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Maroc : 155 MILLIARDS DE DIRHAMS ENVOLÉS EN DEUX ANS

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  • Maroc : 155 MILLIARDS DE DIRHAMS ENVOLÉS EN DEUX ANS

    155 MILLIARDS DE DIRHAMS ENVOLÉS EN DEUX ANS
    LE PHÉNOMÈNE DE LA FUITE DES CAPITAUX A LA PEAU DURE AU MAROC


    7 Octobre 2020 par Marouane Kabbaj

    Les flux financiers illicites sortant du Maroc ont atteint près de 16,6 milliards de dollars, soit 155 milliards de dirhams marocains en seulement deux ans (2013-2014), selon un rapport des Nations-Unies relatif au continent africain.

    L’hémorragie de la fuite des capitaux se poursuit. Le phénomène, qui prend de l’ampleur d’année en année, touche le continent africain et particulièrement le Maroc. Un rapport de la Conférence des Nations-Unis sur le commerce et le développement (CNUCED), publié lundi 5 octobre 2020, a révélé que le continent africain perd environ 88,6 milliards de dollars par an à cause de la contrebande illégale de fonds et d’actifs, soit 3,7% de son produit intérieur brut. Entre 2000 et 2015, le total des flux financiers illicites perdus par l’Afrique avait augmenté et atteint 836 milliards de dollars. Un chiffre énorme qui dépasse la dette extérieure du continent, qui s’élevait à 770 milliards de dollars en 2018.

    Le cas du Maroc est édifiant. Les flux financiers illicites sortant du pays ont atteint près de 16,6 milliards de dollars, soit 155 milliards de dirhams marocains entre 2013-2014, selon le même rapport. Une autre donnée renseigne sur un aspect masqué du phénomène au Maroc ou plutôt sur une fuite des capitaux qui ne dit pas son nom: les investissements des Marocains à l’étranger ont augmenté de 48% entre 2016 et 2019. Au titre des neuf premiers mois de l’année 2019, le flux net des Investissements directs marocains à l’étranger (IDME) a plus que doublé, passant de 2,96 MMDH à fin septembre 2018 à 6,57 MMDH à fin septembre 2019.

    Le flop des amnisties
    Le troisième aspect est relatif à la falsification des factures de produits importés et exportés, tant au niveau de la quantité que de la valeur, qui demeure le moyen le plus utilisé pour la fuite des devises. Un trafic qui cache les volumes réels des opérations commerciales légales.

    Le gouvernement Benkirane avait lancé, fin 2013, une campagne pour convaincre les Marocains qui possèdent des biens à l’étranger (argent et actifs) de les rapatrier au Maroc, en les exonérant des pénalités, sanctions, amendes ou taxes. Cette opération n’a pas rapporté grandchose. Une deuxième opération du genre a été rééditée fin 2019 par le gouvernement El Othmani. Comme son aînée, elle n’a pas atteint les objectifs escomptés, à savoir le rapatriement des fonds déposés à l’étranger par des méthodes illicites.

    L’amnistie offerte dans le cadre du PLF 2020 par le gouvernement El Othmani aux personnes ayant acquis des biens à l’étranger en contrevenant aux règles des changes en vigueur au Maroc sera, en tout cas, fort probablement, la dernière opération du genre.

    Car quoi que l’on pense que ce phénomène a la peau dure, le Maroc aura accès dès 2021 à la liste de toutes les propriétés illégalement acquises à l’étranger par les Marocains ayant une résidence fiscale au royaume. L’entrée en vigueur d’un accord signé entre le Maroc et l’Organisation de Coopération et de Développement Economique (OCDE) portant sur l’échange automatique des données fiscales devrait faciliter cette procédure.
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