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Lettre confidentielle ‘GlobalEurope Anticipation Bulletin’ N°23 – 15 mars 2008

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  • Lettre confidentielle ‘GlobalEurope Anticipation Bulletin’ N°23 – 15 mars 2008

    1- Perspective
    Crise systémique globale - Fin 2008 : Déroute des fonds de pension
    D'ici la fin de 2008, nous allons assister à une formidable déroute de l'ensemble des fonds de pension de la
    planète, mettant en péril tout le système des retraites par capitalisation. Ce cataclysme financier aura une
    dimension humaine dramatique puisqu'il correspond à l'arrivée à la retraite de la première vague des babyboomers
    aux Etats-Unis, en Europe et au Japon… (page 2)
    2- Telescope
    Les actions de la Fed sur les marchés accélèrent la prochaine explosion des 500 trillions
    USD de produits financiers dérivés
    Sans s’en rendre compte, Ben Bernanke enfonce encore plus profondément Wall Street dans la crise […] En
    contribuant involontairement à retirer le tapis bancaire sous les pieds des hedge funds, il déclenche l'explosion
    d'une nouvelle « bombe » de produits dérivés d'un montant de plus de 500.000 Milliards USD… (page 5)
    Vers une nationalisation d'une partie du système bancaire des Etats-Unis
    Si la Fed continue à agir comme elle le fait actuellement, sa prochaine « grande action » risque d'être tout
    simplement la nationalisation d'une partie du système bancaire des Etats-Unis puisqu'elle a entrepris de prendre
    à son compte les bilans dégradés d'un nombre croissant d'établissements financiers du pays… (page 7)
    Le top-5 des pays européens les plus exposés aux retombées de la crise financière
    américaine
    La situation des banques dans plusieurs pays européens devient en effet très fragile, même si globalement
    l'économie de la zone Euro continue à résister aux conséquences de la récession américaine… (page 8)
    Fonds de pension : Les trois chocs de la fin 2008
    La crise systémique globale va provoquer la déroute du système basé sur les fonds de pension qui suppose une
    hausse continue et régulière des principales catégories d'actifs dans lesquels les sommes énormes gérées par les
    fonds de pension sont investies ; or la crise actuelle remet en cause simultanément ces deux contraintes de
    fonctionnement du système de retraite par capitalisation… (page 10)
    Cinq pays occidentaux vont être les plus affectés par l'effondrement du système de
    retraites par capitalisation
    A la fin de l'année 2008, au rythme du développement de la crise systémique globale dans la sphère économique
    et financière, LEAP/E2020 estime qu'une moitié des fonds de pension sera confrontée à des risques
    d'insolvabilité face non seulement à une baisse drastique de leurs revenus, mais également à une fonte de la
    valeur de leur capital… (page 12)
    Cinq recommandations stratégiques et opérationnelles pour sauver sa retraite face à la
    déroute des fonds de pension (page 13)

    3- Focus
    Attaque sur l'Iran à l'été 2008 : l'effondrement du Dollar augmente la probabilité à 70%
    L’effondrement de la devise américaine par rapport aux autres devises majeures et vis-à-vis du pétrole et de l'or
    en particulier, est porteur d'un risque accru d'attaque des installations nucléaires iraniennes d'ici l'été 2008, par
    Israël et les Etats-Unis. Pour LEAP/E2020 la probabilité d'une telle attaque d'ici l'élection américaine de
    Novembre 2008 est actuellement évaluée à 70%, comme exliqué dans ce numéro 23 du GEAB… (page 14)
    4- Le GlobalEurometre
    Résultats & Analyses
    Concernant l'intervention militaire de l'OTAN en Afghanistan, le verdict des Européens est sans appel : 91%
    d'entre eux estiment nécessaire de fixer une date pour le retrait des troupes européennes de ce pays…
    Dernière modification par nacer-eddine06, 21 mars 2008, 14h04.
    The truth is incontrovertible, malice may attack it, ignorance may deride it, but in the end; there it is.” Winston Churchill

  • #2
    1-perspective

    1- Perspective
    Crise systémique globale - Fin 2008 : Déroute
    des fonds de pension

    Selon LEAP/E2020, d'ici la fin de 2008, nous allons assister à une formidable déroute de l'ensemble
    des fonds de pension de la planète, mettant en péril tout le système des retraites par capitalisation.
    Ce cataclysme financier aura une dimension humaine dramatique puisqu'il correspond à l'arrivée à la
    retraite de la première vague des baby-boomers aux Etats-Unis, en Europe et au Japon : les revenus
    des fonds de pension s'effondrent au moment même où ils doivent commencer à effectuer leur
    première grande série de versements aux retraités. Dans ce numéro 23 du GEAB, notre équipe
    anticipe l'évolution de cette prochaine crise des fonds de pension, précise les pays les plus touchés
    (notamment en Europe) et présente des recommandations opérationnelles et stratégiques pour y faire
    face.
    Parallèlement, dans ce GEAB N°23, LEAP/E2020 anticipe les prochains mois de cette crise
    systémique globale qui est désormais une évidence pour tous, s'attachant à anticiper les effets
    pervers des prêts de la Réserve fédérale américaine qui sont en train de fragiliser encore plus
    l'ensemble du système financier américain, et analysant les risques à venir qui pèsent sur les
    établissements bancaires aux Etats-Unis et dans certains pays européens particulièrement exposés.
    Parallèlement notre équipe analyse l’impact de la crise économique et financière US actuelle sur les
    probabilités et les conséquences d’une attaque de l’Iran par Israël et les Etats-Unis avant les
    prochaines élections présidentielles américaines.
    En tout état de cause, avec l'annonce d'un plan de sauvetage d'urgence de la cinquième banque
    d'affaires US, Bear Stearns1 (prélude à sa vente ou à sa mise en liquidation dans les prochaines
    semaines), on assiste bien à la faillite d'un grand établissement financier dès le premier trimestre
    2008, comme anticipé par notre équipe dans le GEAB N°192.
    Simultanément, le Dollar US a repris sa chute libre par rapport à l'Euro, au Yen, au Yuan; l'or est à
    plus de 1.000 USD/once, le pétrole à plus de 110 USD/baril, les bourses mondiales en baisse de 20%
    en un trimestre, et la dernière tentative de stopper la crise financière avec le prêt de 200 Milliards
    USD aux banques par la Réserve fédérale américaine a déjà montré qu'il avait échoué ... tous les
    fondements de l'ordre économico-financier de ces dernières décennies s'écroulent sous nos yeux, à un
    rythme de plus en plus rapide. Ce sont bien tous les signes d'une crise systémique3.
    1 Source : Reuters, 14/03/2008
    2 Nous avions annoncé Février 2008 dans le GEAB N° 19, et c'est finalement le 14 Mars que cette première banque américaine
    aura fait défaut. Nous rappelons par ailleurs que désormais, selon notre anticipation de Novembre 2007, d'autres banques
    américaines, européennes et asiatiques vont suivre.
    3 D'ailleurs CNN/Money ne s'y trompe pas qui titre son dossier spécial : « Problème N°1 : L'argent de l'Amérique ». Source :
    CNN/Money. Car en effet, à la base, il s'agit bien de cela : l'évaporation pure et simple de milliers de milliards de dollars US
    accumulés de manière illusoire ces dernières années dans les comptes d'établissements financiers, d'entreprises, de particuliers
    et de gouvernement, à travers toute la planète. C'est ce qu'avait précisément notre équipe dans les premiers GEAB dès le début
    de l'année 2006.

