Classé premier groupe pétrolier à l’échelle africaine, Sonatrach veut préserver cette position, en se réorganisant, en consolidant ses parts de marchés, notamment dans la commercialisation du gaz en Europe, un marché qu’elle connaît mais qu’elle redoute aussi. Les raisons ? Le Vieux Continent, près de ses profits, et c’est de bonne guerre, veut aujourd’hui, non seulement diversifier ses ressources énergétiques mais également se faire fournir du gaz bon marché. Aussi a-t-il libéralisé son marché gazier.
La troisième Semaine de l’énergie en Algérie (SEA3), tenue pour la première fois à Oran, a été une réussite, selon le P-DG de Sonatrach. Elle a réuni 171 sociétés venant de 26 pays, dont l’Allemagne, l’Espagne, la Russie, l’Arabie saoudite, les Etats-Unis, la France, l’Italie, le Japon et l’Inde. Deux temps forts l’ont marquée : l’exposition sur les opportunités d’investissement (Aloge3) et la 5e conférence stratégique internationale sur les opportunités d’investissement. Ce sont deux séquences qui ont permis des débats riches et des communications intéressantes autour des perspectives de partenariat dans les activités en amont ou en aval, notamment en pétrochimie. Les expériences éprouvées des compagnies mondiales spécialisées en pétrochimie telles que la saoudienne Sabic, l’américano-sud africaine Chevron-Sason ou l’International Finance Corporation de la Banque mondiale ont été ainsi enrichissantes. La Semaine de l’énergie a constitué également une belle occasion de discuter d’un thème récurrent, celui des ressources humaines. Un échange d’expériences entre les experts et les gestionnaires des différentes compagnies, a permis de mieux comprendre l’approche de cette problématique afin de développer la ressource humaine, un des piliers essentiels en matière de création de la richesse. Depuis quelques années, le groupe Sonatrach se vide de ses techniciens et ingénieurs, notamment ceux spécialisés dans le forage. C’est, cela dit, un phénomène qui concerne toutes les compagnies pétrolières. Mais comment arrêter les départs de cadres de Sonatrach ? C’est une question à laquelle a essayé de répondre le patron du groupe pétrolier, en marge de la Semaine de l’énergie.
Il a ainsi précisé que le problème des départs dont l’ampleur n’est pas aussi importante qu’on le présente ne concerne pas seulement Sonatrach ou les entreprises nationales mais toutes les compagnies internationales. Et d’expliquer : «Le secteur énergétique connaît, ces dernières années, un manque d’intérêt des jeunes universitaires et ingénieurs pour les grandes écoles à l’échelle internationale de formation notamment en hydrocarbures. Les jeunes préférant plutôt s’orienter vers les secteurs des services, d’où le manque de cette ressource sur le marché de l’emploi. Les départs des compétences en question interviennent au moment où le développement mondial du secteur énergétique est important. Ils créent de fait un déséquilibre et une concurrence accrue sur des spécialités entre employeurs, que ce soit nationaux ou internationaux. C’est un marché très ouvert où tous les employeurs se livrent concurrence.» Sonatrach note que deux mille agents l’avaient quitté. C’est un chiffre qui englobe tous les départs, depuis ces dernières années (retraite, démissions et autres). Une partie seulement concerne des compétences dans des postes-clés tels que le forage, dont le nombre avoisine les quatre-vingts personnes.
Face à cette situation, le groupe pétrolier que dirige Mohamed Meziane a élaboré un plan de recrutement et de formation d’ingénieurs dans le but de multiplier le potentiel de formation de base et d’experts et d’assurer aussi la relève. Et, outre la formation, d’autres mesures ont été mises en place pour mieux motiver le personnel, notamment à travers le soutien social et familial (prise en charge médicale, avantages sociaux) ainsi que l’ambiance de travail et l’esprit d’équipe. Il est vrai que les sociétés étrangères offrent des salaires intéressants mais, par contre, n’offrent pas ces conditions à leurs travailleurs, a expliqué le P-DG de Sonatrach. Et la problématique des rémunérations ? La question est sur le point d’être prise en charge par le groupe, un nouveau système de rémunération sera mis en œuvre à partir de l’année 2007. Et il sera basé sur la compétence et la création de richesses.
