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L'Opep du gaz fait son chemin

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  • L'Opep du gaz fait son chemin

    par Djamel B.
    Presque tous les indices convergent aujourd'hui vers la création, dans les prochains jours, d'une «Opep du gaz». La proposition iranienne, qui continue pourtant de susciter l'inquiétude au sein du partenaire européen, semble avoir séduit les principaux producteurs de gaz du monde.

    Ces derniers, selon un quotidien russe, sont au jour d'aujourd'hui favorables à la naissance de ce nouveau cartel. Même si les experts en énergie pensent au contraire que la mise en oeuvre d'une Opep du gaz est quasiment impossible en raison des spécificités de ce marché, beaucoup plus rigide que celui du pétrole, les cinq grands pays producteurs de gaz devraient annoncer la naissance officielle de ce cartel, le 9 avril prochain, lors des travaux de la conférence sur l'énergie qui se tiendra à Doha au Qatar. Selon le quotidien russe Kommersant qui cite des sources diplomatiques arabes, cinq des principaux pays producteurs de gaz du monde lanceront une «Opep du gaz» à l'occasion de cette conférence. Cette réunion du Forum des pays producteurs de gaz, prévue de longue date, sera un bon moment pour annoncer la création d'un véritable cartel du gaz, selon le journal cité par l'AFP, qui ne dévoile pas ses sources. Un accord politique serait proche, selon elles.

    Les pays fondateurs de ce nouveau cartel seraient l'Algérie, le Qatar, l'Iran, la Russie et le Venezuela, selon Kommersant, qui évoque certains commentaires favorables récemment faits par des responsables de ces pays.

    Le ministre de l'Energie et des Mines Chakib Khelil s'est prononcé hier sur le sujet. A priori, le ministre algérien semble avoir révisé ses positions initiales, en s'alignant aujourd'hui sur celle du président de la République, n'écartant pas ainsi la possible création de ce nouveau cartel.

    Chakib Khelil, avec force arguments techniques à l'appui, avait pourtant montré une certaine constance à évacuer une possible création de ce cartel, avant d'amorcer, hier, ce grand virage, et d'adopter une position plutôt ouverte qui rejoint à l'évidence celle du chef de l'Etat. Le ministre de l'Energie a indiqué hier qu'une Opep du gaz pourrait voir le jour si des pays producteurs sont intéressés par l'idée émise par le géant russe du gaz Gazprom. «On peut créer une Opep du gaz dans la mesure où des pays producteurs sont intéressés par cette idée», a déclaré Khelil à la presse, à l'issue de la signature à Oran par Sonatrach et l'égyptien Orascom d'un accord pour la construction d'un complexe d'ammoniac et d'urée. «Pour le moment, c'est une réflexion que nous aurons à débattre lors de la prochaine conférence de Doha des pays producteurs et exportateurs de gaz», a-t-il ajouté.

    Contrairement à son ministre de l'Energie, le président de la République, même s'il est resté quelque peu prudent sur ce dossier, s'est clairement prononcé en faveur d'un échange entre parties concernées. Le chef de l'Etat, dans un long entretien accordé au journal espagnol El Pais, la veille de la visite du Roi Juan Carlos à Alger, avait estimé qu'il ne fallait «pas rejeter a priori» l'idée d'une Opep du gaz, et s'est clairement démarqué des propos de Chakib Khelil sur la question. «Il ne faut pas rejeter l'idée a priori. Elle mérite d'être examinée et discutée entre tous les intéressés», avait déclaré le président algérien. La récente proposition iranienne de lancer un cartel des pays producteurs de gaz sur le modèle de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole «s'inscrit dans les tendances introduites par la mondialisation qui poussent les producteurs à se solidariser pour défendre leurs intérêts», avait estimé Bouteflika.

    Le président russe Vladimir Poutine avait qualifié le 1er février dernier, d'»intéressante» l'idée d'une «Opep du gaz». Un accord conclu en août entre Sonatrach et le russe Gazprom avait provoqué de vives réactions des clients européens, dont la France et l'Italie, qui craignaient la création d'une «Opep du gaz» qui pourrait peser sur les prix et les approvisionnements. L'Algérie a par ailleurs annoncé avoir récemment entamé une négociation avec l'Espagne pour augmenter le prix de vente de son gaz, ce qui aurait des incidences sur les prix du gaz livré au reste de l'Europe déjà confrontée à une pression à la hausse du géant russe Gazprom.

    A priori, la conférence de Doha devrait constituer un tournant important dans la politique énergétique des grands producteurs de gaz. La volonté exprimée à maintes reprises par ces pays de renforcer leur coordination devrait se concrétiser par les faits lors de la rencontre de Doha. A propos de cette conférence, le ministre qatari de l'Energie avait annoncé au début du mois en cours, que des tractations entre pays concernés, autour de la création de ce cartel, sont prévues lors de ce Forum, ce qui conforte la thèse de l'intérêt accordé par les grands producteurs de gaz à ce dossier. Les Russes, comme les Vénézuéliens, les Qataris et les Algériens savent aujourd'hui, qu'il ne servirait à rien d'être absent d'une éventuelle alliance gazière qui réunirait les principaux producteurs de gaz. D'ailleurs, à l'occasion d'une visite en février à Doha du président russe Vladimir Poutine, le Qatar et la Russie ont insisté sur l'importance de la coordination entre pays producteurs de gaz, tout en repoussant à avril l'examen d'un éventuel «cartel du gaz».

    En se référant aux récentes déclarations des hauts responsables des pays concernés, un mécanisme de coordination des actions est devenu indispensable. C'est presque une prise de conscience collective sur le fait que ces pays ont intérêt à s'accorder sur des stratégies à long terme dans le domaine de l'exploration, la production et l'exportation de gaz et dans l'optimisation des projets d'investissement afin que l'offre corresponde toujours à la demande. En attendant les résultats des tractations, les yeux des principaux partenaires des pays producteurs de gaz restent rivés sur Doha.
    ta3adadat el assbabo wal karhato wahidatton faman lam yakrah bi la routine kariha bi ssiwaha
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