Après s'être confirmé sans contestation destination offshore des métiers à faible et moyenne valeur ajoutée (relation clientèle et centre de contacts), le Maroc passe au niveau supérieur et s'oriente désormais vers l'attrait de l'externalisation des métiers à haute valeur ajoutée (IT, finance, R&D…).
De la relation client, aux traitements administratifs, le Maroc vise désormais à passer à la délocalisation des activités de la Recherche et Développement (R&D) comme le déploiement de logiciels et de services informatiques. Le Maroc se dotant déjà d'une infrastructure moyenne et de ressources humaines relativement abondantes, s'est inspiré du modèle indien où la sous-traitance des métiers des services contribue fortement à la formation du PIB. Le chiffre d'affaires des SSII indiennes a représenté en 2005 plus de 44% des revenus mondiaux du secteur, soit 17,2 milliards de dollars, selon des estimations de la Nasscom (India's National Association of Software and Service Companies).
L'industrie indienne du logiciel est réputée pour sa sophistication et ses compétences techniques. C'est ainsi que si le Maroc a réussi à lever le pari de l'externalisation des métiers de la RC n'exigeant que la maîtrise de la langue et acceptant une ressource humaine à partir d'un niveau bac et plus, l'outsourcing des activités à haut potentiel lui, nécessite une qualification d'un bac+5 dans des formations pointues, principalement celle d'ingénieur. Le Maroc réussira-t-il ce nouveau pari ? Dans l'espoir de l'aboutissement du programme des 10.000 ingénieurs, déjà des SSII (Société de Services en Ingénierie Informatique) de renommée internationale se disputent la destination.
Prochainement opérationnelle au Maroc, Steria, SSII française va inaugurer cette semaine un nouveau centre de services "Nearshore" et "Offshore" à Casablanca. "Steria MedShore" est le nom de ce nouveau centre du Groupe qui aura pour principale mission de fournir, à des marchés européens et africains, des services "nearshore" d'intégration de systèmes, d'infogérance applicative et d'IT Outsourcing à haute valeur ajoutée pour les secteurs de la banque, de l'assurance, des télécommunications et de l'administration. Ce n'est pas la première expérience d'outsourcing pour le groupe français.
Stéria qui a enregistré en 2007 une hausse de son activité de 12,2%, à 1,416 milliard d'euros, doit ces chiffres notamment à l'acquisition de la britannique Xansa, une forte SSII spécialisée dans l'offshore en Inde et dont le rachat a été finalisé au mois d'octobre 2007. Stéria, à travers son virage stratégique vers offshoring et l'outsourcing de ses activités IT espère améliorer davantage sa rentabilité et réduire ses coûts, comme l'ont fait plusieurs SSII qui ont opté pour la destination Maroc. Exemple : SQLI qui avait choisi le Maroc pour implanter sa filiale et son centre technique offshore, en faisant appel au service des atouts marocains, a réalisé un bon 4ème trimestre avec un chiffre d'affaires de 32,8 ME en croissance de 24 %, dont 14,3 % ? Le groupe s'appuie aujourd'hui sur près de 150 collaborateurs au Maroc, avec des process opérationnels désormais éprouvés sur de nombreux projets.
SQLI vise une montée en puissance rapide avec l'objectif d'atteindre rapidement 500 collaborateurs marocains. GFI Informatique, elle a publié un chiffre d'affaires annuel en hausse de 8,7% à 688,5 millions d'euros dont une croissance de 17,3% à 197,4 millions d'euros. La SSII a affiché une croissance organique de 15,9% de ses activités au Maroc. Leader européen dans les services informatiques, GFI Informatique, rappelons le, avait crée GFI Offshore Maroc, une société concentrée sur les technologies mainframe et ERP ainsi que les petites et moyennes entreprises. Ce projet devrait permettre la création de 150 postes d'ici fin 2008 pour un investissement de 15 millions de dirhams (1,8 million de dollars).
Cap Gemini, le groupe suisse poursuit son fort développement des effectifs «offshore» au Maroc, en particulier dans les métiers de l'intégration de systèmes et de l'infogérance. Au 31 décembre 2007, 24% de l'effectif total du groupe, soit 20 000 sur 83 500, est localisé essentiellement en Inde, en Chine, en Pologne, au Maroc et en Amérique latine. Bref, le grand besoin du marché mondial en service IT offshores ne fait que commencer. L'industrie des services dans son ensemble prévoit que la demande européenne en service offshore, tous types confondus, atteindra 30 milliards d'euros (39,3 milliards de dollars) au cours des 10 prochaines années.
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L'envol d'une émergence
L'Offshoring au Maroc n'est pas simplement considéré comme un des secteurs de développement. Il est en effet l'issue presque unique, après le tourisme, pour faire marcher les principaux indicateurs du fameux «carré magique» (emploi, croissance, équilibre extérieur, prix). Une issue qui est aussi confortée par le fait que le Maroc est classé parmi les trois premiers pays africains dans le domaine des télécoms et des TIC, par l'Union Internationale des Télécoms.
En ce qui concerne les réalisations qui s'insèrent dans la vague encourageant le Maroc comme une des zones d'Offshoring de prédilection pour l'Europe, la création de zone dédiée dont Casanearshore. Quant à la commercialisation en cours des 48 000 m2 restants, elle connaît un franc succès puisque les réservations fermes ont atteint plus de 80% de la surface totale à louer. Environ une trentaine d'entreprises étrangères (Dell, Bull, Mazars, Novative, S2M, HPS, Ubisoft, M2M, GFI, TATA, etc.) ont signé des promesses de bail. Rappelons que les incitations fiscales, administratives et techniques (subventions à la formation, coûts du loyer et télécoms) permettent aux investisseurs étrangers de faire des gains sur charges de 70%.
