Les cours des matières premières ont perdu 16 % en un mois. Un signe souvent avant-coureur d'un retournement de conjoncture.
Un Fond spéculatif (« hedge fund ») qui avoue avoir perdu 6 milliards de dollars sur de mauvais placements : on n'avait pas vu cela depuis 1998 et l'explosion en plein vol du fonds LTCM. C'est pourtant ce qui vient d'arriver à Amaranth, pris à revers sur le marché du gaz et dont la valeur a fondu de 65 %. Le mois dernier, MotherRock, un hedge fund qui gérait 400 millions de dollars, avait déjà fermé boutique en raison de la baisse des prix du gaz naturel.
Les mauvaises nouvelles ne sont sans doute pas terminées. Le cours des matières premières, y compris industrielles, est en train de chuter. Sur le marché à terme de New York (Nymex), les prix sur les contrats à terme de produits énergétiques se sont dépréciés de 40 % depuis le dernier pic de juillet et la canicule qui a entraîné une surconsommation d'énergie aux États-Unis ainsi qu'en Europe. Le comportement des investisseurs explique en partie cette tendance. Après avoir porté les matières premières au pinacle, ils prennent la poudre d'escampette. Selon la banque JPMorgan, en un mois quelque 12 milliards de dollars de capitaux ont été désinvestis des fonds spécialisés sur ces produits.
La baisse des cours concerne avant tout les prix du pétrole qui ont reculé de plus de 20 % en deux mois, notamment à la suite de bonnes nouvelles du côté de l'offre d'or noir. Dans la foulée, l'aluminium a perdu 9 % en deux mois, le zinc 10 %, le nickel 12 %. L'indice CRB des matières premières, qui avait gagné 12 % entre début mars et mi-juillet, vient ainsi d'abandonner 16 % en un mois et le CRB industriel (hors pétrole) a perdu 5 %. « L'évolution des matières premières énergétiques a toujours précédé de quelques mois celle des matières premières industrielles, commente Laurent Berrebi, responsable des études économiques chez Groupama AM. Ce fut notamment le cas en 2000. » Pour lui, « l'évolution actuelle est le signe avant-coureur d'une contraction du commerce mondial et plus largement de la conjoncture économique mondiale ». Le ralentissement de la croissance américaine devrait donc faire tâche d'huile.
Trois piliersUne récente étude de Morgan Stanley rappelle de son côté que le cycle des matières premières « repose sur trois piliers : la production en Chine, la santé de l'économie américaine et les choix de placement des investisseurs ». L'évolution des deux derniers piliers indique que l'âge d'or des produits de base et énergétique est derrière nous, même si, tempère Pierre Sabatier, stratège chez Factset « nous attendons toujours 4,3 % de croissance mondiale en 2007 contre 5,2 % en 2006 ».
Ce ralentissement suffit à entraîner un changement des comportements. « Les investisseurs se reportent sur des valeurs plus défensives au détriment des cycliques. Les produits de base et l'énergie ont ainsi respectivement perdu 5 % et 6 % depuis le début du mois tandis que la distribution et l'alimentation ont gagné près de 5 %. »
Par Le Figaro
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Un Fond spéculatif (« hedge fund ») qui avoue avoir perdu 6 milliards de dollars sur de mauvais placements : on n'avait pas vu cela depuis 1998 et l'explosion en plein vol du fonds LTCM. C'est pourtant ce qui vient d'arriver à Amaranth, pris à revers sur le marché du gaz et dont la valeur a fondu de 65 %. Le mois dernier, MotherRock, un hedge fund qui gérait 400 millions de dollars, avait déjà fermé boutique en raison de la baisse des prix du gaz naturel.
Les mauvaises nouvelles ne sont sans doute pas terminées. Le cours des matières premières, y compris industrielles, est en train de chuter. Sur le marché à terme de New York (Nymex), les prix sur les contrats à terme de produits énergétiques se sont dépréciés de 40 % depuis le dernier pic de juillet et la canicule qui a entraîné une surconsommation d'énergie aux États-Unis ainsi qu'en Europe. Le comportement des investisseurs explique en partie cette tendance. Après avoir porté les matières premières au pinacle, ils prennent la poudre d'escampette. Selon la banque JPMorgan, en un mois quelque 12 milliards de dollars de capitaux ont été désinvestis des fonds spécialisés sur ces produits.
La baisse des cours concerne avant tout les prix du pétrole qui ont reculé de plus de 20 % en deux mois, notamment à la suite de bonnes nouvelles du côté de l'offre d'or noir. Dans la foulée, l'aluminium a perdu 9 % en deux mois, le zinc 10 %, le nickel 12 %. L'indice CRB des matières premières, qui avait gagné 12 % entre début mars et mi-juillet, vient ainsi d'abandonner 16 % en un mois et le CRB industriel (hors pétrole) a perdu 5 %. « L'évolution des matières premières énergétiques a toujours précédé de quelques mois celle des matières premières industrielles, commente Laurent Berrebi, responsable des études économiques chez Groupama AM. Ce fut notamment le cas en 2000. » Pour lui, « l'évolution actuelle est le signe avant-coureur d'une contraction du commerce mondial et plus largement de la conjoncture économique mondiale ». Le ralentissement de la croissance américaine devrait donc faire tâche d'huile.
Trois piliersUne récente étude de Morgan Stanley rappelle de son côté que le cycle des matières premières « repose sur trois piliers : la production en Chine, la santé de l'économie américaine et les choix de placement des investisseurs ». L'évolution des deux derniers piliers indique que l'âge d'or des produits de base et énergétique est derrière nous, même si, tempère Pierre Sabatier, stratège chez Factset « nous attendons toujours 4,3 % de croissance mondiale en 2007 contre 5,2 % en 2006 ».
Ce ralentissement suffit à entraîner un changement des comportements. « Les investisseurs se reportent sur des valeurs plus défensives au détriment des cycliques. Les produits de base et l'énergie ont ainsi respectivement perdu 5 % et 6 % depuis le début du mois tandis que la distribution et l'alimentation ont gagné près de 5 %. »
Par Le Figaro
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