Annonce

Réduire
Aucune annonce.

Steria inaugure son nouveau centre offshore au Maroc

Réduire
X
 
  • Filtre
  • Heure
  • Afficher
Tout nettoyer
nouveaux messages

  • Steria inaugure son nouveau centre offshore au Maroc

    Après s'être confirmé sans contestation destination offshore des métiers à faible et moyenne valeur ajoutée (relation clientèle et centre de contacts), le Maroc passe au niveau supérieur et s'oriente désormais vers l'attrait de l'externalisation des métiers à haute valeur ajoutée (IT, finance, R&D…).

    De la relation client, aux traitements administratifs, le Maroc vise désormais à passer à la délocalisation des activités de la Recherche et Développement (R&D) comme le déploiement de logiciels et de services informatiques. Le Maroc se dotant déjà d'une infrastructure moyenne et de ressources humaines relativement abondantes, s'est inspiré du modèle indien où la sous-traitance des métiers des services contribue fortement à la formation du PIB. Le chiffre d'affaires des SSII indiennes a représenté en 2005 plus de 44% des revenus mondiaux du secteur, soit 17,2 milliards de dollars, selon des estimations de la Nasscom (India's National Association of Software and Service Companies).

    L'industrie indienne du logiciel est réputée pour sa sophistication et ses compétences techniques. C'est ainsi que si le Maroc a réussi à lever le pari de l'externalisation des métiers de la RC n'exigeant que la maîtrise de la langue et acceptant une ressource humaine à partir d'un niveau bac et plus, l'outsourcing des activités à haut potentiel lui, nécessite une qualification d'un bac+5 dans des formations pointues, principalement celle d'ingénieur. Le Maroc réussira-t-il ce nouveau pari ? Dans l'espoir de l'aboutissement du programme des 10.000 ingénieurs, déjà des SSII (Société de Services en Ingénierie Informatique) de renommée internationale se disputent la destination.

    Prochainement opérationnelle au Maroc, Steria, SSII française va inaugurer cette semaine un nouveau centre de services "Nearshore" et "Offshore" à Casablanca. "Steria MedShore" est le nom de ce nouveau centre du Groupe qui aura pour principale mission de fournir, à des marchés européens et africains, des services "nearshore" d'intégration de systèmes, d'infogérance applicative et d'IT Outsourcing à haute valeur ajoutée pour les secteurs de la banque, de l'assurance, des télécommunications et de l'administration. Ce n'est pas la première expérience d'outsourcing pour le groupe français.

    Stéria qui a enregistré en 2007 une hausse de son activité de 12,2%, à 1,416 milliard d'euros, doit ces chiffres notamment à l'acquisition de la britannique Xansa, une forte SSII spécialisée dans l'offshore en Inde et dont le rachat a été finalisé au mois d'octobre 2007. Stéria, à travers son virage stratégique vers offshoring et l'outsourcing de ses activités IT espère améliorer davantage sa rentabilité et réduire ses coûts, comme l'ont fait plusieurs SSII qui ont opté pour la destination Maroc. Exemple : SQLI qui avait choisi le Maroc pour implanter sa filiale et son centre technique offshore, en faisant appel au service des atouts marocains, a réalisé un bon 4ème trimestre avec un chiffre d'affaires de 32,8 ME en croissance de 24 %, dont 14,3 % ? Le groupe s'appuie aujourd'hui sur près de 150 collaborateurs au Maroc, avec des process opérationnels désormais éprouvés sur de nombreux projets.

    SQLI vise une montée en puissance rapide avec l'objectif d'atteindre rapidement 500 collaborateurs marocains. GFI Informatique, elle a publié un chiffre d'affaires annuel en hausse de 8,7% à 688,5 millions d'euros dont une croissance de 17,3% à 197,4 millions d'euros. La SSII a affiché une croissance organique de 15,9% de ses activités au Maroc. Leader européen dans les services informatiques, GFI Informatique, rappelons le, avait crée GFI Offshore Maroc, une société concentrée sur les technologies mainframe et ERP ainsi que les petites et moyennes entreprises. Ce projet devrait permettre la création de 150 postes d'ici fin 2008 pour un investissement de 15 millions de dirhams (1,8 million de dollars).

