Les opérateurs de télécommunications européens ont souffert en Bourse mercredi, les commentaires de Deutsche Telekom sur ses activités fixes, censés rassurer les investisseurs, ayant été perçus comme un avertissement.
Le groupe allemand a dit tabler sur une baisse de 4% à 6% de son chiffre d'affaires et un recul de 5% à 8% de son excédent brut d'exploitation dans le fixe cette année, une perspective qui a fait chuter son cours de près de 7%. L'action "T" est tombée en séance à 9,92 euros, son plus bas niveau depuis cinq ans, pour finir la journée à 10,59 euros.
Elle a entraîné dans sa chute nombre d'autres valeurs du secteur: l'indice sectoriel DJ Stoxx a perdu 3,29%, France Télécom 2,5% et Telefonica 1,4%.
Des analystes ont noté que les prévisions de Deutsche Telekom étaient conformes à leurs propres estimations mais un trader a expliqué que le titre avait enfoncé des seuils techniques déclenchant des ordres de vente.
"La nouvelle n'était pas bonne et cela ne pardonne pas dans le climat actuel sur les marchés. Le marché espérait une bonne surprise", a-t-il ajouté. Les volumes de transactions sur Deutsche Telekom ont été environ trois fois supérieurs à la moyenne des 90 dernières séances.
Réagissant à l'inquiétude de la Bourse, France Télécom a confirmé en séance ses objectifs pour 2008, notamment les indications données sur les activités fixes en France.
"Nous confirmons les indications de tendance données en décembre dernier lors de la Journée investisseurs (Investor Day) et rappelées le 6 février lors de la présentation des résultats 2007", a déclaré le directeur financier Gervais Pellissier dans un communiqué.
"Le groupe avait en effet indiqué qu'après la performance de 2007, les activités résidentielles en France (réseau fixe traditionnel et Internet) devraient être stables en 2008. Il n'y a donc aucune remise en cause des objectifs du groupe pour l'année".
INCERTITUDE
Avant même ses annonces de mercredi, Deutsche Telekom suscitait la prudence chez les investisseurs: le groupe avait provoqué un choc sur le marché début 2007 en émettant son deuxième "profit warning" en deux mois.
Autre facteur de baisse ce mercredi pour le secteur: Telecom Italia est tombé à un plus bas de dix ans, victime de rumeurs - démenties - évoquant une augmentation de capital visant à réduire la dette du groupe, qui atteint 35,7 milliards d'euros.
"Il n'y a aucune réflexion sur une augmentation de capital", a déclaré à Reuters le président de Telecom Italia, Gabriele Galateri di Genola. "L'entreprise est solide, à la fois en termes économiques et financiers."
Ses propos ont permis à l'action de se reprendre avant un nouvel accès de faiblesse.
Chicuong Dang, analyste de Richelieu Finance, souligne que l'avertissement du fabricant de téléphones portables Sony Ericsson a aussi pesé sur la tendance du secteur.
"Cela montre que le niveau d'incertitude sur le marché reste très élevé et que les investisseurs craignent non seulement de nouvelles dépréciations dans le secteur bancaire, mais aussi de mauvaises nouvelles telles que des avertissements dans d'autres secteurs en raison du climat économique actuel", explique-t-il.
Deutsche Telekom a précisé s'en tenir à son objectif initial pour l'ensemble du groupe, à savoir une stabilité de l'Ebitda cette année, et il a souligné que le ralentissement du chiffre d'affaires et des bénéfices dans le fixe s'atténuait.
"Nous allons nettement limiter la baisse des ventes et cette tendance sera maintenue en 2009 et 2010, mais pas avec une grande ampleur", a expliqué le patron de la division T-Home, Timotheus Höttges.
"Même si les annonces de Deutsche Telekom ressemblent à un avertissement sur les résultats, elles n'en sont pas un selon moi", a commenté Rob Goyens, analyste de Dexia, dont les estimations correspondent aux objectifs du groupe allemand. "La réaction du marché semble exagérée, notamment les répercussions sur le secteur."
Chris-Oliver Schickentanz, analyste de Dresdner Bank, juge pour sa part que, même si les prévisions de la division fixe sont légèrement inférieures aux attentes du marché, la baisse du cours de Deutsche Telekom est exagérée.
