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Pourquoi l’Algérie est le grand gagnant de la hausse des cours du pétrole

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  • Pourquoi l’Algérie est le grand gagnant de la hausse des cours du pétrole

    Pourquoi l’Algérie est le grand gagnant de la hausse des cours du pétrole sur les marchés internationaux..?

    Depuis quelques jours, les cours du pétrole ont atteint des niveaux historiquement hauts. La récente décision des 13 pays de l'OPEP de ne pas augmenter leur production pour éloigner cette fièvre sur les prix de l'or noir, n'est sans doute pas étrangère à cet engouement.A la question de savoir si cette tendance va se poursuivre, la plupart des observateurs et spécialistes restent prudents tout en annonçant que « tous les facteurs haussiers sont désormais réunis » pour une poursuite des cours élevés. « Il est sûr que, dans les prochaines semaines, les cours du pétrole vont connaître une très forte volatilité marquée à la fois par de fortes hausses et des baisses significatives » estime pour sa part Francis Perrin, directeur de la rédaction de la lettre spécialisée Pétrole et Gaz Arabes. Selon lui, malgré les menaces d'une récession importante aux Etats-Unis, la demande mondiale, qui frôle actuellement les 86 millions de barils par jour, restera orientée à la hausse.

    « C'est un phénomène que l'on observe depuis 2004 au moins », dit-il en précisant que, malgré la remontée des stocks chez les principaux pays consommateurs, la demande mondiale restera ferme en raison de l'expansion de la Chine et de l'Inde. «Face à une demande qui croît, les capacités de réponse des pays producteurs restent faibles », explique M.Perrin en précisant que les dernières tensions entre le Venezuela, l'Equateur et la Colombie - trois pays producteurs de pétrole - n'ont pas contribué à une accalmie des cours.

    De plus, on assiste aujourd'hui à l'émergence d'un phénomène nouveau avec des acteurs financiers qui, parce qu'ils redoutent une récession aux Etats-Unis et ses conséquences sur le reste du monde, privilégient les matières premières, dont le pétrole. La baisse du dollar est également un facteur haussier pour le pétrole, ce à quoi il faut ajouter la spéculation au sens strict du terme, dit-il. La chute du dollar a d'ailleurs été citée par l'OPEP comme l'une des raisons importantes qui justifient son refus d'augmenter sa production. « A court terme, nous restons dans une tendance haussière mais, si la menace de récession se confirme, la tendance pourrait alors s'inverser ».

    Pour Francis Perrin, l'Algérie fait figure de grand gagnant dans cette période de renchérissement des cours du brut et du gaz. Certes notre pays n'est pas « un acteur pétrolier de premier rang avec une production de 1,4 million de barils par jour, à comparer avec les 9 millions affichés actuellement par la Russie et l'Arabie Saoudite. Mais le pétrole algérien est d'une grande qualité. « Il est léger et peu soufré avec très peu d'impuretés. C'est l'un des pétroles les plus appréciés au monde ». De plus le pays confirme son ouverture aux capitaux étrangers et multiplie les accords internationaux de coopération. En 2006 et 2007, on a découvert 40 nouveaux gisements « ce qui attire les compagnies étrangères et suscite des convoitises… ».

    Un engouement qui s'explique aussi par le fait que l'Algérie possède des réserves de gaz particulièrement attractives. La production de gaz du pays est actuellement de l'ordre de 150 millions de tonnes équivalent pétrole par an. « Le pays est encore peu exploré », explique Francis Perrin qui souligne la grande diversité des capitaux venus s'investir sur le sol algérien. «Dans les années 1990, les firmes américaines se sont fortement implantées en Algérie » mais, « présent en Algérie depuis 1946, Total fait bien partie des pionniers et a toujours su ménager ses contacts et ses réseaux ».

    Aujourd'hui des compagnies chinoises, vietnamienne, canadiennes ou autres ont pignon sur rue aux côtés des grands acteurs européens comme BP, ENI, Shell et la société norvégienne Statoil. Total parvient à tirer son épingle du jeu en étant présent sur des projets d'exploitation sur les sites de Hamra et de Tin Fouyé Tabankort et en conduisant des activités d'exploration. De plus, en 2007, une nouvelle piste de développement s'est ouverte. En lien avec Sonatrach, le groupe français a signé un contrat de 3 milliards de dollars pour la construction d'une usine pétrochimique.

    Globalement le pétrole et le gaz représentent 95 à 99% des exportations de l'Algérie, il y a donc là un véritable effet d'aubaine dans les conditions actuelles. Le pétrole est une manne », mais ce n'est pas une industrie de main-d'œuvre, tout le problème sera de savoir comment transformer cette rente en projets de développement significatifs pour le pays en dehors de l'industrie des hydrocarbures. « C'est le grand défi de l'Algérie : trouver des sources de diversification industrielle et économique et mieux utiliser l'argent du pétrole et du gaz pour répondre aux besoins de la population ».

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