    Cap Gemini, le groupe suisse poursuit son fort développement des effectifs «offshore» au Maroc, en particulier dans les métiers de l'intégration de systèmes et de l'infogérance. Au 31 décembre 2007, 24% de l'effectif total du groupe, soit 20 000 sur 83 500, est localisé essentiellement en Inde, en Chine, en Pologne, au Maroc et en Amérique latine. Bref, le grand besoin du marché mondial en service IT offshores ne fait que commencer. L'industrie des services dans son ensemble prévoit que la demande européenne en service offshore, tous types confondus, atteindra 30 milliards d'euros (39,3 milliards de dollars) au cours des 10 prochaines années.
    ----------------------------------------------
    L'envol d'une émergence

    L'Offshoring au Maroc n'est pas simplement considéré comme un des secteurs de développement. Il est en effet l'issue presque unique, après le tourisme, pour faire marcher les principaux indicateurs du fameux «carré magique» (emploi, croissance, équilibre extérieur, prix). Une issue qui est aussi confortée par le fait que le Maroc est classé parmi les trois premiers pays africains dans le domaine des télécoms et des TIC, par l'Union Internationale des Télécoms.

    En ce qui concerne les réalisations qui s'insèrent dans la vague encourageant le Maroc comme une des zones d'Offshoring de prédilection pour l'Europe, la création de zone dédiée dont Casanearshore. Quant à la commercialisation en cours des 48 000 m2 restants, elle connaît un franc succès puisque les réservations fermes ont atteint plus de 80% de la surface totale à louer. Environ une trentaine d'entreprises étrangères (Dell, Bull, Mazars, Novative, S2M, HPS, Ubisoft, M2M, GFI, TATA, etc.) ont signé des promesses de bail. Rappelons que les incitations fiscales, administratives et techniques (subventions à la formation, coûts du loyer et télécoms) permettent aux investisseurs étrangers de faire des gains sur charges de 70%.

    Par Imane Berradi | LE MATIN
    Dernière modification par ayoub7, 20 février 2008, 00h25.

  • #2

    Commentaire


    • #3
      ayoub7

      mabrouk 3 likoum ça fait plaisir je te le jure mais c'est trop ... ayoub7 contre l'algerie ou quoi???.. basta a7cham chouia, est ce que tu fais paraeil avec ta belle famille? les pauvres... fais comme chez toi mais n'oublie pas que tu ne l'es pas

      Commentaire


      • #4
        ayoub bientot des vacances ou quoi, trop te fait bosser le makhzen
        d'un maroc sous développer a toi tout seul tu veux en faire une
        super puissance virtuelle pour les lecteur de ce forum

        Commentaire


        • #5
          l'outsourcing des activités à haut potentiel lui, nécessite une qualification d'un bac+5 dans des formations pointues, principalement celle d'ingénieur. Le Maroc réussira-t-il ce nouveau pari ?
          Puisque la question est clairement posée, je me permet d'y répondre ou au moins donner mon humble avis.

          Je ne pense pas qu'avec les moyens actuels du Maroc, ce pari ne peut être gagné, les derniers rapports de divers organismes internationaux et nationaux nous disent une chose: le Maroc en terme d’éducation dans la situation va dans le sens contraire de ses objectifs et ne pourra prétendre former 10 000 ingénieurs (actuellement il en forme 4000).

          Je pense qu’il faut prendre l’exemple de l’inde qui forme et facilite la formation à n’importe quel indien souhaitant devenir informaticien, à n’importe quel age et de n’importe quelle caste (j’en ai vu des coiffeurs devenus programmeurs chefs de projets).

          Donc ne mettons pas le charrue devant les bœufs, et commençons par l’éducation, c’est mon conseil si un jour le Maroc espère devenir réellement une destination near or off shore.
          .


          Nul n’est plus désespérément esclave, que ceux faussement convaincus d’être libres"-JWVG

          Commentaire


          • #6
            Sur quoi a si Azouz tu te bases pour dire qu on ne peut pas former 10 000 ingénieurs par ans (je rappelle que c est un objectif à terme ce n est pas le chiffres actuels)

            Est ce que tu peux citer des études récentes?

            Est ce que le nombre de place dans les écoles d ingénieurs a été réduit?

            Est ce que le nombre des écoles d ingénieurs au maroc a été réduit?

            Est ce que le nombre de filières dans les écoles d ingénieurs a été réduit?

