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Suez, Niel, Eutelsat... Le Royaume-Uni est devenu une proie pour les entreprises françaises

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  • Suez, Niel, Eutelsat... Le Royaume-Uni est devenu une proie pour les entreprises françaises

    Challenges
    Par Pierre-Henri de Menthon le 28.09.2022 à 15h30

    La baisse de la livre fait les affaires des entreprises françaises. Suez, Xavier Niel, Schneider ou Eutelsat font des emplettes de plusieurs milliards outre-Manche. Cette offensive inédite depuis 2013 pourrait bien alimenter le souverainisme britannique.

    Présenté par le gouvernement de la nouvelle Première ministre Liz Truss, le budget britannique – 150 milliards d’euros d’aides publiques et 45 milliards de baisses d’impôts – est si peu crédible que la Banque d’Angleterre - qui a remonté ses taux- doit intervenir presque tous les jours pour calmer la défiance des marchés financiers. Le scénario d’une intervention du Fonds monétaire international – comme en 1976 –, évoqué il y a quelques jours par la Deutsche Bank, devient un peu moins improbable.

    Assaut inédit depuis 2013

    En plein maelstrom, les entreprises françaises ont lancé un assaut inédit sur le Royaume-Uni: Suez se paye la puissante filiale britannique que lui avait arrachée Veolia, Schneider Electric s’est mis en tête d’avaler Aveva, le champion de la tech de Cambridge, Xavier Niel (Iliad) s’invite au capital de Vodafone et Eutelsat rêve de se marier avec OneWeb, les fiançailles ayant déjà été scellées cet été. Il faut dire que la baisse de la livre face à l’euro offre un discount et que les Britanniques ne cultivent pas le souverainisme économique. Mais les temps changent. Le Financial Times tient scrupuleusement la liste des emplettes françaises – "les plus importantes depuis 2013" – et le parti conservateur est de moins en moins libéral.

    Le parti conservateur gagné par le souverainisme

    Une campagne a été lancée pour que le fabricant de microprocesseurs ARM revienne au pays, ou au moins au Stock Exchange. En 2016, Liz Truss s’était réjouie du fait qu’il soit vendu au fonds asiatique SoftBank. Côté français, les acquisitions ne datent pas d'hier. L'an dernier Patrick Drahi (Altice) s'est invité au capital de BT, en 2018 c'est Vinci qui se payait l'aéroport de Gatwick, et en 2011 Vivendi avait avalé le label des Beatles, EMI. Des opérations qui étaient passées comme des lettres à la poste. Demain cela ne sera peut-être pas pareil.

    Les derniers gros "deals" franco-britanniques

    Le 26 juillet, "un protocole d'accord" a été signé entre Eutelsat et le britannique OneWeb. La fusion est destinée a contrer la constellation de satellites de l'américain Starlink, contrôlé par Elon Musk (SpaceX). L'idée est de faire une fusion "entre égaux", chacun disposant de 50% du capital, valorisant OneWeb à 3,4 milliards de dollars (3,5 milliards d'euros). Eutelsat est déjà actionnaire de OneWeb à hauteur de 23%.

    Le 20 septembre, Schneider Electric a annoncé lancer une offre pour acquérir les quelque 41% du capital de Aveva, dont il détenait déjà près de 60% depuis 2017. L'industriel français indique que cette offre de rachat ferme se fera "au prix de 3.100 pence par action ce qui équivaut à une valeur d'entreprise de 10,154 milliards de livres sterling" (11,6 milliards d'euros). Problème: plusieurs actionnaires minoritaires contestent cette valorisation et réclament environ 25% de plus.

    Le 21 septembre, Xavier Niel, fondateur d'Iliad, la maison mère de Free, a fait l'acquisition 2,5% du capital de Vodafone. L'opération est réalisée via Atlas Investissement, filiale du holding NJJ du milliardaire. Vodafone pesant 30 milliards de livres sterling en Bourse, l'investissement avoisine 850 millions d'euros.

    Le 21 septembre, Suez a annoncé qu'il allait débourser 2 milliards de livres, soit 2,3 milliards d'euros pour récupérer sa filiale britannique, spécialisée dans le traitement des déchets qui était passée chez Veolia. Une opération faite au nez et à la barbe de l'australien Macquarie également intéressé. Il en coûtera 2 milliards de livres à Suez, soit 2,3 milliards d'euros.



    Ce que vous faites de bien et de mal, vous le faites à vous
    Mahomet
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