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Dame pomme de terre attend une prise en charge du gouvernement algérien

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  • Dame pomme de terre attend une prise en charge du gouvernement algérien

    La rentrée sociale s’annonce chaude et périlleuse pour les petites bourses et les plus démunis en Algérie. De dépense en dépense, l’Algérien est soumis à rude épreuve en l’absence de mécanismes fiables de contrôle et de régulation du marché ainsi que de soutien aux faibles revenus. A quelques jours du mois sacré de ramadhan, occasion propice aux spéculateurs de frapper dur et de réaliser des gains substantiels, les ménages craignent une saignée et les achats se sont faits sur l’année afin d’éviter des dépenses excessives.

    Malheureusement, la pomme de terre exige des conditions rigoureuses de stockage dont ne disposent pas les ménages, sinon le problème de la crise concernant ce légume ne se serait pas posé. Cette situation est des plus complexes et des plus chaotiques pour les faibles revenus et une immense majorité d’Algériens.

    En effet, la rentrée scolaire et les achats de l’Aïd en perspective compliquent la tâche des ménages qui ne savent plus où donner de la tête. Du coup, c’est tout le budget familial qui s’en trouve alourdi de manière irréversible et compromettante. Selon des acteurs de la vie sociale, c’est une rentrée particulièrement mouvementée qui s’annonce cette année.

    Alors que le Ramadhan est imminent, la crise de la pomme de terre continue d’inquiéter les ménagères. Depuis plusieurs semaines, dame pomme de terre affiche un prix de 60 DA et ne risque pas de descendre sous cette barre, malgré les déclarations d’intention quant à importer ce légume de large consommation. En fait, tout laisse croire que les prix vont augmenter à l’occasion du mois sacré de ramadhan, au grand dam des nécessiteux.

    Pourtant, du côté des fellahs et autres producteurs de pomme de terre, l’approvisionnement du marché ne souffre d’aucune insuffisance. Seulement, «les manœuvres de spéculation ont créé la crise du fait d’une production à peine suffisante pour des besoins locaux en perpétuelle croissance», notent d’anciens responsables de la Chambre d’agriculture d’Oran.

    Revenant sur les raisons de cette production autosuffisante, nos interlocuteurs estiment que «les mesures incitatives aux fellahs afin d’impulser leurs productions restent à inventer». En fait, d’aucuns parmi les fellahs et les producteurs de légumes, notamment la pomme de terre, à Oran, rencontrés sur les lieux des halles centrales de la ville, expliquent que «la politique du gouvernement n’est pas la plus indiquée en matière d’encouragement et de soutien à la production locale». En fait, les producteurs de pomme de terre souhaitent que des mesures de soutien aux fellahs interviennent afin d’endiguer toute crise ou rupture de stock de légumes à même d’inciter à la spéculation.

    «On nous parle de spéculation et de stockage de la pomme de terre et d’autres légumes de large consommation, comme les tomates, les oignons, les carottes et les navets, mais ils oublient que, quand le fellah perd plus de la moitié de sa production pourrie à cause de la chaleur, il est seul à assumer et à supporter cette perte. Pourquoi investir alors dans l’achat de chambres froides si on ne les utilise pas dans pareilles situations et ne pas craindre d’être accusés de spéculation. Et c’est quoi la spéculation ? Moi, je suis fellah et producteur, je n’achète pas de marchandise pour la stocker», note un fellah de la région de Mascara.

    Les fellahs évoquent également les baisses des primes qui leur étaient allouées, la hausse des prix des semences et la mauvaise qualité des engrais. Selon les producteurs et les mandataires des halles centrales de la ville d’Oran, «c’est une conséquence logique du désengagement de l’Etat vis-à-vis des fellahs. Car on ne peut pas investir dans la pomme de terre et d’autres produits de large consommation et négliger les producteurs directement impliqués dans la production locale».

    L’accent est ainsi mis sur la nécessité d’améliorer les systèmes d’irrigation chez les fellahs et les producteurs de pomme de terre et trouver des surfaces nouvelles afin d’étendre les cultures. L’Etat pourrait également investir dans l’importation des semences et des engrais
    de bonne qualité afin d’améliorer les rendements. «Il faut amorcer le débat autour de cette question. Il n’y a pas d’autres moments plus propices que cette période et cette occasion qui s’offre à nous pour faire passer le message et sauver la mise. C’est ça la politique de la prévoyance. On ne peut pas continuer à fonctionner selon les conjonctures», note un mandataire.


    09-09-2007
    Latribune - Mohamed Ouanezar
    “La vérité est rarement enterrée, elle est juste embusquée derrière des voiles de pudeur, de douleur, ou d’indifférence; encore faut-il que l’on désire passionnément écarter ces voiles” Amin Maalouf
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