    La prise de conscience désormais généralisée que le monde fait face à une crise d'une ampleur et
    d'une nature nouvelles permet déjà à nos chercheurs d'affiner certaines de leurs anticipations. Ainsi,
    en ce qui concerne les devises, notre équipe a entrepris de revoir ses estimations sur la valeur du
    Dollar US par rapport aux trois autres monnaies mondiales stratégiques, à savoir l'Euro, le Yen et le
    Yuan. Ainsi, LEAP/E2020 estime désormais que le taux EURUSD atteindra 1,75 à la fin 2008 (au lieu
    de 1,70 comme l'avait anticipé notre équipe dès 2006) ; le taux USDYEN tombera à 90 et le taux
    USDYUAN à 64.
    Evolution du Dollar Index (panier de monnaies références5) au 14/03/2008 / Source FxStreet
    Devant l'ampleur de la Très Grande Dépression US désormais en plein développement6, LEAP/E2020
    se félicite de constater que les autorités américaines, suite aux nombreuses protestations7, ont
    finalement décidé de maintenir la parution synthétique des indicateurs économiques US sur le site
    EconomicIndicators.Gov. Dans une période aussi troublée, il est en effet important que l'information
    statistique sur l'économie des Etats-Unis reste aisément et largement disponible. Les finances d'une
    multitude d'acteurs privés et publics, individuels et collectifs en dépendent.
    4 LEAP/E2020 souhaite souligner que si les Etats-Unis et Israël lancent une attaque sur l'Iran cette année, nos estimations,
    développées dans le GEAB N°23, sont encore plus négatives pour la valeur du Dollar US d'ici la fin 2008. Et concernant les
    rumeurs d'une action concertée des banques centrales pour mettre fin à la chute de la devise américaine, soyons clairs, elles
    n'ont aucun fondement : une telle action ne peut plus être mise en oeuvre, les banques centrales ayant des intérêts désormais
    divergents du fait du découplage entre les grandes régions économiques mondiales, comme l'a anticipé LEAP/E2020 depuis
    plusieurs mois. L'effondrement du Dollar US se nourrit de l'entrée en récession de l'économie américaine et d'une dévaluation
    connexe d'environ 50% par rapport aux autres grandes devises.
    5 Monnaies du Dollar Index : Euro, Yen, Dollar Canadien, Livre britannique, Franc suisse et Couronne suédoise. Si le Yuan
    chinois était intégré à cet index sa chute serait encore plus forte.
    6 Il y a même désormais des sites web qui se spécialisent sur le sujet, par exemple Depression2.TV dont le sous-titre est
    éloquent : « Survivre à la Seconde Grande Dépression ».
    7 Extrait du communiqué posté sur le site EconomicIndicators.gov : « ... l'ESA (Economics and Statistics Administration) avait
    initialement prévu de cesser le service (de publication des indicateurs) pour des raisons budgétaires, mais face aux réactions
    reçues par l'ESA, la décision a été prise de continuer le site ... ».

    Dans cette même logique, la Réserve fédérale d'Atlanta fait oeuvre utile en diffusant gratuitement un
    DVD intitulé « Se préparer à la crise : reconnecter son flux financier vital » (« Crisis Preparedness:
    R econnecting the Financial Lifeline »), qui permet aux opérateurs de toute nature d'anticiper la crise,
    et donc de mieux s'y préparer8. Dans la perspective de la phase d'effondrement de l'économie réelle
    aux Etats-Unis, prévue pour Septembre 2008 par LEAP/E20209, ces conseils officiels prennent tout
    leur sens. Notamment, comme nous le soulignons depuis des mois, en cas de crise grave, « le liquide
    est roi » (« Cash becomes king » comme le répète ce DVD), et ce que la crise soit liée à un désastre
    naturel ou provoqué par les hommes comme l'illustre parfaitement le fait que les assureurs américains
    ont désormais perdus plus d'argent à cause de la crise des subprimes qu'à cause du cyclone Katrina,
    pourtant le pire désastre naturel de l'histoire des Etats-Unis10.
    Réserves propres des établissements de dépôts américains (1950 – 02/2008) / Source Réserve
    fédérale de Saint Louis
    Pour finir, des courbes comme celle ci-dessus illustrent de manière frappante combien la situation est
    infiniment plus grave que ne peuvent même l'imaginer les dirigeants les plus intelligents (et ils sont
    peu nombreux). Elle montre à quel point le système financier américain, et derrière lui celui d'une
    grande partie de la planète, est atteint mortellement. Les banques US n'ont plus d'argent ; c'est aussi
    simple et dramatique que cela. La contagion va maintenant entrer dans une seconde étape de son
    développement et va donc bien générer une nouvelle série de faillites bancaires d'ici l'été, comme
    anticipé dans le GEAB N°20, entraînant la rupture du système financier mondial dans la seconde
    moitié de 2008.
    8 Source : Banking Information, Federal Reserve Bank of Atlanta (pour commander le DVD auprès de la Fed d'Atlanta, voici le
    lien direct ici)
    9 Voir GEAB N°22
    10 Source : Bloomberg, 14/03/2008
    Dernière modification par nacer-eddine06, 21 mars 2008, 14h06.
    The truth is incontrovertible, malice may attack it, ignorance may deride it, but in the end; there it is.” Winston Churchill

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    • #3
      2-telescope

      2- Telescope
      Les actions de la Fed sur les marchés
      accélèrent la prochaine explosion des 500
      trillions USD de produits financiers dérivés
      La récente offre de la Réserve Fédérale de prêter 200 Milliards USD aux banques américaines contre
      pratiquement n'importe quel type de garanties (y compris celles dont la valeur réelle est désormais
      inconnaissable) illustre combien les fondements mêmes du système financier américain, et donc
      mondial, sont durablement affectés11. L'action de la Fed, qui a déjà échoué à arrêter l'effondrement
      des marchés financiers et du Dollar US, a surtout permis d'éviter que plusieurs d'entre elles (Bear
      Stearn12, CountryWide13, Thornburg14, Citigroup15, ...) ne fassent faillite16 avant la fin du mois de Mars
      2008 du fait d'un risque systémique d'appel à garanties supplémentaires de plus de 300 Milliards
      USD17. Selon LEAP/E2020, ce répit ne durera même pas le temps d'un trimestre car la détérioration du
      système financier américain s'accélère comme l'illustre le programme de recrutement de la FDIC, en
      charge de superviser le système bancaire américain et ses faillites18.
      Ainsi, la mesure « historique »19 de la banque centrale américaine a eu pour effet pervers induit de
      précipiter la chute des hedge funds. Comme anticipé dans le dernier numéro du GEAB, ceux qui
      étaient il y a encore un an à peine les « rois » de la finance mondiale, les Carlyle ou KKR, sont en
      effet aujourd'hui obligés de fermer leurs fonds ou plus simplement (comme Carlyle) de les laisser faire
      faillite20.
      11 Les deux tableaux ci-joints illustrent de manière éloquente l'ampleur historique de la crise bancaire américaine. Et pourtant,
      ils n'intègrent pas les récentes décisions de la Fed qui a notamment accordé 200 Milliards USD supplémentaires de prêts aux
      banques. En ce début Mars 2008, les courbes sortent des graphiques!
      12 Bear Stearn vient en effet d'être renflouée pour 28 jours par la Fed de New-York et JP Morgan. Pour LEAP/E2020, ce délai va
      être essentiellement utilisé pour organiser la faillite de la banque : son rachat ou sa nationalisation. Source : ,
      MarketWatch/DowJones, 14/03/2008
      13 CountryWide fait désormais l'objet de multiples plaintes en justice et est soumise à une enquête du FBI. Pour LEAP/E2020, le
      rachat de CountryWide par Bank of America, qui devait être finalisé au troisième trimestre 2008 et qui a permis d'éviter la
      faillite du premier prêteur immobilier privé américain fin 2007, n'aura pas lieu. Bank of America a toutes les raisons de se
      demander désormais ce qu'elle achète vraiment en reprenant CountryWide. Source: Reuters/Yahoo, 10/03/2008
      14 Thornburg, le second prêteur immobilier américain est déjà quasiment en cessation de paiement. Source : CalculatedRisk,
      05/03/2008
      15 Citigroup, la seconde banque américaine, continue à flirter avec le risque de faillite et dans les semaines à venir ce risque va
      s'accroître du fait de la réticence croissante des investisseurs étrangers, fonds souverains en tête, de continuer à lui apporter du
      capital. Source : MarketWatch/DowJones, 04/03/2008
      16 C'est Ben Bernake, le patron de la Fed qui le dit lui-même. Plus précisément il a expliqué que « certaines petites banques
      américaines pourraient faire faillite prochainement », ce qui traduit en language réel, signifie que « plusieurs banques, dont
      certaines importantes, sont certainement sur le point de faire faillite ». Rien d'étonnant donc à constater que depuis sa
      déclaration, il y a 15 jours, la Fed est ouvert pour près de 400 Milliards USD de lignes de crédit. Source : CNBC, 28/02/2008 .
      17 A lire : Reuters/Yahoo, 08/03/2008
      18 Source : GATA/WallStreetJournal, 26/02/2008
      19 C'est en effet une mesure d'une ampleur inconnue depuis la Grande Dépression des années 1930. Source : The Telegraph,
      14/03/2008
      20 D'ailleurs, pour ces groupes, la fin de leurs hedge funds risque de n'être que le préambule à leur effondrement. Leur époque,
      fondée sur les liquidités infinies et la frénésie de fusions/acquisitions, est terminée. Source : Financial Times, 07/03/2008

