A quoi sert la richesse que procure le revenu des hydrocarbures si on se repose exclusivement dessus? Les exportations algériennes hors hydrocarbures sont dérisoires, insignifiante pratiquement inexistante car composés à 97% de gaz et de pétrole et alors pourquoi cela n'émeut pas le gouvernement? Même si je ne partage pas tous les points soulevés dans cette analyse, elle permet au moins de se poser des questions et de réfléchir.
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L’argent du pétrole a toujours occulté les insuffisances et les échecs.
Si une dégringolade du prix du baril venait de quelque part pour le confiner dans les 10 dollars, eh bien ça serait vraiment l’ère des mathématiques funestes. Le pays tomberait, sans nul doute, dans une aventure chaotique qui risque de produire une inévitable cessation de payement.
Les taux donnés par la presse nationale concernant les exportations algériennes, représentées dans la fourchette de 97% en pétrole et en gaz, illustrent bien cette éternelle problématique, relative à la grave défaillance du secteur hors hydrocarbures dans la pénétration du marché international. Ces mêmes taux ont été avancés, quelques semaines auparavant, par le président Bouteflika lequel rompit, devant la conférence des walis, avec une tradition chancelante en matière de communication (télévisuelle surtout), en livrant à l’assistance, pour la première fois depuis 6 ans, ce qui semble une première «vérité économique». Aujourd’hui, il est impératif d’opérer un divorce avec un caractère cyniquement descriptif de l’économie algérienne, caractère n’ayant jamais arraché la conviction car l’argent des hydrocarbures ne doit en aucun cas occulter des faits très essentiels. Notre pays a retrouvé sa vocation d’acheteur et d’acheteur stupide des fois. Les sommes dépensées risquent de n’avoir aucune incidence dans la création d’un réel creuset en ressources humaines avec ses variantes d’intellectuels, de scientifiques, de managers, de techniciens, de chercheurs universitaires, d’hommes de métiers et même de politiciens. Aujourd’hui encore, beaucoup d’observateurs se permettent de récuser une théorie pseudo-financière algérienne, toute étrangère à la trame de la réalité. La preuve nous est venue d’un expert comme l’économiste en chef de la Banque mondiale, Christoph Ruehl, lequel avait voulu il y a quelques mois élever le débat, en avouant que la croissance dans certains pays producteurs de pétrole, «figée» dans 4 ou 5 %, demeure d’ordre artificiel. Une croissance artificielle, ça sous-entend une industrie, plutôt une économie industrielle et agricole toujours dans un état de délabrement.
Le raisonnement de Ruehl, un cadre qui était chargé de l’épineux dossier russe au sein de la BM, est simple. Les recettes pétrolières font de l’esthétique, mais ne constituent pas un facteur de croissance fiable. La réalité algérienne le prouve d’ailleurs, puisque rien ne reflète une restructuration de l’économie en général. Et lorsque le PIB (produit intérieur brut) d’un pays est lié, en majeure partie, aux prix du pétrole, sa chute pourrait se produire, dès que ces prix chuteront. Cela veut dire que la spécificité algérienne réside dans l’inexistence d’une créativité ou d’une inventivité économique laquelle pourrait mesurer l’effort de structuration, effort qui doit être, en principe, en phase de concrétisation. Il apparaît clairement que nous pataugeons dans une perte de temps considérable et on se rappelle, à titre d’exemple, des paroles d’un Premier ministre canadien qui, après une année, s’est déclaré insatisfait de la performance de son gouvernement, en disant: Vous savez... 6 mois dans la vie d’un gouvernement est une éternité et vous aviez eu deux éternités.
Or dans notre pays, c’est de cela qu’il s’agit. La chicane et les manoeuvres prirent place, puisque on comprend mal ce que veut dire une créativité gouvernementale. On sent qu’au sein du gouvernement algérien, il y a une sorte de «bagarre» entre une grande médiocrité agissante et deux couples de technocrates, une lutte opérée, en périphérie, par journaux interposés. Voilà, loin du débat civilisé de thèse et d’antithèse, c’est le baromètre du nationalisme qui revient sous l’angle de la double citoyenneté, avec toute l’insolence qui en découle. C’est la tradition, que voulez-vous ? Revenons maintenant à l’action gouvernementale pour mentionner - et c’est important - que contrairement à beaucoup d’autres pays, l’Algérie a toujours disposé d’un personnel gouvernant néophyte, incapable de réaliser des chiffres épurés de pétrole et le plus illustrant reste le cabinet actuel, avec une composante complètement étrangère à l’économie. Cela dit que la cause s’impute à une Algérie qui s’est trouvée et se trouve dangereusement prise en otage par deux entités politiques populistes (FLN, RND), élevées dans la pure rente mais surtout, premiers adversaires de l’intelligence, de la compétence, du travail et de l’initiative. Le topo qu’on colle à ces deux organisations, même s’il n’est pas exclu que des gens sincères y gravitent, ne doit pas souffrir devant l’argument de partis ayant gagné «démocratiquement les élections». L’étude physique de ces deux partis en mouvements, se caractérise par la particularité de leur force de propulsion dans une drôle de dynamique filant vers une station ultime qui est le mansab (le poste).