            Est ce qu on a fermé des universités?

            Est ce qu on a fermé des écoles privés?

            Est ce que le budget de l éducation a baissé?

            Commentaire


            • #7
              C’est à toi de me dire qu'est ce qui a changé pour qu'on passe de 4 000 à 10 000 ingénieurs ?

              Par que avec toutes les variables énumérées, si rien n'a changé je ne vois pas pourquoi le résultat quand à lui changerait.

              Et en fin pour être pour le débat et non pas contre débat, il fallait poser ces questions en une autre manière disons, plus constructive (en rouge).



              Est ce que le nombre de place dans les écoles d ingénieurs a été réduit?
              Est ce que le nombre de place dans les écoles d ingénieurs a augmenté?
              Est ce que le nombre des écoles d ingénieurs au maroc a été réduit?
              Est ce que le nombre des écoles d ingénieurs au maroc a augmenté?
              Est ce que le nombre de filières dans les écoles d ingénieurs a été réduit?
              Est ce que le nombre de filières dans les écoles d ingénieurs a augmenté?
              Est ce qu on a fermé des universités?
              Est ce qu on a ouvert des universités?
              Est ce qu on a fermé des écoles privés?
              Est ce qu on a ouvert des écoles privés?
              Est ce que le budget de l éducation a baissé?
              Est ce que le budget de l éducation a augmenté?
              .


              Nul n’est plus désespérément esclave, que ceux faussement convaincus d’être libres"-JWVG

              Commentaire


              • #8
                C’est à toi de me dire qu'est ce qui a changé pour qu'on passe de 4 000 à 10 000 ingénieurs ?
                c'est faux a monsieur
                de quelle date tu tiens had les 400 surement pas la dernière ou l'après dernière,
                on veut atteindre 10 000 et pour de vrai,
                y a un programme pour ca
                si t'as vraiment les chiffres de 2008 ou 2007 ou meme 2006 n'hésite pas les présenter


                le problème de l'éducation n'est pas a mélanger avec la formation supérieur
                ce qu'a épinglé le maroc dans le rapport mondiale c'est surtout les faits du genre,

                moins de 20% du primaire sont les seuls qui continuent pour le collège
                -50% du collège ne continuent pas pour le lycée ...et ainsi de suite
                ainsi que le relativement faible rapport des étudiants en filières scientifiques et techniques par rapport aux littéraires


                ps: je ne suis pas précis sur les chiffres, ce ne sont que des exemples


                Est ce que le nombre de place dans les écoles d ingénieurs a été réduit?
                Est ce que le nombre de place dans les écoles d ingénieurs a augmenté?, oui, bp
                Est ce que le nombre des écoles d ingénieurs au maroc a été réduit?
                Est ce que le nombre des écoles d ingénieurs au maroc a augmenté? oui, les ensa
                Est ce que le nombre de filières dans les écoles d ingénieurs a été réduit?
                Est ce que le nombre de filières dans les écoles d ingénieurs a augmenté? oui, filieres pointus surtout les NTIC, licence et master offshoring
                Est ce qu on a fermé des universités?
                Est ce qu on a ouvert des universités? dans mon université H1,+ ENSA khouribga(ingenieurs) est +E.S.T berrechid (techniciens superieurs)
                Est ce qu on a fermé des écoles privés?
                Est ce qu on a ouvert des écoles privés? oui, sarkozy ouvrira SUPINFO sur une terre offerte par M6
                Est ce que le budget de l éducation a baissé?
                Est ce que le budget de l éducation a augmenté?-surement
                Dernière modification par SpArOwMe, 20 février 2008, 15h23.

                Commentaire


                • #9
                  D accord pour le débat constructif .

                  Mais je te fais remarquer que tu as commencé par faire une assertion (le maroc n arrivera pas à former 10000 ingénieurs par an) sans le coroborrer par aucun élément objectif. Mais passons


                  Est ce que le nombre de place dans les écoles d ingénieurs a augmenté?
                  la réponse est oui. largement au cours des dernières années.

                  Est ce que le nombre des écoles d ingénieurs au maroc a augmenté?
                  la réponse est oui. des écoles ont ouverts même dans des villes de province : oujda, marrakech, meknes...

                  Est ce que le nombre de filières dans les écoles d ingénieurs a augmenté?
                  la réponse est oui. à titre d'exemple : les métiers de l'aéronautique...

