétants, la croissances des dépenses budgétaires, ainsi que la structure des dépenses budgétaires constituant pour le gouverneur un élément de vulnérabilité additionnel, d’autant plus que les recettes budgétaires hors hydrocarbures couvrent de moins en moins les dépenses courantes.

    Le taux de couverture est ainsi passé de 55,6% en 2010 à 45,1% en 2012. Autant d’éléments qui poussent M. Laksaci à affirmer que l’envolée des dépenses courantes (de fonctionnement, incluant dépenses de personnels et transferts sociaux) n’est pas soutenable.

    Le Taux de couverture est passé de 55,6% en 2010 à 45,1%

    Le premier responsable de l’autorité monétaire a aussi mis en avant la vulnérabilité de la balance des paiements, vis-à-vis de la hausse effrénée des importations de biens et services, notamment de biens de consommation non alimentaires, la rendant désormais moins résiliente au choc que pourrait induire une chute des prix des hydrocarbures.

    Interpellé sur l’éventuelle révision du crédit documentaire en tant qu’instrument de paiement obligatoire pour les transactions de commerce extérieur et sur les outils susceptibles de juguler l’augmentation des importations, M. Laksaci a estimé qu’«il n’y a aucun lien de causalité entre un instrument financier tel que le crédoc et le trend haussier des importations».
    Et d’inviter à chercher les raisons de l’envolée dans le comportement des consommateurs et des ménages qui alimentent la demande, notamment en biens de consommation non alimentaires. Reconnaissance tacite de l’inefficience du crédoc en tant qu’outil de limitation des importations ? Il semblerait que ce soit le cas.
    En tout état de cause, M. Laksaci a insisté sur le fait que cet instrument financier a surtout permis une traçabilité des transactions du commerce extérieur.

    Melissa Roumadi - El Watan
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