PETROLE/Bush repart demander du brut moins cher, sans garantie de résultat
Washington (AWP/AFX) - Le président George W. Bush devrait demander à nouveau cette semaine à l'allié saoudien d'agir pour contenir la flambée des prix du pétrole, sans rien pouvoir promettre aux Américains.
Ce que paient les Américains à la pompe (plus de 3,7 dollars le gallon --ou 3,78 litres-- lundi, contre un peu plus de 3 dollars il y a un an) est devenu l'un des sujets majeurs de la campagne présidentielle.
Mais les experts sont tout sauf sûrs que M. Bush convaincra le roi Abdallah, souverain de la première puissance pétrolière mondiale, d'intervenir pour que l'Opep augmente sa production. Certains doutent même qu'il essaiera vraiment.
"C'est très difficile à dire. Si la question était: est-ce que l'Arabie Saoudite ferait quelque chose si elle pouvait faire baisser les prix, la réponse serait oui. Mais la vraie question, c'est: est-ce qu'elle est capable de le faire dans cet environnement, et la réponse, c'est: je n'en sais rien", dit James Williams, du West Texas Research Group.
C'est que l'Opep (Organisation des pays exportateurs de pétrole) n'a plus guère de marge pour accroître sa production, dit-il. Et si elle le faisait, une hausse de la production pourrait avoir tous les effets sauf ceux recherchés.
M. Bush lui-même invoque le peu de capacités excédentaires pour ne pas bercer les Américains d'illusions : "S'il existait une baguette magique et que vous pouviez dire: d'accord, faites baisser le prix, je le ferais (...) mais je n'ai pas de baguette magique".
Depuis plusieurs mois, l'Opep assure que le marché est suffisamment approvisionné et invoque la responsabilité des investisseurs pour lesquels le pétrole est une valeur sûre.
En janvier déjà, M. Bush avait demandé au roi Abdallah d'oeuvrer à une augmentation de la production. Mais l'Opep a fait la sourde oreille.
Pourtant, dit son conseiller Stephen Hadley, M. Bush soulèvera à nouveau la question quand il déjeunera et dînera vendredi avec le roi Abdallah dans le ranch de celui-ci.
Il devrait redire que les fournisseurs d'or noir "doivent prendre en compte la santé économique de leurs clients", à commencer par celle du premier d'entre eux, les Etats-Unis, dit M. Hadley. En d'autres termes, si l'économie américaine souffre, l'Opep finira par le payer.
Depuis le 1er mai, le baril de brut s'est enchéri de près de 15 dollars à New York. En cinq séances la semaine passée, il a franchi les barres des 120, 121 dollars... jusqu'à 126 dollars, au rythme d'un record par jour en moyenne.
Les prix de l'énergie ajoutent aux difficultés de l'économie américaine, qui se demande si elle est en récession.
Avec celle des produits alimentaires, elle provoque la grogne des Américains --ce qui n'est pas forcément bon pour les amis républicains de M. Bush en année électorale-- et une multitude de propositions politiques : exonération temporaire de taxes sur l'essence, taxes sur les revenus des compagnies pétrolières ou action du gouvernement contre un abus de monopole par l'Opep.
Les signes abondent d'Américains réduisant leur consommation.
Ainsi les producteurs pourraient s'inquiéter de tuer la poule aux oeufs d'or en incitant encore davantage les Etats-Unis à se détourner du pétrole et surtout en contribuant au ralentissement économique, disent les experts, même si ce sont à présent la Chine et l'Inde qui leur offrent les perspectives les plus roses.
Pour M. Bush se pose la question de l'influence que garde son pays sur l'Opep ou sur l'allié saoudien.
John Alterman, un expert de politique internationale, envisage la possibilité d'un geste simplement "poli" des Saoudiens: "Par le passé, les Saoudiens se sont vraiment donné de la peine pour aider les présidents américains", mais les attentats du 11-Septembre et la guerre en Irak ont altéré les relations, et même "s'il n'y a pas d'alternative entre les Etats-Unis ou quelqu'un d'autre, il y a d'un seul coup le besoin de se prémunir contre l'incompétence américaine".
afx/rp
Washington (AWP/AFX) - Le président George W. Bush devrait demander à nouveau cette semaine à l'allié saoudien d'agir pour contenir la flambée des prix du pétrole, sans rien pouvoir promettre aux Américains.
