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Innovation : l’IA et l’IoT au service de l’agritech Made in Maroc

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  • Innovation : l’IA et l’IoT au service de l’agritech Made in Maroc

    À l'occasion du GITEX Africa, les 100 startups les plus prometteuses du royaume chérifien, sélectionnées par l'Agence de Développement du Digital (ADD), ont affiché leurs ambitions aux côtés des géants de la tech mondiale. L'agritech marocaine a révélé ses projets les plus novateurs, à grand renfort d'intelligence artificielle.

    DeepLeaf détecte les maladies phytosanitaires en un clic


    Créée début 2022 par El Mahdi Aboulmanadel, DeepLeaf est l'une des pépites incubées par l'Université Mohammed 6 polytechnique (UM6P) via le programme Agriyoung Innovate. Elle propose une solution de détection des pathologies phytosanitaires grâce à des algorithmes de deep learning. « DeepLeaf propose un chatbot WhatsApp qui s'appuie sur l'intelligence artificielle (IA) pour conseiller les agriculteurs du Maroc. Elle est en mesure d'identifier 40 maladies qui affectent les cultures maraîchères et les agrumes », explique El Mahdi Abdoulmanadel.

    Le chatbot permet non seulement de détecter les maladies à travers une simple photographie téléchargée sur la messagerie, mais elle propose aussi des traitements adaptés. « Sachant qu'un expert phytosanitaire qui se rend deux fois par mois sur l'exploitation coûte 3 000 dirhams (300 euros environ, NDLR), notre solution disponible 24 heures sur 24 permet de réaliser des économies importantes, tout en jouant un rôle de prévention majeur », ajoute l'ingénieur informatique âgé de 23 ans seulement.
    En parallèle, DeepLeaf développe une plateforme online dotée d'un avatar appelé « Morshida », capable de dialoguer avec les agriculteurs (une version pensée pour les agriculteurs analphabètes). « Notre solution offre des possibilités de géolocalisation par satellite et définit les conditions climatiques et thermiques de l'exploitation. Elle permet d'optimiser l'irrigation des cultures et de réaliser jusqu'à 60 % d'économie d'eau. Elle facilite aussi la planification des fertilisants », assure-t-il.

    robots intelligents équipés de caméras dotés de capteurs infrarouges, ultra-violets et RGB qui pulvérisent des pesticides et qui sont entièrement manœuvrables par WhatsApp. « Alors qu'il faut une heure de marche pour traverser un hectare et que cette distance est parcourue en 15 minutes seulement par notre robot, notre solution génère des gains de temps considérables », ajoute-t-il.
    Fils de vétérinaire, El Mahdi Abdoulmanadel se penche désormais sur une nouvelle offre qui sera en mesure de détecter des maladies animales, comme la mammite (une réaction inflammatoire de la glande mammaire des vaches qui représente l'une des pathologies les plus répandues dans l'industrie laitière).

    DeepLeaf cherche à lever 500.000 euros pour développer ses prototypes, construire un site de production et se doter d'une ferme d'expérimentation qui lui permettra de poursuivre sa R&D et de collecter ses propres data.

    Daki Farm by NRCI : du e-learning en langues locales


    Fondée par l'entrepreneur marocain Mounir Jamaï, Daki Farm by NRCI se présente comme un écosystème de solutions agritech. L'application d'edtech (Daki Farm e-learning), qui permet de suivre des formations agricoles et d'accéder à des best practices en agroécologie, se décline en darija (dialecte marocain). Elle sera bientôt disponible dans treize langues africaines, dont le wolof pour le marché sénégalais ou le dioula pour la Côte d'Ivoire.

    La startup développe également une application appelée « Daki Farm Smart Irrigation » qui permet de piloter automatiquement l'irrigation des cultures à distance. « Ce projet spécifique aux cultures africaines, est destiné aux diasporas qui peuvent agir sur leurs exploitations, quelle que soit leur localisation. Il se décline en trois options », explique Mounir Jamaï.

    La première option, au prix de 150 euros par an, permet d'activer directement les électrovannes depuis son smartphone. La seconde est, en sus, dotée d'une IA qui actualise les conditions météorologiques de l'exploitation et coûte 150 euros par mois. Enfin, un troisième pack, en cours d'élaboration, permettra l'irrigation des cultures de façon 100 % autonome.

    Daki Farm by NRCI s'attèle par ailleurs à réunir les agriculteurs africains en conglomérats et propose ses solutions à des coopératives africaines. « En se rassemblant, les cultivateurs atteindront une taille critique qui leur permettra d'être plus rentables, de répondre aux besoins alimentaires locaux, tout en étant plus compétitifs au niveau régional », précise-t-il. La startup accompagne déjà l'État togolais dans le cadre d'un projet pilote d'éco-village, financé par le Programme des Nations unies pour le Développement (PNUD).

    PCS AGRI Track Tomato : de l'IA pour les tomates


    Créée en avril 2022, la startup met l'IA, le machine learning et l'IoT au service des producteurs de tomates cerises. La solution développée par Tahar Hamdani est en mesure d'estimer le rendement de tomates, d'optimiser l'usage de pesticides et de détecter les premiers foyers de dysfonctionnements phytosanitaires.