Selon Mohamed Meziane, les salariés de Sonatrach seront ainsi rémunérés en fonction de leur apport et de leur expertise.
Sonatrach fait réfléchir également au problème du sureffectif car il y a une pléthore de personnes qui ne travaillent pas, reconnaît son P-DG pour qui il faut régler ce problème en préconisant des solutions comme l’affectation dans les nouvelles activités créées, l’optimisation ou l’essaimage. Mohamed Meziane se veut rassurant : «Il ne s’agit pas de licencier des gens mais de gérer cette problématique pour assurer la pérennité de Sonatrach. Est-ce suffisant lorsque l’on sait qu’à compétence égale, des Algériens travaillant pour des compagnies étrangères perçoivent dessalaires à six chiffres, trois à quatre fois plus que les techniciens de Sonatrach ?» Les départs dont il est question prouvent cependant que l’expertise algérienne est demandée et est reconnue», commente Mohamed Meziane. Quant au défi de la revalorisation des ressources humaines, Sonatrach réussira-t-il à le tenir ? Il y a intérêt, en tout cas.
Du GNL mais aussi du GTL
Classé premier groupe pétrolier à l’échelle africaine, Sonatrach veut préserver cette position, en se réorganisant, dans l’amont comme dans l’aval, en consolidant ses parts de marchés, notamment dans la commercialisation du gaz en Europe, un marché qu’il connaît mais qu’il redoute aussi. Les raisons ? Le Vieux Continent, près de ses profits, et c’est de bonne guerre, veut aujourd’hui, non seulement diversifier ses ressources énergétiques mais également se faire fournir du gaz bon marché. Aussi a-t-il libéralisé son marché gazier. Il l’a fait en 1997. C’est une ouverture qui n’était cependant pas sans conséquences sur les pays fournisseurs comme l’Algérie, la Norvège et la Russie, des exportateurs connus et reconnus. Premier effet produit par cette diversification de l’approvisionnement en gaz, la remise en question de deux clauses consignées pourtant dans les relations commerciales entre l’UE et les pays exportateurs de gaz, à savoir les contrats à long terme et la destination finale du gaz commercialisé. Une situation qui a failli prendre les allures d’un conflit en règle entre clients et fournisseurs. Il a fallu des mois, voire des années de négociations pour que l’Algérie parvienne à ramener les Européens à de meilleurs sentiments : les contrats à long terme ont été reconsidérés, l’UE ayant accepté une formule proposée par l’Algérie, celle du partage des bénéfices issus de la revente du gaz algérien à des pays tiers. Libre aujourd’hui à un pays de l’UE d’en déterminer le prix. Poussant ses ambitions plus loin, le groupe Sonatrach, et pour une présence plus rentable sur le marché de l’Union européenne, dans des compétitions internationales, a commencé à créer des sociétés en partenariat avec des Européens pour commercialiser le gaz qui lui revient. Il l’a fait en Espagne et il travaille à des entreprises à l’identique en Italie, un pays avec lequel l’Algérie coopère sur le projet Galsi, un gazoduc de taille. Et, c’est un pipe qui intéresse les Européens. Douze partenaires de l’Algérie ont déjà signé des lettres d’intention pour bénéficier du gaz naturel algérien à travers ce gazoduc.
Cette demande en gaz dépasserait les dix milliards de m3 par an, selon des chiffres donnés lors d’une rencontre à ce sujet tenue en mars 2005 à Milan. La compagnie nationale des hydrocarbures dispose également de points de chute aux Etats-Unis où elle négocie des prises de participations dans des terminaux gaziers. Sonatrach produit du GNl et elle est en train de développer du GTL (gas to liquid), un carburant propre et rentable.
L’unité de Tinhert au Hoggar, en projet aujourd’hui, en produira dans les années à venir.