      Chaque jour, un hedge fund, petit ou grand, ferme ses portes et licencie ses employés21. Ceux qu'on
      appelle désormais les « Hedge without Funds » voient leur chute s'accélérer depuis que la Fed a offert
      aux banques de prendre les hypothèques en tout genre en garantie de ses prêts. Les banques se sont
      donc précipitées pour accroître leurs demandes de garantie aux hedge funds à qui elles ont prêté des
      sommes énormes (32 fois son capital pour le fonds Carlyle qui vient de faire faillite à Amsterdam) afin
      de porter ces mêmes garanties à la Fed en échange de liquidités.
      Ainsi, Ben Bernanke, sans visiblement s'en rendre compte, enfonce-t-il encore plus profondément Wall
      Street dans la crise, car non seulement ces faillites de hedge funds alimentent la panique boursière
      mais elles contribuent in fine à détériorer encore plus le bilan des banques qui restent de toute façon
      lourdement engagées dans ce secteur financier. Et en contribuant involontairement à retirer le tapis
      bancaire sous les pieds des hedge funds, il déclenche l'explosion d'une nouvelle « bombe » de
      produits dérivés d'un montant de plus de 500.000 Milliards USD22.
      Emprûnts des établissements de dépôts américains auprès de la Réserve fédérale (1910 - 02/2008)
      / Source Réserve fédérale de Saint Louis
      21 Lire à ce sujet le remarquable article de Roddy Boyd intitulé « Anatomie de l'effondrement d'un hedge fund », qui à partir de
      l'exemple du hedge fund Tequesta, qui a récemment fait faillite, démonte les mécanismes à l'oeuvre et permet de prendre la
      mesure du choc financier à venir. Source : Fortune/CNNMoney, 07/03/2008
      22 Source : MarketWatch/DowJones, 10/03/2008

      Vers une nationalisation d'une partie du
      système bancaire des Etats-Unis

      A sa décharge, notre équipe doit répéter son anticipation du mois de Juin 2007 : la Fed est désormais
      impuissante23. Mais pour l'instant, les autorités financières américaines n'en ont pas encore déduit la
      stratégie ad hoc de l' « impuissance » : paradoxalement, ne rien faire trop rapidement ou brutalement
      car tout action intempestive se révèle insuffisante, mal ciblée ou génératrice d'effets pervers. La Fed
      doit désormais comprendre que ce qu’il se passe est trop « gros » pour elle. Cela exige des actions
      politiques de grande envergure, et non plus seulement des interventions monétaires ou financières24.
      Si la Fed continue à agir comme elle le fait actuellement, sa prochaine « grande action » risque d'être
      tout simplement la nationalisation d'une partie du système bancaire des Etats-Unis25 puisqu'elle a
      entrepris de prendre à son compte les bilans dégradés d'un nombre croissant d'établissements
      financiers du pays. On assiste, à un rythme moindre mais à une échelle beaucoup plus large, à une
      opération de type Northern Rock26. On sait désormais comment cette dernière s'est terminée : par la
      nationalisation de la banque britannique. Pour LEAP/E2020, cette option n'est plus improbable pour un
      nombre croissant de banques américaines : la question est si l'économie US pourra supporter ce
      surcoût immense dans l'état de faiblesse structurelle où elle se trouve.
      Les cas de Fannie Mae (dont le PDG fait la tournée des investisseurs européens et asiatiques pour
      essayer de renflouer l'entreprise27) et Freddie Mac, anticipé dès 2006 par LEAP/E2020, sont
      dorénavant emblématiques puisque ces deux mastodontes du prêt immobilier aux Etats-Unis (60% du
      marché à eux deux) frôlent la faillite. Le fait que leurs titres aient été largement utilisés pour financer
      les produits dérivés et les placements étrangers en Dollars US28 les placent au coeur d'une double
      crise interne et externe et imposera un coût terrible au contribuable US (et aux investisseurs étrangers
      qui vont y perdre beaucoup d'argent dans tous les cas de figure). Le FMI a d'ailleurs averti les Etats
      du monde entier qu'il allait probablement falloir utiliser l'argent du contribuable pour combler le trou
      financier gigantesque généré par la crise actuelle29.
      23 A lire : The Telegraph, 13/03/2008
      24 Nous avons indiqué dans de précédentes analyses que viendrait le temps des politiques une fois que la nature de la crise
      systémique globale serait reconnue. Cela faisait partie des recommandations que nous adressions à l'Euroland dès le début
      2006 : si dans la zone Euro le temps approche d'une plus grande implication des dirigeants politiques, il est évident pour
      LEAP/E2020 que ce moment est déjà arrivé aux Etats-Unis. La Fed ne peut être qu'un instrument pour maîtriser la crise ; elle ne
      peut pas en être l'acteur central. Hélas, les classes dirigeantes américaines actuelles semblent penser le contraire.
      25 Source : Financial Times, 11/03/2008
      26 Source : MarketOracle, 18/02/2008
      27 Source : Reuters, 10/03/2008
      28 Depuis 2006, LEAP/E2020 a régulièrement recommandé aux opérateurs de cesser d'investir dans les titres Fannie Mae et
      Freddie Mac du fait de leur faiblesse structurelle. Contrairement aux idées reçues, ces deux opérateurs ne sont pas des agences
      publiques. Voir sur ce sujet les GEAB précédents notamment en 2007 et 2006.
      29 Source : Financial Times, 14/03/2008
      Dernière modification par nacer-eddine06, 21 mars 2008, 14h07.
      The truth is incontrovertible, malice may attack it, ignorance may deride it, but in the end; there it is.” Winston Churchill

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      • #4
        Le top-5 des pays européens les plus exposés
        aux retombées de la crise financière
        américaine
        Les banques américaines ne sont en effet pas les seules à s'orienter vers des nationalisations totales
        ou partielles pour éviter de tomber en faillite. La situation des banques dans plusieurs pays européens
        devient en effet très fragile, même si globalement l'économie de la zone Euro continue à résister30 aux
        conséquences de la récession américaine31. Le Royaume-Uni continue bien sûr à être le pays
        européen le plus exposé à l'ensemble des conséquences de la crise systémique globale, y compris
        bancaires32. Les banques britanniques viennent ainsi d'être obligées d'effacer près de 9 Milliards
        d'Euros (un montant record) de leurs bilans du fait des difficultés de paiement des ménages
        endettés33. Et l'immobilier, qui à l'image des Etats-Unis, a servi à financer la croissance économique
        de ces dernières années est désormais en chute34 tandis que, à Londres, la crise financière mondiale
        affecte durement le coeur même de la richesse du pays35.
        Exposition des banques au secteur immobilier dans 6 pays (Allemagne, Royaume-Uni, Espagne,
        Etats-Unis, Australie et Japon)
        30 A lire, notamment sur l'effet limité de la hausse de l'Euro par rapport au Dollar, sur les exportations de la zone Euro, et sur la
        crainte des exportateurs d'une accélération de l'inflation en cas de baisse des taux européens : International Herald Tribune,
        14/03/2008
        31 Comme le souligne notre équipe depuis des mois, ce « découplage » se confirme et illustre qu'il est bien une des
        caractéristiques de la crise puisque l'existence de l'Euro, comme les intérêts économiques désormais divergents de l'Euroland et
        des Etats-Unis, constitue des facteurs qui, du point de vue de Washington, aggravent la situation américaine. Par exemple, sans
        l'Euro, la crise du Dollar ne prendrait pas l'ampleur historique qu'elle atteint désormais car l'absence de devise alternative au
        Dollar limiterait la baisse de la devise américaine. De la même manière, le maintien des taux d'intérêt à leur niveau actuel par la
        BCE, tout à fait justifié actuellement selon nos chercheurs, apparaît comme un handicap à la Fed qui aurait souhaité que toutes
        les grandes banques centrales suivent ses baisses de taux.
        32 D'ailleurs, Mervyn King, le patron de la Banque d'Angleterre, vient d'annoncer à ses concitoyens qu'ils devaient se préparer à
        une baisse de leur niveau de vie. Source : The Telegraph, 26/02/2008
        33 Source : The Telegraph, 01/03/2008
        34 Source : La Tribune, 11/03/2008
        35 Source : Financial Times, 08/03/2008

