Des représentants de 30 sociétés brésiliennes de plusieurs secteurs ont visité au début du mois de juillet le Mozambique. Leur objectif tel que confié à l'Agence mozambicaine de presse : "Échanger des expériences et exploiter des opportunités d'affaires." Dans cette ancienne colonie portugaise avec qui le Brésil partage la lusophonie, les Brésiliens ont participé à des tournées d'affaires et visité plusieurs sociétés et secteurs d'activité. Sur les indications d'hommes d'affaires mozambicains qui les ont accompagnés dans leur périple, ils ont pu mieux déterminer les marchés à potentiel à prospecter à l'avenir. Étaient représentés dans la mission les secteurs de l'alimentation et des boissons, de la construction et de l'habitat, des machines et des équipements, de l'hygiène et des cosmétiques. Pour information, il s'agissait là de la deuxième mission d'affaires diligentée par l'Agence brésilienne de promotion des exportations et des investissements (Apex-Brésil), au Mozambique avec un prolongement en Afrique du Sud et en Angola où s'est tenue du 15 au 20 juillet dernier la Foire internationale de Luanda (Filda). Pour bien comprendre l'importance de cette manifestation, il y a lieu de rappeler qu'en février 2013, la Filda avait convaincu quelque mille exposants et reçu cinquante mille visiteurs. Parmi les participants, il y a eu la Chine, les États-Unis, l'Espagne, les Émirats arabes unis, la France, l'Angleterre et l'Afrique du Sud, entre autres. Pour ce qui est de la première mission de l'Apex, elle avait eu lieu en 2011. Au moins 70 hommes d'affaires représentant 53 sociétés brésiliennes de plusieurs secteurs d'activité y avaient participé. Autant d'éléments qui ont conduit Mauricio Borges, président de la mission, à dire combien celle-ci était importante pour le renforcement de la coopération économique entre le Brésil et les pays visités, en particulier, avec l'Afrique en général. À titre indicatif, en 2013, les exportations du Brésil vers le Mozambique se sont chiffrées à 123,85 millions de dollars contre 24,71 millions de dollars d'importations, soit une balance commerciale excédentaire pour le Brésil de l'ordre de 99,14 millions.
Filda en Angola, Facim au Mozambique, le Brésil ratisse large
Après le Filda le mois dernier, le Facim du 25 au 31 août 2014. Pas moins de deux organismes non gouvernementaux brésiliens vont s'impliquer afin de "contribuer à la divulgation des potentiels économiques et aider à la mobilisation de nouveaux investissements des pays africains". Il faut dire que ces foires sont de véritables plateformes de prospection et de contacts entre vendeurs et investisseurs dans divers domaines tels que l'agriculture, le commerce, le tourisme ou la banque. L'occasion pour certaines entreprises brésiliennes de lancer de nouveaux investissements en Afrique, séduites qu'elles sont par les informations et indications glanées lors d'expositions, de conférences et autres congrès organisés dans une logique de promotion des pays africains.
À n'en point douter, le Brésil ne veut pas manquer les occasions qui se font jour sur le continent, impulsées par de formidables ressources naturelles et une forte volonté de partenariat. Surtout du côté de l'Afrique australe. De fait, il y a de plus en plus d'entreprises brésiliennes qui s'installent sur le continent. Ainsi de La Vale, Petrobras, Camarga Correo et Odebrecht avec des implantations en Angola et au Mozambique. Ainsi, en 2011, le travail de rapprochement initié par l'ex-président Luiz Inácio Lula da Silva a permis au Brésil, alors que Dilma Rousseff venait d'accéder à la magistrature suprême, d'exporter pour 12,2 milliards de dollars vers l'Afrique, mais aussi de signer quelque 160 accords couvrant des domaines aussi variés que le commerce énergétique, l'agriculture, les domaines militaire et universitaire.