                  Est ce qu on a ouvert des universités?
                  la réponse est oui. on a également et surtout réformé et agrandit les facultés techniques et les filières existantes

                  Est ce qu on a ouvert des écoles privés?
                  la réponse est oui. l état compte énormément aussi sur le secteur privé pour former ces ingénieurs. c est inscrit dans la stratégie du gouvernement. et c est même encouragé.

                  Est ce que le budget de l éducation a augmenté?
                  la réponse est oui. Il suffit de consulter la loi de finance marocaine de 2007 et de 2008.

                  Est ce que tu as des études qui prouve le contraire?
                  Dernière modification par Atlantic, 20 février 2008, 15h35.

                  Commentaire


                  • #10
                    Une issue qui est aussi confortée par le fait que le Maroc est classé parmi les trois premiers pays africains dans le domaine des télécoms et des TIC, par l'Union Internationale des Télécoms.
                    n'imaginez pas l'afs ou autres...........
                    les Seychelles et la Maurice qui sont devant le Maroc en telecoms grâce a leur télédensité

                    Commentaire


                    • #11
                      genetiquement parlant le marocain n'est pas porté sur les hautes technologies. comme si vous demandez a un libanais de faire DE la mecanique. a moins que le maroc va puiser chez les algeriens?

                      Commentaire


                      • #12
                        genetiquement parlant le marocain n'est pas porté sur les hautes technologies. comme si vous demandez a un libanais de faire DE la mecanique. a moins que le maroc va puiser chez les algeriens?
                        Il y en a qui sont congénitalement loufouques

                        Commentaire


                        • #13
                          OBJECTIF 10000 INGÉNIEURS PAR AN AU MAROC
                          15/02/2007
                          Le pays a besoin de cadres pour prendre le train de l'offshoring. Une opportunité pour les écoles et universités françaises.
                          Doubler le nombre d'ingénieurs formés chaque année. C'est l'objectif que s'est fixé le ministère marocain de l'Education nationale à l'horizon 2010. Le pays devra alors diplômer 10 000 ingénieurs par an, contre 4 300 aujourd'hui. Pour soutenir cette montée en puissance, 64 millions d'euros vont être débloqués. Ils permettront de bâtir des locaux et d'acheter du matériel.

                          Lancé fin décembre, ce plan implique 28 écoles marocaines publiques et une poignée d'institutions privées. Ensemble, elles se sont engagées à former annuellement plus de 7 000 cadres techniques d'ici à quatre ans. Le compte n'y est pas tout à fait. Ce qui ouvre des opportunités aux universités et écoles étrangères.

                          Les établissements français déjà implantés sur place, comme l'Eigsi ou l'Esiea à Casablanca, fourbissent leurs armes. Avec dans leurs cartons, un projet de pôle de formation et de recherche dédié au numérique et au multimédia, à Essaouïra, sur la côte atlantique. A la rentrée 2008, l'université internationale de Rabat devrait voir le jour avec le soutien de l'université de Nantes, de Polytech'Nantes et de Sciences Po Grenoble.

                          Vivendi, Steria et Capgemini ont apporté leur soutien à ce projet de 80 millions d'euros. L'opération « 10 000 ingénieurs » devrait permettre de soutenir l'économie du pays. En croissance de 3 % par an, elle pourrait, selon la Banque mondiale, atteindre les 6 %. A condition de ne pas manquer le train de l'offshoring (sous-traitance à bas coût), très consommateur de matière grise.

                          «La demande de cadres techniques explose mais, aujourd'hui, seules les écoles d'Etat peuvent délivrer le titre d'ingénieur », regrette Pierre Aliphat, directeur de l'Esiea à Paris et de l'Emiae à Casablanca. Si le Maroc ne veut pas rester à quai, il devra réformer son système d'enseignement supérieur.

                          Thibaut De Jaegher

                          Commentaire


                          • #14
                            nadine123
                            elle est nouvelle, elle a dû se tromper la pauvre

                            Commentaire


                            • #15
                              C'est le moment de faire carrière au Maroc !

                              http://www.01net.com/editorial/34123...re-au-maroc-./

                              La stratégie volontariste du Maroc attire les SSII françaises. Celles-ci entraînent dans leur sillage des informaticiens qui donnent ainsi un nouvel élan à leurs parcours professionnels.