Le groupement américano-sud africain Chevron-Sasol ambitionne de remporter ce projet de quatre milliards de dollars. Il est en compétition aux côtés de l’anglo-néerlandais Shell et le groupement Statoil-Petrosa. Le projet intégré de GTL consiste à développer des gisements de pétrole et gaz de Tinhert et la réalisation d’une usine de production de GTL.
Par La Tribune
La troisième Semaine de l’énergie en Algérie (SEA3), tenue pour la première fois à Oran, a été une réussite, selon le P-DG de Sonatrach. Elle a réuni 171 sociétés venant de 26 pays, dont l’Allemagne, l’Espagne, la Russie, l’Arabie saoudite, les Etats-Unis, la France, l’Italie, le Japon et l’Inde. Deux temps forts l’ont marquée : l’exposition sur les opportunités d’investissement (Aloge3) et la 5e conférence stratégique internationale sur les opportunités d’investissement. Ce sont deux séquences qui ont permis des débats riches et des communications intéressantes autour des perspectives de partenariat dans les activités en amont ou en aval, notamment en pétrochimie. Les expériences éprouvées des compagnies mondiales spécialisées en pétrochimie telles que la saoudienne Sabic, l’américano-sud africaine Chevron-Sason ou l’International Finance Corporation de la Banque mondiale ont été ainsi enrichissantes. La Semaine de l’énergie a constitué également une belle occasion de discuter d’un thème récurrent, celui des ressources humaines. Un échange d’expériences entre les experts et les gestionnaires des différentes compagnies, a permis de mieux comprendre l’approche de cette problématique afin de développer la ressource humaine, un des piliers essentiels en matière de création de la richesse. Depuis quelques années, le groupe Sonatrach se vide de ses techniciens et ingénieurs, notamment ceux spécialisés dans le forage. C’est, cela dit, un phénomène qui concerne toutes les compagnies pétrolières. Mais comment arrêter les départs de cadres de Sonatrach ? C’est une question à laquelle a essayé de répondre le patron du groupe pétrolier, en marge de la Semaine de l’énergie.
Il a ainsi précisé que le problème des départs dont l’ampleur n’est pas aussi importante qu’on le présente ne concerne pas seulement Sonatrach ou les entreprises nationales mais toutes les compagnies internationales. Et d’expliquer : «Le secteur énergétique connaît, ces dernières années, un manque d’intérêt des jeunes universitaires et ingénieurs pour les grandes écoles à l’échelle internationale de formation notamment en hydrocarbures. Les jeunes préférant plutôt s’orienter vers les secteurs des services, d’où le manque de cette ressource sur le marché de l’emploi. Les départs des compétences en question interviennent au moment où le développement mondial du secteur énergétique est important. Ils créent de fait un déséquilibre et une concurrence accrue sur des spécialités entre employeurs, que ce soit nationaux ou internationaux. C’est un marché très ouvert où tous les employeurs se livrent concurrence.» Sonatrach note que deux mille agents l’avaient quitté. C’est un chiffre qui englobe tous les départs, depuis ces dernières années (retraite, démissions et autres). Une partie seulement concerne des compétences dans des postes-clés tels que le forage, dont le nombre avoisine les quatre-vingts personnes.
Face à cette situation, le groupe pétrolier que dirige Mohamed Meziane a élaboré un plan de recrutement et de formation d’ingénieurs dans le but de multiplier le potentiel de formation de base et d’experts et d’assurer aussi la relève. Et, outre la formation, d’autres mesures ont été mises en place pour mieux motiver le personnel, notamment à travers le soutien social et familial (prise en charge médicale, avantages sociaux) ainsi que l’ambiance de travail et l’esprit d’équipe. Il est vrai que les sociétés étrangères offrent des salaires intéressants mais, par contre, n’offrent pas ces conditions à leurs travailleurs, a expliqué le P-DG de Sonatrach. Et la problématique des rémunérations ? La question est sur le point d’être prise en charge par le groupe, un nouveau système de rémunération sera mis en œuvre à partir de l’année 2007. Et il sera basé sur la compétence et la création de richesses.
Selon Mohamed Meziane, les salariés de Sonatrach seront ainsi rémunérés en fonction de leur apport et de leur expertise.