Le Brésil ouvre ses universités aux étudiants africains
Pour ce qui est de la coopération au niveau de l'enseignement supérieur, le Brésil a carrément mis en place un programme d'accord d'étudiant pour l'obtention de diplômes. Réalisé en partenariat avec le secrétariat de l'Éducation supérieure du ministère de l'Éducation, avec le département culturel du ministère des Relations extérieures, ce programme vient de proposer à des étudiants de 24 pays africains d'aller étudier au Brésil. Pour la rentrée 2014, sur 570 étrangers sélectionnés, 338 sont des Africains. En tête, les étudiants originaires du Cap-Vert. Ils sont suivis de ceux du Bénin, de l'Angola, du Ghana, de São Tomé et Príncipe et du Mozambique. Pour la rentrée 2015, c'est un peu plus de trois cents étudiants que les universités brésiliennes vont recevoir dans le cadre de ce programme.
Par ce biais, le gouvernement brésilien dit "vouloir contribuer au développement des pays d'origine des futurs diplômés". C'est dans cet esprit et cette perspective qu'en mai dernier le nouveau campus de l'université Unilab a été inauguré à São Francisco do Conde, dans l'État de Bahia.
La révolte des Malês, un souvenir vivace
Le choix de cet État n'est pas dû au hasard. En fait, les autorités convoquent tout simplement l'histoire. On ne le sait pas assez, mais de nombreux travaux estiment à 20-25 % le pourcentage de musulmans parmi les esclaves déportés vers le Nouveau Monde. Ils étaient essentiellement des Haoussas et des Nagôs. En 1835, quelque 1 500 d'entre eux décidèrent de se révolter contre le système esclavagiste mais aussi contre l'imposition de la religion catholique. Leurs chefs avaient pour nom Manuel Calafate, Aprígio, Pai Inácio, entre autres. Ils étaient des Malês, c'est-à-dire des esclaves maîtrisant la langue arabe. Le secret des préparatifs de leur révolte fut divulgué et leur mouvement échoua, maté par la Garde nationale. Mais les esprits avaient été frappés et l'histoire s'empara de leur mouvement sous le qualificatif de "révolte des Malês". Au-delà des condamnations comme la peine de mort, les travaux forcés, le bannissement et les coups de fouet, il y eut des expulsions, cinq cents, vers l'Afrique. C'est en souvenir de cet événement que le ministre de l'Éducation nationale, Henrique Paim, a déclaré que Unilab devait "aider à réparer une dette historique du Brésil". Cette dette, l'ex-président Lula l'a évoquée en des termes très clairs. "La dette du Brésil à l'endroit de l'Afrique devrait être payée avec la solidarité et la reconnaissance de ce qu'était le mélange des Noirs, des Indiens et des Européens qui ont transformé le Brésil en cette chose belle et gaie qu'il est", a-t-il dit. Il a ajouté : "L'une des façons de contribuer serait de créer une université dans laquelle nous pourrions amener de jeunes Africains, les former professionnellement et les rendre à leur pays pour qu'ils aident l'Afrique à faire le bond en avant dont elle a besoin." On peut dire qu'Unilab répond parfaitement à cette logique. Le site, qui avait déjà deux campus, va donc accueillir 354 étudiants nouveaux étudiants. Les filières ? Les sciences humaines, les lettres - langue portugaise, et ce, jusqu'en licence. Il y a aussi l'administration publique, la gestion publique et la gestion de la santé qui peuvent être dispensées par des cours à distance. Le doute n'est plus permis. Le Brésil renoue le fil avec l'Afrique.
le point fr
Filda en Angola, Facim au Mozambique, le Brésil ratisse large
Après le Filda le mois dernier, le Facim du 25 au 31 août 2014. Pas moins de deux organismes non gouvernementaux brésiliens vont s'impliquer afin de "contribuer à la divulgation des potentiels économiques et aider à la mobilisation de nouveaux investissements des pays africains". Il faut dire que ces foires sont de véritables plateformes de prospection et de contacts entre vendeurs et investisseurs dans divers domaines tels que l'agriculture, le commerce, le tourisme ou la banque. L'occasion pour certaines entreprises brésiliennes de lancer de nouveaux investissements en Afrique, séduites qu'elles sont par les informations et indications glanées lors d'expositions, de conférences et autres congrès organisés dans une logique de promotion des pays africains.
