Encore un autre classement négatif. L’Algérie a été classée, récemment, par le think tank canadien, l’Institut Fraser, au dix-huitième rang, le dernier, de la région Moyen-Orient / Afrique du Nord (Mena) en termes de libertés économiques.
Sur 18 pays, l’Algérie a obtenu une note de 5,8 sur 10 en terme de liberté économique, celle-ci pouvant être définie par le respect de la propriété privée, la latitude totale de mouvement pour les salariés, capitaux et biens ainsi que l’absence totale de cœrcition ou de contraintes sauf pour maintenir ou protéger cette liberté elle-même.
Cinq critères précis, déterminés sur la base de données officiellement reconnues, sont pris en compte pour mesurer le degré de liberté économique d’un pays. Comme présentés hier, par le consultant en entreprise, Mahrez Aït Belkacem, à l’occasion d’une rencontre organisée à l’hôtel Sofitel par le Cercle d’action et de réflexion autour de l’entreprise (Care) et la Fondation Friedrich Naumann, ces critères sont les suivants : le premier critère pour lequel l’Algérie a obtenu une note de 4,8 est relatif à la taille du gouvernement (dépenses, fiscalité et positionnement des entreprises publiques et privées).
Le second concerne la législation économique et commerciale et sécurité des droits de propriété (la place de l’institution militaire dans la vie politique, l’intégrité du système juridique, les restrictions sur l’aliénation des biens immobiliers et la force probante de l’application des contrats), l’Algérie obtenant 5,9.
Quant au troisième critère, l’accès à la monnaie saine (sound money) qui dénie le droit aux Etats de produire du papier monnaie pouvant encourager l’inflation, remet en cause le rôle des banques centrales, prône l’échange libre entre différentes monnaies et examine les contraintes des réglementations considérées comme liberticides ainsi que le poids de la contrefaçon dans la monnaie en circulation, l’Algérie a obtenu 7,7.
Quatrième critère considéré, la liberté du commerce international (mesure des contraintes qui affectent les échanges internationaux ; les tarifs pratiqués, les distorsions des taux de change et le contrôle des capitaux), la note de l’Algérie étant de 5,0.
Notre pays a enfin obtenu 6,0 pour le cinquième critère qui analyse les conditions du marché du crédit intérieur selon le principe que les individus devraient être en mesure de prendre leurs propres décisions sur les marchés de crédit et de traiter avec les institutions qu’ils choisiraient librement, que les parties au marché du travail sont libres et que les individus devraient être en mesure de choisir quand créer leur entreprise et quand ils souhaitent la fermer.
Notons que ce classement positionne le Bahrein au premier rang (8,0), tandis que la Tunisie, l’Egypte et le Maroc sont classés respectivement au 10e rang (6,9), le 11e (6,8) et le 12e rang (6,7). Au-delà de la notation comparée des pays Mena, de la pertinence ou non de la méthodologie adoptée, de l’interprétation de chaque critère, le débat qui a suivi la présentation du classement a soulevé, ce faisant, plusieurs questionnements.
Des interrogations qui portent sur le lien de causalité entre démocratie politique, liberté économique, développement économique, à l’aune des contextes chinois, du monde occidental et des pays arabes, la possibilité d’un modèle algérien propre... Mais aussi sur l’insécurité juridique et l’attractivité bridée de l’Algérie aux investissements directs étrangers, le hiatus entre le dispositif réglementaire en vigueur et assez important et son application incertaine sur le terrain...
Ainsi, le débat a porté sur le respect du principe constitutionnel garantissant la liberté d’entreprendre et de commercer, voire sur la non-constitutionnalité de certaines dispositions légales, notamment celles fiscales de la loi de finances complémentaire de 2009. Des dispositions qui «violent» la Constitution, relèvera le président du club Care, Slim Othmani, d’autant qu’elles impliquent l’application rétroactive que l’article 64 de la Constitution interdit pourtant
Chérif Bennaceur - Alger (Le Soir)
Sur 18 pays, l’Algérie a obtenu une note de 5,8 sur 10 en terme de liberté économique, celle-ci pouvant être définie par le respect de la propriété privée, la latitude totale de mouvement pour les salariés, capitaux et biens ainsi que l’absence totale de cœrcition ou de contraintes sauf pour maintenir ou protéger cette liberté elle-même.
Cinq critères précis, déterminés sur la base de données officiellement reconnues, sont pris en compte pour mesurer le degré de liberté économique d’un pays. Comme présentés hier, par le consultant en entreprise, Mahrez Aït Belkacem, à l’occasion d’une rencontre organisée à l’hôtel Sofitel par le Cercle d’action et de réflexion autour de l’entreprise (Care) et la Fondation Friedrich Naumann, ces critères sont les suivants : le premier critère pour lequel l’Algérie a obtenu une note de 4,8 est relatif à la taille du gouvernement (dépenses, fiscalité et positionnement des entreprises publiques et privées).
Le second concerne la législation économique et commerciale et sécurité des droits de propriété (la place de l’institution militaire dans la vie politique, l’intégrité du système juridique, les restrictions sur l’aliénation des biens immobiliers et la force probante de l’application des contrats), l’Algérie obtenant 5,9.
Quant au troisième critère, l’accès à la monnaie saine (sound money) qui dénie le droit aux Etats de produire du papier monnaie pouvant encourager l’inflation, remet en cause le rôle des banques centrales, prône l’échange libre entre différentes monnaies et examine les contraintes des réglementations considérées comme liberticides ainsi que le poids de la contrefaçon dans la monnaie en circulation, l’Algérie a obtenu 7,7.
Quatrième critère considéré, la liberté du commerce international (mesure des contraintes qui affectent les échanges internationaux ; les tarifs pratiqués, les distorsions des taux de change et le contrôle des capitaux), la note de l’Algérie étant de 5,0.
Notre pays a enfin obtenu 6,0 pour le cinquième critère qui analyse les conditions du marché du crédit intérieur selon le principe que les individus devraient être en mesure de prendre leurs propres décisions sur les marchés de crédit et de traiter avec les institutions qu’ils choisiraient librement, que les parties au marché du travail sont libres et que les individus devraient être en mesure de choisir quand créer leur entreprise et quand ils souhaitent la fermer.
Notons que ce classement positionne le Bahrein au premier rang (8,0), tandis que la Tunisie, l’Egypte et le Maroc sont classés respectivement au 10e rang (6,9), le 11e (6,8) et le 12e rang (6,7). Au-delà de la notation comparée des pays Mena, de la pertinence ou non de la méthodologie adoptée, de l’interprétation de chaque critère, le débat qui a suivi la présentation du classement a soulevé, ce faisant, plusieurs questionnements.
Des interrogations qui portent sur le lien de causalité entre démocratie politique, liberté économique, développement économique, à l’aune des contextes chinois, du monde occidental et des pays arabes, la possibilité d’un modèle algérien propre... Mais aussi sur l’insécurité juridique et l’attractivité bridée de l’Algérie aux investissements directs étrangers, le hiatus entre le dispositif réglementaire en vigueur et assez important et son application incertaine sur le terrain...
Ainsi, le débat a porté sur le respect du principe constitutionnel garantissant la liberté d’entreprendre et de commercer, voire sur la non-constitutionnalité de certaines dispositions légales, notamment celles fiscales de la loi de finances complémentaire de 2009. Des dispositions qui «violent» la Constitution, relèvera le président du club Care, Slim Othmani, d’autant qu’elles impliquent l’application rétroactive que l’article 64 de la Constitution interdit pourtant
Chérif Bennaceur - Alger (Le Soir)
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