C'est devenu un exercice régulier. Une ou deux fois par an, les dirigeants de la Fondation pour l'innovation politique, Jérôme Monod, son président d'honneur, ancien PDG de la Lyonnaise des eaux, ancien conseiller de Jacques Chirac, et Franck Debié, son directeur général, partent promener leur regard de Candide dans un grand pays. Ils en rapportent un Carnet de voyage fort utile pour qui veut avoir un aperçu très concret, bien documenté, et agréablement écrit. Après l'Inde, le Japon et la Chine, extrait du récit de leur dernier voyage, en Iran, du 5 au 16 janvier.
«Nous avions décidé d'aller en Iran depuis quelques mois […]. Nous voulions, dans cette période où certains prédisent le pire, voir par nous-mêmes, comprendre mieux ce grand pays dans sa vie quotidienne, et discerner ce qu'un État volontairement coupé du monde occidental peut espérer ou rejeter d'un univers de plus en plus global. […]
Nous n'avons pas rencontré les dirigeants iraniens. Notre objectif n'était pas de faire des prévisions sur les décisions qu'ils prendront, nous voulions plutôt saisir sur le vif les aspirations d'une société qu'ils ne peuvent ignorer.
Plongée dans le bazar
Le bazar d'aujourd'hui continue de se faire son idée du pouvoir. Au troisième étage du bazar au tapis, les marchands nous entreprennent sans crainte : « Profitez-en, il y a une réduction pour vous. Une réduction de 20 %. C'est une réduction en l'honneur de notre président. Depuis qu'il est là, l'économie est pourrie. D'ailleurs, vous le voyez, il n'y a personne… Pas de touristes. Les gens d'ici n'ont plus d'argent pour acheter. Rien ne marche. Tout est cher. Profitez-en, ça ne va pas durer. Quand il partira, il n'y aura plus de sanctions, les choses iront mieux et ce ne seront plus les mêmes prix. »
[…] Dans les boutiques d'habillement, les contrefaçons naïves des marques occidentales sont la règle. On peut ainsi pour un prix modique s'acheter, tout en un, un blouson Lacoste/Versace/Diesel… ! « Ce n'est pas un peu trop de marques ? s'enquiert-on. Non, les gens aiment ça. Ça les fait rêver, répond le marchand. Qu'importe si ce n'est pas la même chose que là-bas. De toute façon, nos clients à nous, la plupart, ils ne voyagent pas. »
La clientèle plus aisée ne se déplace plus au centre de la ville. Elle achète dans les boutiques de proximité, ou dans les bazars secondaires. Il y a aussi de vastes boutiques spécialisées sur les grandes avenues des quartiers chics. Les bazaris possèdent souvent plusieurs établissements dans toute la ville, s'adressant à tous les types de clientèle. La plupart d'entre eux ont échappé aux confiscations qui ont suivi la révolution islamique. Ils ne dominent plus l'économie mais continuent à concentrer une partie importante des capitaux.
« Les boutiques et les bazars donnent une bonne idée de la société iranienne, nous dit un jeune Franco-Iranien. Il y a une classe aisée qui vit de plain-pied avec les capitales occidentales, et essaie d'avoir en Iran le type de consommation qu'on connaît là-bas, quitte à payer deux fois plus cher la voiture ou à acheter les vins fins au marché noir. Il y a une classe moyenne qui a beaucoup de difficultés, faite de tous ceux qui ont été déclassés par la révolution et de ceux qui, malgré tout, ont eu, dans l'administration ou les entreprises publiques, une promotion. Ils font vivre le commerce des quartiers. La vie est encore plus dure pour les vrais milieux populaires petits fonctionnaires, employés, sans rente ni propriété que vous avez rencontrés dans le bazar central. Enfin, il y a la masse des pauvres qui ne participent pas à l'économie formelle et moderne de l'Iran : journaliers payés en nature, manœuvres, manutentionnaires, souvent venus des campagnes, sans aucune protection sociale. Ce sont eux les vrais “déshérités” de l'Iran.»
