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Pourquoi le Maroc ne fait pas mieux que les autres

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  • Pourquoi le Maroc ne fait pas mieux que les autres

    Avec un pays voué à l'agriculture, au moins dans l'Agro-Alimentaire, il devrait faire mieux que les autres, enfin, c'est mon point de vue.
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    · La concurrence inéquitable des produits émiratis pointée du doigt

    · Produits agricoles: Le Maroc moins protecteur que la Turquie

    · Faible productivité, parc industriel vieillissant, peu de R&D… les talons d’Achille

    «Il faut sauver l’industrie Biscuiterie, Confiserie et Chocolaterie marocaine d’une mort annoncée». C’est un des constats de l’étude(1) d’analyse du potentiel des activités industrielles de ces trois filières au Maroc. A l’origine, la concurrence qualifiée d’inéquitable des produits importés, en particulier en provenance des Emirats arabes unis. En effet, parmi tous les produits concurrents importés, ce sont les plus compétitifs. Ils entrent au Maroc en franchise de douane conformément aux dispositions de l’ALE Maroc/EAU.

    Par ailleurs, leur coût de revient est inférieur aux produits marocains. Aux Emirats, les produits agricoles (farine, sucre, lait en poudre, etc), principaux entrants du secteur, sont importés à zéro droit de douane en zones franches et à un plafond de 5% en dehors de ces zones. «Il n’y a pas de protection agricole aux EAU, puisqu’il n’y a pas de véritable agriculture», note l’étude.
    Cet avantage compétitif est des plus dévastateurs pour les industriels marocains, qui, eux, payent des droits de douane de 66% pour la farine de blé tendre, 50% pour la margarine, 35% pour le sucre blanc ou encore 30% pour le lait écrémé en poudre. Aujourd’hui, les opérateurs marocains parlent d’une ouverture prématurée du marché aux économies concurrentes à travers des ALE, «alors que les conditions d’équité économique ne sont pas encore parfaites»

    Reste que le Maroc n’est pas le plus protecteur en matière d’intrants agricoles. La Turquie, concurrent de taille, encore plus redoutable que les EAU, pratique une politique douanière ultra-protectionniste. Ainsi, la législation turque prévoit 150% de taxes pour le lait écrémé en poudre, 82% pour la farine du blé tendre et 46,8% pour la margarine. Cependant, même la Turquie ne fait guère mieux que le Maroc en matière de protection de produits finis. Le pays est incontestablement le plus protecteur des cinq(2) entités économiques citées par l’étude. Un taux de 50% est appliqué à tous les chocolats, bonbons et biscuits. Les entreprises marocaines excellent à leur tour dans les niveaux de marges opérationnelles pratiquées. En effet, quel que soit le produit BCC (Biscuiterie, Chocolaterie, Confiserie), cette marge est toujours supérieure à celle pratiquée par les Emiratis en l’occurrence.

    La compétitivité des industriels turcs, qui doivent, en toute bonne logique, souffrir plus que leurs homologues marocains du régime douanier réservé aux matières premières, n’est pas sans apporter des bémols quant au poids à accorder à cet argument dans l’explication de la crise actuelle du secteur. En effet, cette dernière serait aussi imputable à des causes structurelles, propres aux trois industries. En premier lieu vient la faible productivité qui dénote une industrie marocaine encore intensivement utilisatrice de main-d’œuvre, faiblement automatisée et aux méthodes de gestion et d’organisation du travail inadaptées aux réalités concurrentielles d’une économie mondiale libéralisée. Ainsi, pour la biscuiterie, le rapport révèle que les capacités marocaines restent faibles en moyenne et que les usines n’ont pas encore engagé les investissements de productivité nécessaires, notamment dans les opérations de manutention. Du côté de la chocolaterie, il montre une faiblesse au niveau technique par rapport à ses concurrents internationaux. Bon point, en revanche, pour la confiserie qui émerge du lot en faisant aussi bien que les concurrents internationaux.