Le poste est devenu la grande opportunité d’investissement, dit-on. En Algérie, à cause du mansab, il y a eu plus de 1.238 APC qui avaient connu des graves tensions, surtout au sein du duo FLN-RND. La qualité du produit électoral est visible et détrompons-nous encore une fois ! Un pays en crise économique et sociale peut se retrouver aussi dans une mise en capilotade démocratique avec tout ce qu’elle comporte en matière de pratique électorale. Si le RND et le FLN occupent aujourd’hui les instances, c’est que les causes restent diverses.
Des remparts de rentiers sont sortis renforcés durant la période du terrorisme et voilà qu’ils ceinturent et étranglent, grâce au retour de la grande dépense publique, tous les espaces basilaires et intermédiaires. La société n’ayant pas pu trouver des instruments pour amorcer sa promotion politique, économique, sociale et culturelle, va finir par produire un encadrement politique catastrophique, de toutes les structures de l’Etat.
Plus grave encore, même si nous étions le seul pays arabe à avoir accompli une victoire politique dans l’histoire contemporaine en extirpant la colonisation grâce au travail accompli, surtout, par une élite de premier ordre, il faut avouer qu’on n’a pas su gérer la victoire du juste après. Aujourd’hui, vous voyez de quelle élite il s’agit, de celle qui prend en charge la dissertation sur la guerre d’indépendance. Ainsi, notre pays comme notre peuple, libéré grâce à Novembre, se trouve grandement affecté par l’industrie naissante de ce même Novembre (l’industrie de Novembre).
Division, pauvreté pour les uns, richesse pour les autres, quoi ! Une situation plus abominable qu’injuste. Dans les conditions de notre pays, la promotion du personnel dirigeant, capable de produire intelligemment, ne peut jamais s’accomplir sans l’explosion pure et simple de ce duo FLN-RND. Une comparaison s’impose: en Tchéquie ou en Pologne, les ministres courent derrière les séances de perfectionnement de la JP-Morgan de la General Electric afin de mieux s’adapter. Dans notre pays, des ministres ne savent même pas ce que veut dire une inflation ou un produit intérieur brut. On fait encore des déclarations tirées des fichiers archaïques des années 70.
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L’argent du pétrole a toujours occulté les insuffisances et les échecs.
Si une dégringolade du prix du baril venait de quelque part pour le confiner dans les 10 dollars, eh bien ça serait vraiment l’ère des mathématiques funestes. Le pays tomberait, sans nul doute, dans une aventure chaotique qui risque de produire une inévitable cessation de payement.
Les taux donnés par la presse nationale concernant les exportations algériennes, représentées dans la fourchette de 97% en pétrole et en gaz, illustrent bien cette éternelle problématique, relative à la grave défaillance du secteur hors hydrocarbures dans la pénétration du marché international. Ces mêmes taux ont été avancés, quelques semaines auparavant, par le président Bouteflika lequel rompit, devant la conférence des walis, avec une tradition chancelante en matière de communication (télévisuelle surtout), en livrant à l’assistance, pour la première fois depuis 6 ans, ce qui semble une première «vérité économique». Aujourd’hui, il est impératif d’opérer un divorce avec un caractère cyniquement descriptif de l’économie algérienne, caractère n’ayant jamais arraché la conviction car l’argent des hydrocarbures ne doit en aucun cas occulter des faits très essentiels. Notre pays a retrouvé sa vocation d’acheteur et d’acheteur stupide des fois. Les sommes dépensées risquent de n’avoir aucune incidence dans la création d’un réel creuset en ressources humaines avec ses variantes d’intellectuels, de scientifiques, de managers, de techniciens, de chercheurs universitaires, d’hommes de métiers et même de politiciens. Aujourd’hui encore, beaucoup d’observateurs se permettent de récuser une théorie pseudo-financière algérienne, toute étrangère à la trame de la réalité. La preuve nous est venue d’un expert comme l’économiste en chef de la Banque mondiale, Christoph Ruehl, lequel avait voulu il y a quelques mois élever le débat, en avouant que la croissance dans certains pays producteurs de pétrole, «figée» dans 4 ou 5 %, demeure d’ordre artificiel. Une croissance artificielle, ça sous-entend une industrie, plutôt une économie industrielle et agricole toujours dans un état de délabrement.
