Bonjour, je voudrais, partager avec vous, votre avis, sur les exportations algériennes hors-hydrocrabures, en se basant sur cet excellente analyse, parue au Quotidien d'Oran du 20-02-2005
Par Mohamed Chouieb
Ancien Cadre Technique Des Industries Légères En Algérie
Chargé De Mission Au Medef De La Loire
Depuis un quart de siècle, dès la publication des chiffres de notre commerce extérieur, les médias nationaux nous relatent le déroulement de l’invariable rituel d’autoflagellation auquel
se livrent certains responsables suite aux performances ridicules de nos exportations « hors hydrocarbures ». On cherche les raisons, on pointe les faiblesses, on désigne les coupables et on entame l’année au même train que les autres années mais en jurant que cette fois-ci on fera mieux que l’année d’avant pour faire pire l’année qui suit.
L'année 2005 n’a pas dérogé à la règle mais le rituel a revêtu beaucoup moins d’éclat qu’auparavant puisque ni ministres, ni institutions importantes, ni personnalités d’envergure n’ont participé au rituel des lamentations et des voeux pieux. Et il y a deux bonnes raisons à cela :
- il n’y a plus quelqu’un de sérieux qui croit encore au concept d’exportation « hors hydrocarbures »,
- mais surtout, les caisses de la Banque d’Algérie débordent de devises grâce à la rigueur de la politique budgétaire et, bien sûr, aux...hydrocarbures.
Il n’y a pas le feu au lac, comme on dit. Et qu’elles sont loin les années où l’Algérie ne disposait que de quelques millions de dollars de réserves de change !
Mais comme la nature a, comme on dit, horreur du vide, la place a été vite occupée par une obscure « association nationale des exportateurs algériens » ( mais, entre nous, que peut signifier le qualificatif d’exportateur algérien quand Sonatrach n’en fait pas partie ? ). Ainsi, cette association nous a encore expliqué que l’export « hors hydrocarbures » ne marchait pas, chose que l’on savait depuis des décennies, et encore une fois, dans la même démarche qui, je crois, demeure quelque chose de particulier au caractère algérien, elle a tout rejeté sur les autres, les banques, les avions, les bateaux, les contrôles, la bureaucratie, la concurrence, la matière première, les intempéries...etc. Et pourquoi pas l’influence des astres pendant qu’on y est... ? Ce sont des choses que l’on ressasse depuis vingt-cinq ans sans que rien ne s’améliore, bien au contraire. Pourquoi cela ?
L’erreur qu’il ne faudrait pas faire, c’est celle de s’engouffrer dans cette démarche qui nous fait croire que c’est d’abord parce que l’autre, les pouvoirs publics ou les instances d’accompagnement n’ont pas bougé, que les choses ne se sont pas améliorées.
A ma connaissance, à chaque fois que les opérateurs économiques ont saisi les pouvoirs publics pour prendre les mesures destinées à favoriser ces fameuses exportations « hors hydrocarbures », ces derniers les ont prises. Il n’y a qu’à comparer l’arsenal dont dispose l’exportateur algérien de 2004 avec celui des années quatre-vingt, c’est le jour et la nuit . Il y a eu tellement de facilités que nos compatriotes ont en profité pour spolier le pays comme en témoignent les affaires d’exportation de ferraille qui ont vu des machines, des produits importés ou des câbles électriques et téléphoniques se faire exporter sous forme de ferraille !
Et ce ne sont pas des mesures et des dispositifs nouveaux qui, à mon avis, changeront en quoi que ce soit la situation.
Culturellement, l’Algérien n’a jamais été un exportateur et plusieurs facteurs militent en faveur de la permanence de cette situation pour bien des années encore.
Il y a d’abord le profond traumatisme psychologique que la notion même d’exportation a laissé dans notre mémoire collective. Pour nous, Algériens, l’exportation c’est « la route moutonnière », (dénommée ainsi par le colonisateur parce qu’elle constituait le passage qu’empruntaient nos moutons pour prendre le bateau et aller se faire abattre de l’autre côté de la Méditerranée), c’est notre blé, nos agrumes, nos pommes de terre, qui partaient engraisser les autres pendant que nous crevions de faim. C’est ce vin, dont notre pays était le 3ème exportateur mondial, breuvage proscrit par notre religion et que le mécréant a imposé sur nos terres aux dépens du figuier, de l’olivier, de l’amandier ou du raisin « corne de gazelle ». C’est le bouchon tiré de ce liège qui couvrait les toitures de nos maisons dans les campagnes mais que le colonisateur s’est accaparé et détourné vers un usage impur en confisquant nos forêts familiales.