        Et dans la zone Euro, la liste des pays les plus exposés est simple à élaborer. En dehors de l'Espagne
        (touchée par sa propre crise immobilière et que LEAP/E2020 avait dès la fin 2006 identifiée comme un
        pays à risque), elle peut être établie à partir de la liste des pays détenteurs des plus importantes
        réserves d'actifs américains ou libellés en Dollars US. Pour notre équipe, un outil simple et efficace
        d'évaluation de ce risque est fourni par le Département du Trésor américain via sa liste des détenteurs
        de bons du Trésor US36. On constate ainsi que les plus gros détenteurs de ces bons US dans
        l'Euroland en Décembre 2007 sont :
        Luxembourg 69,7 Milliards USD
        Allemagne 41,7 Milliards USD
        Irlande 18,7 Milliards USD
        Pays-Bas 15,2 Milliards USD
        Italie 14,6 Milliards USD
        Belgique 13,2 Milliards USD
        France 11,3 Milliards USD
        En rapportant ces montants à la taille de l'économie du pays, il apparaît clairement que le
        Luxembourg, l'Irlande, la Belgique et les Pays-Bas présentent le plus grand risque de subir une
        contagion directe avec un impact puissant de la crise issue des Etats-Unis. Comme ce sont souvent
        ces mêmes pays dont les opérateurs financiers ont massivement investi à Wall Street ou dans
        l'économie américaine ces dernières années, l'addition va être sévère dans les prochains mois.
        36 Source : US Department of Treasury / Federal Reserve Board, 29/02/2008

        Fonds de pension : Les trois chocs de la fin
        2008
        Ces dernières décennies, les fonds de pension, nés aux Etats-Unis, et destinés à présenter une
        alternative par capitalisation au modèle européen de retraite par répartition, se sont largement
        répandus. En Europe, les deux systèmes de retraite co-existent désormais (le système par
        capitalisation dominant parfois le système par répartition) dans de nombreux pays comme le
        Royaume-Uni, les Pays-Bas, l'Espagne et les nouveaux Etats membres de l'UE.
        Si les problèmes de financement du système de retraite par répartition sont bien connus (notamment
        du fait du vieillissement de la population occidentale), la crise systémique globale va, selon
        LEAP/E2020, provoquer la déroute du système basé sur les fonds de pension. En effet, ce système
        suppose une hausse continue et régulière des principales catégories d'actifs dans lesquels les sommes
        énormes gérées par les fonds de pension sont investies. Or la crise actuelle remet en cause
        simultanément ces deux contraintes de fonctionnement du système de retraite par capitalisation
        puisque :
        . d'une part, la plupart des classes d'actifs (actions, obligations, immobilier, Dollar, ...) sont en train de
        voir leurs valeurs s'effondrer par rapport aux montants atteints ces dernières années37 ;
        . et, d'autre part, cette baisse est durable (pour au moins plusieurs années, voire plus d’une décennie
        pour le pays au coeur de ce système, à savoir les Etats-Unis).
        Enfin, et c'est un troisième coup fatal porté aux fonds de pension, après avoir pu pendant plus de
        deux décennies capitaliser sur les contributions des nombreuses générations d'actifs « babyboomers
        », ces derniers prennent désormais leur retraite réduisant significativement le nombre de
        contributeurs tout en accroissant substantiellement la demande de déboursement de la part des fonds
        de pension.
        Pour notre équipe, ce scénario ressemble à une sorte de piège infernal » dans lequel vont se trouver
        enfermés en même temps les fonds de pension eux-mêmes, les retraités qui ont cotisé pendant des
        décennies à ces fonds et tout une partie du système financier et économique mondial qui dépend de
        ces fonds de pension (dont nombre d'entreprises qui les comptent comme actionnaires).
        Répartition des revenus des fonds de pension publics américains / Source NASRA 2007
        37 Aux Etats-Unis, un organisme de surveillance des fonds de pension vient d'alerter ces mêmes fonds qu'ils sont assis sur une
        bombe à retardement du fait de la crise des subprimes. Source : ExtraRealty, 05/03/2008
        Dernière modification par nacer-eddine06, 21 mars 2008, 14h08.
        The truth is incontrovertible, malice may attack it, ignorance may deride it, but in the end; there it is.” Winston Churchill

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        • #5
          Ainsi, au Royaume-Uni, du fait de l'effondrement boursier, le déficit des fonds de pension s'est
          fortement accru à 97,5 Milliards £ en Février 2008 (contre 80,8 Milliards £ un mois plus tôt) tandis que
          le nombre de fonds en excédent diminue rapidement38.
          Les chutes successives des places financières mondiales érodent le capital des fonds de pension au
          Royaume-Uni39 et ailleurs. Par exemple, aux Etats-Unis, 64% des revenus des fonds de pension en
          charge des retraites des employés du secteur public national et local proviennent de placements
          financiers variés (le reste est issu des contributions patronales et salariales)40. L'impact de la crise
          financière actuelle sera donc majeur sur l'avenir des retraites des employés du secteur public
          américain. Quand on sait que 20% des fonds de pension européens et américains et 40% des fonds
          japonais sont investis dans des hedge funds41, on est certain que cet impact sera très négatif (il suffit
          de voir l'hécatombe actuelle des hedge funds pour imaginer les pertes nettes que subissent
          actuellement tous ces fonds de pension).
          38 Source : PensionRiskMatters, 12/03/2008
          39 Source : Thisismoney, 23/01/2008
          40 Source : Rapport « State and Local Government Retiree Benefits », Government Accountability Office, 09/2007 , Acheson
          Files.
          41 Source : « Pension Funds Investment in Hedge Funds », OECD, 09/2007

          Cinq pays occidentaux vont être les plus
          affectés par l'effondrement du système de
          retraites par capitalisation
          Avec les hedge funds, encore ne s'agit-il que des investissements les plus « risqués » ! Les fonds de
          pension, quant à eux, ne s'attendaient pas du tout à voir les bourses et les valeurs immobilières
          chuter comme elles le font à travers la planète depuis plusieurs mois. Ces classes d'actifs sont en train
          de perdre de 30% à 70% de leur valeur entre 2007 et 2009. Or, il n'y a aucune alternative aux
          marchés financiers envisageable pour des montants aussi importants. A titre d'exemple, les 300 fonds
          de pension les plus importants ont dépassé la valeur cumulée de 10.000 Milliards USD en Septembre
          200742. S'il est certain que les hausses de prix des matières premières, de l'énergie, de l'or, ... sont
          alimentées par ces fonds de pension à la recherche désespérée d'actifs rentables, il n'en reste pas
          moins que, collectivement, c’est une recherche vaine. La réalité est simple : ces fonds perdent
          beaucoup d'argent (1.500 Milliards USD de perte dès Janvier 200843) et ils vont en perdre encore plus
          dans les mois et années à venir. Nous estimons, que malgré les mesures de protection que les fonds
          de pension prennent actuellement en sortant des placements les plus exposés, ils vont collectivement
          perdre au moins 3.000 Milliards USD supplémentaires en 2008 et que leurs rendements vont
          désormais tomber à 5% (hors inflation) dans le meilleur des cas.
          Parallèlement, ce sont des dizaines de millions de nouveaux retraités « baby-boomers » qui
          commencent à solliciter la trésorerie de ces mêmes fonds. Selon notre équipe, il est probable que d'ici
          la fin 2008, cette crise constituera la nouvelle forme dominante de la crise financière globale actuelle.
          Cela va également entraîner une crise sociale affectant les retraités, en particulier aux Etats-Unis
          (45% du total des actifs mondiaux des fonds de pension à la fin 2006), au Japon (18%) et dans
          plusieurs pays européens fortement dépendants du système de retraite par capitalisation, à savoir le
          Royaume-Uni (7%), la Suède (1%), le Danemark (1%) et surtout, dans la zone Euro, les Pays-Bas
          (6% du total des actifs mondiaux des fonds de pension). Le Canada sera également affecté puisqu'il
          représente 5% des actifs mondiaux des fonds de pension44. Le reste du monde ne représente que
          11% de l'ensemble et les retraités y seront donc peu affectés.
          On constate donc d’après cette liste que les retraités des Etats-Unis, du Japon, du Royaume-Uni, des
          Pays-Bas et du Canada qui comptaient sur les revenus réguliers de leur retraite par capitalisation vont
          se trouver devant une situation difficile. A la fin de l'année 2008, au rythme du développement de la
          crise systémique globale dans la sphère économique et financière, LEAP/E2020 estime qu'une moitié
          des fonds de pension sera confrontée à des risques d'insolvabilité face non seulement à une baisse
          drastique de leurs revenus, mais également à une fonte de la valeur de leur capital. Les régulateurs
          des différents pays concernés devraient très rapidement se saisir de ce dossier car il va être
          dramatique pour des millions de retraités américains, japonais, néerlandais et canadiens.
          42 Source : Pension&Investments, 03/09/2007
          43 Source : Reuters, 30/01/2008
          44 Répartition des parts des actifs mondiaux des fonds de pension fournie par Watson&Wyatt.