                              Corinne Zerbib , 01 Informatique (n° 1889), le 14/02/2007

                              « En quinze jours, j'ai recruté 16 personnes. Et ce n'est pas fini. Nous serons une cinquantaine à la fin du mois de mars. Il faut faire vite, car nous ne savons pas ce qu'il adviendra du marché de l'emploi au printemps ! » Hassan Abdellaoui est le patron de la nouvelle filiale marocaine de la petite SSII française Telys. Ce Franco-marocain de 43 ans a effectué toute sa carrière en France.

                              Son diplôme de l'Ecole centrale en poche en 1986, il travaille d'abord en SSII, puis dans le secteur de l'assurance et de la banque. En 2004, il rejoint Telys en tant que directeur associé, avec la ferme intention de créer une offre offshore . Après quelques mois de test avec une société marocaine, il participe à la création d'un joint-venture local. « C'est pour moi une excellente opportunité, se félicite-t-il. Le Maroc se développe si vite ! Quand on vit à Casa (Casablanca), on a envie de participer à la dynamique. C'est un chantier extraordinaire. Du coup, j'ai atteint mon objectif : revenir au Maroc, tout en gardant un pied en France. »

                              Aujourd'hui, il sait que le temps presse : les mastodontes du service, notamment français, se ruent au Maroc. En particulier à Casablanca, la capitale économique.

                              « La Bangalore des pays francophones »

                              Les SSII sont incitées par la stratégie volontariste du gouvernement et, surtout, du roi Mohammed VI, visant à faire du Maroc une grande destination offshore. « Casa deviendra la Bangalore des pays francophones », prédit Hassan Bernoussi, le directeur d'Investir au Maroc, une organisation gouvernementale de promotion économique, lors de sa tournée de communication en France. Capgemini vient d'ailleurs d'arriver.

                              Après de longs mois de palabres et de tergiversations, le géant français loue des locaux en attendant la livraison, prévue pour juillet prochain, de la plate-forme flambant neuve du fameux Casashore. L'objectif annoncé est clair : monter une équipe de 500 personnes dans les trois prochaines années. Rien à voir, bien sûr, avec les 10 000 ingénieurs de la SSII en Inde. Mais, toutes proportions gardées, l'arrivée du leader français risque fort d'assécher le marché de l'emploi. C'est là que le bât aurait pu blesser. « Le point crucial qui a déterminé notre décision d'implantation au Maroc est l'engagement du Royaume de tout faire pour accroître la quantité d'ingénieurs disponibles dans le pays », poursuit Philippe Donche-Gay, le directeur général de Capgemini France.

                              Profiter de l'expérience en France pour évoluer vite

                              Souriante, avenante, mais déterminée, Farida prend une pause de quelques minutes pour raconter son parcours. Après un diplôme d'ingénieur à l'école Mohammedia (l'équivalent marocain de Polytechnique), elle part faire ses armes en France. Quatre ans et demi en SSII, dont deux en Allemagne, et Farida se construit une belle spécialité dans les télécoms. Lorsque son employeur, Unilog, lui propose de rejoindre l'équipe marocaine en plein développement, elle n'hésite pas une seconde. Aujourd'hui, à 27 ans, installée à Rabat, elle est aux commandes d'une équipe d'une dizaine de personnes, qui développe une application de facturation. Et elle ne s'arrêtera sûrement pas là.

                              « Je réalise mon rêve : mettre à profit les acquis de mon expérience en France pour évoluer rapidement dans mon pays d'origine. » Un parcours qui se banalise, surtout depuis quelques mois. Pour créer les nouvelles structures et apprendre aux jeunes diplômés marocains les méthodes de travail si cruciales dans les centres offshore, rien de tel qu'un management composé essentiellement de Marocains chevronnés, rompus aux pratiques des SSII françaises.

                              Ainsi Mohammed Lakhlifi, le patron de la nouvelle entité d'Unilog à Casablanca, a-t-il passé dix-huit ans en France, au sein de la SSII. C'est donc en toute logique qu'il a été choisi pour créer la plate-forme de Casa. Et la SSII française a choisi de ne pas attendre un an la livraison des locaux de Casashore. Le 1er juillet dernier, Mohammed Lakhlifi a inauguré un espace tout neuf dans un autre centre d'affaires de Casa. Equipement des locaux, recrutement, construction de toutes pièces de la nouvelle structure, etc. Le dirigeant franco-marocain a dû tout créer ex nihilo.

