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La nouvelle interconnexion électrique du Maghreb a bien avancé»

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    13-02-2008

    Nourredine Boutarfa, PDG du groupe Sonelgaz, estime les besoins de financement du plan de développement de Sonelgaz à 30 milliards de dollars d’ici à 2017. Selon lui, les banques algériennes seules ne pourront pas assumer. Entretien.

    Par Samy Injar, Alger


    « Il faut en permanence investir dans l’exploitation, la maintenance et le développement du réseau. Sachez donc qu’à l’horizon 2017, les investissements en transport et en distribution de l’électricité et du gaz seront bien supérieurs à ceux de la production. »

    Les Afriques : Le plan de développement de Sonelgaz, dans sa configuration actuelle, est-il à même de lui permettre de satisfaire les besoins nationaux en électricité ?
    Nourredine Boutarfa : Le plan de développement dépend essentiellement des prévisions de croissance de la consommation électrique. Et, en Algérie, la consommation électrique croît de façon substantielle, d’année en année, de 6% en moyenne entre 2001 et 2006.

    En décembre 2007, l’opérateur système a enregistré une puissance maximale appelée de 6411 MW. C’est un appel record. Il est en évolution de près de 9,46% par rapport au record précédent à la même période de l’année 2006. En puissance, cela veut dire que Sonelgaz a couvert une demande de près de 554 MW supérieure à celle enregistrée en 2006, soit la puissance nécessaire à l’alimentation d’une ville comme Alger intra-muros. Ceci renseigne sur le volume de puissance que nous devons garantir annuellement et sur le volume d’investissements nécessaire. Il ne s’agit pas seulement d’apporter de nouvelles capacités, notre plan de développement doit tenir compte de l’état actuel de notre parc de production qui, vous le savez, est très vieillissant.

    Une partie du parc de Sonelgaz à plus de vingt ans d’âge, certaines turbines tournent depuis trente ans ! Il s’agit à la fois de remplacer le parc que nous devons absolument déclasser et réussir le pari de garantir l’approvisionnement en électricité en développant notre puissance « dispatchable ». Je dis explicitement « puissance dispatchable » et non pas « puissance installée » parce qu’il est question de développer en parallèle un réseau très haute tension en technique 400 kV en mesure de transporter l’énergie sur tout le réseau interconnecté.

    Vous confirmez bien que les investissements engagés courent après la demande domestique ?
    Nécessairement ! Assurer le service public, c’est dimensionner son parc et son réseau, de façon à couvrir une demande de pointe qui ne dépasse pas une heure de temps. Pour ce faire nous avons déjà trois centrales de type combiné d’une puissance totale de 1200 MW chacune qui sont déjà engagées en partenariat pour un montant d’investissements de l’ordre de 5,2 milliards de dollars. Il reste qu’en matière de réalisation d’ouvrages électriques, les délais sont décisifs. Si la demande est là, l’offre doit suivre simultanément et tout retard dans la réalisation peut avoir des conséquences fâcheuses sur la qualité de service. Ceci explique pourquoi, en attendant la mise en service à l’horizon 2012 des deux méga-centrales de Terga et de Koudiet Eddraouch (d’une puissance totale de 1200 MW chacune, ndlr), Sonelgaz a dû mettre en œuvre un imposant plan d’urgence afin de couvrir la demande à l’horizon 2009-2010. Ce plan permettra de rénover le parc de production et de le consolider de 2000 MW avec la réalisation de sept centrales à gaz turbines réparties sur tout le nord de l’Algérie. Elles doivent être mises en service entre février et septembre 2009.

    « Au sein du Maghreb, des liens traditionnels existent de longue date en matière de coopération dans le domaine de l’énergieélectrique. Cet ensemble est interconnecté à l’Espagne, via le Maroc, et donc à l’Union européenne depuis 1996. »

    Sonelgaz a lancé, pour financer son plan de développement, un grand emprunt obligataire. L’augmentation des tarifs d’électricité est également annoncée comme une véritable nécessité pour le financement de ce plan. Qu’en est-il des contraintes de financement des investissements de Sonelgaz ?

