Une bonne et une mauvaise nouvelle à la fois: Standard & Poor's (S & P) a finalement maintenu la note de la France à AA (la troisième meilleure dans son échelle de notation) mais a révisé à la baisse sa perspective, de stable à négative. Si l'agence américaine, qui a dégradé deux fois l'Hexagone en deux ans (en janvier 2012 puis en novembre 2013), a décidé d'accorder un ultime répit à François Hollande, elle n'en est pas moins sévère avec les résultats de sa politique. Et notamment concernant le respect de ses engagements européens de retour à l'équilibre des comptes publics.
Selon ses estimations, le déficit de la France atteindra 4,1 % du PIB en moyenne sur la période 2014-2017, contre une prévision de 3,2 % en avril et un point d'arrivée fixé à 2,8 % par le président de la République à la fin du quinquennat. En cause? La faiblesse de l'inflation, commune à toute l'Europe, qui joue un rôle «très important» dans la dégradation actuelle, mais aussi des «marges de manœuvre réduites sur les recettes». Quant à la dette, dont la stabilisation promise est encore repoussée, elle atteindra 98 % du PIB en 2017, contre 95,1 % aujourd'hui.
Pour l'agence américaine, la situation budgétaire de la France se «détériore au regard des perspectives de croissance économique». Sur ce point, elle n'a pas les mêmes prévisions que le gouvernement. Si S & P est d'accord avec son taux de croissance pour 2014 (+ 0,5 %), elle est plus généreuse pour 2015 (+ 1,1 %, contre + 1 % pour Bercy) et plus pessimiste pour les deux années suivantes avec un taux plafonnant en moyenne à + 1,5 % par an, alors que l'exécutif anticipe + 1,7 % en 2016 et + 1,9 % en 2017.
Michel Sapin a immédiatement pris acte de la décision de S & P, en ne retenant que le verre à moitié plein. Pour le ministre des Finances, l'agence de notation a avant tout réaffirmé «la qualité de la signature de l'État français», tout en mettant en avant les «atouts importants» de l'Hexagone. Et notamment «une économie diversifiée, un secteur financier capitalisé de manière adéquate et une richesse par habitant élevée».
Risques sociaux
Standard & Poor's estime que les résistances aux réformes sont fortes sur le territoire et les risques de contestation sociale réels, avec un recul probable du gouvernement
Pourtant, derrière ce constat aimable, S & P dresse un tableau noir de la situation de la France qui, notamment, court «un risque concernant la mise en œuvre des réformes structurelles annoncées», à commencer par celle du pacte de responsabilité qui doit réduire de 40 milliards en trois ans les charges des entreprises. Comme en avril lors de la publication de son dernier avis, l'agence estime que les résistances sont fortes sur le territoire et les risques de contestation sociale réels, avec un recul probable du gouvernement Valls. La «suspension sine die» de l'écotaxe, annoncée par Ségolène Royal, lui en a sans doute fourni une preuve supplémentaire. «On manque d'antécédents solides en termes de mise en place de réformes en France», rappelle Marie-France Raynaud, analyste de l'agence concernant l'Hexagone.
«La situation économique pèse sur nos équilibres budgétaires, mais le gouvernement a fait le choix de maintenir le cap», fait valoir Michel Sapin. Et le ministre des Finances de promettre, comme pour conjurer le mauvais sort, de mettre en œuvre comme promis «les économies annoncées et le pacte de responsabilité pour retrouver en compétitivité», mais aussi de poursuivre «les réformes nécessaires pour soutenir la croissance à moyen terme».
le figaro
Selon ses estimations, le déficit de la France atteindra 4,1 % du PIB en moyenne sur la période 2014-2017, contre une prévision de 3,2 % en avril et un point d'arrivée fixé à 2,8 % par le président de la République à la fin du quinquennat. En cause? La faiblesse de l'inflation, commune à toute l'Europe, qui joue un rôle «très important» dans la dégradation actuelle, mais aussi des «marges de manœuvre réduites sur les recettes». Quant à la dette, dont la stabilisation promise est encore repoussée, elle atteindra 98 % du PIB en 2017, contre 95,1 % aujourd'hui.
Pour l'agence américaine, la situation budgétaire de la France se «détériore au regard des perspectives de croissance économique». Sur ce point, elle n'a pas les mêmes prévisions que le gouvernement. Si S & P est d'accord avec son taux de croissance pour 2014 (+ 0,5 %), elle est plus généreuse pour 2015 (+ 1,1 %, contre + 1 % pour Bercy) et plus pessimiste pour les deux années suivantes avec un taux plafonnant en moyenne à + 1,5 % par an, alors que l'exécutif anticipe + 1,7 % en 2016 et + 1,9 % en 2017.
Michel Sapin a immédiatement pris acte de la décision de S & P, en ne retenant que le verre à moitié plein. Pour le ministre des Finances, l'agence de notation a avant tout réaffirmé «la qualité de la signature de l'État français», tout en mettant en avant les «atouts importants» de l'Hexagone. Et notamment «une économie diversifiée, un secteur financier capitalisé de manière adéquate et une richesse par habitant élevée».
Risques sociaux
Standard & Poor's estime que les résistances aux réformes sont fortes sur le territoire et les risques de contestation sociale réels, avec un recul probable du gouvernement
Pourtant, derrière ce constat aimable, S & P dresse un tableau noir de la situation de la France qui, notamment, court «un risque concernant la mise en œuvre des réformes structurelles annoncées», à commencer par celle du pacte de responsabilité qui doit réduire de 40 milliards en trois ans les charges des entreprises. Comme en avril lors de la publication de son dernier avis, l'agence estime que les résistances sont fortes sur le territoire et les risques de contestation sociale réels, avec un recul probable du gouvernement Valls. La «suspension sine die» de l'écotaxe, annoncée par Ségolène Royal, lui en a sans doute fourni une preuve supplémentaire. «On manque d'antécédents solides en termes de mise en place de réformes en France», rappelle Marie-France Raynaud, analyste de l'agence concernant l'Hexagone.
«La situation économique pèse sur nos équilibres budgétaires, mais le gouvernement a fait le choix de maintenir le cap», fait valoir Michel Sapin. Et le ministre des Finances de promettre, comme pour conjurer le mauvais sort, de mettre en œuvre comme promis «les économies annoncées et le pacte de responsabilité pour retrouver en compétitivité», mais aussi de poursuivre «les réformes nécessaires pour soutenir la croissance à moyen terme».
le figaro