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Quelle place pour les banques privées en Algérie ?

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  • Quelle place pour les banques privées en Algérie ?

    Quelle place pour les banques privées en Algérie ? La question s'est posée dès la fin des années 1980, tous les experts s'accordant sur le fait que l'ouverture économique et les réformes se fondent naturellement sur la modernisation d'un secteur bancaire jusqu'alors exclusivement contrôlé par des banques publiques aux performances notoirement insuffisantes.

    Dans une perspective d'efficacité débarrassée d'a priori dogmatiques, l'ouverture de ce secteur aux banques privées et étrangères devait accompagner l'effort de réhabilitation des banques d'Etat. Dans cette perspective, la Banque centrale, dotée de prérogatives étendues par la célèbre loi sur la monnaie et le crédit de 1990, devait jouer le rôle de chef d'orchestre de la politique publique. Or, dix-sept ans après ce qui devait être un tournant majeur dans l'organisation financière du pays, force est de reconnaître que les résultats ne sont pas à la hauteur des espérances. Les banques étrangères ont certes pris pied sur le marché, mais les banques publiques restent figées dans leur tradition bureaucratique et l'expérience des banques privées algériennes s'est tout simplement révélée un échec catastrophique.

    Les procès en cours à Blida et Oran exposent de manière cruelle l'étendue des turpitudes des gestionnaires et l'extraordinaire laxisme des institutions chargées de l'orientation et de la supervision de ce secteur.

    A l'évidence, devant ce spectacle de désolation, la réponse à la question inaugurale est sans ambages. Dans les conditions actuelles, il n'existe pas d'entrepreneurs qualifiés disposant des ressources financières, techniques, morales, indispensables pour se risquer dans un secteur nécessitant à la fois une réelle expertise à des niveaux très divers et une grande rigueur de gestion.

    Plus grave, et c'est là le noeud gordien du problème, il n'existe pas d'administration susceptible d'encadrer, de surveiller et de punir une profession particulièrement exposée. Ce que démontre aussi la crise originelle des banques privées algériennes, c'est le niveau de perte de sens moral, confinant au banditisme pur et simple de nombreux milieux d'affaires. En effet, la confusion des genres entre affairisme et business semble être la loi du genre.

    Or, on l'oublie trop souvent, pour prétendre drainer et gérer l'épargne publique, la dimension fondamentale est celle de la moralité et de la droiture. Contrairement aux clichés véhiculés par un certain cinéma, les fondateurs des grands établissements financiers ne sont ni des golden boys, ni des traders aux moeurs dissolues. A l'inverse, la vertu, l'honnêteté et l'intégrité sont les valeurs premières de ceux qui briguent une responsabilité aussi lourde.

    Mais dans une société dont l'air du temps est fait de frime, d'esbroufe et de passe-droits, la probité est considérée comme une tare rédhibitoire. Les valeurs morales qui fondent le droit, la solidité des contrats et la fiabilité des engagements sont tous les jours ostensiblement foulées aux pieds par des fortunes douteuses qui s'exposent impunément. Tant que cet état de choses prévaudra, la prévarication l'emportera sur l'honneur et nous n'aurons que les banques privées que nous méritons.

    Par Le Quotidien d'Oran

  • #2
    Les procès en cours à Blida et Oran exposent de manière cruelle l'étendue des turpitudes des gestionnaires et l'extraordinaire laxisme des institutions chargées de l'orientation et de la supervision de ce secteur.
    Du laxisme moi je dirai plutôt de la complaisance tout simplement.

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