Grande misère
Dans un restaurant proche du Golestan, un convive […] nous trace l'image d'une ville, d'un pays, qui éveille en nous de tout autres émotions.
Il nous parle d'abord de la misère d'au moins un tiers de la population qui vit en dessous du seuil de pauvreté. Les enfants des rues, les mendiants réapparaissent depuis quelques années, alors que l'on n'en voyait plus, il y a cinq ou dix ans. Les prix des biens de consommation ordinaire, qu'il connaît bien parce qu'il fait lui-même son marché, ont presque doublé depuis deux ans, plus que l'inflation qui se situe, selon l'origine des estimations, entre 15 et 35 %. Les pauvres gens n'ont aucune aide lorsqu'ils n'ont pas d'emploi, ni assurance médicale, ni chômage, ni retraite ou alors très faible. Il n'y a pas à Téhéran l'équivalent des Restos du cœur. Une partie importante de la population vit d'une double activité ou de multiples petits boulots : ramassage des ordures, balayage, déneigement, lavage des voitures, trafics en tout genre.
Hôpitaux, les limites de l'État
La visite de deux hôpitaux nous a frappés par la qualité de l'équipement, très moderne, par l'accueil très attentif des patients, la compétence du personnel médical, que nous avons eu l'occasion d'approcher pour l'un d'entre nous.
Le premier, l'hôpital Mehr, est une sorte de grande clinique privée dont 160 médecins sont actionnaires. On y apprend que les médecins, dès la sortie de l'université, sont affectés pendant cinq années dans les villages ou dans des villes en province, et reviennent dans les centres hospitaliers à Téhéran ou autres grandes villes, selon la qualité de leurs études et les « crédits » qu'ils ont pu obtenir pendant les années de province.
Les maladies « orphelines » qui étaient en voie de disparition, nous disent les médecins, réapparaissent : tuberculose, malaria, variole, et le sida et les diverses addictions aux drogues sont en fort développement. À cet égard, on nous dit que certains cercles autour du pouvoir seraient les premiers fournisseurs de drogue !
L'hôpital Mahak, quant à lui, ne reçoit aucune aide de l'État, mais des donations de personnes privées, d'entreprises, des collectivités publiques. Chaque année, de véritables ventes aux enchères sont organisées pour financer tel équipement, tel service nouveau, un lit d'hospitalisation ou une extension nouvelle. C'est le modèle anglo-saxon. En province, […] il y a une médecine hiérarchisée, et on peut imaginer qu'elle est, selon la richesse, au moins à deux vitesses.
Rencontre avec l'ancien président Khatami…
« La mondialisation nous force à chercher le développement. Ce dernier nous oblige à la démocratie. L'exigence de démocratie nous conduit à chercher de nouveaux modèles de démocratie qui correspondent à l'histoire de notre pays. Les modèles européens fondés sur les idées du XVIIIe siècle ont des choses à nous apprendre. Mais ils ne nous correspondent cependant pas entièrement. Nous sommes obligés d'inventer autre chose. »
… et avec le grand ayatollah Mekharem Chirazi
L'entretien se déroule à Qom, la ville Sainte, dans une ambiance « religieuse ». Nombreux sont ceux qui viennent consulter le « maître, entouré de disciples, solliciter un conseil ». « Que veut le peuple ? répond le grand ayatollah. Nous, nous sommes en contact avec lui. Avec tous. Les petits et les grands. E t vous savez : le peuple iranien ne veut rien d'extraordinaire. Il veut la justice, il veut aussi la sécurité
Pourquoi l'Iran est-il mal compris dans le monde ? Pourquoi cette agressivité de certains médias ? […] Pour moi, c'est à cause de l'ignorance. Les gens ne connaissent pas l'Iran. Alors, inévitablement, il y a des préjugés, des procès d'intention. Quel rôle pour l'islam dans la société ? Il règne en Occident une vision appauvrie de l'islam. On y entretient l'impression que l'islam et la modernité s'excluent l'un l'autre. Or, l'islam a beaucoup de réponses à apporter aux problèmes de la modernité. […] Ce que pensent vos dirigeants, je ne le sais pas. Mais j'espère qu'il y aura des hommes de bonne volonté qui accepteront de venir à nous, de nous connaître et de nous comprendre. Nous les attendons. »