    Les emprunts obligataires et les prêts bancaires ne financent qu’une partie de notre plan. A ce propos, il faut bien voir de quoi il s’agit. Selon des prévisions récentes, la demande en énergie électrique en Algérie devrait passer de 31 000 GWh en 2007 à plus de 55 515 GWh en 2016. Dans la même proportion, le nombre de clients passera de plus de 6 millions en 2007 à près de 8 millions en 2016. Pour couvrir cette demande d’ici 2017, les investissements en production de l’électricité s’élèveront à près de 12,3 milliards de dollars.

    Sonelgaz devrait y participer à hauteur de 5 milliards de dollars. Et comme je vous l’ai déjà dit, les investissements en production, à eux seuls, ne suffisent pas. Il faut en permanence investir dans l’exploitation, la maintenance et le développement du réseau. Sachez donc qu’à l’horizon 2017, les investissements en transport et en distribution de l’électricité et du gaz seront bien supérieurs à ceux de la production. En somme, le montant global des investissements prévus d’ici 2017 est de l’ordre de 2111 milliards de dinars, soit pas moins de 30 milliards de dollars. Avec de tels montants vous comprenez aisément qu’il est difficile pour nos banques, vu leur taille actuelle en terme de capital, de nous accompagner ; surtout si l’on sait que près de 50% de ce montant est à la charge de Sonelgaz. Il est donc question de trouver de quoi financer la totalité de ce plan de développement, abstraction faite des emprunts et des prêts. Par ailleurs, il nous faut bien rembourser les prêts, payer le service de la dette…sauf qu’actuellement, nos charges augmentent et nos recettes ne suivent pas. Vous savez, notre seule ressource est l’énergie que nous fournissons et les tarifs que nous appliquons.


    Sonelgaz a le profil d’un champion régional de la fourniture d’électricité. L’interconnexion des réseaux d’électricité des pays du Maghreb n’est elle pas très en deçà de la maturité du marché ?

    Au sein du Maghreb, des liens traditionnels existent de longue date en matière de coopération dans le domaine de l’énergie électrique. Cet ensemble est interconnecté à l’Espagne, via le Maroc, et donc à l’Union européenne depuis 1996.

    Il est vrai que notre système électrique est très important comparé à nos voisins. Ceci est essentiellement dû à la grande superficie de l’Algérie et à la densité de la population. Nous disposons bien d’un réseau de transport d’électricité long de 19 000 km dont 1282 km en technique 400 kV.

    Ceci dit, nous ne pouvons pas soutenir que les interconnexions avec les pays voisins soient en deçà de la maturité du marché. Au contraire, les pays du Maghreb ont bien avancé sur cette voie. La réalisation de la dorsale demande de lourds investissements, des délais relativement longs et beaucoup d’expertise puisqu’il s’agit du palier 400 kV. La dorsale 400 kV qui reliera l’Algérie à la Tunisie et au Maroc et, par conséquence, à l’Europe sera très bientôt opérationnelle. 2008 verra la consistance du réseau 400 kV évoluer de près de 40%. Ceci nous permettra de renforcer davantage l’interconnexion. La tenue de la fréquence sera mieux assurée, la participation aux réserves et les échanges commerciaux se développeront.

    La ligne 400kV Jendouba – El Hadjar, pour ce qui est de l’interconnexion tunisie – Algérie, est prête depuis 2003 du côté algérien, et depuis 2005 côté Tunisien. Mais pour des contraintes d’entrée au poste d’El Hadjar, la ligne sera raccordée au futur poste de Chafia, prévu en 2009. De même, la ligne 400kV Bourdim – Hassi Ameur, qui va renforcer l’interconnexion avec le Maroc, est tout aussi prête. En mai prochain sera livrée la ligne 400 kV Ouallili – Metmata qui assure la continuité du réseau de 400 kV au Maroc. En tout état de cause, nous devrions dès le deuxième semestre de l’année 2008 envisager de faire un deuxième test pour la liaison tuniso-libyenne. S’il est concluant, nous pourrons alors disposer de marges de réserve pour des échanges structurés.

  • #2
    C'est à juste titre que Sonatrach et Sonelgaz sont qualifiées de mastodonte.

    12 milliards de dollars d'investissement dans la production à l'horizon 2017 et 30 milliards si on inclut les investissements de transport et de distribution (gaz et electricité). C'est de l'ordre de quelques PIB.

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