Le raisonnement de Ruehl, un cadre qui était chargé de l’épineux dossier russe au sein de la BM, est simple. Les recettes pétrolières font de l’esthétique, mais ne constituent pas un facteur de croissance fiable. La réalité algérienne le prouve d’ailleurs, puisque rien ne reflète une restructuration de l’économie en général. Et lorsque le PIB (produit intérieur brut) d’un pays est lié, en majeure partie, aux prix du pétrole, sa chute pourrait se produire, dès que ces prix chuteront. Cela veut dire que la spécificité algérienne réside dans l’inexistence d’une créativité ou d’une inventivité économique laquelle pourrait mesurer l’effort de structuration, effort qui doit être, en principe, en phase de concrétisation. Il apparaît clairement que nous pataugeons dans une perte de temps considérable et on se rappelle, à titre d’exemple, des paroles d’un Premier ministre canadien qui, après une année, s’est déclaré insatisfait de la performance de son gouvernement, en disant: Vous savez... 6 mois dans la vie d’un gouvernement est une éternité et vous aviez eu deux éternités.
Or dans notre pays, c’est de cela qu’il s’agit. La chicane et les manoeuvres prirent place, puisque on comprend mal ce que veut dire une créativité gouvernementale. On sent qu’au sein du gouvernement algérien, il y a une sorte de «bagarre» entre une grande médiocrité agissante et deux couples de technocrates, une lutte opérée, en périphérie, par journaux interposés. Voilà, loin du débat civilisé de thèse et d’antithèse, c’est le baromètre du nationalisme qui revient sous l’angle de la double citoyenneté, avec toute l’insolence qui en découle. C’est la tradition, que voulez-vous ? Revenons maintenant à l’action gouvernementale pour mentionner - et c’est important - que contrairement à beaucoup d’autres pays, l’Algérie a toujours disposé d’un personnel gouvernant néophyte, incapable de réaliser des chiffres épurés de pétrole et le plus illustrant reste le cabinet actuel, avec une composante complètement étrangère à l’économie. Cela dit que la cause s’impute à une Algérie qui s’est trouvée et se trouve dangereusement prise en otage par deux entités politiques populistes (FLN, RND), élevées dans la pure rente mais surtout, premiers adversaires de l’intelligence, de la compétence, du travail et de l’initiative. Le topo qu’on colle à ces deux organisations, même s’il n’est pas exclu que des gens sincères y gravitent, ne doit pas souffrir devant l’argument de partis ayant gagné «démocratiquement les élections». L’étude physique de ces deux partis en mouvements, se caractérise par la particularité de leur force de propulsion dans une drôle de dynamique filant vers une station ultime qui est le mansab (le poste).
Le poste est devenu la grande opportunité d’investissement, dit-on. En Algérie, à cause du mansab, il y a eu plus de 1.238 APC qui avaient connu des graves tensions, surtout au sein du duo FLN-RND. La qualité du produit électoral est visible et détrompons-nous encore une fois ! Un pays en crise économique et sociale peut se retrouver aussi dans une mise en capilotade démocratique avec tout ce qu’elle comporte en matière de pratique électorale. Si le RND et le FLN occupent aujourd’hui les instances, c’est que les causes restent diverses.
Des remparts de rentiers sont sortis renforcés durant la période du terrorisme et voilà qu’ils ceinturent et étranglent, grâce au retour de la grande dépense publique, tous les espaces basilaires et intermédiaires. La société n’ayant pas pu trouver des instruments pour amorcer sa promotion politique, économique, sociale et culturelle, va finir par produire un encadrement politique catastrophique, de toutes les structures de l’Etat.
Plus grave encore, même si nous étions le seul pays arabe à avoir accompli une victoire politique dans l’histoire contemporaine en extirpant la colonisation grâce au travail accompli, surtout, par une élite de premier ordre, il faut avouer qu’on n’a pas su gérer la victoire du juste après. Aujourd’hui, vous voyez de quelle élite il s’agit, de celle qui prend en charge la dissertation sur la guerre d’indépendance. Ainsi, notre pays comme notre peuple, libéré grâce à Novembre, se trouve grandement affecté par l’industrie naissante de ce même Novembre (l’industrie de Novembre).
Division, pauvreté pour les uns, richesse pour les autres, quoi ! Une situation plus abominable qu’injuste. Dans les conditions de notre pays, la promotion du personnel dirigeant, capable de produire intelligemment, ne peut jamais s’accomplir sans l’explosion pure et simple de ce duo FLN-RND. Une comparaison s’impose: en Tchéquie ou en Pologne, les ministres courent derrière les séances de perfectionnement de la JP-Morgan de la General Electric afin de mieux s’adapter. Dans notre pays, des ministres ne savent même pas ce que veut dire une inflation ou un produit intérieur brut. On fait encore des déclarations tirées des fichiers archaïques des années 70.
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