Suite de l'article,en piéce jointe ci-dessous :
Par Mohamed Chouieb
Ancien Cadre Technique Des Industries Légères En Algérie
Chargé De Mission Au Medef De La Loire
Depuis un quart de siècle, dès la publication des chiffres de notre commerce extérieur, les médias nationaux nous relatent le déroulement de l’invariable rituel d’autoflagellation auquel
se livrent certains responsables suite aux performances ridicules de nos exportations « hors hydrocarbures ». On cherche les raisons, on pointe les faiblesses, on désigne les coupables et on entame l’année au même train que les autres années mais en jurant que cette fois-ci on fera mieux que l’année d’avant pour faire pire l’année qui suit.
L'année 2005 n’a pas dérogé à la règle mais le rituel a revêtu beaucoup moins d’éclat qu’auparavant puisque ni ministres, ni institutions importantes, ni personnalités d’envergure n’ont participé au rituel des lamentations et des voeux pieux. Et il y a deux bonnes raisons à cela :
- il n’y a plus quelqu’un de sérieux qui croit encore au concept d’exportation « hors hydrocarbures »,
- mais surtout, les caisses de la Banque d’Algérie débordent de devises grâce à la rigueur de la politique budgétaire et, bien sûr, aux...hydrocarbures.
Il n’y a pas le feu au lac, comme on dit. Et qu’elles sont loin les années où l’Algérie ne disposait que de quelques millions de dollars de réserves de change !
Mais comme la nature a, comme on dit, horreur du vide, la place a été vite occupée par une obscure « association nationale des exportateurs algériens » ( mais, entre nous, que peut signifier le qualificatif d’exportateur algérien quand Sonatrach n’en fait pas partie ? ). Ainsi, cette association nous a encore expliqué que l’export « hors hydrocarbures » ne marchait pas, chose que l’on savait depuis des décennies, et encore une fois, dans la même démarche qui, je crois, demeure quelque chose de particulier au caractère algérien, elle a tout rejeté sur les autres, les banques, les avions, les bateaux, les contrôles, la bureaucratie, la concurrence, la matière première, les intempéries...etc. Et pourquoi pas l’influence des astres pendant qu’on y est... ? Ce sont des choses que l’on ressasse depuis vingt-cinq ans sans que rien ne s’améliore, bien au contraire. Pourquoi cela ?
L’erreur qu’il ne faudrait pas faire, c’est celle de s’engouffrer dans cette démarche qui nous fait croire que c’est d’abord parce que l’autre, les pouvoirs publics ou les instances d’accompagnement n’ont pas bougé, que les choses ne se sont pas améliorées.
A ma connaissance, à chaque fois que les opérateurs économiques ont saisi les pouvoirs publics pour prendre les mesures destinées à favoriser ces fameuses exportations « hors hydrocarbures », ces derniers les ont prises. Il n’y a qu’à comparer l’arsenal dont dispose l’exportateur algérien de 2004 avec celui des années quatre-vingt, c’est le jour et la nuit . Il y a eu tellement de facilités que nos compatriotes ont en profité pour spolier le pays comme en témoignent les affaires d’exportation de ferraille qui ont vu des machines, des produits importés ou des câbles électriques et téléphoniques se faire exporter sous forme de ferraille !
Et ce ne sont pas des mesures et des dispositifs nouveaux qui, à mon avis, changeront en quoi que ce soit la situation.
Culturellement, l’Algérien n’a jamais été un exportateur et plusieurs facteurs militent en faveur de la permanence de cette situation pour bien des années encore.
Il y a d’abord le profond traumatisme psychologique que la notion même d’exportation a laissé dans notre mémoire collective. Pour nous, Algériens, l’exportation c’est « la route moutonnière », (dénommée ainsi par le colonisateur parce qu’elle constituait le passage qu’empruntaient nos moutons pour prendre le bateau et aller se faire abattre de l’autre côté de la Méditerranée), c’est notre blé, nos agrumes, nos pommes de terre, qui partaient engraisser les autres pendant que nous crevions de faim. C’est ce vin, dont notre pays était le 3ème exportateur mondial, breuvage proscrit par notre religion et que le mécréant a imposé sur nos terres aux dépens du figuier, de l’olivier, de l’amandier ou du raisin « corne de gazelle ». C’est le bouchon tiré de ce liège qui couvrait les toitures de nos maisons dans les campagnes mais que le colonisateur s’est accaparé et détourné vers un usage impur en confisquant nos forêts familiales.
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