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Sonatrach Algérie préfère le marché africain

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  • Sonatrach Algérie préfère le marché africain

    Invité de la chaîne III de la radio nationale en Algérie, Chakib Khelil, ministre de l’Energie et des Mines, a révélé que le programme d’expansion régionale, mis en œuvre par Sonatrach, se poursuit avec beaucoup de réussite.

    « Nous sommes présents au Mali, en Mauritanie, au Niger, en Libye et les contrats de partenariats conclus renforcent la position de Sonatrach à l’échelle africaine et régionale », a-t-il dit. Les propos de Chakib Khelil interviennent à la veille du passage en examen, au Nigeria, où le ministre doit se rendre aujourd’hui, du projet de gazoduc transsaharien. Le projet sera examiné en présence du ministre du Gaz nigérian, de la compagnie nationale nigériane des hydrocarbures et des sociétés internationales chargées de réaliser le gazoduc.

    La volonté de l’Algérie de s’implanter dans son périmètre africain, et notamment dans les marchés limitrophes, intervient comme une stratégie qui fait suite au constat du caractère manifestement hermétique du marché européen. En effet, depuis la directive européenne de 1998 sur le gaz et la volonté de Bruxelles d’augmenter la part des marchés swap (contrats à court terme), alors que l’industrie gazière requiert des investissements gaziers lourds qui ne sont rentables que sur deux ou trois décennies. Dans ce contexte, la priorité de la Sonatrach n’est pas de nouer des alliances figées avec une compagnie russe ou française, par exemple, mais de diversifier ses activités et de se développer à l’étranger. Au cours des prochaines années, l’Algérie espère augmenter de façon significative sa production de gaz et de pétrole.

    A l’horizon 2010, son objectif est d’exporter 85 milliards de mètres cubes de gaz (contre environ 65 milliards aujourd’hui) et 2 millions de barils équivalent pétrole par jour. Dans le domaine gazier, la compagnie nationale mise à la fois sur sa montée en puissance dans le gaz naturel liquéfié (GNL) et sur l’entrée en service des deux nouveaux gazoducs méditerranéens (Medgaz et Galsi) pour accroître son influence en Europe. Fournisseur clef des marchés français, espagnol, portugais et italien, la Sonatrach souhaite ajouter une corde à son arc en commercialisant elle-même son gaz auprès des consommateurs européens. Dans tous ces pays, elle a créé des filiales commerciales.

    Mais cela n’a pas réussi à convaincre les Européens de « laisser travailler » Sonatrach. En témoignent les récents déboires de la compagnie nationale avec la partie espagnole. Depuis, l’Algérie compte relever sa capacité de négociation en prenant de vitesse les majors européens en terre africaine. D’ici à dix ans, la Sonatrach s’est fixée pour objectif de réaliser un tiers de son chiffre d’affaires (52 milliards de dollars en 2005) hors d’Algérie.

    Pour cela, la compagnie compte prospecter hors de ses frontières, en particulier sur le continent africain : elle espère à terme extraire du pétrole et du gaz au Mali, au Niger, en Egypte, en Libye et en Mauritanie. D’une façon générale, la volonté affichée par ses dirigeants est aussi d’élargir le portefeuille d’activités, pour intervenir dans le domaine électrique, mais aussi dans la pétrochimie ou la « gazochimie » : en plus du pétrole et du gaz, la Sonatrach produira demain du méthanol, de l’éthane, de l’hélium, de l’ammoniac ou de l’urée (utilisée dans la fabrication de matières plastiques : résine urée-formol)...

    Cette politique qui cumule de bons résultats en Afrique, peut rencontrer le même succès ailleurs. Sur le plan commercial, Sonatrach cible le marché atlantique, notamment les Etats-Unis. Elle a déjà signé des lettres d’intention avec des compagnies américaines pour une réservation de capacité dans des terminaux de regazéification de la côte Est des Etats-Unis. Les joint-ventures avec des compagnies japonaises pour l’exploitation de nouveaux méthaniers et supertankers lui permettent, du reste, d’avoir une flexibilité dans ses exportations et d’atteindre les marchés lointains tels ceux du Sud-est asiatique et de l’Amérique latine.

    F. Kaddache — La Voix de L’Oranie
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