    « Il suffit de télécharger notre application et de filmer la production avec son téléphone, pour qu'elle soit classifiée et répertoriée sur un dashboard. Notre système facilite le calcul et les perspectives de production. Ces données permettent une meilleure appréciation des rendements agricoles », explique l'entrepreneur.

    PCS AGRI Track Tomato est capable d'évaluer la maturation du fruit ou de dénombrer le nombre de tomates sur une seule branche. « Nous nous concentrons sur les cultures sous serre, car notre service à haute valeur ajoutée coûte 400 euros par hectare et par an », précise-t-il.

    L'entreprise cherche à lever un million de dollars pour développer des algorithmes qui détecteront de nouveaux fruits comme les myrtilles ou les framboises et pour accompagner ses projets d'extension régionale dans tout le bassin méditerranéen dans les trois prochaines années, notamment en Turquie, au Portugal, en Espagne, en Italie, mais aussi au Mexique.
    SOWIT AG Intelligence : une agriculture de précision par satellite


    Créée en 2018, SOWIT AG Intelligence fournit aux agriculteurs du Maroc des données-clés pour augmenter leurs rendements, tout en procurant aux banques et aux institutions financières des informations relatives aux risques et aux performances associés à leurs projets, grâce à l'analyse de données satellitaires. Ces data favorisent l'accès au crédit aux producteurs agricoles africains.

    SOWIT AG Intelligence s'appuie sur la télédétection par drone et par satellite et combine agronomie et intelligence artificielle, pour fournir aux agriculteurs des informations précises qui leur permettent d'optimiser la fertilisation et l'irrigation des sols. Les services proposés par l'entreprise génèrent des augmentations de rendements significatifs grâce à la mise à disposition de plusieurs outils d'aide à la décision adaptés aux différentes cultures.

    « Notre solution génère une augmentation moyenne des rendements de l'ordre de 12 % (...) À ce jour, nous avons analysé plus de 80.000 hectares dans 11 pays : de l'Éthiopie au Sénégal, en passant par le Bénin, l'Égypte ou le Burkina Faso et nous avons déjà touché plus de 70 organisations agricoles », se félicite Hamza Rkha, CEO de l'entreprise.


    La startup suscite un intérêt croissant, bien au-delà des frontières du Maroc. « Nous avons signé un mémorandum d'entente avec le Centre international d'agriculture biosaline des Émirats arabes unis (EAU) et nous avons commencé à déployer nos solutions avec Al-Dahra Holding (un acteur majeur de l'agrobusiness émirati, ndlr). Nous sommes désormais à la recherche de nouveaux marchés au Moyen-Orient », explique Hamza Rkha.

    Après avoir levé plus de trois millions d'euros sur les deux dernières années auprès de Proparco, Bpifrance et EM Tech, l'entrepreneur cherche à recruter du personnel pour renforcer ses expertises en intelligence artificielle (IA).

    TERRAA, la startup foodtech qui lève 1,5 million de dollars en quelques semaines


    En janvier 2023, le Marocain Youssef Benkirane et le Belge Benoit De Vigne (ex-manager chez Jumia, leader du e-commerce en Afrique) co-fondent Terraa pour optimiser la chaîne de distribution agricole marocaine. La foodtech s'approvisionne directement en produits frais auprès des agriculteurs. Elle les stocke dans un entrepôt pour répondre ensuite aux commandes online des détaillants. La plateforme développée par la startup agrège déjà les demandes en fruits et légumes d'une centaine d'hôtels, de supérettes et de restaurants basés à Casablanca et aux alentours.

    Terraa aide les agriculteurs à réduire leurs pertes après les récoltes, tout en fournissant aux clients finaux un accès facilité à des produits frais de qualité, à un prix constant et compétitif.

    Cette solution a mécaniquement fait baisser les charges des producteurs, tout en diminuant drastiquement les pertes de produits frais. « Selon nos estimations, près de 40 % de la production agricole est perdue à cause d'un trop grand nombre d'intermédiaires et aux dysfonctionnements récurrents de la chaîne d'approvisionnement. Ce sont aussi 40 % d'eau qui pourraient être économisés, en rationalisant les échanges », explique Benoit De Vigne, pour qui la rentabilité doit aller de pair avec la durabilité.

    « Notre base est directement alimentée par les agriculteurs, mais aussi par des agents itinérants qui identifient les productions agricoles de la région de Casablanca. Nous comptons déployer notre solution à l'échelle nationale dès cette année », précise-t-il.

    Les entrepreneurs qui ont levé 1,5 million de dollars en pre-seed en février dernier (un tour de table mené par FoodLabs avec UM6P Ventures, Outlierz Ventures, Musha Ventures et DFS Lab) veulent désormais recruter du personnel et développer leur département R&D.

    Entre lutte contre le gaspillage et réduction de l'empreinte carbone, la foodtech permet aux cultivateurs de « réaliser entre 10 % et 20 % d'économie qu'ils peuvent ensuite répercuter sur les prix », précise l'entrepreneur, dans un contexte de volatilité des prix alimentaires et d'inflation menaçante.
    Marie-France Réveillard, envoyée spéciale à Marrakech

    La Tribune




  • #2
    yup, j'etais vraiment surpris du nombre de startups Agritech marocaines au Gitex, ça doit surement etre l'OCP derriere en grande partie. En tous cas bravo.


    Dernière modification par ayoub7, 10 juin 2023, 21h08.

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    • #3

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