          Cinq recommandations stratégiques et
          opérationnelles pour sauver sa retraite face à
          la déroute des fonds de pension
          D'ici la fin de l'année 2008, il est encore temps de « sauver les meubles », mais à condition d'agir vite.
          Première recommandation : Renseignez vous très vite sur la structure des investissements de
          votre fonds de pension. Il est important de savoir s'il est fortement investi dans les produits financiers
          dérivés, les hedge funds, les actions, les obligations, l'immobilier, ...
          Si plus de 50% est investi dans les produits financiers dérivés ou les hedge funds, essayez d'en sortir
          au plus vite (nous parlons ici de jours) pour redevenir liquide et investir de vous-même dans d'autres
          classes d'actifs (voir notamment les précédentes recommandations de LEAP/E2020 à ce sujet) car
          chaque semaine, et pour une longue période, ces actifs voient leur valeur s'effondrer un peu plus.
          S'il est essentiellement en actions, analysez plus en détail le portefeuille, mais sortez-en également
          très vite s’il s’agit de valeurs financières américaines ou dépendantes du marché américain.
          S'il est essentiellement dans des valeurs libellées en Dollars US ou en Livres Sterling, même
          recommandation : dégagez-vous rapidement !
          Deuxième recommandation : Protégez-vous contre l'inflation tout en limitant les risques au strict
          miminum, surtout tant que la crise systémique globale n'est pas entrée dans une phase de
          stabilisation. Privilégiez les obligations d'état (sauf Etats-Unis et Royaume-Uni) indexées sur l'inflation.
          Ne cherchez pas la grande rentabilité, visez les placements d'épargnants frileux. Toujours le même
          conseil que nous donnons depuis un an, ne cherchez pas à gagner, contentez vous de ne pas perdre.
          Au pire restez totalement liquide sur votre compte en banque pour les mois à venir.
          Troisième recommandation : Si vous n'êtes pas propriétaire de votre habitation principale,
          investissez dans l'immobilier pour en acheter une. Attention ! Il ne s’agot pas ici de spéculer mais d’y
          habiter.
          Quatrième recommandation : Méfiez vous de l'or et de l'argent. Il y a actuellement une très forte
          spéculation autour de ces deux métaux précieux et les banques centrales du monde entier ont déjà
          montré par le passé qu'elles pouvaient brutalement faire plonger leurs cours en se mettant à en
          vendre de grandes quantités. Quand aux gouvernements, ils ont déjà à plusieurs reprises, en cas de
          crises très graves, réquisitionné ces métaux ou rendu illégale leur possession privée afin de défendre
          la valeur de la monnaie papier45. Donc, si les lingots vous rassurent, suivez régulièrement l'évolution
          des cours pour ne pas vous faire prendre par surprise en cas de retournement brutal toujours
          possible.
          Cinquième recommandation : Diversifiez ! Ne mettez pas toutes vos économies dans le même
          plan de pension, dans la même banque, dans le même type de placement, dans la même monnaie…
          Sans vous perdre dans une multitude d'opérations, mettez vos oeufs dans au moins trois paniers :
          liquide, devises fortes, immobilier personnel ou autres placements (métaux précieux, rares, valeurs
          boursières agro-alimentaires).
          45 L'un de ces épisodes est encore dans la mémoire de nombreux Américains. Il s'agit de la décision par F. D. Roosevelt de
          réquisitionner l'or dans tout le pays, par l'Executive Order N°6102, le 5 Avril 1933, quelques mois après son arrivée au pouvoir,
          au coeur de la Grande Dépression. La possession d'or était limitée à 100 US $ par personne et toute infraction punie de 10,000
          USD d'amende et de dix ans de prison. Il est utile de lire ce texte détaillé de Patrick Chkoreff qui illustre la mise en oeuvre de
          cette décision destinée à préparer l'avènement dès Janvier 1934 d'un nouveau Dollar, toujours indexé sur l'or, mais fortement
          dévalué de 41%. Le ton du texte est aussi révélateur car, 64 ans plus tard, un grand nombre d'Américains n'ont toujours pas
          oublié qu'ils se sont fait déposséder par l'Etat d'une partie de leurs économies, même si c'était pour sauver le pays d'une crise
          sans fin. Dernier point intéressant sur cet épisode : les réactions internationales de l'époque, telles qu'on peut les lire dans cet
          article de Time Magazine du 29/01/1934 intitulé « Roosevelt Money ». L'histoire ne se répète pas, mais elle a tendance parfois
          à faire des variations sur des thèmes déjà connus !
          Dernière modification par nacer-eddine06, 21 mars 2008, 14h09.
          The truth is incontrovertible, malice may attack it, ignorance may deride it, but in the end; there it is.” Winston Churchill

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          • #6
            Le sensationnel, c est ce qui se vent le plus. Tous les journalistes sont devenus des experts financier. Au fait, ils ne se rendent pas compte qu ìls sont a la solde des speculateurs qui ont vendu des millions d actions au debut des l ete dernier pour les racheter a bas prix a un moment donnè. Sinon, l economie va bien, le taux de chomage n est pas haut et l economie americaine ne represente plus ce qu elle etait avant avec la presence de la Chine et de l inde entre autres.
            Les perdants sont ceux qui vendent leurs parts dans les fonds et les actions actuellement. Malheureusement, ce sont les petits investisseurs qui n ont pas de conseillers financiers.
            Si la vie n'est pas une partie de plaisir, l'alternative est pire.

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            • #7
              3-focus

              3- Focus
              Attaque sur l'Iran à l'été 2008 :
              l'effondrement du Dollar augmente la
              probabilité à 70%
              En Janvier 2006, dans le GEAB N°1, les chercheurs de LEAP/E2020 développaient une analyse
              fondamentale qui reliait directement la puissance des Etats-Unis avec la valeur du Dollar, intitulée
              « USA 2006 - 2010 : la « Chute du ‘Mur' Dollar » ou la fin de l'autre superpuissance née en 1945 » .
              LEAP/E2020 estime aujourd'hui que la chute du « Mur Dollar » se déroule à une vitesse plus rapide
              encore qu’anticipé alors46.
              Or cet effondrement de la devise américaine par rapport aux autres devises majeures et vis-à-vis du
              pétrole et de l'or en particulier, est porteur d'un risque accru d'attaque des installations nucléaires
              iraniennes d'ici l'été 2008, par Israël et les Etats-Unis. Ainsi, pour LEAP/E2020 la probabilité d'une telle
              attaque d'ici l'élection américaine de Novembre 2008 est actuellement évaluée à 70%, comme notre
              équipe l'explique dans ce numéro 23 du GEAB.
              Les 5 commandements intégrés américains / Source Defesa@net
              46 Alors même qu'à l'époque, en Janvier 2006, l'immense majorité des experts jugeait totalement improbables les évolutions du
              cours de la devise américaine vers 1,30 en 2006, puis 1,50 en 2007 et 1,70 en 2008 comme le prévoyait LEAP/E2020.