Cyril Altmeyer
Sources : lepoint.fr./ Reuters.
Le groupe allemand a dit tabler sur une baisse de 4% à 6% de son chiffre d'affaires et un recul de 5% à 8% de son excédent brut d'exploitation dans le fixe cette année, une perspective qui a fait chuter son cours de près de 7%. L'action "T" est tombée en séance à 9,92 euros, son plus bas niveau depuis cinq ans, pour finir la journée à 10,59 euros.
Elle a entraîné dans sa chute nombre d'autres valeurs du secteur: l'indice sectoriel DJ Stoxx a perdu 3,29%, France Télécom 2,5% et Telefonica 1,4%.
Des analystes ont noté que les prévisions de Deutsche Telekom étaient conformes à leurs propres estimations mais un trader a expliqué que le titre avait enfoncé des seuils techniques déclenchant des ordres de vente.
"La nouvelle n'était pas bonne et cela ne pardonne pas dans le climat actuel sur les marchés. Le marché espérait une bonne surprise", a-t-il ajouté. Les volumes de transactions sur Deutsche Telekom ont été environ trois fois supérieurs à la moyenne des 90 dernières séances.
Réagissant à l'inquiétude de la Bourse, France Télécom a confirmé en séance ses objectifs pour 2008, notamment les indications données sur les activités fixes en France.
"Nous confirmons les indications de tendance données en décembre dernier lors de la Journée investisseurs (Investor Day) et rappelées le 6 février lors de la présentation des résultats 2007", a déclaré le directeur financier Gervais Pellissier dans un communiqué.
"Le groupe avait en effet indiqué qu'après la performance de 2007, les activités résidentielles en France (réseau fixe traditionnel et Internet) devraient être stables en 2008. Il n'y a donc aucune remise en cause des objectifs du groupe pour l'année".
INCERTITUDE
Avant même ses annonces de mercredi, Deutsche Telekom suscitait la prudence chez les investisseurs: le groupe avait provoqué un choc sur le marché début 2007 en émettant son deuxième "profit warning" en deux mois.
Autre facteur de baisse ce mercredi pour le secteur: Telecom Italia est tombé à un plus bas de dix ans, victime de rumeurs - démenties - évoquant une augmentation de capital visant à réduire la dette du groupe, qui atteint 35,7 milliards d'euros.
"Il n'y a aucune réflexion sur une augmentation de capital", a déclaré à Reuters le président de Telecom Italia, Gabriele Galateri di Genola. "L'entreprise est solide, à la fois en termes économiques et financiers."
Ses propos ont permis à l'action de se reprendre avant un nouvel accès de faiblesse.
Chicuong Dang, analyste de Richelieu Finance, souligne que l'avertissement du fabricant de téléphones portables Sony Ericsson a aussi pesé sur la tendance du secteur.
"Cela montre que le niveau d'incertitude sur le marché reste très élevé et que les investisseurs craignent non seulement de nouvelles dépréciations dans le secteur bancaire, mais aussi de mauvaises nouvelles telles que des avertissements dans d'autres secteurs en raison du climat économique actuel", explique-t-il.
Deutsche Telekom a précisé s'en tenir à son objectif initial pour l'ensemble du groupe, à savoir une stabilité de l'Ebitda cette année, et il a souligné que le ralentissement du chiffre d'affaires et des bénéfices dans le fixe s'atténuait.
"Nous allons nettement limiter la baisse des ventes et cette tendance sera maintenue en 2009 et 2010, mais pas avec une grande ampleur", a expliqué le patron de la division T-Home, Timotheus Höttges.
"Même si les annonces de Deutsche Telekom ressemblent à un avertissement sur les résultats, elles n'en sont pas un selon moi", a commenté Rob Goyens, analyste de Dexia, dont les estimations correspondent aux objectifs du groupe allemand. "La réaction du marché semble exagérée, notamment les répercussions sur le secteur."
Chris-Oliver Schickentanz, analyste de Dresdner Bank, juge pour sa part que, même si les prévisions de la division fixe sont légèrement inférieures aux attentes du marché, la baisse du cours de Deutsche Telekom est exagérée.
Cyril Altmeyer
Sources : lepoint.fr./ Reuters.