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Sous-traiter au Maroc peut sauver des entreprises françaises

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  • Sous-traiter au Maroc peut sauver des entreprises françaises

    Elu l'été dernier à la tête de la Confédération générale des entreprises marocaines (CGEM), Moulay Hafid Elalamy a choisi la France pour sa première visite officielle. Un choix d'évidence puisqu'elle est à la fois premier investisseur et premier partenaire commercial du Maroc. Mais aussi l'occasion de présenter une équipe rénovée et rajeunie, pour vendre l'idée d'une complémentarité plus systématique avec le Maroc alors que plusieurs entreprises françaises ont dans leurs cartons des projets de délocalisation, à l'image d'AXA (voir page 30) ou bien encore de la SSII GFI, dans le secteur informatique. Le président du patronat marocain met en avant les capacités de son pays en matière de sous-traitance, qui peuvent aider les entreprises françaises à « rester compétitives sur le marché international ».

    Quel message avez-vous fait passer auprès des entrepreneurs français ?

    Le message que j'ai adressé à Laurence Parisot et aux entrepreneurs français est simple. Il y a au Maroc beaucoup de secteurs où nous pouvons travailler main dans la main, et permettre ainsi à nombre d'entreprises françaises de ne pas disparaître et de rester compétitives sur le marché international grâce à la mise en place de sous-traitance chez nous. Je ne plaide pas pour une sous-traitance à outrance mais pour une plus grande complémentarité entre entreprises de nos deux pays. Les exemples et les opportunités ne manquent pas : dans l'automobile, l'électronique, l'aéronautique, bien sûr, mais aussi dans un créneau comme celui des prothèses dentaires. Mettons en place les structures adéquates pour faciliter ces partenariats et permettre la création d'emplois et de valeur en France et au Maroc. Dans le cadre de la mondialisation, l'important est que chacun de nous trouve sa place.

    Vous avez rencontré plusieurs membres du gouvernement français, dont le ministre français de l'Intérieur, Nicolas Sarkozy, et celui des PME, Renaud Dutreil. Quels dossiers avez-vous abordés avec eux ?

    Avec le ministre de l'Intérieur, nous avons notamment parlé des procédures de visa applicables aux hommes d'affaires marocains. Jusqu'à présent il n'existe pas de filière particulière et la démarche est la même que pour les touristes ou les étudiants. C'est un handicap pour eux, en termes de délais et de lourdeur de la démarche. Une procédure simplifiée existe déjà entre le Maroc et l'Italie par exemple. Avec Renaud Dutreil, nous avons abordé la question des relations entre entreprises, industrielles et artisanales, des deux pays. Et du soutien au développement des entreprises marocaines.

    Quel regard portez-vous sur l'action du gouvernement marocain pour relancer l'économie ?

    Les résultats sont là. Nous constatons que la croissance est au rendez-vous, que la Bourse de Casablanca se porte à merveille, que les infrastructures se développent. L'accord de libre-échange conclu récemment avec les Etats-Unis a aussi fait bouger les choses. Bien sûr, en tant que responsable patronal, je trouve que les choses ne vont pas assez loin ou assez vite. Mais, pour accompagner l'action du gouvernement ou contrer certaines de ses propositions, il fallait d'abord nous restructurer. C'est chose faite. Nous avons créé de nouvelles commissions pour traiter les questions de corruption, d'« e-entreprises » ou bien encore d'arbitrage des conflits, ce qui permettrait d'éviter aux entreprises le recours systématique aux tribunaux. En fait, contrairement à ce qui se passe souvent, nous avions un train de retard par rapport au gouvernement.

    Tout est donc parfait dans l'action du gouvernement marocain ?

    Les choses ont été bien menées pour le moment. Mais nous allons rester vigilants car il reste des écueils. Nous avons ainsi un impôt sur les sociétés de 35 % à peu près similaire à celui qui existe en France. C'est excessif pour un pays qui affiche une volonté aussi forte de développement. Les plans d'action gouvernementaux ont bien préparé le terrain à une relance de l'économie marocaine. Ce que nous voulons désormais, c'est accélérer le mouvement.

    PROPOS RECUEILLIS PAR CATHERINE CHATIGNOUX ET CLAUDE FOUQUET

    Les echos
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