              Selon notre équipe, le bombardement par Israël et les Etats-Unis des installations nucléaires
              iraniennes n'est plus un composant potentiel de la crise systémique globale, il est devenu au fil de ces
              deux dernières années l'un des éléments structurants de cette crise au niveau stratégique.
              Si la crise systémique globale en cours est bien, comme le suppose LEAP/E2020, un phénomène de
              transition entre deux états stables de l'organisation planétaire, alors le conflit entre les trois acteurs
              étatiques47 que sont l'Iran, Israël et les Etats-Unis est devenu presque inévitable du point de vue d'au
              moins deux des trois acteurs, à savoir Israël et les Etats-Unis. En effet, pour ces deux acteurs,
              l'émergence d'un Iran nucléaire constitue une remise en cause de tout l'équilibre géostratégique de
              l'Asie centrale au Golfe persique (et au-delà au niveau mondial) dont ils sont, en particulier depuis la
              chute de l'URSS, les principaux bénéficiaires ; et dans le cas d'Israël, elle constituerait une
              modification perçue comme radicalement dangereuse pour sa survie.
              On pourrait dire, pour plagier Jean Giraudoux, que l'enchaînement implacable des évènements rend
              toujours plus improbable l'affirmation que « le bombardement de l'Iran n'aura pas lieu »48 à laquelle
              une majorité des opinions publiques veut pourtant croire.
              47 Quand nous parlons d'acteurs étatiques, nous considérons uniquement les élites politiques, économiques et culturelles qui
              contrôlent les leviers de pouvoir des Etats concernés. En effet, en matière de conflit militaire, surtout envisagé via des options
              « légères » comme des frappes aériennes, les opinions publiques n'ont une influence éventuelle qu'a posteriori.
              48 Il s'agit ici d'une référence à la pièce de théâtre prémonitoire de Jean Giraudoux intitulée « L a guerre de Troie n'aura pas
              li eu » , qui fut jouée à Paris en 1935 à la veille de la Seconde Guerre Mondiale et qui décrit les tentatives vaines de la plupart
              des « dirigeants » grecs et troyens d'éviter une guerre in fine inévitable. Ce qui intéresse l'équipe LEAP/E2020 dans cette
              oeuvre c'est la description des mécanismes collectifs qui, à un certain moment, échappe au contrôle des dirigeants. La crise
              systémique globale en fournit ainsi actuellement un autre exemple dans la sphère économique et financière avec l'impuissance
              croissante de la Réserve fédérale américaine, quoiqu'elle fasse, à empêcher que l'économie américaine ne tombe dans une
              grande dépression économique et sociale. En ce qui concerne l'Iran, il faut souligner qu'un facteur aggravant tient au fait que le
              pouvoir à Washington est dominé par une faction qui souhaite le conflit.

              Le « Mur Dollar » s'effondre, sapant les trois fondements de la puissance des Etats-Unis
              L'effondrement actuel du Dollar US est ainsi l'élément clé de la confrontation avec Téhéran. L'envolée
              des prix du pétrole libellés en Dollar US, tout comme la fuite hors du Dollar US vers l'or ou les devises
              comme l'Euro ou le Yen, illustrent l'effondrement du « Mur Dollar » qui a assuré pendant des
              décennies aux Etats-Unis trois atouts stratégiques essentiels:
              . un accès sans restriction à une énergie bon marché,
              . un contrôle des réserves monétaires des pays clés de la planète
              . et donc un financement illimité de sa dette et notamment de ses dépenses militaires.
              Ce que nous voyons se dérouler sous nos yeux en ce mois de Mars 2008 et qu'anticipe, étape par
              étape, LEAP/E2020 chaque mois depuis deux ans, c'est tout simplement la disparition simultanée de
              ces trois atouts stratégiques. Cette transformation radicale de la maîtrise économique et financière
              des Etats-Unis sur le reste du monde se reflète évidemment à l'intérieur du pays. C'est la « Très
              Grande Dépression US » décrite par LEAP/E2020 depuis la fin 2006 qui se traduit par une récession
              économique majeure doublée d'une crise sociale de première ampleur (chômage, saisies immobilières
              par millions, faillites bancaires et industrielles, ...).
              Le pouvoir actuel à Washington sait donc désormais qu'il est confronté à une situation pire que celle
              de la Grande Dépression de 1929, car s'y ajoute la perte de son influence économique et financière
              internationale dont est devenue dépendante la prospérité entière du pays. Les solutions pacifiques à
              une telle crise existent bien entendu, mais la plupart, pour être efficace, auraient dû être initiées il y a
              au moins 10 ou 20 ans car elles sont d'ordre structurel (éducation, dépendance énergétique,
              protection sociale, base industrielle, amélioration des infrastructures, ... ). Sur le court terme, à part la
              reconnaissance de l'inévitabilité d'une baisse de 50% du niveau de vie de la classe moyenne
              américaine et la mise en oeuvre de mesures de reconstruction des fondements économiques et
              sociaux du pays dont l'impact se fera sentir dans dix ans au mieux, peu de choses sont possibles. Les
              instruments non militaires pour régler le problème s'avèrent inefficaces l'un après l'autre : la Fed sait
              désormais que ses baisses de taux d'intérêt comme ses gigantesques prêts aux banques n'ont aucun
              effet, voire même qu'ils aggravent la situation49 ; l'administration américaine ne se fait déjà plus
              d'illusion sur l'impact du stimulus fiscal adopté il y a quelques semaines seulement ; et le « rêve » de
              voir les déséquilibres commerciaux se résorber grâce à la dévaluation du Dollar US a fait long feu50.
              49 De facto, la Réserve fédérale américaine apparaît désormais impuissante, coincée entre la récession économique, l'inflation et
              l'effondrement du Dollar. A lire : CNNMoney, 13/08/2008
              50 Avec un déficit commercial qui continue à flirter avec les 60 Milliards USD chaque mois, malgré une dévaluation de près de
              30% du Dollar US en deux ans, il n'y a plus grand chose à espérer en la matière.
              Dernière modification par nacer-eddine06, 21 mars 2008, 14h11.
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              • #8
                Cinq crises majeures se développement simultanément aux Etats-Unis sans solution
                stratégique disponible

                Les élites dirigeantes américaines sont donc confrontées à un situation stratégique et tactique
                dramatique :
                . effondrement économique
                . effondrement financier
                . effondrement monétaire
                . crise sociale
                . guerres de plus en plus coûteuses et « non terminées » en Irak et en Afghanistan.
                Et il est évident qu'en plein milieu d'une année électorale, ces élites, au-delà même des divisions entre
                Démocrates et Républicains, vont tenter de trouver une solution tactique rapide51 (avant l'élection de
                Novembre 2008) à cette spirale infernale dans laquelle le pays s'enfonce.
                L'équation tactique des prochains mois devient donc extrêmement simple pour Washington : l'Iran,
                objectif de longue date du tandem Bush-Cheney et de ses alliés, devient LA « solution/diversion »
                évidente à la situation dramatique actuelle ; car, de facto, la seule à portée de la main, ou plus
                exactement « à portée de missile ». N'oublions pas que règne à Washington une équipe dirigeante qui
                a trouvé tactiquement utile d'attaquer l'Irak de Saddam Hussein pour « régler » le problème de la
                menace intégriste d'Al Qaïda et Ben Laden !
                Bien entendu, et c'est là où la situation des Etats-Unis atteint une dimension tragique, un grand
                nombre d'Américains, y compris au sein des élites du pays, savent pertinemment que cette
                « solution/diversion » tactique est une faute stratégique d'une ampleur historique52. Et comme
                beaucoup d'Américains, on peut d'ailleurs se demander si la démission surprise il y a quelques jours
                de l'amiral Fallon, patron du Central Command53, et opposant déclaré à une attaque de l'Iran, n'est
                pas à la fois l'indice d'un refus d'être complice de cette fuite stratégique et de l'inéluctabilité de
                l'évènement.
                51 Puisque les solutions stratégiques sont trop longues à mettre en oeuvre.
                52 La différence fondamentale entre le drame et la tragédie, c'est que dans la tragédie, les acteurs (ou une partie d'entre eux)
                sont conscients que les évènements leur échappent et les entraînent inexorablement vers leur destin ; alors que dans le drame,
                les acteurs pensent pouvoir influencer les évènements de manière décisive.
                53 Le Central Command est l'un des cinq commandements militaires intégrés régionaux des Etats-Unis au niveau mondial. Il
                dirige les opérations militaires US sur une zone qui va de la Corne de l'Afrique à l'Asie centrale (autant dire les endroits les plus
                « explosifs » de la planète actuellement) comprenant notamment l'Irak, l'Iran et l'Afghanistan (voir la carte ci-jointe).