Par Imane Berradi | LE MATIN
De la relation client, aux traitements administratifs, le Maroc vise désormais à passer à la délocalisation des activités de la Recherche et Développement (R&D) comme le déploiement de logiciels et de services informatiques. Le Maroc se dotant déjà d'une infrastructure moyenne et de ressources humaines relativement abondantes, s'est inspiré du modèle indien où la sous-traitance des métiers des services contribue fortement à la formation du PIB. Le chiffre d'affaires des SSII indiennes a représenté en 2005 plus de 44% des revenus mondiaux du secteur, soit 17,2 milliards de dollars, selon des estimations de la Nasscom (India's National Association of Software and Service Companies).
L'industrie indienne du logiciel est réputée pour sa sophistication et ses compétences techniques. C'est ainsi que si le Maroc a réussi à lever le pari de l'externalisation des métiers de la RC n'exigeant que la maîtrise de la langue et acceptant une ressource humaine à partir d'un niveau bac et plus, l'outsourcing des activités à haut potentiel lui, nécessite une qualification d'un bac+5 dans des formations pointues, principalement celle d'ingénieur. Le Maroc réussira-t-il ce nouveau pari ? Dans l'espoir de l'aboutissement du programme des 10.000 ingénieurs, déjà des SSII (Société de Services en Ingénierie Informatique) de renommée internationale se disputent la destination.
Prochainement opérationnelle au Maroc, Steria, SSII française va inaugurer cette semaine un nouveau centre de services "Nearshore" et "Offshore" à Casablanca. "Steria MedShore" est le nom de ce nouveau centre du Groupe qui aura pour principale mission de fournir, à des marchés européens et africains, des services "nearshore" d'intégration de systèmes, d'infogérance applicative et d'IT Outsourcing à haute valeur ajoutée pour les secteurs de la banque, de l'assurance, des télécommunications et de l'administration. Ce n'est pas la première expérience d'outsourcing pour le groupe français.
Stéria qui a enregistré en 2007 une hausse de son activité de 12,2%, à 1,416 milliard d'euros, doit ces chiffres notamment à l'acquisition de la britannique Xansa, une forte SSII spécialisée dans l'offshore en Inde et dont le rachat a été finalisé au mois d'octobre 2007. Stéria, à travers son virage stratégique vers offshoring et l'outsourcing de ses activités IT espère améliorer davantage sa rentabilité et réduire ses coûts, comme l'ont fait plusieurs SSII qui ont opté pour la destination Maroc. Exemple : SQLI qui avait choisi le Maroc pour implanter sa filiale et son centre technique offshore, en faisant appel au service des atouts marocains, a réalisé un bon 4ème trimestre avec un chiffre d'affaires de 32,8 ME en croissance de 24 %, dont 14,3 % ? Le groupe s'appuie aujourd'hui sur près de 150 collaborateurs au Maroc, avec des process opérationnels désormais éprouvés sur de nombreux projets.
SQLI vise une montée en puissance rapide avec l'objectif d'atteindre rapidement 500 collaborateurs marocains. GFI Informatique, elle a publié un chiffre d'affaires annuel en hausse de 8,7% à 688,5 millions d'euros dont une croissance de 17,3% à 197,4 millions d'euros. La SSII a affiché une croissance organique de 15,9% de ses activités au Maroc. Leader européen dans les services informatiques, GFI Informatique, rappelons le, avait crée GFI Offshore Maroc, une société concentrée sur les technologies mainframe et ERP ainsi que les petites et moyennes entreprises. Ce projet devrait permettre la création de 150 postes d'ici fin 2008 pour un investissement de 15 millions de dirhams (1,8 million de dollars).
Cap Gemini, le groupe suisse poursuit son fort développement des effectifs «offshore» au Maroc, en particulier dans les métiers de l'intégration de systèmes et de l'infogérance. Au 31 décembre 2007, 24% de l'effectif total du groupe, soit 20 000 sur 83 500, est localisé essentiellement en Inde, en Chine, en Pologne, au Maroc et en Amérique latine. Bref, le grand besoin du marché mondial en service IT offshores ne fait que commencer. L'industrie des services dans son ensemble prévoit que la demande européenne en service offshore, tous types confondus, atteindra 30 milliards d'euros (39,3 milliards de dollars) au cours des 10 prochaines années.
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L'envol d'une émergence
L'Offshoring au Maroc n'est pas simplement considéré comme un des secteurs de développement. Il est en effet l'issue presque unique, après le tourisme, pour faire marcher les principaux indicateurs du fameux «carré magique» (emploi, croissance, équilibre extérieur, prix). Une issue qui est aussi confortée par le fait que le Maroc est classé parmi les trois premiers pays africains dans le domaine des télécoms et des TIC, par l'Union Internationale des Télécoms.
En ce qui concerne les réalisations qui s'insèrent dans la vague encourageant le Maroc comme une des zones d'Offshoring de prédilection pour l'Europe, la création de zone dédiée dont Casanearshore. Quant à la commercialisation en cours des 48 000 m2 restants, elle connaît un franc succès puisque les réservations fermes ont atteint plus de 80% de la surface totale à louer. Environ une trentaine d'entreprises étrangères (Dell, Bull, Mazars, Novative, S2M, HPS, Ubisoft, M2M, GFI, TATA, etc.) ont signé des promesses de bail. Rappelons que les incitations fiscales, administratives et techniques (subventions à la formation, coûts du loyer et télécoms) permettent aux investisseurs étrangers de faire des gains sur charges de 70%.
Par Imane Berradi | LE MATIN
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