Les difficultés des milieux d'affaires
Un cadre dirigeant d'une grande société iranienne nous confirme ce diagnostic : « La production n'a pas bonne presse. Même si nous avons une main-d'œuvre de qualité, à tous les niveaux. Beaucoup de dirigeants n'aiment pas l'industrie, les usines, les grands rassemblements d'ouvriers. Ils s'en méfient. Ils sont difficiles à contrôler. Il y a un goût prononcé pour le commerce, l'import-export, l'intermédiation, la petite boutique. Le type d'activité privilégié par la législation économique, c'est encore celui-là. Dans beaucoup d'entreprises, dont la mienne, les décisions sont allées dans ce sens. On a réduit l'appareil de production. On a gardé le réseau commercial et développé le marketing, en important de plus en plus de produits, de Chine, d'Inde, d'Asie… Les marges sont bonnes. Alors, de quoi se plaint-on ? Moi, je m'inquiète pour l'emploi des Iraniens, pour la perte des savoir-faire, pour la désindustrialisation du pays… Mais ce sont des questions que vous vous posez aussi en Europe. Où arrêter le curseur entre le protectionnisme stérile et l'importation à tout va ? »
Un autre chef d'entreprise iranien essaie de nous préciser la complexité des rapports entre le pouvoir politique et le monde des affaires : « L'Iran est un État administré, mais pas une économie administrée. On ne peut rien y faire sans autorisation, permis et contrôles. Je m'inscris toutefois en faux contre l'idée que tout le système serait corrompu. […] La corruption existe, mais il y a aussi beaucoup d'élus, de fonctionnaires, d'administrateurs intègres qui essaient de faire leur travail d'une manière professionnelle. »
Par Le Figaro
«Nous avions décidé d'aller en Iran depuis quelques mois […]. Nous voulions, dans cette période où certains prédisent le pire, voir par nous-mêmes, comprendre mieux ce grand pays dans sa vie quotidienne, et discerner ce qu'un État volontairement coupé du monde occidental peut espérer ou rejeter d'un univers de plus en plus global. […]
Nous n'avons pas rencontré les dirigeants iraniens. Notre objectif n'était pas de faire des prévisions sur les décisions qu'ils prendront, nous voulions plutôt saisir sur le vif les aspirations d'une société qu'ils ne peuvent ignorer.
Plongée dans le bazar
Le bazar d'aujourd'hui continue de se faire son idée du pouvoir. Au troisième étage du bazar au tapis, les marchands nous entreprennent sans crainte : « Profitez-en, il y a une réduction pour vous. Une réduction de 20 %. C'est une réduction en l'honneur de notre président. Depuis qu'il est là, l'économie est pourrie. D'ailleurs, vous le voyez, il n'y a personne… Pas de touristes. Les gens d'ici n'ont plus d'argent pour acheter. Rien ne marche. Tout est cher. Profitez-en, ça ne va pas durer. Quand il partira, il n'y aura plus de sanctions, les choses iront mieux et ce ne seront plus les mêmes prix. »
[…] Dans les boutiques d'habillement, les contrefaçons naïves des marques occidentales sont la règle. On peut ainsi pour un prix modique s'acheter, tout en un, un blouson Lacoste/Versace/Diesel… ! « Ce n'est pas un peu trop de marques ? s'enquiert-on. Non, les gens aiment ça. Ça les fait rêver, répond le marchand. Qu'importe si ce n'est pas la même chose que là-bas. De toute façon, nos clients à nous, la plupart, ils ne voyagent pas. »
La clientèle plus aisée ne se déplace plus au centre de la ville. Elle achète dans les boutiques de proximité, ou dans les bazars secondaires. Il y a aussi de vastes boutiques spécialisées sur les grandes avenues des quartiers chics. Les bazaris possèdent souvent plusieurs établissements dans toute la ville, s'adressant à tous les types de clientèle. La plupart d'entre eux ont échappé aux confiscations qui ont suivi la révolution islamique. Ils ne dominent plus l'économie mais continuent à concentrer une partie importante des capitaux.