Ce que paient les Américains à la pompe (plus de 3,7 dollars le gallon --ou 3,78 litres-- lundi, contre un peu plus de 3 dollars il y a un an) est devenu l'un des sujets majeurs de la campagne présidentielle.
Mais les experts sont tout sauf sûrs que M. Bush convaincra le roi Abdallah, souverain de la première puissance pétrolière mondiale, d'intervenir pour que l'Opep augmente sa production. Certains doutent même qu'il essaiera vraiment.
"C'est très difficile à dire. Si la question était: est-ce que l'Arabie Saoudite ferait quelque chose si elle pouvait faire baisser les prix, la réponse serait oui. Mais la vraie question, c'est: est-ce qu'elle est capable de le faire dans cet environnement, et la réponse, c'est: je n'en sais rien", dit James Williams, du West Texas Research Group.
C'est que l'Opep (Organisation des pays exportateurs de pétrole) n'a plus guère de marge pour accroître sa production, dit-il. Et si elle le faisait, une hausse de la production pourrait avoir tous les effets sauf ceux recherchés.
M. Bush lui-même invoque le peu de capacités excédentaires pour ne pas bercer les Américains d'illusions : "S'il existait une baguette magique et que vous pouviez dire: d'accord, faites baisser le prix, je le ferais (...) mais je n'ai pas de baguette magique".
Depuis plusieurs mois, l'Opep assure que le marché est suffisamment approvisionné et invoque la responsabilité des investisseurs pour lesquels le pétrole est une valeur sûre.
En janvier déjà, M. Bush avait demandé au roi Abdallah d'oeuvrer à une augmentation de la production. Mais l'Opep a fait la sourde oreille.
Pourtant, dit son conseiller Stephen Hadley, M. Bush soulèvera à nouveau la question quand il déjeunera et dînera vendredi avec le roi Abdallah dans le ranch de celui-ci.
Il devrait redire que les fournisseurs d'or noir "doivent prendre en compte la santé économique de leurs clients", à commencer par celle du premier d'entre eux, les Etats-Unis, dit M. Hadley. En d'autres termes, si l'économie américaine souffre, l'Opep finira par le payer.
Depuis le 1er mai, le baril de brut s'est enchéri de près de 15 dollars à New York. En cinq séances la semaine passée, il a franchi les barres des 120, 121 dollars... jusqu'à 126 dollars, au rythme d'un record par jour en moyenne.
Les prix de l'énergie ajoutent aux difficultés de l'économie américaine, qui se demande si elle est en récession.
Avec celle des produits alimentaires, elle provoque la grogne des Américains --ce qui n'est pas forcément bon pour les amis républicains de M. Bush en année électorale-- et une multitude de propositions politiques : exonération temporaire de taxes sur l'essence, taxes sur les revenus des compagnies pétrolières ou action du gouvernement contre un abus de monopole par l'Opep.
Les signes abondent d'Américains réduisant leur consommation.
Ainsi les producteurs pourraient s'inquiéter de tuer la poule aux oeufs d'or en incitant encore davantage les Etats-Unis à se détourner du pétrole et surtout en contribuant au ralentissement économique, disent les experts, même si ce sont à présent la Chine et l'Inde qui leur offrent les perspectives les plus roses.
Pour M. Bush se pose la question de l'influence que garde son pays sur l'Opep ou sur l'allié saoudien.
John Alterman, un expert de politique internationale, envisage la possibilité d'un geste simplement "poli" des Saoudiens: "Par le passé, les Saoudiens se sont vraiment donné de la peine pour aider les présidents américains", mais les attentats du 11-Septembre et la guerre en Irak ont altéré les relations, et même "s'il n'y a pas d'alternative entre les Etats-Unis ou quelqu'un d'autre, il y a d'un seul coup le besoin de se prémunir contre l'incompétence américaine".
afx/rp