Sonatrach fait réfléchir également au problème du sureffectif car il y a une pléthore de personnes qui ne travaillent pas, reconnaît son P-DG pour qui il faut régler ce problème en préconisant des solutions comme l’affectation dans les nouvelles activités créées, l’optimisation ou l’essaimage. Mohamed Meziane se veut rassurant : «Il ne s’agit pas de licencier des gens mais de gérer cette problématique pour assurer la pérennité de Sonatrach. Est-ce suffisant lorsque l’on sait qu’à compétence égale, des Algériens travaillant pour des compagnies étrangères perçoivent dessalaires à six chiffres, trois à quatre fois plus que les techniciens de Sonatrach ?» Les départs dont il est question prouvent cependant que l’expertise algérienne est demandée et est reconnue», commente Mohamed Meziane. Quant au défi de la revalorisation des ressources humaines, Sonatrach réussira-t-il à le tenir ? Il y a intérêt, en tout cas.
Du GNL mais aussi du GTL
Classé premier groupe pétrolier à l’échelle africaine, Sonatrach veut préserver cette position, en se réorganisant, dans l’amont comme dans l’aval, en consolidant ses parts de marchés, notamment dans la commercialisation du gaz en Europe, un marché qu’il connaît mais qu’il redoute aussi. Les raisons ? Le Vieux Continent, près de ses profits, et c’est de bonne guerre, veut aujourd’hui, non seulement diversifier ses ressources énergétiques mais également se faire fournir du gaz bon marché. Aussi a-t-il libéralisé son marché gazier. Il l’a fait en 1997. C’est une ouverture qui n’était cependant pas sans conséquences sur les pays fournisseurs comme l’Algérie, la Norvège et la Russie, des exportateurs connus et reconnus. Premier effet produit par cette diversification de l’approvisionnement en gaz, la remise en question de deux clauses consignées pourtant dans les relations commerciales entre l’UE et les pays exportateurs de gaz, à savoir les contrats à long terme et la destination finale du gaz commercialisé. Une situation qui a failli prendre les allures d’un conflit en règle entre clients et fournisseurs. Il a fallu des mois, voire des années de négociations pour que l’Algérie parvienne à ramener les Européens à de meilleurs sentiments : les contrats à long terme ont été reconsidérés, l’UE ayant accepté une formule proposée par l’Algérie, celle du partage des bénéfices issus de la revente du gaz algérien à des pays tiers. Libre aujourd’hui à un pays de l’UE d’en déterminer le prix. Poussant ses ambitions plus loin, le groupe Sonatrach, et pour une présence plus rentable sur le marché de l’Union européenne, dans des compétitions internationales, a commencé à créer des sociétés en partenariat avec des Européens pour commercialiser le gaz qui lui revient. Il l’a fait en Espagne et il travaille à des entreprises à l’identique en Italie, un pays avec lequel l’Algérie coopère sur le projet Galsi, un gazoduc de taille. Et, c’est un pipe qui intéresse les Européens. Douze partenaires de l’Algérie ont déjà signé des lettres d’intention pour bénéficier du gaz naturel algérien à travers ce gazoduc.
Cette demande en gaz dépasserait les dix milliards de m3 par an, selon des chiffres donnés lors d’une rencontre à ce sujet tenue en mars 2005 à Milan. La compagnie nationale des hydrocarbures dispose également de points de chute aux Etats-Unis où elle négocie des prises de participations dans des terminaux gaziers. Sonatrach produit du GNl et elle est en train de développer du GTL (gas to liquid), un carburant propre et rentable.
L’unité de Tinhert au Hoggar, en projet aujourd’hui, en produira dans les années à venir.
Le groupement américano-sud africain Chevron-Sasol ambitionne de remporter ce projet de quatre milliards de dollars. Il est en compétition aux côtés de l’anglo-néerlandais Shell et le groupement Statoil-Petrosa. Le projet intégré de GTL consiste à développer des gisements de pétrole et gaz de Tinhert et la réalisation d’une usine de production de GTL.
Par La Tribune
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