« Les boutiques et les bazars donnent une bonne idée de la société iranienne, nous dit un jeune Franco-Iranien. Il y a une classe aisée qui vit de plain-pied avec les capitales occidentales, et essaie d'avoir en Iran le type de consommation qu'on connaît là-bas, quitte à payer deux fois plus cher la voiture ou à acheter les vins fins au marché noir. Il y a une classe moyenne qui a beaucoup de difficultés, faite de tous ceux qui ont été déclassés par la révolution et de ceux qui, malgré tout, ont eu, dans l'administration ou les entreprises publiques, une promotion. Ils font vivre le commerce des quartiers. La vie est encore plus dure pour les vrais milieux populaires petits fonctionnaires, employés, sans rente ni propriété que vous avez rencontrés dans le bazar central. Enfin, il y a la masse des pauvres qui ne participent pas à l'économie formelle et moderne de l'Iran : journaliers payés en nature, manœuvres, manutentionnaires, souvent venus des campagnes, sans aucune protection sociale. Ce sont eux les vrais “déshérités” de l'Iran.»
Grande misère
Dans un restaurant proche du Golestan, un convive […] nous trace l'image d'une ville, d'un pays, qui éveille en nous de tout autres émotions.
Il nous parle d'abord de la misère d'au moins un tiers de la population qui vit en dessous du seuil de pauvreté. Les enfants des rues, les mendiants réapparaissent depuis quelques années, alors que l'on n'en voyait plus, il y a cinq ou dix ans. Les prix des biens de consommation ordinaire, qu'il connaît bien parce qu'il fait lui-même son marché, ont presque doublé depuis deux ans, plus que l'inflation qui se situe, selon l'origine des estimations, entre 15 et 35 %. Les pauvres gens n'ont aucune aide lorsqu'ils n'ont pas d'emploi, ni assurance médicale, ni chômage, ni retraite ou alors très faible. Il n'y a pas à Téhéran l'équivalent des Restos du cœur. Une partie importante de la population vit d'une double activité ou de multiples petits boulots : ramassage des ordures, balayage, déneigement, lavage des voitures, trafics en tout genre.
Hôpitaux, les limites de l'État
La visite de deux hôpitaux nous a frappés par la qualité de l'équipement, très moderne, par l'accueil très attentif des patients, la compétence du personnel médical, que nous avons eu l'occasion d'approcher pour l'un d'entre nous.
Le premier, l'hôpital Mehr, est une sorte de grande clinique privée dont 160 médecins sont actionnaires. On y apprend que les médecins, dès la sortie de l'université, sont affectés pendant cinq années dans les villages ou dans des villes en province, et reviennent dans les centres hospitaliers à Téhéran ou autres grandes villes, selon la qualité de leurs études et les « crédits » qu'ils ont pu obtenir pendant les années de province.
Les maladies « orphelines » qui étaient en voie de disparition, nous disent les médecins, réapparaissent : tuberculose, malaria, variole, et le sida et les diverses addictions aux drogues sont en fort développement. À cet égard, on nous dit que certains cercles autour du pouvoir seraient les premiers fournisseurs de drogue !