À n'en point douter, le Brésil ne veut pas manquer les occasions qui se font jour sur le continent, impulsées par de formidables ressources naturelles et une forte volonté de partenariat. Surtout du côté de l'Afrique australe. De fait, il y a de plus en plus d'entreprises brésiliennes qui s'installent sur le continent. Ainsi de La Vale, Petrobras, Camarga Correo et Odebrecht avec des implantations en Angola et au Mozambique. Ainsi, en 2011, le travail de rapprochement initié par l'ex-président Luiz Inácio Lula da Silva a permis au Brésil, alors que Dilma Rousseff venait d'accéder à la magistrature suprême, d'exporter pour 12,2 milliards de dollars vers l'Afrique, mais aussi de signer quelque 160 accords couvrant des domaines aussi variés que le commerce énergétique, l'agriculture, les domaines militaire et universitaire.
Le Brésil ouvre ses universités aux étudiants africains
Pour ce qui est de la coopération au niveau de l'enseignement supérieur, le Brésil a carrément mis en place un programme d'accord d'étudiant pour l'obtention de diplômes. Réalisé en partenariat avec le secrétariat de l'Éducation supérieure du ministère de l'Éducation, avec le département culturel du ministère des Relations extérieures, ce programme vient de proposer à des étudiants de 24 pays africains d'aller étudier au Brésil. Pour la rentrée 2014, sur 570 étrangers sélectionnés, 338 sont des Africains. En tête, les étudiants originaires du Cap-Vert. Ils sont suivis de ceux du Bénin, de l'Angola, du Ghana, de São Tomé et Príncipe et du Mozambique. Pour la rentrée 2015, c'est un peu plus de trois cents étudiants que les universités brésiliennes vont recevoir dans le cadre de ce programme.
Par ce biais, le gouvernement brésilien dit "vouloir contribuer au développement des pays d'origine des futurs diplômés". C'est dans cet esprit et cette perspective qu'en mai dernier le nouveau campus de l'université Unilab a été inauguré à São Francisco do Conde, dans l'État de Bahia.
La révolte des Malês, un souvenir vivace
Le choix de cet État n'est pas dû au hasard. En fait, les autorités convoquent tout simplement l'histoire. On ne le sait pas assez, mais de nombreux travaux estiment à 20-25 % le pourcentage de musulmans parmi les esclaves déportés vers le Nouveau Monde. Ils étaient essentiellement des Haoussas et des Nagôs. En 1835, quelque 1 500 d'entre eux décidèrent de se révolter contre le système esclavagiste mais aussi contre l'imposition de la religion catholique. Leurs chefs avaient pour nom Manuel Calafate, Aprígio, Pai Inácio, entre autres. Ils étaient des Malês, c'est-à-dire des esclaves maîtrisant la langue arabe. Le secret des préparatifs de leur révolte fut divulgué et leur mouvement échoua, maté par la Garde nationale. Mais les esprits avaient été frappés et l'histoire s'empara de leur mouvement sous le qualificatif de "révolte des Malês". Au-delà des condamnations comme la peine de mort, les travaux forcés, le bannissement et les coups de fouet, il y eut des expulsions, cinq cents, vers l'Afrique. C'est en souvenir de cet événement que le ministre de l'Éducation nationale, Henrique Paim, a déclaré que Unilab devait "aider à réparer une dette historique du Brésil". Cette dette, l'ex-président Lula l'a évoquée en des termes très clairs. "La dette du Brésil à l'endroit de l'Afrique devrait être payée avec la solidarité et la reconnaissance de ce qu'était le mélange des Noirs, des Indiens et des Européens qui ont transformé le Brésil en cette chose belle et gaie qu'il est", a-t-il dit. Il a ajouté : "L'une des façons de contribuer serait de créer une université dans laquelle nous pourrions amener de jeunes Africains, les former professionnellement et les rendre à leur pays pour qu'ils aident l'Afrique à faire le bond en avant dont elle a besoin." On peut dire qu'Unilab répond parfaitement à cette logique. Le site, qui avait déjà deux campus, va donc accueillir 354 étudiants nouveaux étudiants. Les filières ? Les sciences humaines, les lettres - langue portugaise, et ce, jusqu'en licence. Il y a aussi l'administration publique, la gestion publique et la gestion de la santé qui peuvent être dispensées par des cours à distance. Le doute n'est plus permis. Le Brésil renoue le fil avec l'Afrique.
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