    La taille du marché intérieur est le second handicap du secteur BCC marocain. Ainsi pour les biscuits, pour ne prendre que cet exemple, le Maroc produit seulement 64.000 tonnes par an, quand les Turcs en produisent 485.000. Ainsi, l’étroitesse du marché national conjuguée au faible niveau de productivité de ses entreprises, empêchent ces dernières de réaliser des économies d’échelle leur permettant une réduction du prix de revient unitaire. L’élargissement du marché est justement l’une des opportunités qu’offrent les ALE. Les entreprises du BCC doivent se tourner davantage vers l’export. Elles devront aussi raisonner, de plus en plus, en termes de marché global et non plus national.

    Dans ses recommandations pour le développement des trois filières, le rapport met l’accent sur l’innovation et l’investissement technologique de rupture. Ainsi appelle-t-il au renforcement de l’innovation dans les produits, les pratiques marketing, les procédés, les formules et les matières premières.
    La concurrence émiratie, aussi agressive soit-elle, donne aux entreprises marocaines du secteur BCC un avant-goût de ce que serait la situation avec une totale ouverture du marché aux opérateurs européens et américains. Elle permet de mettre l’accent sur des problèmes de structures et de politiques industrielles, aussi bien au niveau macro que microéconomique. Seul le dépassement d’une logique de protection pour une prise en charge par soi-même est capable de préparer l’entreprise marocaine, en toute sérénité, à cette ouverture.

    Mesures d’urgence


    Dans leur benchmark, les experts préconisent deux dispositions urgentes à prendre immédiatement par les autorités gouvernementales:
    - la limitation des importations de produits finis originaires des Emirats arabes unis avec application de quotas (déclenchement des mesures de sauvegarde prévues par les dispositions de l’accord de libre-échange Maroc-EAU);
    - le bénéfice du régime de la transformation sous douane pour les industriels afin de se fournir en matières premières de qualité en exonération totale des droits de douane, à des coûts compétitifs.

    Conformément au Code des douanes, l’application de ce système est aisée et immédiate, moyennant décision des douanes après avis du ministère du Commerce et de l’Industrie. Elle permettrait de résoudre rapidement la crise traversée par les industriels marocains. Ce régime est exceptionnel et ne peut constituer un mode de fonctionnement de toute l’industrie BCC. Il devra évoluer vers un ajustement complet des droits de douane (intrants et produits finis), ne laissant entrer en «transformation sous douane» que les intrants pour lesquels un abaissement des droits de douane est techniquement et/ou politiquement difficile (farine biscuitière, sucre et lait en poudre, etc).

    Nabil TAOUFIK
    24/1/2007. L'Economiste.
    Si vous ne trouvez pas une prière qui vous convienne, inventez-la.” Saint Augustin

  • #2
    Je pense que l'ouverture des marchés va obliger le tissu economique marocain a bouger, si on ne veut pas se faire bouffer par les USA et ces produits bon marché.

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    • #3
      j'espere que nos entreprises ont recu le message. dorenavent c'est ''sois competitif ou creves''

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      • #4
        Avec un pays voué à l'agriculture, au moins dans l'Agro-Alimentaire

        L'a gro alimentaire est malgré tout l'un des secteurs porteurs et competitifs au Maroc ! cependant plussiuers produit sont en effet en grande difficulté !!

        En plus de ceux cités dans l'article il y a aussi le secteur des boissons fruitier. On apr exemple plus aucun producteur de jus d' Orange depuis 2-3 ans ( je sais pas si entre-temps quelque chose a changé) quand les deux grand boite dans ce domaine etait obligés de declarer failite malgré le soutiens de l' etat !!

        l’ALE Maroc/EAU

        Les ALE sont effet un nouveau terrain pour le Maroc. Et il semble qu' on a pas encore suffisament d' expereince ladedans pour pouvoir en profiter au max !

        Mais c'es vrais que la concurence inquitable et il faut dire aussi illegale y en est pour beacoup ! les EAU non seulement "subventionent" indirecetement des produits de bases importés pour reduire le cout de production local et devenir ainsi plus competitif mais elles livrent le carburant aux socités a un pri preferentiel et non du marché. Tout ca est bien sûr contre les loi des libres echanges mais bon ...

        Je crois que le secteur agrolaimentaire doit repenser sa trategie comme celui du textil pour devenir, comme ce dernier, plus competitif en depit des changenets du marchés et de la rude concirence asiatique !!

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