L'hôpital Mahak, quant à lui, ne reçoit aucune aide de l'État, mais des donations de personnes privées, d'entreprises, des collectivités publiques. Chaque année, de véritables ventes aux enchères sont organisées pour financer tel équipement, tel service nouveau, un lit d'hospitalisation ou une extension nouvelle. C'est le modèle anglo-saxon. En province, […] il y a une médecine hiérarchisée, et on peut imaginer qu'elle est, selon la richesse, au moins à deux vitesses.
Rencontre avec l'ancien président Khatami…
« La mondialisation nous force à chercher le développement. Ce dernier nous oblige à la démocratie. L'exigence de démocratie nous conduit à chercher de nouveaux modèles de démocratie qui correspondent à l'histoire de notre pays. Les modèles européens fondés sur les idées du XVIIIe siècle ont des choses à nous apprendre. Mais ils ne nous correspondent cependant pas entièrement. Nous sommes obligés d'inventer autre chose. »
… et avec le grand ayatollah Mekharem Chirazi
L'entretien se déroule à Qom, la ville Sainte, dans une ambiance « religieuse ». Nombreux sont ceux qui viennent consulter le « maître, entouré de disciples, solliciter un conseil ». « Que veut le peuple ? répond le grand ayatollah. Nous, nous sommes en contact avec lui. Avec tous. Les petits et les grands. E t vous savez : le peuple iranien ne veut rien d'extraordinaire. Il veut la justice, il veut aussi la sécurité
Pourquoi l'Iran est-il mal compris dans le monde ? Pourquoi cette agressivité de certains médias ? […] Pour moi, c'est à cause de l'ignorance. Les gens ne connaissent pas l'Iran. Alors, inévitablement, il y a des préjugés, des procès d'intention. Quel rôle pour l'islam dans la société ? Il règne en Occident une vision appauvrie de l'islam. On y entretient l'impression que l'islam et la modernité s'excluent l'un l'autre. Or, l'islam a beaucoup de réponses à apporter aux problèmes de la modernité. […] Ce que pensent vos dirigeants, je ne le sais pas. Mais j'espère qu'il y aura des hommes de bonne volonté qui accepteront de venir à nous, de nous connaître et de nous comprendre. Nous les attendons. »
Les difficultés des milieux d'affaires
Un cadre dirigeant d'une grande société iranienne nous confirme ce diagnostic : « La production n'a pas bonne presse. Même si nous avons une main-d'œuvre de qualité, à tous les niveaux. Beaucoup de dirigeants n'aiment pas l'industrie, les usines, les grands rassemblements d'ouvriers. Ils s'en méfient. Ils sont difficiles à contrôler. Il y a un goût prononcé pour le commerce, l'import-export, l'intermédiation, la petite boutique. Le type d'activité privilégié par la législation économique, c'est encore celui-là. Dans beaucoup d'entreprises, dont la mienne, les décisions sont allées dans ce sens. On a réduit l'appareil de production. On a gardé le réseau commercial et développé le marketing, en important de plus en plus de produits, de Chine, d'Inde, d'Asie… Les marges sont bonnes. Alors, de quoi se plaint-on ? Moi, je m'inquiète pour l'emploi des Iraniens, pour la perte des savoir-faire, pour la désindustrialisation du pays… Mais ce sont des questions que vous vous posez aussi en Europe. Où arrêter le curseur entre le protectionnisme stérile et l'importation à tout va ? »
Un autre chef d'entreprise iranien essaie de nous préciser la complexité des rapports entre le pouvoir politique et le monde des affaires : « L'Iran est un État administré, mais pas une économie administrée. On ne peut rien y faire sans autorisation, permis et contrôles. Je m'inscris toutefois en faux contre l'idée que tout le système serait corrompu. […] La corruption existe, mais il y a aussi beaucoup d'élus, de fonctionnaires, d'administrateurs intègres qui essaient de faire leur travail d'une manière professionnelle. »
Par Le Figaro