                Les neufs raisons tactiques qui poussent Washington à attaquer l'Iran avant les élections
                de Novembre 2008
                Car la tentation tactique est grande pour les dirigeants américains actuels. Les neuf bénéfices
                immédiats d'une attaque aérienne des installations nucléaires iraniennes leur paraissent indéniables :
                1. Réaffirmation martiale de la primauté des Etats-Unis
                2. Soutien décisif à Israël
                3. Rappel à tous les Etats de la région que l'enlisement irakien et afghan n'a pas affaibli le
                potentiel d'action de Washington
                4. Renforcement de la solidarité atlantique, via l'implication directe des alliés européens
                (surtout le Royaume-Uni et la France de Nicolas Sarkozy54) dans une confrontation avec l'Iran
                5. Réapparition aux Etats-Unis d'un sentiment unitaire de « nation en guerre » profitable au
                candidat républicain John McCain, vétéran du Vietnam et chouchou du Pentagone55 ; tout en
                évitant à ce dernier, favorable à une action militaire contre l'Iran56, de devoir assumer une
                telle opération au début de son mandat s'il est élu
                6. Chaos généralisé affectant simultanément l'ensemble des économies développées (Asie et
                Europe en tête), rendant donc relatif l'affaiblissement de l'économie américaine en récession
                7. Eloignement des risques de voir un éventuel futur président démocrate réduire les
                dépenses militaires et, au contraire, accroissement probable de ces mêmes dépenses
                8. Complément « stratégique » des opérations militaires en cours en Afghanistan et en Irak,
                puisque l'Iran est le « maillon dangereux » entre ces deux pays et que Washington l'accuse
                régulièrement d'entretenir le potentiel militaire de ses adversaires dans ces deux Etats
                9. Opération a priori sans grand risque en pertes humaines puisque conduite à distance
                (bombardements et tirs de missiles).
                L'implication d'Israël comme possible « pilote » de toute l'opération permet en plus de faire passer
                toute l'attaque comme un « soutien » à Israël, une option fédératrice aux Etats-Unis. Enfin, les
                occasions d' « incidents » permettant de légitimer une telle action ne manquent pas. Le dernier en
                date était cette étrange57 histoire de vedettes iraniennes s'opposant aux vaisseaux de la VI° flotte
                américaine croisant dans le Golfe persique.
                Enfin, même en ce qui concerne le prix du pétrole, les dirigeants à Washington peuvent imaginer
                qu'une telle attaque ne provoquerait in fine qu'une flambée peu durable des cours (vers les 200
                USD/baril) car le succès de l'opération ramènerait rapidement le calme dans la région et sur les
                marchés internationaux.
                54 Nicolas Sarkozy a affirmé à plusieurs reprises qu'il n'accepterait pas un « Iran nucléaire » et il a entrepris de calquer
                systématiquement sa position sur celle de G.W. Bush, inversant ainsi les options prises par les dirigeants français précédents. Il
                est fort probable que, sauf grave problème politique interne en France, Nicolas Sarkozy soutiendra une attaque aérienne des
                installations nucléaires iraniennes. Voir à ce sujet le site de l'UMP, le parti du Président français.
                55 Il est un enfant du sérail militaire américain. Outre ses états de service militaire et ses années d'emprisonnement à Hanoï lors
                de la guerre du Vietnam, il est en effet fils et petit-fils d'amiral. Source : Wikipedia
                56 A lire sur le site RealClearPolitics les cinq questions difficiles que poseront a priori les électeurs américains à John McCain
                dans la phase finale de sa campagne ... sauf si G.W. Bush a préalablement lancé l'attaque sur l'Iran.
                57 Etrange car très rapidement l'US Navy a dû reconnaître que les images diffusées à l'origine, « prouvant » l'incident, n'étaient
                peut-être pas si fidèles que cela à la réalité des faits puisque les menaces proférées pouvaient avoir une autre origine que les
                vedettes incriminées. Source : ABC News, 10/01/2008

                Les conséquences tragiques pour les Etats-Unis de cette réaction tactique à un problème
                stratégique

                Bien entendu, les chercheurs de LEAP/E2020 ne partagent pas du tout les analyses précédentes qui
                nous paraissent être du « wishful thinking » du même acabit que lorsque l'invasion de l'Irak était
                présentée comme une guerre de libération rapidement menée sous les acclamations enthousiastes
                des Irakiens et suivie du développement (tout aussi enthousiaste) de la démocratie dans l'ensemble
                du Moyen-Orient.
                Notre équipe est ainsi convaincue qu'une attaque sur l'Iran aura des conséquences catastrophiques au
                Moyen-Orient et en Occident :
                . loin d'une solidarité atlantique accrue, elle accélèrera fortement le délitement en cours de
                l'OTAN58
                . redonnera à la Russie une place centrale59
                . tout en poussant la Chine et le Japon, et l'ensemble des pays pétroliers, à se dégager au
                plus vite de l'emprise financière de Washington (le Dollar US, lâché brutalement par ces pays
                clés, passera en quelques jours à des taux de l'ordre de 1 EUR = 2 USD, 1 USD = 70 YEN et 1
                USD = 5 YUAN)
                . les prix du pétrole restant autour de 200 USD/baril
                Parallèlement, sous la pression de l'Iran, l'OPEP mettra en oeuvre une triple politique de rétorsion
                contre Washington :
                . un embargo pétrolier de la part des pays les plus durs (Iran et Venezuela en particulier60)
                . la sortie du peg Dollar de la part des pays du Golfe
                . et le début de la vente du pétrole OPEP en Euros.
                Et notre équipe n'évoque pas ici la probable recrudescence d'attentats à travers tout l'Occident, sans
                parler des conséquences imprévisibles sur le Pakistan, déjà en état de guerre civile larvée.
                Il y aura donc bien un chaos mondial mais loin d'en être les bénéficiaires, les Etats-Unis verront leur
                situation extérieure et intérieure se dégrader encore plus rapidement. Quant à Israël, cette opération
                militaire précipitera le pays en direction du « scénario N°1 : La fin de l’état d’Israël / Vers de simples
                communautés juives dans un Moyen-Orient musulman », le pire scénario envisageable pour les
                Israéliens, présenté dans le GEAB N°8, en Septembre 2006.
                58 En France, une telle action provoquera probablement la chute du président Sarkozy déjà très impopulaire.
                59 Appuyé sur ses réserves énergétiques et sa stabilité interne retrouvée, Moscou n'attend que ce type d'occasion pour
                retrouver un rôle important sur la scène internationale en particulier en Europe et au Moyen-Orient. Une telle crise lui
                permettra, conjointement avec Pékin, de chasser les Etats-Unis d'Asie Centrale.
                60 A ce sujet, notre équipe estime que le conflit militaire récemment évité entre d'une part la Colombie (seul allié de Washington
                désormais en Amérique du Sud) et d'autre part le Venezuela et l'Equateur est un indicateur fiable du risque de conflit autour du
                pétrole vénézuelien en cas d'attaque de l'Iran et de réponse brutale du régime d'Hugo Chavez (à savoir un embargo pétrolier
                sur les Etats-Unis dont le Venezuela est l'un des premiers fournisseurs de brut).
                Dernière modification par nacer-eddine06, 21 mars 2008, 14h12.
                The truth is incontrovertible, malice may attack it, ignorance may deride it, but in the end; there it is.” Winston Churchill

                Commentaire


                • #9
                  Un intense ballet diplomatique est orchestré depuis quelques semaines par Washington et
                  Israël

                  . première tournée de G.W. Bush au Moyen-Orient (01/2008)
                  . visite d'Ehud Olmert à Berlin pour évoquer la sécurité d'Israël et l'Iran (02/2008)61
                  . visite de Shimon Peres à Paris (03/2008)62
                  . visite conjointe de Condoleeza Rice et Robert Gates à Moscou (03/2008)63
                  . visite de Dick Cheney au Moyen-Orient (03/2008)64.
                  Il est bien entendu possible de croire la version officielle, à savoir que cette chorégraphie diplomatique
                  est essentiellement destinée à maintenir en vie le processus d'Annapolis. Mais pour LEAP/E2020, cette
                  version se heurte à deux obstacles, l'un de fond et l'autre de forme :
                  . sur le fond, le processus d'Annapolis était déjà mort avant même d'être né et personne en
                  Israël ou en Palestine ne lui prête la moindre chance d'aboutir65
                  . et sur la forme, ce serait bien la première fois que le vice-président Dick Cheney serait utilisé
                  pour une « mission de paix », son passé et sa réputation l'ont plutôt toujours placé du côté de
                  la guerre.
                  C'est donc bien l'Iran qui est au coeur de l'intense activité diplomatique en cours !
                  Et comme nous l'avons déjà souligné précédemment, dans le cas d'une opération militaire prenant la
                  forme d'une attaque aérienne, les opinions publiques seront mises devant le fait accompli car il n'y a
                  pas, dans ce cas précis, de signes avant-coureurs d'opérations militaires. Tout au plus pourrait-on
                  ranger dans cette catégorie le déploiement d'éléments vitaux du Groupe d'Intervention Rapide Nassau
                  (Nassau Expeditionnary Strike Group) de l'US Navy au large du Liban66 ; ou bien la surprenante série
                  d'incidents qui ont affecté les câbles sous-marins par lesquels transite l'Internet au Moyen-Orient,
                  bloquant ou ralentissant fortement les connections de tous les pays de la zone, sauf Israël, le Liban et
                  l'Irak67. D'ailleurs, l'Union Internationale des Télécommunications (UIT) n'exclut pas a priori la
                  possibilité d'un acte de sabotage des câbles sous-marins concernés68.
                  L'ironie de l'Histoire sera in fine qu'en utilisant des solutions tactiques pour résoudre un problème
                  stratégique, les élites au pouvoir à Washington entraîneront leur pays dans une crise interne et
                  externe encore plus profonde et durable que s'ils n'avaient rien faits.
                  61 Source : Jerusalem Post, 10/02/2008
                  62 Source : La Tribune, 09/03/2008
                  63 Source : Washington Post, 12/03/2008
                  64 Source : Newsmax, 10/03/2008
                  65 Outre les anticipations de notre équipe à ce sujet dès l'Automne 2007, la recrudescence des heurts (attentats, tirs de
                  roquette, opérations punitives) entre Israël et le Hamas illustre à quel point le processus d'Annapolis est déconnecté de toute
                  réalité. Sources : Haaretz, 18/11/2007 - Arabnews, 05/12/2007
                  66 Source : RIA Novosti, 12/03/2008
                  67 Source : CNN, 31/01/2008
                  68 Source : Arabian Business, 19/02/2008