                              Même scénario chez Atos Origin. La grande majorité du management arrive de France. « Je fais partie des anciens élèves de l'Insa Lyon. C'est grâce à ce réseau que j'ai trouvé ce job. » Mounir est, lui aussi, venu de France pour participer au développement d'Atos au Maroc. Déjà présente dans le développement de projets pour les clients marocains, la SSII construit également sa structure offshore. Elle vise le recrutement d'une centaine d'ingénieurs, qu'il faudra former aux méthodes de la TMA - en particulier à CMMI. Voilà bien le point fort des ingénieurs et consultants rodés en France : leur maîtrise des processus de développement de maintenance des applications.

                              Retourner au Maroc après plusieurs années d'expérience en France. La perspective en séduit plus d'un. Mais à une condition non négligeable : accepter de réduire son salaire, globalement de moitié ! Un sacrifice que tous ne sont pas prêts à consentir. Les discours officiels ne gomment pas ce point. « Qu'ils soient nés au Maroc ou en France, les ingénieurs d'origine marocaine sont les bienvenus chez nous. Mais les écarts de salaire sont importants, et subsisteront », prévient Adil Douiri, le ministre de l'Artisanat et de l'Economie sociale, venu porter la bonne parole de l 'offshore en France.

                              Un inconvénient qu'il convient néanmoins de relativiser. En France, les ingénieurs marocains subissent encore souvent les discriminations, et peinent à évoluer. Au Maroc, ce plafond de verre se transforme en tapis rouge. Ils deviennent porteurs d'une connaissance indispensable. Sans compter que, comme dans toute nouvelle activité, de nombreuses places sont à prendre très rapidement.

                              Pour ce faire, les réseaux se multiplient. Dans la lignée de celui des anciens élèves des Insa, se sont créés des réseaux particulièrement opérationnels. A l'instar d'Académia, qui a pour cofondateur le ministre Adil Douiri. Lequel milite depuis 1997 en faveur du retour au Maroc des étudiants les plus brillants, notamment par le biais de l'aide à l'insertion professionnelle. Tout un programme.

                              Des écoles d'ingénieurs à la qualité reconnue

                              Et ce n'est pas tout : chaque année, le Forum Rhône-Alpes accueille le Carrefour maghrébin. Un salon de recrutement dédié aux entreprises d'Afrique du Nord - et surtout marocaines -, en quête de profils de haut niveau résidant en France. Une occasion à ne pas manquer - la prochaine édition se tiendra les 7 et 8 mars prochains. « Nous avons lancé cette rencontre pour les étudiants d'origine marocaine, dont une grande partie souffre de discrimination en France. Le pays est en pleine évolution, et de nombreuses opportunités leur sont offertes », affirme Yasmina Benchekroun, une étudiante de 21 ans, en quatrième année de l'Insa Lyon et responsable de la communication du salon.

                              Le moment est donc opportun pour profiter de cette formidable expansion. D'autant que la relève ne tardera pas à prendre le relais. « C'est une grande chance pour moi de travailler dans une entreprise française : j'y apprends la rigueur, les méthodes de travail, la discipline, l'autonomie. Et nous voyons le client, qui se rend ici tous les trois mois. » A 22 ans, le jeune Faris a été recruté par GFI Maroc, l'été dernier, à la sortie de son école d'ingénieurs à Casa. Le prestataire l'a invité à rejoindre sa première équipe offshore . Une aubaine. Dans quelques mois, l'espace offshore de GFI comptera plusieurs dizaines d'ingénieurs. Recrutés localement, cette fois, puisque c'est le but de ces plates-formes.

                              Atout indéniable du Maroc sur le terrain de l'informatique : le pays entretient depuis de nombreuses années une forte culture mathématique. Ses ingénieurs sont réputés pour leurs fortes compétences. Ajoutons à cela une motivation rare en Europe, et le cocktail produit des équipes particulièrement efficaces. Reste tout de même une inconnue, et de taille. Les prochaines élections marocaines, en juin 2007, risquent de voir la tendance islamiste dominer... Qu'en sera-t-il alors de cette prodigieuse ouverture ?

                              Commentaire

                              Chargement...
                              X