Annonce

Réduire
Aucune annonce.

Le déclin de Pleyel sonne le glas du piano français

Réduire
X
 
  • Filtre
  • Heure
  • Afficher
Tout nettoyer
nouveaux messages

  • Le déclin de Pleyel sonne le glas du piano français

    Et oui, rien ne résiste aux Chinois, même les chaussures Charles Jourdan et Stéphane Kélian ont été obligé de dé-localisé en Chine pour survivre.
    Un piano assemblé à Ales revient à 5000 euros.

    ------------------------------------------------------------------------

    Le dernier « grand » fabricant de pianos français ferme son site d'Alès, victime de la concurrence chinoise.

    L'ACTIONNAIRE des pianos Pleyel, Hubert Martigny (Salle Pleyel, Altran Technologies), a présenté hier aux délégués du personnel son projet de fermeture de la manufacture d'Alès qui depuis trente ans fabrique des pianos droits (520 en 2006) et quelques pianos à queue ou *d'exception. Sur les 65 personnes *employées par le site, seulement 19 postes de travail pourraient être sauvegardés pour rejoindre un atelier de fabrication de pianos d'exception à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis) dans l'un des entrepôts de la marque créée voici deux cents ans par Ignaz Pleyel, élève de Haydn, et développée avec son fils Camille.

    « Nous sommes aujourd'hui confrontés à la concurrence chinoise et japonaise qui occupe 80 % du marché du piano droit. Nous ne pouvons plus lutter. Un piano chinois sorti d'usine coûte 500 euros. C'est à peine le prix du meuble en France. Le piano assemblé à Alès revient à 5 000 euros. Cette distorsion vient essentiellement de la différence des coûts salariaux, puisque sa fabrication reste une industrie de main-d'oeuvre et d'assemblage », explique Arnaud Marion.


    Un stock impressionnant


    Ce gestionnaire de crise a été délégué par l'actionnaire lassé de perdre beaucoup d'argent pour maintenir un produit largement concurrencé au niveau du prix et sans perspective crédible de retournement de tendance financière, y compris à long terme. Le salaire moyen d'un salarié à Alès atteint les 1 700 euros brut quand le même ouvrier chinois coûte moins de 100 euros. Pour maintenir la dernière fabrique française de pianos droits, après la débâcle des autres marques (Gaveau, Rameau...), Hubert Martigny dit avoir investi 16,5 millions d'euros depuis l'an 2000, essentiellement pour combler les pertes abyssales. Sur les seize mois de l'exercice exceptionnel de 2006, le déficit d'exploitation atteindrait les 2,8 millions d'euros pour un chiffre d'affaires de 5 millions avec un stock impressionnant de 345 pianos finis et prêts à être livrés.


    « La nouvelle de la fermeture du site nous a abasourdis. Nous ne nous attendions pas à une mesure aussi radicale. Nous redoutions une restructuration comme en 2002 qui avait occasionné le départ de 29 personnes. Nous comprenons l'actionnaire, mais nous l'avions alerté voici déjà plusieurs années sur la situation de l'entreprise », explique de son côté Favel Lamrani, le secrétaire CGT du comité d'entreprise.


    En riposte à l'annonce patronale, la CGT a présenté un plan alternatif qui promet la fabrication sur le site de 1 000 pianos. « Ce qu'il faut, c'est le recrutement d'une force de vente pour pouvoir accompagner la commercialisation de nos produits et la prospection pour placer des produits d'entrée de gamme », estime Favel Lamrani. « Leur proposition n'a été ni chiffrée ni financée », répond Arnaud Marion qui prévoit un arrêt définitif de la production en février ou mars prochain.

    CLAUDE BELMONT
    15 décembre 2006 Le Figaro
    Dernière modification par zek, 15 décembre 2006, 21h56.
    Si vous ne trouvez pas une prière qui vous convienne, inventez-la.” Saint Augustin
Chargement...
X