                  4- Le GlobalEurometre 69
                  GlobalEurometre de Mars 2008 - RESULTATS
                  GlobalEurometre 03-2008 Oui Non Ne sait
                  pas
                  1. Pensez-vous que l’UE sera capable d’élaborer et d’adopter une
                  réforme de ses institutions avant les prochaines élections
                  européennes (en juin 2009) ?
                  9% 80% 11%
                  2. Pensez-vous qu’une forme de gouvernance économique de
                  l’Euroland devrait être instaurée ? 92% 4% 4%
                  3. Croyez-vous qu’un Sommet de l’Euroland sera organisé avant la fin
                  2008 ? 55% 35% 10%
                  4. Trouvez-vous que le gouvernement de votre pays reflète les
                  attentes de votre peuple en matière de construction européenne ? 21% 76% 3%
                  5. Le gouvernement de votre pays reflète-t-il vos propres attentes en
                  matière de construction européenne ? 12% 80% 8%
                  6. Pensez-vous que l’UE devient plus démocratique avec le nouveau
                  Traité européen en cours de ratification ? 20% 76% 4%
                  7. Pensez-vous que le dollar va continuer à baisser par rapport à
                  toutes les grandes devises ? 92% 3% 5%
                  8. Estimez-vous que l’inflation augmente dans votre pays ? 90% 4% 6%
                  9. Craignez-vous de perdre votre emploi dans les prochains mois à
                  cause de la crise globale ? 6% 92% 2%
                  10. Craignez-vous de perdre de l’argent dans les prochains mois à
                  cause de la crise globale ? 56% 35% 9%
                  11. Si votre retraite dépend de fonds de pension, craignez-vous de
                  perdre une partie de vos économies de retraite ? 44% 13% 43%
                  12. Pensez-vous que la zone Euro est en mesure d’absorber les
                  tendances économiques et financières divergentes actuelles entre
                  certains de ses états membres ?
                  51% 18% 31%
                  13. Pensez-vous que les Etats-Unis seront plus affectés que la zone
                  Euro par l’actuelle crise globale ? 83% 8% 9%
                  14. Pensez-vous que les troupes européennes doivent rester
                  stationnées en Afghanistan sans limite dans le temps ? 6% 91% 3%
                  15. Pensez-vous que G. W. Bush quittera le pouvoir en 2008 sans
                  avoir fait bombarder les installations nucléaires iraniennes ? 64% 17% 19%
                  69
                  Chaque mois, l’équipe de GEAB consulte pour vous 200 leaders d’opinion européens

                  GlobalEuromètre de Mars 2008 - ANALYSE
                  Gouvernance UE : La crédibilité de la relance institutionnelle de l'UE continue à baisser/
                  La gouvernance économique de la zone Euro devient de plus en plus populaire /
                  Persistance du fort décalage entre attentes des peuples et actions des leaders /
                  Toujours plus d'Européens pour estimer que l'UE ne devient pas plus démocratique avec
                  le nouveau traité européen / Quasi unanimité pour estimer que l'inflation est de retour
                  dans l'UE / Stabilité des craintes de perte de d'emploi (très faible) ou d'argent
                  (importante) à cause de la crise systémique globale / Forte inquiétude de pertes sur les
                  fonds de pension / Majorité pour penser que la zone Euro pourra absorber les tendances
                  divergentes économiques et financières actuelles entre Etats membres
                  La crédibilité d'une relance institutionnelle de l'UE continue à baisser avec désormais 80% des sondés qui
                  pensent que l'UE ne parviendra pas à faire adopter le nouveau traité européen d'ici Juin 2009. La demande
                  d'une gouvernance économique de la zone Euro dépasse ce mois-ci les 90% (92%) tout en marquant un reflux
                  de la probabilité de la tenue d'un sommet de l'Euroland d'ici la fin 2008. Cette évolution inverse entre attentes
                  des citoyens et incapacité des dirigeants à y répondre contribue à maintenir le mécontentement vis-à-vis des
                  dirigeants de l'UE à un très haut niveau, autour de 80%. Et la ratification, « à la sauvette », hors de l'arène
                  démocratique, du nouveau traité semble renforcer cette situation puisqu'ils sont désormais 76% à estimer que
                  l'UE ne devient pas plus démocratique avec ce nouveau texte. Le divorce entre l'UE et son opinion publique
                  n'est donc pas prêt d'être réglé.
                  En revanche, ils sont une large majorité (51% contre 18%) à penser que l'Euroland pourra absorber les
                  tendances économiques et financières divergentes qui affectent plusieurs pays de la zone Euro, signe que les
                  Européens font actuellement plus confiance à la Banque Centrale Européenne qu'aux autorités politiques de
                  l'UE. C'est important car les craintes des Européens en la matière se confirment. Ainsi le retour de l'inflation est
                  désormais annoncé par 90% des sondés qui estiment qu'elle se développe dans leur Etat-membre.
                  Parallèlement si la crainte de perdre son emploi à cause de la crise globale reste marginale (6%), les sondés
                  sont 56% à craindre de perdre de l'argent à cause de cette même crise. Ils sont même une très forte majorité
                  à craindre de perdre une partie de leur retraite quand cette dernière dépend de fonds de pension. La réalité de
                  cette crainte est beaucoup plus importante que les chiffres ne le laissent penser de prime abord, avec 44%
                  craignant cette perte contre 13% sans inquiétude. En effet, le taux très important de « sans opinion »
                  correspond en général à un public qui ne dépend pas de fonds de pension pour sa retraite. Pour mieux se
                  rendre compte de la forte inquiétude des Européens concernés par les fonds de pension, il s'agit donc de
                  rapprocher 44% et 13%, et de constater que plus des ¾ des sondés dont la retraite fonctionne sur
                  capitalisation sont inquiets.
                  Relations UE/Reste du monde : Maintien d'une quasi-unanimité sur la poursuite de la
                  chute du Dollar US / Maintien de l'opinion majoritaire que G.W. Bush ne bombardera
                  pas l'Iran avant de quitter le pouvoir / Maintien d'une très large majorité pour estimer
                  que les Etats-Unis seront plus affectés que la zone Euro par la crise globale / Quasiunanimité
                  à réclamer un calendrier pour l'engagement des troupes européennes en
                  Afghanistan
                  Avec 92% des sondés convaincus de la poursuite de la chute du Dollar US, l'opinion des Européens sur
                  l'évolution de la monnaie américaine reste quasi-unanime sur l'évolution en cours : la chute est durable.
                  Le renversement brutal d'opinion entamé il y a quatre mois concernant le fait que G. W. Bush ne fera pas
                  bombarder les installations nucléaires iraniennes avant de quitter le pouvoir, se confirme mais avec une
                  stabilisation à 64%.
                  Ils sont un peu moins nombreux que le mois précédent (83% contre 94%) à estimer que les Etats-Unis seront
                  plus fortement affectés que la zone Euro par la crise globale, signe que les inquiétudes liées à l'inflation et aux
                  chutes des bourses touchent aussi le moral des Européens.
                  Concernant l'intervention militaire de l'OTAN en Afghanistan, le verdict des Européens est sans appel : 91%
                  d'entre eux estiment nécessaire de fixer une date pour le retrait des troupes européennes de ce pays.
                  Dernière modification par nacer-eddine06, 21 mars 2008, 14h14.
                  The truth is incontrovertible, malice may attack it, ignorance may deride it, but in the end; there it is.” Winston Churchill

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