22 février, 2023
L’Algérie comme l’un des potentiels ateliers de l’Europe et même au-delà… ?
L’idée commence à faire son chemin et se précise de plus en plus à travers les perspectives ouvertes aux projets de colocalisation et au vu des nombreux atouts et avantages comparatifs qu’offre désormais le pays aux investisseurs étrangers.
Aux portes de l’Afrique, à proximité de l’Europe, riche en ressources humaines et naturelles, économiquement dynamique et financièrement solvable avec zéro dette extérieure, l’Algérie commence en effet à susciter de plus en plus l’intérêt des investisseurs étrangers.
En particulier pour de futurs projets de colocalisation ; cette nouvelle tendance de l’économie mondialisée qui se substitue de plus en plus aux logiques pures de délocalisation, en favorisant des formes de partenariats «gagnant-gagnant» par des transferts partiels d’activités industrielles dans des pays offrant des avantages comparatifs avérés.
«Plusieurs entreprises veulent délocaliser vers l’Algérie»
Selon le secrétaire général du ministère de l’’Industrie, Salaheddine Belbrik, plusieurs entreprises étrangères de «grande envergure» affichent ainsi leur intérêt pour délocaliser vers l’Algérie, à la faveur notamment de la mise en vigueur de la nouvelle loi sur l’investissement.
Intervenant lors d’une rencontre organisée avant-hier par la chambre algéro-allemande d’industrie et de commerce (AHK Algérie), le même responsable, cité par l’APS, a assuré que le département de l’industrie reçoit «énormément de demandes d’investissements» émanant d’«entreprises étrangères de grande envergure» qui veulent «se délocaliser en Algérie».
Des entreprises d’Europe, de Malaisie, de Turquie et de Chine « qui veulent s’installer carrément en Algérie », a-t-il précisé, en mettant en avant les fortes potentialités dont dispose l’Algérie et qu’il faut absolument mettre en valeur, pour se «démarquer de la rente pétrolière, produire et être plus compétitif, notamment dans le domaine de l’industrie».
Selon lui, toutes les conditions sont désormais réunies pour que les entreprises algériennes et étrangères se mettent en partenariat pour aller exploiter l’immense potentiel que recèle l’Algérie, notamment dans cette conjoncture internationale particulière.
Des prix énergétiques très compétitifs, une main-d’œuvre qualifiée et pas chère, des ressources naturelles en abondance, une infrastructure de base existante (routes, autoroutes, rails), une proximité avec l’Europe et un démantèlement tarifaire avantageux dans le cadre de l’accord d’association avec l’UE…
Ce sont là autant d’avantages et d’atouts majeurs qui captivent de plus en plus les investisseurs étrangers pour délocaliser ou colocaliser en Algérie, relève en définitive le secrétaire général du ministère de l’Industrie.
Encore faut-il que ces nombreux atouts soient pragmatiquement mis à profit et ne se heurtent plus à de néfastes considérations bureaucratiques.
Moins de bureaucratie, plus de pragmatisme
Un message que n’a cessé d’ailleurs de marteler le président de la République en instruisant régulièrement le gouvernement et les responsables locaux de «libérer l’acte d’investir», de bannir la culture de la passivité et d’en finir avec les échéances «élastiques», les chiffres approximatifs et les décisions économiques improvisées et impromptues.
C’est qu’avec le tournant pris par l’Algérie pour diversifier sa croissance et ses exportations, les pratiques et les interférences techno-bureaucratiques ayant cours durant les décennies précédentes doivent nécessairement disparaître pour ne pas gâcher les nouvelles opportunités qui se présentent au pays en termes de flux d’investissements étrangers et de projet de colocalisation.
D’autant qu’au plan réglementaire et législatif, le pays dispose désormais d’un dispositif jugé attractif pour les investisseurs, y compris par les institutions financières internationales, tel que le FMI, qui a clairement mis en avant, à travers ses derniers rapports sur l’économie algérienne, l’impact favorable du nouveau code des investissements et de la nouvelle loi sur la monnaie et le crédit pour l’attractivité du climat des affaires en Algérie.
«La nouvelle loi sur l’investissement offre de nombreux avantages et de garanties pour les investisseurs, notamment en termes d’incitations fiscales et de facilitation des procédures de transfert de dividendes», nous explique en ce sens Ali Bey Nasri, consultant en commerce extérieur.
Les projets de colocalisation, a-t-il estimé, constituent une opportunité pour l’Algérie afin d’intégrer la chaîne des valeurs mondiale, d’autant que le pays offre de nombreux avantages comparatifs, dont les prix bas de l’énergie, une disponibilité des ressources, un coût de travail compétitif et une proximité géographique avec l’Europe couplée à une continuité avec l’Afrique.
Des atouts déterminants pour les investisseurs et auxquels peuvent s’ajouter de potentiels gains de productivité sur les coûts du fret, sachant qu’un conteneur à partir de l’Algérie vers l’Europe ne coûte que 100 euros, contre 8000 et 10.000 euros pour ceux acheminés d’Asie vers le vieux continent.
L'Algérie aujourd'hui
Commentaire